L'espoir au delà des crises

Alors que la paysannerie représente 65 à 70 % de la population en Afrique de l'Ouest, comment sortir les petits producteurs de l’extrême vulnérabilité ?Ibrahima Coulibaly, paysan malien et président du Roppa ainsi que l’économiste togolais Kako Nubukpo, commissaire à l’Agriculture de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, nous partagent leurs points de vue sur les problématiques de développement rencontrées par l’agriculture africaine ainsi que sur les solutions pressenties pour des pratiques plus durables et plus justes.

En Afrique de l’Ouest, comme partout dans le monde, les agricultrices et agriculteurs sont les premiers à observer les effets du changement climatique dans leurs exploitations. Pour faire face aux aléas grandissants de la météo, l'intensification écologique et l’agro-écologie sont devenues des alternatives incontournables pour améliorer et rendre l’agriculture plus résiliente. Martine Sawadogo, cofondatrice et codirectrice de l’entreprise Bioprotect au Burkina Faso et Lidwine Baloïtcha, ingénieure en agroécologie, créatrice au Bénin du Centre de valorisation pour l'agriculture durable (CEVAD) nous livrent leurs témoignages. 

Que ce soit au Niger, au Burkina Faso ou au Mali, les maladies non transmissibles que sont l'hypertension artérielle, l’hyperglycémie, le diabète, sont des problématiques qui ont explosé avec le changement des habitudes alimentaires en ville. Cette alimentation riche en sucre et en graisse cohabite avec une sous nutrition chronique entrainant des carences en micronutriments, en fer, ou des retards de croissance chez les jeunes enfants. Comment lutter contre les fléaux que sont la faim, la sédentarité et la malbouffe ? Sophie Renault, chargée de mission nutrition au Gret, membre du CFSI, Stéphane Besançon de Santé Diabète et Yves Kameli de l'IRD débattent des pistes de solutions pour changer nos modes de production et de consommation alimentaires vers des pratiques plus durables.

Si aujourd'hui on parle d’agroécologie, c'est grâce aux savoirs et pratiques des femmes rurales dans l'agriculture vivrière. Leur refuser le droit d’accès à la terre au profit de l’agrobusiness sonne le glas de notre santé environnementale et de notre souveraineté alimentaire. Comment préserver les savoir-faire ancestraux tout en les adaptant aux conditions actuelles ? Mariama Sonko, Présidente du mouvement "Nous sommes la solution" évoque des pistes de solutions pour changer nos modes de production et de consommation alimentaires vers des pratiques plus durables. Le mouvement “Nous sommes la solution” vise à promouvoir la souveraineté alimentaire en Afrique de l’Ouest. Il compte 800 associations de femmes rurales dans 8 pays (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, République de Guinée, Guinée Bissau, Mali et Sénégal) et plus de 180 000 membres et sympathisants.