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Les Langues O’ : toute une histoire !
Faire l'histoire des Langues O' - Enjeux et méthodes
Depuis janvier 2023 l'Inalco s'est doté d'un comité « Histoire des Langues O' » qui a pour objectif de mener des recherches sur l'histoire de l'institution, dans sa globalité, et dans ses relations aux évolutions intellectuelles, politiques et sociales de la France et du monde. Cette table ronde a pour objectif de réfléchir aux enjeux et aux méthodes d'une telle ambition historique.
Table-ronde animée par Emmanuel Lozerand, chargé de mission « Histoire de l’Inalco », dans le cadre du cycle 1873 : un tournant dans l'histoire des Langues O’.
Avec :
- Marie Bossaert, maîtresse de conférences en histoire de l'orientalisme à l'Université Clermont Auvergne
- Clément Fabre, ATER à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, spécialiste des relations sino-occidentales
- Anna Pondopoulo, enseignante d'histoire peule à l'Inalco
- Emmanuel Szurek, maître de conférences en études turques à l'EHESS
L'histoire des Langues O' reste à écrire. Certes, à l'occasion du centenaire ou du bicentenaire, des ouvrages ont paru qui nous renseignent sur les grandes étapes de l'histoire de l'établissement : locaux et statuts par exemple, et l'on connaît souvent plutôt bien la biographie des personnels titulaires, des grands savants orientalistes.
Mais il nous manque une histoire globale qui insérerait la petite histoire des Langues O' dans les grandes évolutions du XIXe et du XXe siècle.
Il faut ainsi replacer notre histoire intellectuelle dans celle de la constitution des sciences humaines et sociales, s'interroger sur le rôle des « informateurs locaux », et en particulier des « répétiteurs indigènes », dans l'élaboration de nos savoirs, intégrer notre histoire administrative et politique à celle de l'enseignement supérieur et de ses réformes, penser notre histoire diplomatique en lien avec celle de la France avec le monde, à travers colonisation et décolonisation, élaborer notre histoire sociale en s'intéressant à ceux qui furent nos étudiants, réfléchir à notre histoire culturelle, à l'image de notre établissement dans la société française. Il nous faut recenser les sources, s'interroger sur les méthodes et les enjeux.
Table ronde enregistrée le 26 septembre 2023.
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Les premiers enseignants de l'École des langues orientales
40:54|Fondée en 1795, la toute jeune École spéciale des langues orientales commence à délivrer des cours en juin 1796, sous le Directoire, dans un contexte encore tumultueux. Parmi les tout premiers professeurs, on compte des personnalités prestigieuses qui participent à la vie politique et diplomatique du pays. Qu’il s’agisse de Silvestre de Sacy, de Jean-Michel de Venture de Paradis ou encore de Pierre-Amédée Jaubert, leurs réflexions et leurs voyages vont participer au rayonnement de l’orientalisme français à travers l'Europe.Conférence d'Emmanuel Lozerand enregistrée le 21 septembre 2024, à l'occasion des Journées européennes du patrimoine.1873 : un tournant dans l'histoire des Langues O’ - Ça déménage !
01:29:26|Le 6 septembre 1873, un décret signé par le président de la République, Patrice de Mac Mahon, attribuait à l’École des langues orientales vivantes le bâtiment du 2 rue de Lille, Paris 7e, connu comme également ancien « Hôtel de Bernage ». Elle y emménagea au début de l'année 1874, quittant les locaux qu’elle occupait à titre provisoire au Collège de France. Ce déplacement fut en réalité un tournant dans l’histoire de l'École qui se métamorphosa alors en profondeur et commença à se doter d’une bibliothèque digne de ce nom, ancêtre de la BULAC.L’Inalco et la BULAC vous proposent deux conférences pour prendre la mesure de ces transformations :Charles Schefer et la refondation de l'École des langues orientalesPar Emmanuel Lozerand, chargé de mission Histoire de l’InalcoLes Langues O’ doivent beaucoup à Charles Schefer (1820-1898). Professeur de persan nommé président de l’« école impériale et spéciale des langues orientales vivantes » par Napoléon III, le 16 octobre 1867, il resta l’administrateur de l’« École des langues orientales vivantes » sous la IIIe République, jusqu’à sa mort en 1898. Il fut l’artisan d’une véritable refondation de l’école dont il accompagna les changements de statut juridique. Il lui trouva un local en 1873, dans l’ancien Hôtel de Bernage au 2 rue de Lille. Plus profondément encore, il initia de nouvelles orientations scientifiques et pédagogiques qui en firent un établissement ouvert aux quatre « orients » du monde.La constitution d’une collection polyglotte : l’emménagement rue de Lille et l’essor de la Bibliothèque des langues orientalesPar Benjamin Guichard, directeur scientifique de la BULACLorsqu’en 1868, l’École des langues orientales quitte l’enceinte de la Bibliothèque impériale, elle ne possède que quelques centaines de documents. À la mort de Charles Schefer, trente ans plus tard, elle rassemble près de 50 000 documents qui en font un établissement de référence sur la carte de l’orientalisme européen. L’emménagement de l’École des langues orientales rue de Lille marque ainsi la véritable naissance de sa bibliothèque.Ces collections mêlent une grande diversité de documents, patrimoniaux ou contemporains, qui reflètent l’offre élargie de langues enseignées et les ambitions scientifiques nouvelles de l’École. Surtout, elles sont le fruit des redoutables talents de négociateur et des réseaux diplomatiques de Charles Schefer.Conférences enregistrées le 5 juin 2023.