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cover art for Hélène de Troie, la belle & la guerre, d'Homère à Hollywood - avec Dr. Anaïs Tillier

La Nymphe et la Sorcière

Hélène de Troie, la belle & la guerre, d'Homère à Hollywood - avec Dr. Anaïs Tillier

Saison 1, Ep. 12

Qui était vraiment Hélène de Troie — ou Hélène de Sparte ? Bien plus qu’une simple femme trophée responsable de la guerre la plus célèbre de l’Antiquité, Hélène est une figure complexe, trop belle pour être ignorée, trop ambiguë pour être comprise.


Dans cet épisode du podcast La Nymphe et la Sorcière, nous recevons Anaïs Tillier — docteure associée en lettres et arts à l’Université Grenoble Alpes, spécialiste des réécritures féminines de l'Iliade et de l’Odyssée — pour déconstruire le mythe d’Hélène et révéler ses multiples facettes.


🔥 Ce que vous découvrirez :

  • La guerre de Troie et ses origines dans les mythes : le serment de Tindare, les héros grecs, Hélène et Pâris, Aphrodite et la fameuse pomme d’or.
  • La voix réelle d’Hélène dans la mythologie grecque : une femme qui ne se tait pas, une femme, qui interpelle les héros et qui défie les dieux - et façonne sa propre légende
  • Une femme trophée, objectifiée, érotisée, silenciée : Hélène, réduite à un objet de désir à travers l’Histoire, entre silenciation, érotisation, culpabilisation et male gaze.
  • Hélène dans la pop culture : comment son image a évolué au cinéma - de Brad Pitt et Orlando Bloom à Barbie, Marilyn Monroe, et les icônes féminines contemporaines.


👉 Écoutez cet épisode pour plonger au cœur de la mythologie grecque, comprendre le rôle des figures féminines antiques et déconstruire l’image d’Hélène de Troie — à la fois victime et actrice de son destin.



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Antisèche personnages


FAMILLE

Léda : mère d’Hélène, reine de Sparte

Tyndare : père mortel d’Hélène, roi de Sparte

Clytemnestre : soeur d’Hélène, épouse d’Agamemnon

Castor et Pollux : frères d’Hélène 


GRECS

Thésée : fuck boy, enlève Hélène qd elle est enfant

Ménélas : mari d’Hélène, frère d’Agamemnon

Agamémenon : mari de Clytemnestre, roi de Mycènes

Achille, Ulysse : héros grecs


TROYENS

Paris : prince de Troie, enlève/épouse Hélène

Hector : prince de Troie, frère de Paris

Hécube : reine de Troie, mère de Paris

Priam : roi de Troie, père de Paris



Textes lus


Euripide, Les Troyennes, trad. Nicolas Artaud, éd. Charpentier, 1842

Homère, Iliade, Chant VI, trad. Eugène Bareste, éd. Lavigne, 1843

Ovide, Les Héroïdes, Épître XVII - Hélène à Pâris, Oeuvres complètes, dir. M. Nisard, J.-J. Dubochet et cie, éd. Rue de Seine

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  • 16. Déméter, déesse-mère et mère en colère - avec Dr. Manon Sauvage-Cerisier

    01:12:47||Saison 1, Ep. 16
    Pour moi, il n’y a jamais eu grand chose à dire sur Déméter. Déesse grecque des moissons, femme en robe avec une gerbe de blés. L’agriculture sous le soleil. Certes. Elle avait l’air sage, bienveillante, nourricière. Statique. Les saisons se renouvellent et Déméter fait toujours bien son travail. Que dire de plus ?Pourtant, je me trompais. Dans les mythes autant que dans les rites, Déméter est plus sombre, plus agitée, plus tranchée.Déméter, c’est :la mère de Perséphone ; celle qui, face à l’enlèvement de sa fille, face au crime commis par ses frères Zeus et Hadès, va retourner ciel et terre pour la sauver. une déesse qui bénéficie de cultes féminins, l’objet des mystères d’Eleusis, vénérée à l’échelle de la Grèce entière dans le secret des temples...une déesse des femmes - mais ni des épouses dévouées, ni des jeunes filles innocentes - une déesse des femmes dans leur indépendance et leur colère. Pour en discuter, j’ai invité Manon Sauvage-Cerisier, docteure en archéologie grecque de l’Université de Lille. Dans sa thèse, intitulée “Déméter dans le Péloponnèse : une étude historique et archéologique des cultes”, elle s’est spécialisée sur l’étude des cultes de Déméter dans l’Antiquité grecque.Ensemble, nous avons parlé :de Chronos qui mange ses enfants, de l’enlèvement de Perséphone par Hadès, d’agriculture et de famine, des saisons, des crimes de Zeus, Hadès et Poséidon.des mystères d’Eleusis, de prêtresses, de sacrifier des porcs, de ligoter un général sparte à un arbre, de bande-dessinées et de jeux vidéos. d’un duo mère-fille, de colère féminine, de non-citoyenneté des femmes, de vieille folle acariâtre, de puissance des mères.Pour tout ça, je vous invite à rejoindre ma conversation avec Manon au sujet de Déméter.---ChapitresMYTHE03:30 Parents, naissance07:15 Perséphone14:45 Errances de Déméter20:00 Saisons & Agriculture23:30 Déesse mère30:30 ColèreCULTE36:45 Temples 39:00 Mystères d'Eleusis43:15 Thesmophories46:00 Non-mixité, culte de femmes48:15 Culture d'élite50:15 Prêtresses et citoyennetéRECEPTIONS52:15 Hymnes homériques55:45 Culte chrétien59:00 Echos féministes01:03:00 Pop culture - BD, série, jeux vidéos01:06:15 Perséphone in love vs. Déméter reloue 01:11:00 Pourquoi Déméter ?---Textes lusThéogonie, Hésiode, trad. Anne Bignan, dans Les Petits poèmes grecs, Texte établi par Ernest Falconnet, Louis-Aimé Martin, Desrez, 1838 Les Métamorphoses, Livre V, d’Ovide, Trad. G.T. Villenave, Paris, 1806Hymnes Homériques, Hymne XXXIII - À Déméter, de Homère, Trad. Leconte de Lisle. Ed. A. Lemerre, 1893---Pour plus d'informations sur Déméter - dont des images, une bibliographie et des ressources, c'est sur le site internet du podcast : www.lanympheetlasorciere.comSi cet épisode vous a plu :✅ Abonnez-vous pour ne rien manquer des prochains récits de femmes puissantes oubliées⭐ Laissez 5 étoiles et un commentaire positif — votre soutien fait rayonner ces voix !📢 Partagez cet épisode, sur vos réseaux ou à vos proches passionnés de mythologie et d’histoire.Rejoignez la communauté La Nymphe et la Sorcière sur Instagram pour découvrir les coulisses du podcast, des anecdotes inédites et prolonger la discussion sur les héroïnes antiques.
  • 15. [TEXTES] L'hymne d'Enheduanna à la déesse Inanna en -2300 BCE

    23:44||Saison 1, Ep. 15
    (Lectures de textes antiques)Hello ! Aujourd’hui je vous propose un épisode bonus, dans la série des lectures de textes antiques écrits par des femmes antiques OU sur des femmes antiques. En l'occurrence, ce texte satisfait les deux critères, puisqu’il a été écrit par la prêtresse-princesse-poétesse Enheduanna, qui a vécu autour de -2300 au royaume d’Akkad en Irak actuel, et porte sur la déesse mésopotamienne Inanna, aussi connue sous le nom de Ishtar.Nous venons de dédier un épisode à Enheduanna, au format entretien avec une chercheuse, donc je vous recommande de l’écouter avant ou après pour plus d’informations.Le texte que je vais vous lire est très important pour l’histoire. En fait, Enheduanna serait la première auteur.e, hommes et femmes confondus, de l’histoire de l’humanité. Puisque, en écrivant des hymnes à la déesse en -2300, elle précède Homère ou les personnes s’appelant Homère de 1500 ans.Il y a plusieurs textes qu’on tente d’attribuer à Enheduanna, mais plusieurs sont débattus ; néanmoins, celui que je m’apprête à vous lire est le plus certain. On l’appelle l’Exaltation d’Inanna à l’époque moderne, et on lui attribue comme titre ancien Ninemesara, qui sont tout simplement les premiers mots, qui signifient « Maîtresse aux innombrables pouvoirs ».En effet, la prêtresse Enheduanna s’adresse ici à sa maîtresse, c’est-à-dire la déesse Inanna, déesse de l’amour et de la guerre, déesse tutélaire de sa famille, de sa dynastie et de son royaume, pour chanter la force et la puissance assez terrorisante de la déesse, tout en lui demandant de l’aide dans une crise que traverse Enheduanna.En effet. Enheduanna a été nommée prêtresse durant le règne de son père, le roi Sargon, car c’est un poste stratégique, où les rois nomment leurs filles. Elle le reste apparemment durant le règne de Naram-Sin, le successeur de Sargon, et le neveu d’Enheduanna. Or, Naram-Sin fait face à une grande révolte, conduite par 3 rois rebelles qui se proclament rois à la place du roi.Selon le récit qu'en a laissé Naram-Sin, les instigateurs de cette révolte sont Iphur-Kish à Kish et Amar-girid à Uruk, qui se proclament roi ; un troisième chef insurgé, Lugal-Ane d'Ur, apparaît aussi dans la documentation. Et selon Enheduanna dans cet hymne, ce Lugal-Ane la destitue de sa position de prêtresse et la chasse de son temple. Et c’est ainsi qu’elle appelle la déesse à l’aide.Il existe plus de 100 copies de cet hymne, sur des tablettes de cunéiformes. Parce qu’en fait, dans les siècles suivant la mort d’Enheduanna, cet hymne est entré dans le corpus des textes classiques étudiés à l’école par les apprentis scribes en Mésopotamie ; il était l’un des 10 textes essentiels copiés par eux, dans ce qu’on appelle la « décade ».Bonne écoute !SourcesTexte lu : Innana B (Ninmešara) (4.7.2). Traduction de Pascal Attinger, 2011, actualisé en 2019 Modifications : 1) J'ai traduit certains termes laissés pour faciliter l'écoute :“me” par “pouvoir”“ilu” par “prière” “balag” par “tambour”"masab" par "corbeille""kur" par "enfers" (mais cela signifie aussi "terre" ou "montagne" ou "souterrains")"anuna" par "dieux primordiaux"2) J'ai explicité qui sont les dieux ("le dieu du ciel An" au lieu de "An", "le roi des dieux Enlil" au lieu de "Enlil", "le dieu de la lune Nanna" au lieu de "Nanna") - et j'ai mis leurs noms connus plutôt que leur noms archaïques le cas échéant ("Nanna" au lieu de ses autres noms "Suen" et "Dilimbabbar")3) J'ai explicité les personnes auxquelles les pronoms font référence : "Lugalane" au lieu de “il” 
  • 14. Enheduanna, princesse-prêtresse et 1e auteur au monde - avec Sonia Mzali

    01:18:04||Saison 1, Ep. 14
    Qui est la première personne à avoir produit un texte littéraire dans l’histoire du monde ?Longtemps, on a pensé que c’était Homère, avec l’Iliade et l’Odyssée. Et puis, on a découvert Enheduanna, qui le précède d’au moins 1000 ans - puisque qu’Homère, s’il a existé, aurait vécu qlq part entre -900 et -700 BCE et elle,-2300 BCE - et, dont elle, on sait qu’elle a vraiment existé. Et toc.Enheduanna, c’était une princesse, prêtresse et poétesse, qui a vécu en Mésopotamie, plus précisément dans le royaume d’Akkad, fondé par son père, le roi Sargon, vers -2300.Alors je vous préviens, ce n’est pas l’épisode le plus facile, car on est bien moins familier de la Mésopotamie que de la Grèce ou Rome. Donc je vous partage déjà un cadre pour vous mettre dans le bain.Enheduanna était d’abord princesse. Le mot à retenir c’est Akkad, le royaume au sud de l’Irak actuel, et le prénom à retenir, c’est Sargon. On va beaucoup parler de lui, et c’est normal, car c’est un roi majeur dans l’histoire mésopotamienne, qui a fondé le royaume d’Akkad. Un peu l’équivalent d’Alexandre le Grand ou de Jules César, vous voyez. Donc Enheduanna, c’est un peu la fille d’Alexandre le Grand, mais en version mésopotamienne.Deuxièmement, elle était prêtresse. Et là, le mot à connaître, c’est -EN, e, n. En fait, il y avait en Mésopotamie plusieurs types de prêtres et prêtresses, donc c’est un terme trop générique. Donc quand on dit “en”, c’est un type de prêtresse, qu’on va traduire par “grande prêtresse” car au sommet d’une hiérarchie.Enfin, elle était poétesse. Là, on va citer des hymens qu’elle a écrit, notamment Ninmesara, hymne à Ishtar. Ishtar, c’est la déesse de l’amour et la guerre, et Enheduanna y est beaucoup liée, même si officiellement elle est prêtresse de Nanna, le dieu de la lune. Oui, Inana, Nana et Enheduanna, ça fait beaucoup de Nanna :)Pour en parler, j’ai invité Sonia Mzali. Sonia est doctorante à l'Université de Lille, où elle rédige sa thèse sur les prêtresses et les prêtres EN de Mésopotamie. Elle est également co-organisatrice du cycle de colloques DIĜIR sur les pratiques cultuelles en Asie de l'Ouest ancienne, et co-porteuse et responsable scientifique du projet de recherche "Ama-Mater : regards croisés sur les maternités antiques".Ensemble, nous avons donc parlé d’Enheduanna.Nous avons parlé de princesses, des prêtresses, de temples, de pyramides, de divination, du mythe du déluge et d’une capitale encore enfouie sous la terre.Nous avons parlé de stratégie politique, d’être la fille d’un conquérant, la prêtresse dans des territoires nouvellement conquis, et d’écrire des hymnes à la déesse protectrice de la dynastie.Enfin, nous avons parlé d’écriture, de la notion d’auteur, d’Homère, de l’école des scribes, et d’être ou non, la première écrivaine au monde.Pour tout ça, et plus encore, je vous invite à rejoindre ma conversation avec Sonia au sujet d’Enheduanna.Dieux mésopotamiensNanna : dieu de la luneInana / Ishtar : déesse de l’amour/guerreAn : dieu du cielUtu / Shamash : dieu du soleilNingal : déesse, parèdre de NannaEnlil : roi des dieuxVocabulaireGépar : lieu de résidence des prêtressesEN : prêtresseAkkad : nord de la Mésopotamie ; royaume où Enheduanna est princesseSumer : sud de la MésopotamieFamilleEnheduanna : notre héroïneSargon : grand roi d’Akkad, père d’EnheduannaNaram-sin : autre grand roi, neveu d’EnheduannaEnanatuma : autre prêtresse, plus tardiveTextes lus Hymne à Inana B
  • 13. Nox, déesse de la nuit - avec Karine Meylan, directrice du Musée romain de Lausanne

    01:06:48||Saison 1, Ep. 13
    Connaissez-vous la déesse gréco-romaine de la nuit ? Nox (ou Nyx) est une figure fascinante, fille du Chaos, qui incarne l’obscurité, la magie et même la mort. Dans cet épisode du podcast, plongez dans le monde mystérieux de la nuit romaine avec Karine Meylan, directrice du Musée romain de Lausanne-Vidy et commissaire de l'exposition "Nox : Au coeur de la nuit".🔥 Ce que vous découvrirez dans cet épisode :La déesse Nox dans les mythes : fille du Chaos, épouse des Ténèbres, mère de la Mort et de la Magie - déesse primordiale, inspirant la crainte à Zeus mêmeDifférentes perceptions de la nuit : source de crainte, d'angoisse, d'insomnie, mais aussi d'inspiration, de joies, de fêtesDes pratiques nocturnes à Rome : manger des raisins allongés sur un divan, discuter de sexualité féminine, interpréter les rêves, guérir les insomnies avec de la bile de chèvreUne directrice de musée parle de son exposition : bâtir une exposition, rendre l’Antiquité accessible au présent👉 Écoutez cet épisode pour plonger au cœur de la mythologie romaine, comprendre le rôle des figures féminines antiques et explorer la figure de la déesse Nox — et de ses multiples facettes.—Si cet épisode vous a plu :✅ Abonnez-vous pour ne rien manquer des prochains récits de femmes puissantes et oubliées.⭐ Laissez 5 étoiles et un commentaire — votre soutien fait rayonner ces voix de femmes antiques !📢 Partagez cet épisode, sur vos réseaux ou à vos proches passionnés de mythologie et d’histoire.Rejoignez la communauté La Nymphe et la Sorcière sur Instagram pour découvrir les coulisses du podcast, des anecdotes inédites et prolonger la discussion sur les héroïnes antiques.—Antisèche personnagesNox : déesse de la nuitErèbe : son compagnon, les ténèbresEnfants de NoxHéméra : jourEther : ciel supérieurHypnos : sommeilHécate : magieThanatos : mortNémésis : colèreEris : discordePhilotès : amourOneiroi : songesApaté : perfidieOyzis : misèreLyssa : fureur—Textes lusQuintilien, Institution oratoire, livre X, chapitre 3Homère, Iliade, Trad. Leconte de Lisle, A. Lemerre, 1866Ovide, L’Art d’aimer, Livre II, Trad. V.-H. Chappuyzi, Ed. Félix Lemaistre, Garnier frères, 1858Hésiode, La Théogonie, Trad. Henri Patin, Académie française, 1872Sénèque, Lettres à Lucilius, 122Pétrone, Satiricon, Le festin de Trimalcion, XXXIVHymnes orphiques, Recueil de Pergame, Hymne 85Hymnes orphiques, Trad. Robert Brasillach, Anthologie de la poésie grecqueInterprètesVincent Bonillo, Cyprien Colombo, Anthony-David GerberCrédits : Musée romain de Lausanne-Vidy
  • 11. Hatchepsout : comment être Pharaon quand on est femme ?

    30:24||Saison 1, Ep. 11
    Aujourd’hui je vous propose un épisode spécial, direction l’Égypte antique.Alors ça n’est pas une conversation avec une experte - mais pas de panique, les entretiens d’historiennes restent notre format classique. Mais je veux vraiment vous parler d'égyptologie, et je peine à trouver des égyptologues pour me parler de femmes de l’Egypte ancienne.Donc en attendant, je vous propose ce format plus bref, plus problématisé, où je vous parle de figures qui, moi, m’ont impactée ou fascinée durant mon parcours, en répondant à une question précise. Et bien sûr, je ne parle pas en tant qu'experte universitaire, mais en tant que vulgarisatrice, même si je vérifie mes sources.Aujourd’hui, je vais vous parler d’Hatchepsout, reine d’Egypte en -1500/-1450 - ou plutôt pharaon (ou pharaonne) d'Égypte. En fait, Hatchepsout n’était pas reine au sens “épouse de roi”, disons pas au sens “première dame” : elle était vraiment reine, ou roi, au sens “dirigeant politique principal”.Et c’est un épisode où je vais parler de femme au pouvoir, et de légitimité - ou plutôt, de légitimation. Je ne vais pas vous faire un exposé sur le règne d'Hatchepsout, ses campagnes, les temples qu’elle a fait construire ; mais sur comment Hatchepsout s’est hissée au pouvoir, et comment elle a fait pour que les gens l’acceptent.C’est ça, qui me fascine, avec Hatchepsout : dans un monde où les pharaons sont des hommes depuis des siècles, où le pharaon est sacré, fils des dieux, intouchable, Hatchepsout s’impose en tant que pharaon femme, ou pharaon(ne). Et dans cet épisode, nous allons voir comment elle a réussi.Pour en savoir plus sur Hatchepsout : Desroches-Noblecourt, Christiane. La reine mystérieuse : Hatshepsout. Paris: Pygmalion/Gérard Watelet, 2002Tyldesley, Joyce Ann. Hatchepsout : La femme pharaon (trad. Martine Bonnaud), Éditions du Rocher, 1998.Pour découvrir les autres épisodes du podcast :Spotify : open.spotify.com/show/11tgRG5wI8Lf9FrHMm3cZH?si=D3-5dYJ0SziZKi1-SSKsoQApple Podcasts : https://podcasts.apple.com/fr/podcast/la-nymphe-et-la-sorci%C3%A8re/id1754119546YouTube : https://www.youtube.com/@lanympheetlasorcierePour suivre l'actualité du podcast :Site internet : https://lanympheetlasorciere.com/Instagram : https://www.instagram.com/lanympheetlasorciere/LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/la-nymphe-et-la-sorciere/CréditsEcriture, réalisation, production, montage : Servane Hardouin-DelormeGénérique : Mathilde DesangesExtraits musicaux : Batet tenagini. II / Mohamed Eff. Abdel Wahhab. Bibliothèque nationale de France (BNF), Archives de la parole. Europeana.
  • 10. Artémisia I, tyran et capitaine de navires - avec Dr. Joy Rivault

    01:10:28||Saison 1, Ep. 10
    Pouvez-vous me citer une femme capitaine de navire du monde grec ? Elle s’appelle Artémisia, le même prénom mélodieux que d’autres figures féminines badass, de la déesse de la chasse Artémis à la peintre italienne de la Renaissance, Artémisia Gentileschi.Artémisise Ire, ou Artémisia en grec, n’était pas reine d’Halicarnasse, mais bien tyran, ou plutôt tyrane, si nous devons initier un féminin. Elle dirigeait une cité sur la côte occidentale de la Turquie, en Carie, un territoire sous contrôle de l’Empire perse, l’Empire achéménide, basé en Iran. Alors que les guerres entre les Grecs et les Perses font rage, Artémisia Ire mène une flotte de cinq navires perses contre l’ennemi grec et s’en sort par l’intelligence et la ruse. Je ne connaissais rien d'elle avant cet épisode, et elle m’a fascinée. Artémisia Ire incarne tout ce que les Grecs détestaient - ce qui, je vous l’avoue, me l’a rendue encore encore plus passionnante. Une femme stratège, une femme souveraine, une femme guerrière, une femme capitaine. Une femme barbare, aussi, pour les Grecs, une femme qui non seulement les humilient dans un combat naval mais surtout questionne leurs codes de ce que doit même être une femme.En bref, Artémisia a tout pour vous plaire.Pour en parler, j’ai invité Joy Rivault. Joy est historienne, enseignante, autrice et créatrice de contenus. Docteure en Histoire, Civilisations et Archéologie des mondes antiques, elle est chargée de cours à l’université Bordeaux-Montaigne. Spécialiste des cultes en Carie, la région d’Artémisia, Joy est l’autrice de plusieurs ouvrages, dont une monographie issue de son travail de thèse, Zeus en Carie. Ses travaux portent également sur le matrimoine et l’histoire des femmes dans l’Antiquité, et elle est l’éditrice et la créatrice du blog #mytho qui met en lumière les femmes à travers l’Histoire.Ensemble, nous avons parlé d’Artémisia Ire. Nous avons parlé d’une femme tyran et guerrière, de batailles navales, de l’empereur perse, d’éperonner un bateau allié et d’avoir sa tête mise à prix. Nous avons parlé des légendaires Amazones, de l’actrice Eva Green, du mausolée d’Halicarnasse, des récits de l’historien Hérodote, des stéréotypes de la liberté contre la barbarie et des points communs entre les penseurs grecs antiques et les cinéastes américains aujourd’hui. Surtout, nous avons parlé de ce qu’est être une femme dans l’Antiquité grecque, et de contredire les codes d’une société.Pour tout ça, et plus encore, je vous invite à rejoindre ma conversation avec Joy Rivault au sujet d’Artémisia Ire.AntisècheArtémisia Ire : notre héroïneArtémisia II : une autre reine de la région, plus tardCarie : région sur la côte ouest de l'actuelle TurquieXerxès : empereur perse, suzerain d’Artémisia, fils de DariusGuerres médiques : entre Grecs et PersesSalamine : bataille où s’illustre Artémisia contre les GrecsThémistocle : général grec, ennemi d’ArtémisiaChapitres03:00 Artémisia reine - Empire achéménide 16:15 Artémisia guerrière - batailles navales29:20 Contexte - femmes, Amazones41:30 Réceptions grecques - théâtre, Hérodote54:45 Echos contemporains - cinéma, rechercheExtraits lusHérodote, Histoires, Livre VIII : Uranie. Traduction par Larcher. Paris : Charpentier, 1850. Numérisation et mise en page par François-D. Fournier.Plutarque, Oeuvres morales. Tome IV : De la malignité d’Hérodote. Traduction par D. Ricard. Edition Fefèvre, 1844Artistophane, Lysistrata. Traduction Georges-G. Toudouze, Tallandier, s.d.
  • 9. Cybèle, déesse-mère du monde sauvage - avec Dr. Audrey Ferlut

    01:01:20||Saison 1, Ep. 9
    Moi, quand on me dit “déesse-mère”, je pense à des déesses puissantes et maternelles, les Isis, les Ishtar et les Vénus, aux forces primordiales et aux corps nus tout en rondeurs de statuettes anciennes dans des vitrines de musées. Rien de très précis, vous me direz.Alors, pour cet épisode, nous évoquons une déesse-mère particulière : Cybèle, aussi appelée Magna Mater ou Grande Déesse par les Romains. Déesse qui ne peut être rattachée à une seule nation moderne, puisqu’elle est apparue en Phrygie, en actuelle Turquie, puis a été vénérée en Grèce, puis à Rome, avant de se diffuser, par l’Empire romain, à travers l’Europe, comme en France et en Allemagne.Cybèle est une déesse fascinante par ce trajet géographique, mais surtout par la sauvagerie qu’elle porte et qu’elle incarne. Sauvage parce que ayant grandi dans la montagne, avec les lions qu’elle apprivoise et protège. Sauvage, aux yeux des Romains, car importée par eux de la Phrygie, de l’Orient lointain. Sauvage, enfin, par la violence qui caractérise son mythe et son culte, marqué par les émasculations de prêtres et de taureaux.En bref, nous sommes bien loin de la douceur maternelle et de la nudité ronde suggérée spontanément par l’idée de "déesse-mère". Pour discuter de Cybèle, j’ai invité Audrey Ferlut. Audrey est historienne et épigraphiste, spécialiste des religions et des déesses gallo-romaines. Sa thèse de doctorat, soutenue à l’Université de Lyon, s’intitule “le culte des divinités féminines en Gaule Belgique et dans les Germanies sous le Haut-Empire romain”. Chercheuse associée au Laboratoire Histoire et sources des mondes antiques (HISOMA), elle a publié plusieurs articles et ouvrages sur les déesses dans les provinces romaines. Chevalière de l’Ordre des Palmes Académiques, elle participe à des projets de recherches internationaux en France, en Allemagne et en Autriche. Ensemble, nous avons parlé de Cybèle. Nous avons parlé de la Sibylle romaine et de la Pythie grecque, de guerre et de météorites ; nous avons parlé de fêtes, de gladiateurs, d’animaux, de castration de prêtres, de sacrifices de taureaux et de mystères encore non révélés. Surtout, nous avons parlé de sauvagerie et de violence chez une déesse, et de comment une déesse sauvage et sanglante a pu devenir la très institutionnalisée protectrice de l’Empire romain.Pour tout ça, et plus encore, je vous invite à rejoindre ma conversation avec Audrey au sujet de Cybèle.TW : Autocastration, automutilationTextes cités :Arthur Rimbaud, “Soleil et chair”, 1870, dans Reliquaire, poésies, L. Genonceaux, 1891Diodore de Sicile, “Bibliothèque historique”, III, 53-59, traduction de Ferdinand Hoefer, 1851Ovide, “Les fastes”, IV, traduction de M. Nisard, 1857Antisèche :Magna Mater = autre nom de CybèlePhrygie = région d'origine de Cybèle (actuelle Turquie)Attis = amant de CybèleGalle = prêtre de CybèleArchi-galle = super-prêtre de CybèleCollège de dendrophores = groupe de porteurs d'arbres pour AttisMystes = initiés aux mystères de Cybèle Chapitres : 2:50-11:04 : Mythe, attributs, nature, Attis11:04-22:14 : Guerre punique, arrivée à Rome22:14-27:11 : Intégration, Troie, fêtes, jeux27:11-31:15 : Violence, prêtres, castration31:15-36:09 : Empereurs, Magna Mater36:09-46:12 : Magie noire, sacrifices, prières46:12-55:31 : Diffusion, chrétienté, rechercheBibliographie Audrey Ferlut, Les divinités féminines en Gaule Belgique et dans les Germanies sous le Haut-Empire romain, 2022, éditions Ausonius
  • 8. [TEXTES] Jocaste prend la parole dans le théâtre grec

    30:05||Saison 1, Ep. 8
    (Lectures de textes antiques)Un épisode hors-série : non l'interview d'une chercheuse, mais la lecture de textes antiques, et plus précisément de textes antiques portant sur l'une de nos héroïnes favorites.Pour cet épisode, j'ai décidé de lire des textes de pièces antiques sur Jocaste, reine de Thèbes et mère d'OEdipe. Nous avons dédié un épisode précédent à cette figure, pour lequel j'ai interviewé la chercheuse Cassandre Martigny, qui a consacré sa thèse à Jocaste.Pour les lectures aujourd'hui, j'ai choisi les pièces Oedipe Roi de Sophocle, Les Phéniciennes d'Euripide (deux dramaturges grec), et La Thébaïde de Stace (un auteur latin).Néanmoins, nous n'allons pas lire n'importe quels extraits... J'ai choisi les passages où c'est Jocaste qui s'exprime, à la première personne du singulier, pour nous raconter, elle-même, sa propre histoire.Ainsi, j'ai dû exclure les textes antiques où Jocaste n'est décrire qu'à la troisième personne, d'un point de vue extérieur, impersonnel, comme l'Odyssée d'Homère ou Les Sept contre Thèbes d'Eschyle.Ainsi, j'ai reconstitué de façon artificielle une sorte de récit chronologique, juxtaposant les extraits où Jocaste prend la parole directement. Toutes les références et les passages cités dans l'ordre sont ci-dessous. Bonne écoute !TW : Jocaste s'est donné la mort dans plusieurs versions des pièces antiques. Cet épisode évoque donc le suicide à plusieurs reprises. Si ce thème vous heurte, passez peut-être votre chemin et prenez soin de vous. <3SourcesŒdipe Roi, Sophocle, 430-420 av. J.-Ctraduction par Leconte de Lisle, 1877édition par Gwénola, Ernest et Paul Fièvre, 2016https://www.theatre-classique.fr/pages/pdf/SOPHOCLE_OEDIPEROI.pdf Les Phéniciennes, Euripide, 411-408 av. J.-Ctraduction par Leconte de Lisle, 1884, sous le titre “Les Phoinissiennes”édition par Alphonse Lemerre, 1884numérisation sur Wikidatahttps://fr.wikisource.org/wiki/Les_PhoinissiennesLa Thébaïde, Stacetraduction par M. Nisard, 1865édition par Firmin Didot Frères, 1865numérisation par Marc Szwajcerhttps://remacle.org/bloodwolf/poetes/stace/table.htmLa Thébaïde ou Les Frères Ennemis, Jean Racine, 1697édition par Gwénola, Ernest et Paul Fièvre, 2015https://www.theatre-classique.fr/pages/pdf/RACINE_THEBAIDE.pdfExtraits cités03:05-07:40 Euripide07:40-12:20 Sophocle12:20-14:25 Euripide14:25-17:00 Stace17:00-25:45 Euripide25:45-27:55 Stace27:55-28:30 Racine