On jase piano avec...

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On jase piano avec Élisabeth Pion

Saison 1, Ép. 1

Dans cet épisode, Élisabeth Pion nous raconte son parcours musical depuis ses tout premiers débuts. Elle vient d'une famille « musicale ». On parle des longues heures de solitudes, de ses professeures Francine Lacroix et Suzanne Goyette, de son entrée au Conservatoire à 14 ans où elle y était inscrite en double DEC de musique et sciences nature. En parallèle de sa pratique musicale elle songeait aussi à devenir urgentologue, physiothérapeute, journaliste ou écrivaine.


On parle de sa préparation à un concert, de la manière de s'apprivoiser elle-même pour se sentir bien sur scène. Suite à ses études à Montréal, Élisabeth a étudié à la Guildhall School of music & Drama à Londres où elle y vit toujours. Elle souhaitais accélérer son rythme d'apprentissage du répertoire pour répondre à la demande grandissante d'opportunités de concerts. On discute également du fait de reprendre de l'ancien répertoire, qu'il ne faille pas prendre la route facile, mais de toujours rechercher à l'amener plus loin.


On fait l'écoute d'un extrait du Concerto nº 20 de Mozart avec l'orchestre Volte dirigé par Thomas Le Duc-Moreau et de la réécriture de la cadence d'András Schiff. On parle aussi de son intérêt pour la composition qui s’est développé suite au concours « do-mi-si-la-do-ré » des Jeunesses musicales du Canada et de son désir d'écrire ses propres cadences pour les concertos. Élisabeth raconte comment elle a rencontré les membres de son groupe de musique de chambre De Beauvoir Piano Trio dont on entendra « D'un matin de printemps » de Lili Boulanger. Son trio souhaite défendre la musique des compositrices femmes, mais surtout pour la qualité de leurs œuvres et non seulement parce qu'elles sont des femmes. Selon elle, on doit les insérer dans des récitals avec d'autres compositeurs hommes pour que cela contribuent à ce qu’on les considère comme des égaux.


Elle nous parle de son Festival Unisson qu'elle a fondé au Québec avec la violoncelliste Agnès Langlois et de ses projets à venir dont un enregistrement de disque avec ATMA et sa participation au Concours international de piano du Ljubljana Festival en Slovénie en février prochain. Bonne chance Élisabeth !!! Elle nous parle de sa méthode de préparation pour les concours et on discute sur la pertinence de participer à des concours lorsque notre carrière professionnelle est déjà bien engagée. Est-ce un couteau à double tranchant ? Ou bien, faut-il plutôt le voir comme une expérience constructive permettant de continuer à se développer en tant que jeune artiste.


Bon épisode !


ps : ceci est le premier épisode de la toute nouvelle saison, alors soyez indulgent s.v.p. ! 😅


Thème musical du podcast : « Cache-Cache » de Gabriel Pierné (Quinze pièces, Op. 3 n° 12)

Plus d'épisodes

3/5/2023

On jase piano avec Ryutaro Suzuki

Saison 1, Ép. 4
C’est au Domaine Forget à l’été 2015 que j’ai rencontré Ryutaro pour la première fois. Nous avons continué à se suivre via les réseaux sociaux et on s’est revu l’année dernière pour un déjeuner très sympa au parc de la Villette tout près du Conservatoire de Paris. C'est dans cette école que j'étudie actuellement et où Ryutaro a complété ses études supérieures de 2008 à 2015 avec Michel Béroff et Hortense Cartier-Bresson, entre autres. Il a ensuite poursuivi ses études musicales avec la pianiste géorgienne Eliso Virsaladze en Italie de 2015 à 2020. Il a commencé ses études de piano dans sa ville natale à Kamakura au Japon, une ville reconnue pour ses plages et ses temples. Au début, il souhaitait apprendre le violon. Enfant, il était fasciné par le violon solo des concerts d’orchestres symphoniques à la télévision. Ne trouvant pas de professeur de violon, ses parents l’ont inscrit à des cours de piano. On parle des concours internationaux dans lesquels il a remporté des prix : 1er prix au 17e Concours international d’Île-de-France, un 2ème prix au 6e Concours international à la mémoire d’Émile Gilels à Odessa en Ukraine. Il nous parle des conditions économiques déjà difficile en Ukraine et de la résilience des gens qui gardaient tout de même une joie de vivre. On écoute un enregistrement d'un concours en Italie : 3e mvt. de la Sonate no 7 en ré majeur, Op. 10, no 3 de L. V. Beethoven (1770-1827). Je lui ai demandé ce que signifiait pour lui de participer à un concours, comment se prépare-t-il ? Il explique qu'un prix peut aider à la carrière, mais que c’est aussi une expérience très enrichissante d'apprendre autant de répertoire et de devoir bien organiser son temps. Je le cite : « C’est impossible de jouer tous les morceaux en une journée. Oui, ou peut faire ça, mais c’est un rodage, ce n’est pas un travail. Il faut bien doser le travail, par exemple, aujourd’hui je vais me concentrer sur les morceaux de la première épreuve et le concerto puis, demain ce sera autre chose ».  Suite à son premier album Scarlatti, Ravel, Mozart & Liszt : Piano Works lancé en 2017, Ryutaro a lancé deux ans plus tard un deuxième disque sous le label Hortus intitulé Ce qu’a vu le vent d’Est. Petit clin d'œil à un des Préludes « Ce qu'a vu le vent d'Ouest » de Debussy, mais en regard des œuvres du compositeur du Japon (à l'est) Hisatada Otaka. Il est disponible ici et sur toutes les plateformes numériques. On écoute le Prélude nº 6 « Des pas sur la neige ». Une troisième album « live » Concert in Italy est paru sous l’étiquette KNS CLASSICAL très récemment. Ryutaro nous parle de son processus de création : « On crée quelque chose qui n’est pas fait à l’instant. On réécoute plusieurs fois, on fait du montage, c’est vraiment de créer quelque chose avec le temps ». Rytuaro se produit régulièrement en concert : Récital CIE Bourse de Paris, France-Amérique, Musée Marmottan-Monet avec Aurélien Pascal. On écoute « Village Festival » de la Suite japonaise de Hisatada Otaka. Il nous partage ces moments qu’il a vécus durant la pandémie à Paris. Il était un peu inquiet de la tournure des événements, mais il se réjouit que les gens soient de retour en salle pour venir écouter les concerts. Il en a profité pour faire la cuisine, pour prendre du recul et réfléchir à ses projets et la suite de sa carrière. Il est maintenant bien occupé avec tout plein de projets inspirants ! Bon épisode !
2/19/2023

On jase piano avec Thierry Montpetit

Saison 1, Ép. 3
Après la fin de son doctorat en 2019, Thierry Montpetit a remporté le Concours du Festival de musique du Royaume au Saguenay. Il a participé au concours de San José aux États-Unis, quelques semaines plus tard. Éliminé au premier tour, il était découragé ! Des question ont émergées : « Est-ce que je poursuis les concours ? Qu’est-ce que je fais de ma vie ? ». En revanche, c’est là qu’il a pu rencontrer un de ses pianistes préférés Antonio Pompa-Baldi ainsi que deux autres juges qui avaient bien aimé sa prestation. Il a même eu une offre d’aller étudier avec bourse complète au Kansas. L’automne suivant, il a été finaliste au Tokyo Piano Open au Japon et au Concours Gershwin à New York. Une belle façon de rebondir ! Le voilà de nouveau plein de motivation, mais la pandémie qu’on connaît est arrivée… Il s’en allait participer au concours de Jaén en Espagne. Plus de concours, plus de concert… Un an sans toucher au piano. Il a fait une vidéo pour le Concours du Prix d’Europe pour présenter son travail en tant de pandémie. Thierry enseigne le piano depuis toujours et c’était une période pour cela. Il a même fait de la suppléance dans les écoles pour arriver à sortir de ce moment très difficile pour les artistes. On écoute « La maja y el ruiseñor » de Goyescas, Op. 11 d’Enrique Granados (1867-1916).Thierry raconte que c’était tout à fait nouveau de jouer du Granados et aussi de mettre en place une œuvre sans l’aide d’un professeur. Il s’exprime ainsi : « Est-ce que je serais vraiment capable de tout faire par moi-même et que ça sorte comme il faut, et que je sois sûr de mon affaire ? Ça a été un réapprentissage après mes études. Le fait d’avoir été finaliste, ça m’a aidé et ça m’a donné des concerts. » Les concours pour les musiciens peuvent être bénéfiques, mais cela implique beaucoup d’efforts et de temps. Il y a pas de système comme les équipes sportives aux Jeux Olympiques comme les sportifs. Il faut en faire beaucoup pour pouvoir ressortir gagnant.Pour la suite de sa carrière, Thierry souhaite se concenter sur les concerts et de réaliser quelques enregistrements... Il est aussi suis devenu papa récemment ! Il a offert un programme Beethoven à New York à la suite d’un prix dans un concours. Il souhaite présenter plusieurs programmes pour ses concerts. Tout d’abord, la Deuxième année de pèlerinage : Italie de Franz Liszt (1811-1886). Ensuite, les trois dernières sonates de Beethoven Op. 109,110 et 111. Finalement,  les deux sonates de Rachmaninov. On écoute le début de la Sonate en si mineur de Liszt !  Thierry nous parle de sa réflexion à propos de l’apprentissage et la préparation des œuvres qu’il joue. Avant, il était un peu dans une dynamique d’apprendre les notes et un peu la musique et que son professeur allait effectuer le travail avec lui pour l'aider à mieux interpréter une œuvre. Il a cependant réalisé qu’il fallait s’émanciper tranquillement des professeurs : « Plus on apprend à s’aider nous-mêmes, plus notre prof peut nous aider ! » Je crois qu’il a tout à fait raison. Le travail qu’on effectue en amont avant de jouer pour quelqu’un (un prof, ou un ami) y est pour quelque chose. Le professeur aura toujours des points à apporter, mais cela s’appuiera sur la recherche, le travail et la réflexion qu’on aura déjà fait. Je suis très heureux de vous présenter le parcours de Thierry cette semaine et lui souhaite bonne chance dans la poursuite de ses objectifs et ses aspirations.Bon épisode !*  Le cégep est une école entre le lycée et l’université au Québec** (5ème cycle de l’ancienne réforme)
2/5/2023

On jase piano avec Laurence Manning

Saison 1, Ép. 2
Lors de ce deuxième épisode, la pianiste Dr. Laurence Manning nous raconte comment elle a débuté le piano à l’âge de 3 ans, ayant appris à lire la musique avant de lire tout court ! Elle parle de son admission au Conservatoire de musique de Montréal à l’âge de 11 ans et de ses professeures de piano : Louise Bessette et Suzanne Goyette. Puis, elle parle de ses études à l’Université de Montréal pour y compléter sa maîtrise et son doctorat en interprétation. Ses deux directeurs, le pianiste Paul Stewart et la musicologue Marie-Hélène Benoit-Otis, l'ont encadré pour sa thèse portant sur les œuvres pour piano de Fanny Hensel Mendelssohn. Elle a d’ailleurs fait des missions de recherches à Toronto et en Europe (Berlin et Paris). On écoute la pièce « Octobre » du recueil de pièces pour piano Das Jahr (L’année) de Fanny Mendelssohn. Elle nous parle d’un film de Sehila Heyman, une descendante de la compositrice allemande, dans lequel des extraits de son récital de doctorat ont été sélectionnés par la réalisatrice pour y être joué.On parle de son « double-saut » à la fois du milieu académique vers la carrière professionnelle, mais également de la musique de Fanny Mendelssohn et de la musique classique vers la musique de jeux vidéo et ses compositions. Elle nous parle de sa passion pour les jeux vidéo et surtout, pour la musique qui s’y trouve. Elle parle de son implication comme pianiste dans l’Orchestre symphonique de jeux vidéo à Montréal. Laurence a fait des arrangements des jeux comme Zelda, Castlevania, Final Fantasy et plusieurs autres. Elle a enregistré plusieurs albums solos et avec deux formations dont  Trifantasy jusqu’en 2020, et avec le Trio Laurence Manning dont on fera l'écoute de la pièce la plus connue de Zelda : Termina Field. Elle nous parle de ses expériences nombreuses en enregistrement au studio Piccolo à Montréal. Elle parle de la manière de s'y préparer, la logistique à adopter pour l’enregistrement et le mixage, et ses méthodes de financement pour réaliser ses projets. Parce que oui, c’est bien beau cette musique et les beaux projets, mais cela n’est pas gratuit ! (rire) Très présente sur les réseaux sociaux, sur Patreon et sur YouTube, cela lui apporte des revenus lui permettant de gagner sa vie au quotidien comme artiste et de financer ses projets. Elle a plusieurs vidéos avec beaucoup de vues cumulant un nombre impressionnant de 2,5 millions de visionnements sur sa page YouTube.Cette transition vers la musique de jeux vidéo a également été l’occasion pour Laurence de se révéler en tant que compositrice. Finalement, la transition de la musique classique, celle de Fanny Mendelssohn vers la musique de jeux vidéo n’en n’est pas vraiment une. Cela a été le fruit d’une réflexion qui l'a amené peu à peu à se faire confiance. Elle avait débuté ce projet quelque temps avant la pandémie et ensuite, lorsque les concerts ont été interrompu, elle en a profité pour concrétiser son projet. On écoute sa pièce « Dance with the Wind » de son album Piano Mirror (2020). Elle nous parle de sa manière de composer, d’écrire, et de son processus créatif. Elle parle aussi de son perfectionnisme quant à la qualité et la pertinence de ses idées musicales et d'astuces pour le contrer. En terminant, Laurence nous parle de ses projets en cours et de nouvelles collaborations avec des Labels aux États-Unis…Bon épisode !