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Afrotopiques

LA MAISON DE L'ARTEMISIA avec Lucile Cornet-Vernet // Une tisane pour éradiquer le paludisme

Un podcast produit et réalisé par Marie-Yemta Moussanang

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Dans cet épisode, je rencontre Lucile Cornet-Vernet, fondatrice de la Maison de l’Artémisia, un réseau d’associations et d’entreprises sociales qui diffusent la culture de l’artémisia, une petite plante qui a le pouvoir de guérir et d’éradiquer le paludisme.

C’est l’occasion de nous rappeler que le paludisme est la première pandémie mondiale, un parasite qui se transmet à l’homme par l’intermédiaire d’un moustique qui vit dans les zones tropicales, c’est à dire, en contact avec la moitié de la population mondiale.

Chaque année, environ 250 millions de personnes sont infectées par le paludisme, et les 500.000 décès recensés concernent très majoritairement des enfants en Afrique subsaharienne.


En remettant à la porté de tous le remède le plus simple, le plus efficace, sous sa forme la plus accessible, la Maison de l’Artémisia démontre que la santé n’a pas vocation à être un marché, et que l’on peut retrouver l’autonomie et les connaissances qui nous ont permis de vivre, de nous nourrir, de nous soigner et de nous habiller pendant des millénaires… Avant que des industries ne se mettent en place pour nous vendre ce que nous savions faire pour nous-mêmes.


Lucile Cornet-Vernet nous explique ce qu’est le paludisme, les vertus de la tisane d’artémisia qui ne se contente pas de guérir les crises de palu, mais qui éradique le parasite dans le sang, là où le traitement ACT commercialisé par l’industrie pharmaceutique se contente de stopper les crises, mais ne détruit pas le parasite, qui continue à se transmettre de piqure de moustique en piqure de moustique.


On comprend qu’il est urgent de renouer avec une vision de la santé comme « bien commun » et de favoriser les solutions simples et efficaces qui nous permettent de sortir de la logique de marché. Le financement de la R&D en santé publique, réalisé des consortium type « OMS/fonds Mondial/laboratoires pharmaceutiques » conduit à la situation dans laquelle nous sommes : la recherche de solutions captives et onéreuses type vaccins à renouveler tous les 2 ans, ou comprimés qui soignent mais pas trop… qui ont surtout pour effet d’alimenter une rente colossale de plusieurs milliards de dollars qui profite surtout à ceux qui s'enrichissent grâce la maladie.


La santé, aussi, est politique. Alors que 70% des médicaments industriels sont fabriqués à partir de molécules de plantes, la maison de l’artémisia sème une belle graine dans le jardin médicinal de la santé comme bien commun, et ouvre de nouvelles voies pour construire l’émancipation au XXIe siècle.


Bonne écoute !

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  • Manifeste AFROTOPIQUES par MARIE-YEMTA MOUSSANANG & entretien avec FELWINE SARR

    24:39|
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    01:02:57|
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    Un podcast produit et réalisé par Marie-Yemta MoussanangSi vous aimez Afrotopiques, soutenez le podcast avec un don sur HelloAsso.Dans cet épisode, on rencontre Amzat Boukari-Yabara qui nous raconte une histoire contemporaine des mondes africains, où tout commence en Haïti. C’est l'histoire des luttes de libération, de la résistance et de la solidarité des peuples du continent et des diasporas africaines.Amzat Boukari-Yabara dresse une grande fresque de l’histoire politique africaine révolutionnaire, des grandes figures de la lutte et des projets de société alternatifs au colonialisme et au libéralisme qui ont été élaborés depuis le XIXe siècle, jusqu’à aujourd’hui. Il nous parle de l’historien guyanien Walter Rodney, dont on découvre l’analyse - critique et actuelle - de la place de l’Afrique dans mondialisation, à partir d'une déconstruction historique, politique et économique des rapports qui ont été configurés dès le XVIe siècle.On parle également des grandes figures qui ont marqué l’histoire panafricaine, du rôle de la culture dans la transformation des sociétés, des stratégies de libération et de l’actualité de nombreuses idées et solidarités qui peuvent nous aider à penser le présent et préparer l’avenir politique autrement.Bonne écoute !
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  • PHILIPPE DESCOLA // D'autres compositions du monde sont possibles

    59:27|
    Un podcast produit et réalisé par Marie-Yemta MoussanangSi vous aimez Afrotopiques, soutenez le podcast avec un don sur HelloAsso.Dans cet épisode, on rencontre Philippe Descola, anthropologue et auteur d’une grande oeuvre qui permet à notre époque de mieux comprendre notre humanité.Le professeur Descola nous explique ce qui fait l’objet de l’anthropologie et pourquoi cette discipline nous est utile pour penser les défis du présent.On revient sur ses travaux et l'on découvre comment, à partir de cette discipline, il a modélisé et schématisé la manière dont les humains fabriquent non seulement leur représentation du monde, mais encore comment les rapports entretenus entre les humains entre eux, ou avec les hon-humains, découlent de ce qu’il appelle un système de « distributions ontologiques ». En d’autres termes, l'anthropologie permet de faire le lien entre les différents usages humains du monde, les types de rapports qui s’y manifestent, les différentes compositions du monde élaborées par les sociétés, et les différentes conceptions de ce qui est considéré comme nécéssaire pour vivre une vie pleine.Un point important que l’anthropologie permet de clarifier aujourd'hui, c’est que les rapports de prédation, de production, de compétition - naturalisés dans nos sociétés car nous les avons institutionnalisés en construisant des mécanismes économiques, sociaux et culturels basés sur ces mêmes représentations, qui les renforcent chaque jour dans leur réalité (propriété privée, intérêt privé, individu…etc) - en réalité, ces rapports ne sont pas plus naturels que les rapports de don, de coopération, d’échange ou d’entraide.L’anthropologie nous dit donc que le monde actuel n’est pas une nécessité, qu’il n’y a pas une NATURE humaine, bonne ou mauvaise. Elle nous dit en revanche, qu’il existe une multitude de manières de composer le monde et de faire société.On explore les innovations politiques et culturelles contemporaines qui prennent la forme de recompositions de la relation avec le vivant. Ces initiatives sont le fait de groupes humains du Nord et du Sud, on aborde le Processus des Communautés Noires (PCN) en Colombie et la Zad de Notre Dame des Landes en France, et l’on entrevoit l’idée que ces communautés, par leur manière de rompre avec un certain monde pour en composer de nouveaux, sont en train de proposer des bases structurelles à la nécessaire transformation de nos imaginaires collectifs et de nos institutions juridiques occidentales ou occidentalisées.Deux jalons essentiels de la transition vers des sociétés plus justes et plus apaisées dans leur rapport au réel, et plus ambitieuses dans leur proposition de trajectoires de vies individuelles et collectives.Bonne écoute !
  • GAËL GIRAUD // Dérèglement ou génocide climatique ? Le front des Communs

    01:03:16|
    Un podcast produit et réalisé par Marie-Yemta MoussanangSi vous aimez Afrotopiques, soutenez le podcast avec un don sur HelloAsso.Dans cet épisode on rencontre Gaël Giraud, jésuite, brillant économiste qui vient de quitter son poste à l’AFD (Agence Française de Développement). Il porte une parole nécessaire et courageuse qui nous met debout et nous arme pour faire face aux défis de notre présent. Il connait bien le Sud du Tchad car il y a vécu 2 ans, en tant que volontaire de la DCC (Délégation catholique pour la coopération).Gaël Giraud est très investi sur les questions économiques, énergétiques et financières contemporaines, il nous permet de bien comprendre l’insoutenabilité du modèle des sociétés dites « développées », l’absurdité et la fragilité et du système financier international et la gravité des situations sociales, humaines, dans lesquels l’immobilisme politique et économique pourrait nous conduire.Je vous invite à regarder les vidéos de ses conférences, à suivre le MOOC « Transition énergétique et écologique dans les pays du Sud » et à écouter l’excellent épisode du podcast Présages d’Alexia Soyeux.Ici, Gaël Giraud décode sans filtre la signification réelle de la notion de « dérèglement climatique », et nous rappelle que nous faisons face à une situation d’une barbarie inouïe, où nous pourrions assister à l’injustice ultime : le monde des uns, saccagé par la banalité du mal qui réside dans le mode de vie des autres. Les territoires et populations dites du Sud sont déjà les plus violemment impactées par le modèle de développement insoutenable et prédateur des populations dites du Nord. Elles l’étaient jusqu’à présent sur le mode économique. Elles sont désormais exposées à une menace climatique inquantifiable et inqualifiable.Le temps est au basculement. Basculement des mondes et de nos représentations. Nous ne pouvons pas accepter cette ultime provocation et la défiguration absolue de notre humanité vers lesquelles nous conduisent l’idéologie néolibérale et la propriété privée, diluées dans un modèle de société qui prend des multitudes en otage. Face à la gravité de la situation, nous devons réapprendre à faire monde Commun, renouer avec le sens profond de nos existences et rompre avec les croyances, les conditionnements, les modes de vies et de de société qui ont construit ce monde inégalitaire et ces rapports prédateurs. Abolir l’asymétrie Nord-Sud en changeant les termes de la relation. Apprendre les uns des autres et changer de récit.Les guerres civiles, les famines, les milliards de morts ou de réfugiés climatiques annoncés ne sont pas une fatalité, ni une nécessité. De nombreuses alternatives existent, à nous de leur donner de la force pour les faire advenir.On peut choisir de relever le défi, faire preuve d’un "incrémentalisme enragé" pour configurer le monde que nous voulons, et d’un pragmatisme offensif pour le construire. L’horizon des communs est vraisemblablement celui vers lequel nous pouvons tourner nos regards.Ce futur qui est derrière nous. Le seul effondrement qui doit se produire, c’est celui de l’imaginaire destructeur et individualiste qui nous a colonisés, sur lequel reposent nos sociétés et nos institutions, et parfois jusqu’à nos croyances les plus intimes.Bonne écoute.
  • MALCOM FERDINAND // Penser une écologie décoloniale, une écologie-du-monde

    01:10:49|
    Un podcast produit et réalisé par Marie-Yemta MoussanangSi vous aimez Afrotopiques, soutenez le podcast avec un don sur HelloAsso.Dans cet épisode je rencontre Malcom Ferdinand, philosophe et auteur d’un essai important qui vient de paraitre au Seuil, intitulé « Une écologie décoloniale, Penser l’écologie depuis le monde caribéen ».Malcom Ferdinand propose une conception de l’écologie radicalement en rupture avec son acception dominante. Une écologie décoloniale, une écologie-du-monde.(Cet essai a été récompensé par le prix Fetkann ! Maryse Condé et le prix de la fondation de l'écologie politique).Par delà environnementalisme et colonialité, il développe un récit qui nous permet de penser la Modernité depuis la perspective des mondes caribéens, un récit qui n’occulte pas l’existence des navires négriers du passé et du présent, des plantations d’ici et d’ailleurs, ni le sort de ceux qui sont dans les cales de ce navire Modernité. Il nous propose un récit qui saisit le Tout-Monde contemporain dans sa complexité, et qui permet de théoriser et problématiser les enjeux du présent autrement.Ce récit propose une autre compréhension et une autre généalogie de la crise écologique, d’autres références et d’autres figures, et nous permet de comprendre que toutes les destructions sont construites, qu’elles s’inscrivent dans une histoire politique, sociale, économique, culturelle…Ici, celle de notre Modernité occidentale et du monde qu’elle a configuré autour de ce qu’il appelle « un habiter colonial de la terre ».L’ambition de l’écologie décoloniale, ce n’est pas seulement de changer de récit, de protéger l’environnement, ni seulement de reconnaître les luttes anti-racistes ou anti-esclavagistes, mais bien plutôt d’instaurer un monde. De réparer la double fracture qui sépare les luttes décoloniales des luttes environnementales, afin de retrouver la force nécessaire pour briser la cale du monde. Cette écologie décoloniale propose de quitter la plantation et son ère, elle nous permet de voir ce qu’il reste à faire, et à défaire. Elle nous rappelle également que l’écoutille qui sépare le pont de la cale se brise des deux côtés, du côté des libres et des captifs, que l’on a tous du travail, car la Modernité nous a inculqué - à tous - des formes de l’habiter colonial.C’est un livre passionnant et important qui réussit à tenir ensemble, sans mettre de côté l’exigence de justice. On vous invite vraiment à le lire, parce que l’on a pas eu le temps de parler de tout, et que c’est un essai qui a véritablement le pouvoir de transformer nos imaginaires. Et que l’écologie c’est, aussi, une question d’imaginaire.Bonne écoute !
  • YOPOREKA SOMET // La Maât pharaonique, les racines africaines de futurs désirables

    01:07:45|
    Un podcast produit et réalisé par Marie-Yemta MoussanangSi vous aimez Afrotopiques, soutenez le podcast avec un don sur HelloAsso.Dans cet épisode, on rencontre le professeur Yoporeka Somet, philosophe et égyptologue, pour étudier le principe de la Maât : concept égyptien antique de l’équilibre cosmique, dans l’univers, dans la nature et entre les humains. La philosophie de l’Egypte pharaonique a façonné une Pensée du monde, une Pensée de la nature, un discours sur l’origine et la nature des « étants », qui a produit une conception mobilisatrice de la Justice et un solide principe d’organisation du monde.Dans cette pensée, tous les étants (humains, animaux, végétaux, minéraux...) partagent une même fraternité, c’est à dire qu’ils appartiennent à la même famille. Cette conception du réel a nourri les principes d’organisation des rapports et des relations entre les humains entre eux, et avec le reste de la nature.Le principe de la recherche et du maintient de l’équilibre, de la cohérence, de la cohésion entre tout ce qui se trouve dans l’univers a beaucoup à nous apporter, aujourd’hui.On revisite la manière dont les vestiges de la civilisation pharaonique nous sont parvenus depuis le XIXe, siècle, c’est à dire bien abîmés par la colonialité des discours scientifiques et philosophiques d’une Europe esclavagiste, raciste et impérialiste. On découvre le travail et l’audace du jeune savant sénégalais Cheikh Anta Diop ; qui a osé imaginer la possibilité d’une Renaissance de l’Afrique, enracinée dans les valeurs profondes qui ont alimenté et soutenu la civilisation égyptienne pharaonique pendant des millénaires.L’étude de la Maât nous permet également de penser le présent. La Pensée est un outil puissant, ne la négligeons pas. La civilisation égyptienne nous rappelle ceci que, c’est une Pensée de l’équilibre et de l’ordre juste du monde qui a servi de pilier pour organiser une société dans laquelle l’exploitation n’était pas une option. Ce passé nous éclaire et nous invite à réanimer nos cosmologies africaines pour envisager des présents qui soient le reflet de nos conceptions exigeantes de l’ordre juste des choses.Bonne écoute !