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Pourquoi donc ?
Qu’est-il arrivé au seul prisonnier à s’être évadé d’Alcatraz ?
John Paul Scott reste à ce jour le seul détenu officiellement reconnu comme s’étant évadé d'Alcatraz et ayant survécu pour atteindre le rivage. Cet exploit impressionnant, survenu en 1962, fait de lui une figure mémorable dans l’histoire de la célèbre prison fédérale.
Alcatraz : une forteresse réputée inviolable
Située sur une île dans la baie de San Francisco, Alcatraz était une prison fédérale de haute sécurité, connue pour son isolement et ses conditions strictes. Entourée par des eaux froides et des courants puissants, elle semblait infranchissable. Pourtant, plusieurs détenus tentèrent de s’échapper, bien que la plupart échouèrent ou disparurent sans laisser de traces.
L'évasion audacieuse
Le 16 décembre 1962, John Paul Scott et un autre détenu, Darl Dee Parker, décidèrent de défier l’impossible. Employés comme cuisiniers à la prison, ils eurent accès à une cuisine équipée de fenêtres donnant sur l’extérieur. Après avoir scié les barreaux avec des outils de fortune, ils purent s’enfuir. Leur plan : nager jusqu’au rivage en utilisant des gants en caoutchouc transformés en flotteurs artisanaux.
Une traversée périlleuse
Les deux hommes se jetèrent dans les eaux glaciales de la baie. Darl Dee Parker ne parvint pas à surmonter les courants et fut rapidement retrouvé par les gardes sur des rochers à proximité de l’île. En revanche, John Paul Scott poursuivit sa traversée, parvenant à lutter contre le froid et les courants. Après plusieurs heures d’efforts, il atteignit Fort Point, un lieu situé sous le Golden Gate Bridge, à environ 3 kilomètres d’Alcatraz.
Un succès temporaire
Epuisé, en hypothermie et incapable de se déplacer, Scott fut découvert peu de temps après par des passants et arrêté par les autorités. Bien que son évasion ait réussi techniquement, il fut rapidement ramené à Alcatraz. Ce fait rend son histoire unique : il est officiellement reconnu comme ayant atteint le rivage, contrairement à d’autres évadés dont le destin reste incertain.
Une évasion historique
L'exploit de John Paul Scott souligna les failles de sécurité d'Alcatraz et fut l’un des événements contribuant à sa fermeture en 1963. Bien que son évasion n'ait pas conduit à la liberté, elle reste une démonstration de courage et de détermination face à des conditions extrêmes.
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Pourquoi parle-t-on de “validisme” ?
01:52|Le validisme est une forme de discrimination ou de préjugé qui privilégie les personnes dites "valides", c’est-à-dire celles qui n’ont pas de handicap, au détriment des personnes handicapées. Ce concept, souvent méconnu, englobe un ensemble d’attitudes, de comportements, de politiques et de structures sociales qui perpétuent l’exclusion ou la marginalisation des personnes en situation de handicap. Une idéologie basée sur la "norme"Le validisme repose sur l’idée implicite que le corps et l’esprit "valides" constituent la norme, et que tout ce qui s’en écarte est une anomalie ou un défaut. Cette vision conduit à considérer les personnes handicapées comme "inférieures", "malheureuses" ou "incomplètes", une perception souvent renforcée par les médias, les institutions et les discours sociaux. En conséquence, les besoins et les droits des personnes handicapées sont régulièrement ignorés ou minimisés. Manifestations du validismeLe validisme peut se manifester de manière :1. Institutionnelle : par des politiques ou des infrastructures qui ne tiennent pas compte des besoins spécifiques des personnes handicapées, comme des bâtiments inaccessibles ou un manque d'accommodations en milieu scolaire ou professionnel.2. Interpersonnelle : à travers des attitudes paternalistes, des blagues dévalorisantes, ou encore des remarques basées sur des stéréotypes.3. Culturelle : en invisibilisant les personnes handicapées dans les représentations médiatiques ou en glorifiant les personnes handicapées qui "surmontent" leur handicap, comme si cela était l’unique voie vers la reconnaissance sociale. Les conséquences du validismeLe validisme crée des barrières physiques, sociales et psychologiques. Il limite l'accès des personnes handicapées à des opportunités équitables en matière d’éducation, d’emploi, de loisirs et de participation citoyenne. De plus, il peut engendrer une stigmatisation, une perte d'estime de soi, et des effets néfastes sur la santé mentale. Combattre le validismePour lutter contre cette discrimination, il est crucial d'adopter une approche inclusive et de reconnaître la diversité des expériences humaines. Cela passe par :- La sensibilisation aux réalités des personnes handicapées.- La mise en place de politiques d'accessibilité universelle.- Le respect de leur autonomie et de leur droit à participer pleinement à la société. Le validisme, en fin de compte, interroge notre capacité à bâtir une société équitable, où toutes les personnes, indépendamment de leurs capacités, sont respectées et valorisées.Pourquoi les corn flakes étaient censés lutter contre la masturbation ?
02:29|Les corn flakes, célèbres céréales du petit-déjeuner, sont nés d’une idée surprenante : lutter contre la masturbation. Cette conviction étrange provient de leur inventeur, le Dr John Harvey Kellogg, médecin et nutritionniste américain du XIXe siècle. Profondément influencé par le mouvement adventiste et les idéaux puritains, Kellogg considérait la masturbation comme un acte moralement répréhensible et physiquement nocif, susceptible de causer des maladies telles que l'épilepsie, la folie ou l'acné. Une croisade anti-masturbationDans son ouvrage Plain Facts for Old and Young, Kellogg expose ses théories sur la sexualité. Il prônait une vie chaste et dénonçait fermement les plaisirs charnels, y compris au sein du mariage. Pour lui, une alimentation riche et épicée stimulait les désirs sexuels. À l’inverse, une nourriture fade et sans excès devait permettre de contrôler les pulsions. C’est dans ce contexte qu’il met au point les corn flakes en 1894, une céréale insipide et facile à digérer. Son objectif ? Fournir un aliment « moralement sain » qui découragerait les comportements qu'il jugeait immoraux, notamment la masturbation. Ces céréales devaient faire partie d’un régime strict, dépourvu de viande et d’épices, destiné à maintenir un esprit pur dans un corps sain. Une invention accidentelle La création des corn flakes résulte d’un concours de circonstances. Avec son frère Will Keith Kellogg, John cherchait à produire un aliment simple pour les patients de son sanatorium. Un jour, un mélange de blé cuit fut accidentellement laissé de côté et devint rassis. En le passant au rouleau, les frères découvrirent qu’il se transformait en flocons, d’où le nom "corn flakes". Le produit fut rapidement commercialisé. Ironie de l’histoireSi le Dr Kellogg voyait dans les corn flakes un remède contre les pulsions sexuelles, leur succès commercial a pris une toute autre direction. Son frère Will ajouta du sucre aux flocons, rendant les céréales savoureuses et attrayantes, en rupture totale avec les idéaux austères du docteur. Ainsi, les corn flakes, nés d’une croisade contre la masturbation, sont devenus un symbole du petit-déjeuner moderne, bien loin des préoccupations puritaines de leur créateur. Cette histoire singulière illustre les étonnants liens entre santé, morale et alimentation à la fin du XIXe siècle.Pourquoi oublions-nous si facilement les noms ?
02:04|Il est fréquent d'oublier le nom ou le prénom d'une personne juste après les présentations, tout en gardant en mémoire son visage. Ce phénomène, loin d'être anormal, trouve son explication dans le fonctionnement de notre cerveau. Selon Clea Warburton, neuroscientifique de l'université de Bristol, nous sommes avant tout des êtres visuels. Notre cerveau consacre davantage de cortex au traitement des informations visuelles qu'aux autres types d'informations sensorielles. C'est pourquoi nous mémorisons plus facilement les visages que les noms. Des études scientifiques ont démontré que parmi tous les mots que nous entendons, les noms et prénoms sont particulièrement difficiles à retenir. Une recherche menée par Zenzi M. Griffin, spécialiste en sciences cognitives à l'Université du Texas, révèle que les surnoms descriptifs, les termes de parenté et les titres sont plus faciles à mémoriser que les noms propres. Cette observation est corroborée par une étude publiée dans le British Journal of Developmental Psychology. Les participants devaient se souvenir d'éléments issus de faux CV : ils retenaient bien mieux les parcours professionnels (69%), les loisirs (68%) et les lieux de résidence (62%) que les prénoms (31%) et les noms (30%). L'explication psychologique la plus répandue est simple : les noms et prénoms sont généralement dépourvus de sens concret. Ils ne donnent aucune information sur la personne, son apparence ou son activité. Or, la mémoire a besoin de se raccrocher à des éléments tangibles pour enregistrer efficacement les informations. C'est pourquoi les surnoms, qui établissent souvent un lien affectif ou significatif avec la personne, sont plus faciles à retenir. De même, les noms liés à un métier ou un trait de caractère restent mieux en mémoire. On parle d'ailleurs "d'aptonymes" lorsque le nom correspond à la fonction ou à l'activité de la personne - comme un électricien nommé Lumière ou un boulanger appelé Pétrin. Ces cas particuliers démontrent que notre cerveau retient plus facilement les informations qui ont du sens et créent des associations concrètes, plutôt que des noms abstraits sans signification apparente.Pourquoi y a t-il des millions de squelettes sous la ville de Paris ?
01:55|Les catacombes de Paris abritent les restes de plus de six millions de personnes, une concentration macabre qui trouve son origine dans des problèmes d'hygiène publique et d'urbanisme au XVIIIᵉ siècle. Cet ossuaire souterrain témoigne d'une époque où Paris, en pleine expansion, devait gérer les conséquences de sa densité croissante et de l'insalubrité des cimetières.Le problème des cimetièresJusqu'au XVIIIᵉ siècle, les Parisiens enterraient leurs morts dans des cimetières proches des églises, notamment le célèbre Cimetière des Innocents, situé dans le quartier des Halles. Au fil des siècles, l'espace limité des cimetières et l'augmentation de la population entraînèrent une saturation des lieux de sépulture. Les fosses communes débordaient, et les corps exhumaient régulièrement pour faire de la place à de nouvelles dépouilles. Cette promiscuité provoquait des émanations pestilentielles et des risques sanitaires importants, comme la propagation de maladies.En 1780, un événement marquant accentua la crise : l’effondrement d’une cave adjacente au Cimetière des Innocents, révélant des murs instables chargés de dépouilles en décomposition. Devant l’urgence, il fallut trouver une solution pour assainir la ville.L’idée des carrièresSimultanément, Paris disposait d’un vaste réseau de carrières souterraines, creusées depuis l’époque gallo-romaine pour extraire la pierre calcaire qui avait servi à construire la ville. Ces galeries, abandonnées pour la plupart, devinrent un lieu idéal pour transférer les ossements. En 1785, un décret royal autorisa le déménagement des cimetières parisiens vers ces carrières, situées sous ce qui est aujourd’hui le 14ᵉ arrondissement.Le transfert des ossementsLe transport des restes humains commença en 1786. Pendant près de 15 ans, des processions nocturnes, organisées avec soin et bénédictions religieuses, acheminèrent les ossements depuis les cimetières de Paris jusqu’aux carrières. Là, les os furent soigneusement empilés, formant les alignements caractéristiques que l’on peut observer aujourd’hui.Un lieu symboliqueLes catacombes ne furent pas seulement un espace de stockage, mais aussi un lieu aménagé avec une certaine esthétique macabre, notamment sous la direction de Louis-Étienne Héricart de Thury au XIXᵉ siècle. Aujourd’hui, elles représentent un témoignage poignant des défis urbains et sanitaires du passé, tout en restant une attraction unique et fascinante.Pourquoi dit-on “daron” ?
02:00|Le terme « daron » est un mot d'argot français dont l'origine et l'évolution sont riches et complexes. Apparu dès le XIIIᵉ siècle, il désignait initialement une « petite forteresse » ou un « petit château ». Cette signification, liée à un lieu, n'a cependant pas perduré. Au XVIIᵉ siècle, « daron » évolue pour qualifier le « maître de maison » ou le « patron » . Cette transformation sémantique reflète une transition du terme vers la désignation d'une figure d'autorité domestique. Certains étymologistes suggèrent que « daron » pourrait résulter d'un croisement entre « dam », signifiant « seigneur » en ancien français, et « baron », titre de noblesse . Cette hypothèse souligne l'association du terme avec des notions de pouvoir et de respect. Au XIXᵉ siècle, le mot connaît plusieurs évolutions. Il est utilisé par les ouvriers pour désigner leurs employeurs bourgeois, avec une connotation de « vieillard fin et rusé » . Par ailleurs, « daron » sert également à nommer le tenancier de cabaret ou de maison close, ainsi que le préfet de police, notamment dans les expressions « daron de la raille » ou « daron de la rousse » . Ces usages reflètent une extension du terme à diverses figures d'autorité, parfois perçues négativement. Au début du XXIᵉ siècle, « daron » connaît un regain de popularité dans l'argot des jeunes, où il est couramment utilisé pour désigner les parents, notamment le père . Cette résurgence témoigne de la vitalité de l'argot et de sa capacité à recycler des termes anciens en leur conférant de nouvelles significations adaptées aux contextes contemporains. En somme, le mot « daron » illustre une trajectoire linguistique riche, passant de la désignation d'une forteresse à celle du maître de maison, puis à diverses figures d'autorité, avant de devenir un terme familier pour « père » dans le langage des jeunes. Cette évolution reflète les dynamiques sociales et culturelles qui influencent la langue française au fil des siècles.Pourquoi dit-on “faire grève” ?
02:09|L’expression "faire grève" a une origine fascinante qui plonge ses racines dans le Paris du Moyen Âge. Elle vient de la célèbre place de Grève, située sur les bords de la Seine, à l’endroit où se trouve aujourd’hui l’Hôtel de Ville de Paris. Mais pourquoi cette place en particulier est-elle devenue le symbole des mouvements ouvriers et de la contestation sociale ? Pour comprendre cela, il faut revenir à l’époque où la place de Grève jouait un rôle central dans la vie économique de la capitale. Le mot "grève" vient du vieux français grève, qui désignait un terrain plat et caillouteux, comme une plage de galets ou une étendue de sable. La place de Grève était ainsi un espace ouvert, recouvert de graviers, qui longeait la Seine et servait de lieu de déchargement pour les marchandises arrivant par voie fluviale. C’était un endroit animé, où le commerce battait son plein. Ce caractère commercial de la place de Grève en faisait aussi un lieu de rassemblement incontournable pour les ouvriers, artisans, manœuvres et dockers. Lorsqu’ils cherchaient du travail, ils se rendaient là, espérant être embauchés pour des tâches temporaires. Les employeurs venaient proposer des missions, et les ouvriers attendaient, discutant de leurs conditions de travail et négociant leurs salaires. Mais lorsque ces conditions étaient jugées inacceptables, les travailleurs refusaient de se mettre à l'ouvrage. Ils restaient alors sur la place, sans travailler, en signe de protestation. C’est ainsi que l’expression "faire grève" est née, désignant initialement le fait de se tenir sur la place de Grève pour exprimer son mécontentement ou refuser de travailler jusqu'à obtenir de meilleures conditions. Au fil des siècles, l’expression a évolué pour prendre le sens général que nous lui connaissons aujourd’hui : une cessation volontaire et collective du travail pour revendiquer des droits, des salaires ou des améliorations des conditions de travail. Il est important de noter que la place de Grève n'était pas seulement un lieu de rassemblement pour les ouvriers ; c'était aussi un espace où se tenaient des exécutions publiques, ce qui en faisait un symbole fort de la justice et de l'ordre social. Cependant, ce sont les rassemblements ouvriers qui ont marqué l’imaginaire collectif, et l’expression "faire grève" est restée associée aux luttes sociales. Ainsi, l’histoire de cette expression nous rappelle l’importance de la place de Grève dans le développement des mouvements ouvriers en France et nous montre comment un simple lieu peut devenir le symbole d’une lutte pour des droits fondamentaux.A-t-on le droit de brûler des déchets dans son jardin ?
01:55|En France, brûler des déchets dans son jardin est encadré par des règles strictes, et dans la majorité des cas, c’est tout simplement interdit. Cette interdiction répond à des préoccupations environnementales et de santé publique, car la combustion des déchets à l’air libre peut produire des polluants nocifs, comme les particules fines, les composés organiques volatils et les dioxines, qui sont dangereux pour la santé humaine et l’environnement. Plus précisément, il est interdit de brûler à l'air libre des déchets verts, tels que les feuilles, les branches, ou les résidus de tonte de gazon. Ces déchets doivent être valorisés de manière plus respectueuse de l’environnement, comme le compostage ou le dépôt en déchetterie, où ils peuvent être traités et recyclés. Cette interdiction est précisée par la circulaire du 18 novembre 2011 et le Code de l’environnement, qui stipule que brûler des déchets verts est une infraction passible d’une amende pouvant aller jusqu'à 450 euros. Cependant, il existe certaines exceptions, notamment dans les zones rurales où des dérogations peuvent être accordées par les autorités locales, comme le préfet ou le maire. Ces exceptions sont généralement motivées par des raisons de sécurité, par exemple pour prévenir les risques d'incendie dans des zones forestières. En outre, dans certaines communes, le brûlage peut être autorisé temporairement pendant des périodes précises, mais ces cas restent rares et très encadrés. Les dérogations peuvent également s’appliquer aux agriculteurs qui doivent éliminer des résidus agricoles, bien que là encore, des méthodes alternatives soient de plus en plus encouragées. Quoi qu'il en soit, avant de procéder à la combustion de déchets dans son jardin, il est nécessaire de vérifier les règlements locaux, qui peuvent varier d’une région à l’autre. Certaines collectivités interdisent totalement le brûlage, tandis que d'autres peuvent imposer des règles spécifiques, comme des horaires ou des périodes de l'année où cela est autorisé. En résumé, brûler des déchets dans son jardin en France est généralement illégal, sauf dans des cas exceptionnels encadrés par des arrêtés municipaux ou préfectoraux. L’objectif principal de cette réglementation est de limiter la pollution de l'air et de protéger la santé des citoyens, tout en promouvant des alternatives écologiques pour la gestion des déchets verts. Pour éviter toute infraction, il est donc recommandé de se renseigner auprès de sa mairie et de privilégier des solutions durables comme le compostage.Qu’est-ce que l’orthorexie ?
01:58|L'orthorexie est un trouble alimentaire encore peu connu mais de plus en plus fréquent, caractérisé par une obsession excessive pour la nourriture saine et pure. Le terme, introduit en 1997 par le médecin américain Steven Bratman, dérive du grec "orthos", signifiant "droit" ou "correct", et "orexis", qui signifie "appétit". L’orthorexie ne concerne pas la quantité de nourriture ingérée ni le contrôle du poids, contrairement à des troubles comme l'anorexie, mais se concentre plutôt sur la qualité des aliments consommés. Les personnes atteintes d’orthorexie s’imposent des règles alimentaires extrêmement strictes, évitant systématiquement les aliments qu’elles jugent impurs ou mauvais pour la santé. Cela peut inclure des restrictions telles que l’évitement des produits transformés, des sucres raffinés, des graisses, des pesticides ou même des ingrédients jugés non éthiques. Au départ, le désir de manger sainement semble louable, mais il devient problématique lorsque l'alimentation prend une place centrale et obsessionnelle dans la vie quotidienne. Cette préoccupation extrême peut avoir des conséquences physiques et psychologiques importantes. Par exemple, la personne peut développer des carences nutritionnelles graves à force de restreindre certains groupes d'aliments. Sur le plan psychologique, l’orthorexie peut engendrer de l’anxiété, un sentiment de culpabilité écrasant lorsqu'une règle alimentaire est transgressée, ou encore une perception de supériorité morale vis-à-vis de ceux qui ne suivent pas les mêmes habitudes alimentaires. Socialement, les répercussions sont aussi notables. Les interactions sociales peuvent devenir un défi, car les invitations à dîner ou les sorties au restaurant provoquent souvent du stress. Les personnes atteintes s’isolent peu à peu, préférant manger chez elles, où elles peuvent contrôler chaque détail de leur alimentation. Il est important de noter que l’orthorexie n’est pas encore officiellement reconnue comme un trouble psychiatrique dans des classifications comme le DSM-5, mais elle est prise de plus en plus au sérieux dans la communauté médicale. Une prise en charge appropriée peut inclure des interventions psychothérapeutiques pour aider à retrouver une relation saine et équilibrée avec la nourriture, tout en apprenant à lâcher prise sur la peur des "aliments impurs".