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L'Asie en conférences
Thaïlande, Cambodge, Birmanie : la démocratie éternellement bâillonnée ?
Depuis 2014, une vague autoritaire a submergé une grande partie de l’Asie du Sud-Est. Notamment les pays qui suscitaient les plus grands espoirs de libéralisation. Après des années de dictature, c’est comme une parenthèse démocratique qui s’est refermée : les putschs militaires ont fait un retour fracassant. A commencer par la Thaïlande, qui connaît depuis neuf ans une vie politique entravée par une nouvelle junte dirigée par l’ancien généralissime Prayuth Chan-o-cha – avant de remodeler en 2017 la Constitution à son avantage. Que peuvent changer fondamentalement les élections générales du 14 mai ? Le Premier ministre sera choisi à la fois par 500 députés élus de l'Assemblée nationale, et les 250 membres du Sénat nommés par le roi sur la recommandation de l'armée. Ce système contraint les partis d'opposition à obtenir au moins 376 députés, un total jugé très difficile à atteindre, s'ils veulent contourner le vote des sénateurs fidèles au pouvoir sortant.
A l’ouest du pays, la Birmanie connaît, elle aussi, une Constitution qui assure aux militaires le dernier mot sur les affaires du pays. Ce qui n’a pas empêché un nouveau coup d’Etat en 2021 après une nouvelle victoire électorale de Ligue nationale pour la Démocratie d’Aung San Suu Kyi. Et de refermer une « parenthèse démocratique » d’une décennie. Depuis, le pays est plongé dans le chaos de la guerre civile et de la plus brutale répression de la dissidence. Le 28 mars, le parti de la « Dame de Rangoun » a été dissous. Après avoir promis un scrutin national en août dernier, l’armée a mis en avant des raisons sécuritaires et logistiques pour retarder l’échéance à la fin 2023 au moins.
A l’Est de la Thaïlande, le Cambodge connaît une sorte de coup d’Etat interne permanent avec l’étouffement périodique de l’opposition. Au pouvoir depuis 38 ans, le Premier ministre cambodgien Hun Sen va pouvoir se présenter, une nouvelle fois, aux élections législatives du 23 juillet sans adversaire de poids. Un tribunal de Phnom Penh, non indépendant de l'exécutif, a condamné à 27 ans de prison Kem Sokha, le principal opposant au régime autoritaire, l’un des rares à n’avoir pas pris, ces dernières années, le chemin de l'exil. Il avait été arrêté, en pleine nuit, en septembre 2017 lorsque sa formation politique, le Cambodia National Rescue Party (CNRP), était apparue en mesure de menacer le tout-puissant Cambodian People's Party (CPP) de Hun Sen aux législatives de 2018. Dans la foulée, le pouvoir avait dissout son parti et le CPP avait gagné la totalité des 125 sièges au Parlement.
Comment expliquer l'impossible implantation de la démocratie dans la région du Sud-Est asiatique ? Jusqu'où ira le pouvoir des militaires ? La litanie des coups d'Etat est-elle vouée à se poursuivre ?
Avec :
- Sophie Brondel : coordinatrice de l'association Info Birmanie.
- Arnaud Leveau : membre du conseil d'orientation d'Asia Centre, ancien directeur adjoint de l'Institut de recherche sur l'Asie du Sud-Est contemporaine (IRASEC) à Bangkok.
- Juliette Buchez : journaliste et correspondante de RFI et TV5 Monde à Phnom Penh.
Modératrice : Cyrielle Cabot, journaliste à Asialyst et France 24.
Conférence enregistrée le 31 mai 2023.
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Taïwan : une élection sous l'œil de Pékin
01:48:44|Rarement une élection taïwanaise n’avait été autant scrutée par la communauté internationale. Le 13 janvier, les électeurs ont décidé de porter au pouvoir Lai Ching-te, partisan de la fermeté face à la Chine. Pour la première fois dans l’histoire de l’île, le parti “indépendantiste” (PDP) remporte trois mandats consécutifs à la présidentielle. Même si le futur président devra composer sans majorité absolue au parlement, c’est un désaveu pour Pékin qui n’avait pas hésité à qualifier Lai Ching-te de “grave danger”, alors que les tensions dans le détroit sont au plus haut depuis des années. Cette conférence aura pour but d’analyser les résultats des élections et les enseignements qu’ils apportent sur la société taïwanaise qui, si elle revendique de plus en plus son identité nationale, reste aussi très largement attachée au statu quo avec Pékin (ni indépendance, ni unification). Elle visera aussi à anticiper les réactions du pouvoir chinois qui multiplie depuis un an et demi les incursions militaires près des côtes taïwanaises et reste déterminé à récupérer Taïwan « par la force si nécessaire ».Intervenants : Mathieu Duchâtel, sinologue et directeur des études internationales à l’Institut MontaigneIsabelle Feng, collaboratrice scientifique à l’Université libre de Bruxelles, associée à Asia CentreJacques Gravereau, Fondateur et président d’honneur du HEC Eurasia Institute, auteur de « Taïwan, une obsession chinoise »Modérateur : Baptiste Fallevoz, journaliste à France 24 et AsialystConférence enregistrée le 29 janvier 2024.L'Inde, des BRICS au G20 : quelle diplomatie pour quelle montée en puissance ?
01:35:03|Le 10 septembre dernier, la présidence du G20, qui revenait cette année à l’Inde, s’est achevée en fanfare par un sommet réunissant à New Delhi les dirigeants des vingt pays les plus puissants de la planète (à l’exception notable des chefs d’Etat chinois et russe). Une réunion considérée comme un succès pour la partie invitante qui a réussi à faire adopter une déclaration finale passant sous silence la responsabilité russe dans la guerre contre l’Ukraine et a fait adopter l’intégration de l’Union africaine au G20. Ce sommet a couronné une année durant laquelle New Delhi a déployé des efforts considérables pour promouvoir l’Inde comme puissance diplomatique de premier plan. Pour le Premier ministre Narendra Modi, son pays, devenu le plus peuplé de la planète, est désormais le leader naturel du « Sud global » et doit peser de tout son poids dans les affaires du monde. Une telle évolution ne va pourtant pas de soi. Depuis son indépendance en 1947, l’Inde a certes été, sous Nehru, un pilier du Mouvement des non-alignés et elle se prononce aujourd’hui pour une réforme des instances multilatérales, à commencer par le Conseil de sécurité de l’ONU, mais elle s’abstient souvent sur les dossiers sensibles quand elle y siège. Par ailleurs, le vieux fond protectionniste, se manifeste encore aujourd’hui dans sa diplomatie économique et commerciale. L’Inde refuse d’entrer dans les accords multilatéraux libéralisant les échanges en Asie-Pacifique. Et si le pays appelle les industriels du monde entier à venir produire en Inde pour le reste du monde, il multiplie simultanément les hausses de droits de douane et les entraves administratives aux importations.Comment l’Inde pourra-t-elle surmonter ces contradictions entre traditions protectionnistes et ambitions planétaires? Trois intervenants viendront analyser cette problématique :Jean-Luc Racine, directeur de recherche émérite au CNRS (Centre d’études sud-asiatiques et himalayennes, CEASH-EHESS) et chercheur senior à Asia CentreIsabelle Saint-Mézard, professeur des Universités à l'Institut Français de Géopolitique, Université Paris 8 et chercheuse associée à l'IFRI. Autrice de Géopolitique de l'Indo-Pacifique, PUF, 2022.Jean-François Huchet, président de l’InalcoModérateur : Patrick de Jacquelot, journaliste à Asialyst et ancien correspondant des Échos en Inde.Conférence enregistrée le 10 octobre 2023.TikTok : vrai danger ou cabale occidentale contre Pékin ?
01:34:40|Son ascension fulgurante est à la mesure de la controverse qu'il suscite. Le réseau social Tiktok, qui compte près de 2 milliards d'utilisateurs, est aujourd'hui menacé d'interdiction aux Etats-Unis pour cause de "sécurité nationale". En Europe, les enquêtes se multiplient, et l'application TikTok vient d'être bannie des téléphones des employés des institutions communautaires.Derrière leurs vidéos ultradynamiques et virales, TikTok et sa maison-mère chinoise Bytedance sont accusés de favoriser l'espionnage des populations occidentales par Pékin. Pire, leurs algorithmes viseraient à pervertir la jeunesse, voire à servir les intérêts politiques du gouvernement chinois.Sur quels arguments reposent ces accusations ? En quoi l'algorithme de Tiktok se distingue de celui d'autres plateformes comme Facebook, Twitter ou Instagram qui ont aussi multiplié les scandales ces dernières années ? Quel crédit donner à Tiktok qui assure "ne transmettre aucune donnée au gouvernement chinois", tout en promettant plus de transparence et un cloisonnement strict des données stockées (projet Clover en Europe, projet Texas aux Etats-Unis) ?Avec :Alain Wang : sinologue, enseignant à l'École Centrale et ancien rédacteur en chef d'Asia Magazine.Bernard Benhamou : secrétaire général de l'Institut de la Souveraineté Numérique, expert de l'Internet et sa gouvernance (il a fondé le portail Proxima Mobile, premier portail européen de services mobiles pour les citoyens).Rayna Stamboliyska : spécialiste en gestion de l’incertitude et diplomatie numérique, auteure de La face cachée d’Internet.Modérateur : Baptiste Fallevoz, journaliste à Asialyst et France 24. Ancien correspondant en ChineConférence enregistrée le 19 avril 2023.Taïwan face à la menace chinoise
01:32:13|Au début du mois d'août, Taïwan est devenu, l'espace de quelques jours, l'un des points de tension les plus scrutés par la communauté internationale. Il aura suffi de la visite sur l'île de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, pour que Pékin crie à la provocation et déclenche de gigantesques manœuvres militaires, opérant un blocus de Taïwan et ses 24 millions d'habitants. Si les navires de guerre se sont depuis éloignés, les avions chinois franchissent presque chaque semaine la ligne médiane qui sert normalement de barrière aux deux territoires.Xi Jinping, qui a vu ses pouvoirs renforcés lors du 20e congrès du Parti communiste, semble plus décidé que jamais à prendre le contrôle de l'île voisine. Il s'est notamment entouré de généraux loyaux au sein de la très puissante Commission militaire centrale. L'un d'entre eux, He Weidong, était aux avant-postes des récents exercices autour de Taïwan.Le gouvernement taïwanais revendique, lui, son droit à l'autodéfense et peaufine sa doctrine de "guerre asymétrique" en vue d'anéantir toute tentative de débarquement chinois sur l'île. Face aux sanctions économiques et à l'isolement diplomatique imposés par la Chine, Taipei tente de s'appuyer sur le soutien des États-Unis et de leurs alliés.Quel est le niveau de risque d'un dérapage majeur dans le détroit de Taïwan ? L'armée chinoise, bien supérieure numériquement, peut-elle si facilement conquérir Taiwan et ses 24 millions d'habitants ? Quelle aide attendre de Washington, qui s'engage à soutenir Taïwan en cas d'agression, sans en préciser les contours ?Avec :Sébastien Colin : sinologue et géographe, maître de conférences au département Chine de l’Inalco.Juliette Genevaz : maître de conférence en science politique à l'Université Jean Moulin (Lyon III) et chercheure associée à l'Institut français de recherche sur l'Asie de l'Est (IFRAE/Inalco).Pierre-Antoine Donnet : journaliste à Asialyst, ancien correspondant de l'AFP à Pékin.Modérateur : Baptiste Fallevoz, journaliste à Asialyst et France 24. Ancien correspondant en Chine.Conférence enregistrée le 13 décembre 2022.Quelle place pour l'Indonésie sur la scène internationale ?
01:35:11|Les 15 et 16 novembre, l'Indonésie accueille le sommet du G20, ce forum intergouvernemental qui réunit chaque année les 19 pays les plus développés et l'Union européenne, leurs chefs d'Etat et de gouvernement, leurs ministres des finances et leurs chefs des banques centrales. C'était inévitable, l'édition 2022 est marquée par la guerre en Ukraine : rejetant les injonctions de l'Occident, le président indonésien Joko Widodo a décidé d'inviter son homologue russe Vladimir Poutine à la même table que Joe Biden, en compagnie de Xi Jinping, d'Emmanuel Macron et des autres dirigeants des pays du groupe. Plus tôt cette année, les 29 et 30 juin, celui qui est surnommé "Jokowi" a effectué une mission à Kiev et à Moscou, se posant en médiateur - avec un succès plus que mitigé. Bien que l’Indonésie ait appelé au retrait des forces russes en votant la résolution onusienne du 2 mars, les intérêts économiques et politiques du pays ainsi que le fort sentiment anti-occidental de sa population tendent à faire pencher la balance diplomatique en faveur d’un soutien à Poutine. Pourtant, Jakarta cultive ses relations militaires avec Washington. Le 14 août dernier, les exercices militaires conjoints que l'Indonésie organise annuellement avec les Etats-Unis, ont cette fois pris une telle ampleur qu’ils ressemblent fort à une ligne d’endiguement de la Chine. Par ailleurs, Jakarta coopère avec la Corée du Sud pour le développement d'un avion de combat, le KF-21 Boramae. Comment comprendre la politique indonésienne d'achat d'armes ? D'autant que les enjeux économiques et commerciaux n'ont pas détourné l'Indonésie de la Chine, loin s'en faut. Exemple avec la construction par les Chinois du premier TGV dans l'archipel indonésien, qui reliera Jakarta et Bandung, et devrait démarrer en juin 2023. Cette conférence permettra de cerner la position actuelle de l'Indonésie à l'internationale et comment elle conçoit son rôle sur la scène mondiale, en revenant notamment sur le sommet du G20. Que faut-il comprendre de la stratégie indonésienne, marquée depuis 1961 par le non-alignement ? En quoi les enjeux géoéconomiques conditionnent-ils la politique étrangère de Jakarta ? Avec :Delphine Allès : professeure de science politique à l’Inalco, spécialiste de l'Indonésie et des relations internationales en Asie du Sud-Est. Anda Djoehana Wiradikarta : enseignant-chercheur à l'Université Paris-Est Créteil, spécialiste de l'Indonésie.Hubert Testard : enseignant à Sciences Po, spécialiste de l'Asie et des enjeux économiques internationaux, ancien conseiller économique et financier dans les ambassades de France en Chine, au Japon, en Corée et à Singapour pour l'ASEAN.Modératrice : Cyrielle Cabot, journaliste à Asialyst et France 24.Conférence enregistrée le 30 novembre 2022.XXe Congrès du PCC : Xi Jinping, un pouvoir sans limite ?
01:34:28|Le XXe congrès du Parti Communiste s'est achevé samedi 22 octobre 2022 à Pékin avec la reconduction de Xi Jinping à la tête du pays. En s'adjugeant un 3e mandat de secrétaire général du Parti communiste, une première depuis Mao Zedong, le leader chinois défie toutes les règles tacites mises en place dans les années 1980 pour encadrer le pouvoir des dirigeants. Après avoir écarté ses rivaux, en s'appuyant sur une gigantesque campagne anti-corruption, et réduit au silence les factions concurrentes, il semble régner en maître sur le pays. Le résultat du Congrès va dans ce sens : le nouveau comité permanent du Politburo du Parti ne compte plus aucun membre susceptible d'apporter la contradiction au numéro un chinois.Les quatre nouveaux entrants dans l'instance suprême du Parti sont en effet des proches de Xi Jinping. Le plus emblématique d'entre eux, Li Qiang, qui dirigeait jusque-là le Parti à Shanghai, deviendra le nouveau Premier ministre. Il avait pourtant essuyé de nombreuses critiques pour le confinement de Shanghai au printemps.Cette conférence permettra d'analyser cette nouvelle direction du Parti, mais aussi les conséquences de ce nouveau sacre de Xi Jinping pour un pays confronté à de nombreux défis : une stratégie "zéro Covid" étouffante, une économie vacillante et des tensions qui ne cessent de croître dans le détroit de Taïwan.Avec :Chloé Froissart : professeure de science politique à l’Inalco et spécialiste des rapports État-société en Chine et de l’évolution du régime chinois.Jérôme Doyon : doctorant au CERI/SciencesPo, tédacteur en chef de China Analysis.Alex Payette : spécialiste de la vie politique chinoise, PDG du Groupe Cercius, société de conseil en intelligence stratégique et géopolitique.Jean-Pierre Cabestan : directeur de recherche au CNRS, rattaché à l'Institut de recherche français sur l'Asie de l'Est (IFRAE) de l'Inalco.Modérateur : Baptiste Fallevoz, journaliste à Asialyst et France 24. Ancien correspondant en Chine.Conférence enregistrée le 16 novembre 2022.De la K-POP aux Webtoons : au-delà du succès planétaire, où va le soft power sud-coréen ?
01:31:48|Il n'est plus seulement l'icône de la K-POP, mais le porte-drapeau de la Corée du Sud. Avec son armée de fans sur toute la planète, le groupe BTS est si influent qu'il a été reçu par Joe Biden à la Maison Blanche le 31 mai dernier. Aujourd'hui, l'emblématique boys band n'est rien moins que l'un des plus gros vendeurs de disques au monde. Soit l'acmé de la Hallyu, cette "vague sud-coréenne" qui déferle sur nous depuis trente ans. L'instrument d'un soft power culturel savamment démultiplié, et qui ne s'incarne pas seulement dans la musique. Du très comme il faut What is Love à l'ultra-violent Squid Game, les K-dramas font vibrer les téléspectateurs de Séoul à New York. Les bandes dessinées numériques, popularisées à l'étranger par l'application Webtoon, développée par Naver, le "Google sud-coréen", concurrencent désormais le manga dans le cœur des lecteurs occidentaux. Sans oublier l'oscarisé Parasite, qui a mis sur le toit du monde l'industrie cinématographique du pays du matin calme.Cependant, la "vague coréenne" n'a pas été conçue d'emblée comme un produit d'exportation. À l'origine, le phénomène est organique. Musique, BD ou séries s'adressent d'abord aux Sud-Coréens. Ce que leur gouvernement a su récupérer à la fin des années 1990 à l'occasion de la crise financière asiatique. Et de capitaliser sur le secteur culturel en ciblant l'exportation de ses produits et en s'y investissant autant que dans l'électronique et l'automobile. S'ajoute une façon tout à fait novatrice de valoriser son star-system associée à une fan culture très dynamique. Aujourd'hui, la Corée du Sud fait partie des cinq plus grosses industries cinématographiques du monde et la valeur de ses exportations de l'industrie musicale atteignait plus de 756 millions de dollars en 2019. Au-delà des chiffres spectaculaires, où va la Hallyu ? Quel paradoxe dans le succès planétaire d'une K-POP qui véhicule souvent des standards de beauté à l'homogénéité problématique : l'extrême maigreur d'artistes adolescents contraints au célibat ! L'ethnocentrisme des K-Dramas devient lui aussi de plus en plus controversée, notamment ses clichés frisant le racisme comme le manque de diversité dans les castings. Au final, la Hallyu semble aller à rebours de la pop culture occidentale. Comment expliquer alors l'engouement continu de la jeunesse du monde ?En parallèle, la "vague coréenne" a aussi donné une large audience aux productions plus critiques : en témoignent les succès de Park Chan-Wook, Bong Joon-ho et de Squid Game. Tel le monstre de Frankenstein, la Hallyu a ouvert la voie à des productions alternatives qui, sans elle, seraient sûrement restées cantonnées aux frontières de la Corée.Cette conférence permettra de comprendre la portée mondiale de la culture pop sud-coréenne. Quelle est sa genèse ? Quelles sont les raisons de son succès jusque dans des pays qui ignorent tout de la Corée ? Comment est-elle devenue l'instrument majeur du soft power du gouvernement sud-coréen face à l'hégémonie culturelle américaine ? Où va-t-elle aujourd'hui ? Avec :Patrick Messerlin : économiste et professeur à Sciences Po.Didier Borg : fondateur de Delitoon, la première plateforme digitale spécialisée Webtoon d'Europe.Modératrice : Marine Jeannin, journaliste à Asialyst et à RFI.Conférence enregistrée le 28 septembre 2022.