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L'AFFRANCHIE PODCAST

Vivre avec les hommes, rencontre avec Manon Garcia

Saison 5, Ep. 35

Rencontre avec Manon Garcia, à l'occasion de la parution de son livre, Vivre avec les hommes, réflexions sur le procès Pelicot, dans la collection Climats des éditions Flammarion.


"Je suis philosophe, je m'intéresse aux rapports entre les femmes et les hommes : après un premier livre sur la soumission des femmes aux hommes, j'ai écrit un ouvrage sur le consentement et les injustices de genre dans la sexualité hétérosexuelle. Je suis aussi une femme de bientôt quarante ans, qui voudrait pouvoir exister dans le monde sans s'inquiéter sans cesse des violences sexistes et sexuelles dont mes amies, mes filles ou moi pourrions être victimes. J'ai vu les changements apportés par le mouvement #MeToo, je vois le backlash masculiniste qui s'efforce de renvoyer les femmes à leur position de deuxième sexe. Lorsque je découvre les crimes commis sur Gisèle Pelicot, je sais que se condensent dans cette histoire toutes les questions philosophiques qui sont les miennes. J'hésite à aller au procès de Mazan. Puis je me rends à l'évidence : il me faut écrire ce procès et l'expérience que j'en fais, comme philosophe et comme femme. Et tenter de répondre à cette question qui me hante : peut-on vivre avec les hommes ?"


Photo © Heike Steinweg

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  • 47. Les vigilantes, rencontre avec Léane Alestra

    53:23||Saison 5, Ep. 47
    Rencontre avec Léane Alestra à l'occasion de la parution de son livre, Les vigilantes, Surveillées et surveillantes, ces femmes au cœur de l'extrême droite, aux éditions JC Lattès.Alors qu’à travers le monde, l’extrême droite s’attaque aux droits des femmes, celles-ci sont de plus en plus nombreuses à adhérer aux idéologies réactionnaires. De Giorgia Meloni à Marine Le Pen, jusqu'aux influenceuses tradwives, pourquoi des femmes choisissent-elles de soutenir des politiques qui vont à l’encontre de leurs intérêts ? Comment investissent-elles ces mouvements et que dévoilent-elles de notre organisation sociale ?En s’appuyant sur des travaux fondateurs en sciences humaines et sur des références issues de la pop culture, de Desperate Housewives à Bonnie & Clyde en passant par Twilight, Léane Alestra interroge les liens entre capitalisme, racisme et hétérosexualité normative, révélant que les femmes ne se contentent pas d’adoucir ou de moderniser l’image de l’extrême droite : elles en sont la clé de voûte. Entre théorie politique et questions de genre, elle analyse comment les luttes féministes sont détournées à des fins identitaires. Elle nous engage à renoncer à la vigilance, qui nous enferme dans une logique sécuritaire, pour lui substituer une véritable attention aux autres, seule capable de désamorcer les pièges du fascisme.Crédit photo : Marie Rouge.
  • 46. Femmes en armes, savoirs en révolte, rencontre avec Somayeh Rostampour

    59:57||Saison 5, Ep. 46
    Rencontre avec Somayeh Rostampour à l'occasion de la parution de son livre, Femmes en arme, Savoirs en révolte, du militantisme kurde à la Jinéolojî, aux éditions Agone.Ce livre a pour objet un féminisme qui ne dit pas son nom, qui émerge dans un conflit armé long, un féminisme pensé par et pour des femmes kurdes, au carrefour de plusieurs oppressions. Un féminisme qui bouscule les normes et idées occidentales, qui oscille en permanence entre émancipation effective et renforcement des normes genrées, et dont la théorie et la pratique sont indissociables.Cet objet particulier s'inscrit dans un contexte qui ne l'est pas moins : un peuple sans État depuis que son territoire a été découpé sur quatre pays (Turquie, Iran, Irak, Syrie) ; une lutte pour la libération nationale contre l'État turc menée sur tous les fronts (légaux et clandestins, armés et pacifiques) ; une guerre permanente contre Daesh, influencée par l'humeur et les intérêts des pays occidentaux ; et une société patriarcale bousculée par un mouvement qui souhaite mettre la libération des femmes au cœur de son projet de société.L'autrice parvient à analyser l'émergence de cette théorie, résolument collective, en donnant la parole aux actrices qui la crée, sans faire l'impasse sur les contradictions du mouvement.Nuancée, l'autrice ne laisse place à aucune condescendance, et critique à la fois le nationalisme, l'orientalisme et l'eurocentrisme. En se penchant sur l'histoire des combattantes kurdes et sur leur politisation, elle met en valeur leur contribution à l'élaboration d'un discours féministe ancré dans leurs pratiques, rappelle que la sororité peut être un véritable outil politique, et offre un éclairage sans précédent sur la création de savoir en temps de guerre.
  • 45. Si j'étais un arbre, L'Affranchie teens avec Catherine Zambon

    44:40||Saison 5, Ep. 45
    Rencontre avec Catherine Zambon à l'occasion de la parution de son roman, à partir de 14 ans, Si j'étais un arbre, aux éditions Actes sud jeunesse.Le portrait tonique d'une jeunesse engagée et mobilisée pour défendre ses idéaux.Violette, seize ans, voit surgir dans sa vie un grand-père inconnu. Au début réticente, l'adolescente finit par lui laisser une chance et accepte une invitation chez lui à la montagne. Accompagnée de son ami.e Cassandre, qui ne se sent ni fille ni garçon, elle part à la rencontre d'une nature qui la fascine. Violette rêve elle-même de devenir arbre ! Mais la forêt est menacée par un projet de scierie géante, et en rejoignant la ZAD, les deux ami.es. vont passer à l'action.Crédit photo : Yves Boutry.
  • 44. Où sont passés nos milliards, rencontre avec Lucie Castets

    50:10||Saison 5, Ep. 44
    Rencontre avec Lucie Castets à l'occasion de la parution de son livre, Où sont passés nos milliards, aux éditions du seuil. « Les caisses sont vides. » Depuis de nombreuses années, ces quelques mots assénés comme un horizon indépassable suffisent à justifier de limiter les investissements dans nos services publics. La santé, l’éducation ou la justice semblent donc condamnées à fonctionner de manière dégradée.Est-il donc encore responsable de défendre les services publics ? Les moyens sont-ils vraiment épuisés ? Le temps est venu de décrypter ces affirmations scandées depuis des décennies sans être jamais contredites, ou si peu.Dans cet essai accessible et référencé, Lucie Castets montre comment le discours techniciste qui promeut la baisse des ressources allouées aux services publics dissimule des choix profondément idéologiques. Elle expose comment ces décisions politiques fragilisent le corps social dans son ensemble et nous invite à un sursaut collectif. Préparer l’avenir nécessite de donner à la puissance publique les moyens d’agir et de remettre les services publics au cœur de notre modèle économique et social.Lucie Castets est fonctionnaire ; elle a exercé diverses fonctions dans l’administration française, dans le domaine économiqueet financier. Dans le cadre de ses engagements associatifs, elle a contribué à fonder le collectif Nos services publics et s’y est impliquée comme porte-parole.Crédit photo © Livia Saavedra
  • 43. Une brève histoire de la transmisogynie, rencontre avec Mihena Alsharif

    40:12||Saison 5, Ep. 43
    Rencontre avec Mihena Alsharif, à l'occasion de la parution de la traduction du livre, Une brève histoire de la transmisogynie. Pour une lecture anti-impérialiste de la transféminité de Jules Gill-Peterson, chez Shed publishing.Pourquoi les femmes trans sont-elles les plus ciblées au sein de la communauté LGBTQIA+ ? Pourquoi sont-elles au cœur d’une résurgence mondiale de politiques réactionnaires transphobes ? Et comment pouvons-nous répondre collectivement à cette violence ?Cet ouvrage analyse les violences faites aux femmes trans en les inscrivant au cœur de l’histoire de la modernité et des systèmes coloniaux occidentaux. Afin de prendre la mesure des violences transmisogynes à l’échelle mondiale tout en explorant la diversité des modes de vie marginalisés aujourd’hui regroupés sous l’étiquette “trans”, l’autrice nous entraine de New York à la Nouvelle-Orléans, de l’Inde britannique au Brésil.À travers une approche matérialiste, l’historienne Jules Gill-Peterson propose le concept de “transféminisation” pour retracer les processus politiques par lesquels certaines formes de féminité, souvent racialisées, sont ciblées, notamment par les attaques de la droite et de l’extrême droite.Crédit photo Anna BalsamoElle pose aussi un regard critique sur le modèle identitaire qui domine le militantisme LGBTQIA+ mainstream en rappelant les liens historiques entre la condition – moderne – de femme trans, la classe ouvrière et le travail du sexe.Préfacé et cotraduit par Mihena Alsharif, autrice et anthropologue, cette recherche essentielle offre une compréhension inédite des enjeux politiques liés à la transmisogynie.Traduit de l’anglais (États-Unis) par Mihena Alsharif et Nesma Merhoum.SOUTIEN À SHED PUBLISHING POUR L'OUVERTURE D'UN LIEU À MARSEILLE :https://www.helloasso.com/associations/shed-publishing/collectes/gg
  • 42. Militer à tout prix ? rencontre avec Sarah Durieux

    47:20||Saison 5, Ep. 42
    Rencontre avec Sarah Durieux à l'occasion de la sortie de Militer à tout prix ? aux éditions Hors d'atteinte.Comment cesser de reproduire des logiques de dominations dans nos collectifs et les rendre plus sains ?Pourquoi est-ce si difficile d’agir collectivement ? Celles et ceux qui créent ou rejoignent des collectifs notamment militants en font souvent une expérience négative.Partout dans nos vies, au travail, dans nos familles ou dans nos groupes d’amis, nous perpétuons une culture qui écrase, exclut et nous fragilise. Alors qu’il s’élève contre ce modèle, le militantisme n’y échappe pas.Après dix ans passés à travailler avec de petits collectifs, de grandes ONG et des individus engagés, mais aussi à observer ses propres comportements, Sarah Durieux, qui a mené pour ce livre de nombreux entretiens avec des personnes investies dans divers mouvements, s’intéresse à ce qu’elle identifie comme l’une des plus grandes menaces contre notre émancipation et propose des pistes pour en sortir.Sarah Durieux est activiste et organisatrice. Elle a accompagné et coordonné des centaines de campagnes de mobilisation ces 15 dernières années, pour l’entrée de l’IVG dans la constitution, contre la Loi Travail, pour la Libération de Jacqueline Sauvage, pour la reconnaissance des personnes handicapées exterminées lors de la seconde guerre mondiale, en soutien au mouvement des Gilets jaunes ou contre les violences policières.Crédit photo : Damien Cardunier
  • 41. Le Rêve d'un langage commun, en poésies avec Adrienne Rich

    51:24||Saison 5, Ep. 41
    Rencontre avec Charlotte Blanchard, Shira Abramovich et Lénaïg Cariou, à l'occasion de la parution de la traduction du recueil, Le Rêve d'un langage commun (The Dream of a Common Language) d'Adrienne Rich, dans la collection Des écrits pour la parole, de L'Arche éditrice. Ces poèmes d’Adrienne Rich sont un hommage aux femmes, à la prise de conscience et à la lutte pour l’existence – de l’intime politique. Dans Le Rêve d’un langage commun, la chercheuse Marie Curie, l’artiste Paula Becker et l’alpiniste pionnière Elvira Shataeva forment une constellation de guides dans une histoire empêchée, où la poésie devient lieu de mémoire et de transmission. Dans ce recueil phare de la poétesse, exploration intime de sa vie à 45 ans, se mêlent souvenirs amoureux, histoire et lutte sociale : disant pour la première fois ses amours avec une femme, elle marque durablement l’histoire littéraire.Édition bilingue en anglais et en français, traduction de Shira Abramovich et Lénaïg Cariou.Charlotte Blanchard a écrit la thèse Réception et traduction de la poésie d’Adrienne Rich en France. Université Michel de Montaigne- Bordeaux III, 2019.Pour continuer l'exploration du travail d'Adrienne Rich, nous vous conseillons les nouvelles publications suivantes : Plonger dans l'épave, Poèmes 1971-1972, traduction de Chantal Ringuet, aux Éditions du Noroît. Le sens de notre amour pour les femmes, Deux discours pionniers sur l'articulation nécessaire entre lesbiennes et féministes, traduction Marie Chuvin, Perspective Émilie Notéris & Florence Andoka, Affiche Audrey Voydeville, dans la collection Au cœur des éditions Les Prouesses.
  • 40. T3M, en poésies avec Héloïse Brézillon

    47:17||Saison 5, Ep. 40
    Le Printemps des poétexsses avec Héloïse Brézillon à l'occasion de la parution de son livre, T3M, aux éditions du commun. T3M est l'histoire d'une IA conçue pour abolir la tristesse. Alternant prose science-fictionnelle et poésie, Héloïse Brézillon nous emmène cheminer le long d'un processus de guérison, avec son retour nécessaire aux violences domestiques vécues, à hauteur d'enfant. T3M, la machine dont nous avons toujours rêvé, l'aide à nommer son traumatisme, le circonscrire, et enfin... s'en libérer. L'autrice est à l'initiative du podcast de poésie Mange tes mots et organise également depuis 2 ans des scènes ouvertes à Paris.
  • 39. La plus petite subdivision, en poésies avec Katia Bouchoueva et Fanny Chiarello

    50:08||Saison 5, Ep. 39
    Le Printemps des poètexsses avec Katia Bouchoueva et Fanny Chiarello à l'occasion de la parution de leur livre, La plus petite subdivision, aux éditions Lanskine.Katia et Fanny s'écrivent depuis leurs villes de province, respectivement moyenne et petite. Elles ne se connaissent pas, ne se sont jamais rencontrées, mais se sont lues. Ce qu'elles apprennent l'une de l'autre à travers leurs échanges de poèmes, elles l'apprennent surtout à travers des lieux. Lieux fondateurs, lieux de vie, lieux fantasmés, lieux refuges, lieux hantés. Leurs grands-mères, leurs amoureuses, leurs voisin-e-s, leurs ami-e-s et le personnel médical sont les invité-e-s de ces vignettes de leur quotidien passé ou présent, figures qui traversent les paysages modestes qu'elles affectionnent. Ce qu'elles se confient, au fond, c'est peut-être leurs subterfuges pour tenir dans un monde en flammes, en guerre, en constante réduction. Les petits cercles des pierres qui entourent le feu de camp, les petits cercles de proches, les petites subdivisions où l'on s'exerce à modifier le réel par la poésie – rien qu'un peu, comme on pose une main sur des omoplates secouées de pleurs.