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L'AFFRANCHIE PODCAST
Pour un FEMINIST GAZE avec Azélie Fayolle
Rencontre avec Azélie Fayolle, à l'occasion de la parution de son livre, Des femmes et du style, pour un FEMINIST GAZE, aux éditions Divergences.
Un spectre hante l'histoire de la littérature : des femmes écrivent, et sont (parfois) lues. L'histoire, s'écrivant de mémoire d'hommes, délaisse, néglige et relègue dans l'oubli les productions des femmes. Toujours ramenés au témoignage, si possible doloriste, et critiqués parce que « victimaires », les textes féministes ont pourtant une histoire et, disons-le, du style. Cet essai propose, d'un point de vue qui pourrait être celui d'une féministe découvrant le féminisme, un parcours à travers des genres et des oeuvres littéraires où se construit quelque chose comme un feminist gaze. Plus engagé que le female gaze, il traduit en registres les émotions d'une vie de femme confrontée à la domination masculine, choisissant en réponse le rire, la révolte et l'utopie - toujours avec style.
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10. L'empathie est politique, rencontre avec Samah Karaki
50:06||Saison 5, Ep. 10Rencontre avec Samah Karaki à l'occasion de la publication de son essai, L'empathie est politique, comment les normes sociales façonnent la biologie des sentiments, aux éditions JC Lattès.Dans le langage ordinaire, ressentir de l’empathie signifie se mettre à la place de l’autre, et éventuellement partager ses émotions. Ce phénomène complexe, souvent considéré comme étant à l’origine du comportement moral et altruiste, s’est retrouvé au cœur du débat public, certains arguant qu’il serait la solution à l’intolérance et aux discriminations. Mais, dans une société traversée par les conflits et les rapports de domination, l’empathie permet-elle vraiment de comprendre l’autre ?À la lumière des dernières découvertes en neurosciences et en sciences sociales, Samah Karaki démontre que l’empathie se révèle foncièrement faillible et sélective, ne résistant pas à la déshumanisation de l’autre ou à sa prétendue infériorité construite par les discours médiatiques ou politiques. Dans un essai stimulant et puissant, elle invite à reconnaître que l’on est inévitablement exclu de l’expérience des autres, et à imaginer de nouvelles voies pour s’ouvrir à leurs réalités. Plutôt que d’apporter à la souffrance et à l’injustice une réponse individuelle et affective, elle plaide en faveur de mesures politiques et sociales.Photo : Marie Rouge9. Éclore, rencontre avec Aude Mermilliod
46:59||Saison 5, Ep. 9Rencontre avec Aude Mermilliod à l'occasion de la parution de sa bande dessinée, Éclore, aux éditions Casterman.Parfois les BD sont si vite lues qu’il faut les relire, pour regarder les illustrations, comprendre les liens entre les mots et les traits. Éclore n’a pas été dévoré. Cette bande dessinée a été lue, doucement, en plusieurs fois. Parce que son autrice, Aude Mermilliod nous fait cheminer avec elle depuis qu’elle est enfant jusqu’à aujourd’hui, et qu’ensemble nous découvrons la découverte de son corps, de son corps sexualisé, de ses premières rencontres, des forceurs et des violences. Alors oui, il est nécessaire de respirer entre quelques pages, de voir où nos pensées nous mènent quand on se retrouve projetée dans une histoire qui nous ressemble. Le trait d’Aude Mermilliod est tendre, elle se dessine, elle s’imagine, elle se décline pendant toutes ces années à survivre, vivre, rire, essayer, réessayer. Ses mots sont réconfortants, comme seuls les récits des expériences communes à tant de femmes peuvent l’être. Et bien sûr il y a la joie qui frise l’extase parfois, et ça c’est un mouvement fabuleux à regarder.8. votre monde en cendres, rencontre avec Joyce Rivière
43:39||Saison 5, Ep. 8Rencontre avec Joyce Rivière à l'occasion de la parution de son recueil, votre monde en cendres, aux éditions Blast.votre monde en cendres, c'est une poésie explosive et revendicative qui témoigne de la matérialité de nos luttes. C'est d'abord une langue érotique qui dit le corps dans son rapport à l'autre et à sa sensualité. C'est aussi une langue de la fierté face à la queerphobie, à la transmisogynie et aux violences systémiques. Enfin, c'est une langue trans puissante et assumée, traversée par la colère autant que par nos utopies collectives. votre monde en cendres est un recueil pour faire communauté sans effacer nos spécificités et nos tensions. Dans ce manifeste, Joyce Rivière tient ensemble la rage et la joie et fait entendre la force queer et libertaire qui se loge au sein de nos corps et nos sexualités.7. Je vis dans une maison qui n'existe pas, rencontres avec Laurène Marx
48:26||Saison 5, Ep. 7Rencontre avec Laurène Marx à l'occasion de la parution de son livre, Je vis dans une maison qui n'existe pas, aux éditions Blast.Je vis dans une maison qui n'existe pas est un écho de la dissociation, un texte à trous comme peuvent l'être nos états mentaux. Qui décide de la folie des marginaux·ales ? Des monstres ? Dans une pièce peuplée de figures symboliques, Laurène Marx décrit ce que cela fait d'appartenir à d'autres avant de s'appartenir. C'est aussi l'histoire d'une enfance violentée sur laquelle il manque les mots. Dans ce monologue, l'autrice porte la terreur et la solitude autant que l'élan de vivre et de se créer un espace où l'altérité est possible. Ce texte dit enfin la lutte contre l'enfermement dans une maladie, dans un genre ou dans un lieu, remplacé par une échappée qui contrecarre les dynamiques d'oppression et d'assignation.Photo de Pauline Le Goff6. Fantasmagorique et fashion, rencontre avec Sabrina Calvo
59:51||Saison 5, Ep. 6Rencontre avec Sabrina Calvo à l'occasion de la parution de son roman, LES NUITS SANS KIM SAUVAGE aux éditions La Volte.UN THRILLER FANTASMAGORIQUE ET FASHIONParis, (à peu près) de nos joursStagiaire dans un magazine pour adolescentes, Vic partage sa vie entre les passions tristes d’une mode virtuelle et son histoire d’amour dysfonctionnelle avec Maria Paillette, son IA buggée. Quand l’opportunité lui est donnée de percer à jour les mystères du premier clip cyberpunk français, Les Nuits sans Kim Wilde de Laurent Voulzy, elle découvre en elle des ressources insoupçonnées. Une ambition qui l’entraînera au top du monde de la haute couture parisienne. Mais vivre ce rêve a un prix : déchirée entre les intrigues d’un luxe inaccessible et le poisseux de l’Ouvert, monde artificiel où se sont engouffrés les désirs d’une humanité en bout de course, Vic va devoir choisir. Un choix qui pourrait bien mener, par le jeu impitoyable des forces politiques et cosmiques présidant à la structure même de la réalité, à la désintégration du capitalisme, du virtuel et de nos derniers amours.À l’espoir, pourtant : le retour au corps, au cœur battant. À la lumière intérieure.Drôle, inattendu et furieusement poétique, le nouveau roman de Sabrina Calvo poursuit son exploration de l’invisible et des échecs du matérialisme contemporain, à la recherche du point de rencontre entre la construction de nos intimités et la décomposition des univers virtuels.Photo de Jules Mono5. Le déni lesbien, rencontre avec Sarah Jean-Jacques et Sophie Pointurier
49:06||Saison 5, Ep. 5Rencontre avec Sarah Jean-Jacques et Sophie Pointurier à l'occasion de la publication de leur livre, Le Déni lesbien, celles que la société met à la marge, aux éditions HarperCollins.Connaissez-vous des lesbiennes célèbres ?Si la réponse est non, il n’y a rien d’étonnant. En revanche, cela en dit long sur notre société. Partant de ce constat, Sarah Jean-Jacques et Sophie Pointurier ont décidé de creuser les raisons pour lesquelles les lesbiennes sont si peu visibles. Quelle image a-t-on d’elles ? Quels obstacles rencontrent-elles au quotidien ? Quels espaces de liberté créent-elles en dehors de la norme ?Pour répondre à ces interrogations, les deux autrices sont parties à la rencontre de vingt personnalités out pour comprendre le parcours de celles qui vivent à la marge de l’hétérosexualité :Charlotte Bienaimé, Carole Cassier, Chelcie et Dalila, Alice Coffin, Fatima Daas, Marie Docher, Soraya Garlenq, Élise Goldfarb et Julia Layani, Marie Labory, Mélissa Laveaux, Caroline Mecary, Marie Patouillet, Anna Polonyi, Aloïse Sauvage, Shirley Souagnon, Tahnee, Mathilde Viot et Mélanie Vogel. Sarah Jean-Jacques et Sophie Pointurier analysent dans cet ouvrage à la fois intime et percutant les mécanismes qui conduisent à l’effacement des lesbiennes et aux violences qu’elles subissent. Photo de Marie Rouge.4. En poésies, rencontre avec Eva Mancuso, Zaïneb Hamdi et Mal Moya
47:03||Saison 5, Ep. 4Rencontre croisée entre Eva Mancuso, Zaïneb Hamdi et Mel Moya, publiées aux éditions L'Arbre de Diane.>> Je n’arrive pas à parler et à dire des choses en même temps - Eva MancusoIl y a les vêtements qu’on ne met pas il y a les bus qu’on prend la nuit il y a les cheveux qu’on laisse sécher il y a les films qu’on a trop regardés qu’on a aimés et puis qu’on a détestés il y a les grands-mères qui font à manger les grands-mères qui aiment l’iode parce que c’est bon pour la santé il y a les films qu’on ne supporte plus il y a les films qu’on s’interdit d’aimer il y a les grands-mères qui vendent de la glace il y a les grands-pères qui vendent de la glace il y a les grands-pères qui mangent les lapins qu’ils tuent eux-mêmes et qu’ils suspendent dans la cour avec des pinces à linge il y a les histoires qui nous ont marquées il y a les hommes qui nous ont appelées il y a les hommes qui aiment regarder le cyclisme à la télévision il y a les candidat·es de téléréalité qui parlent de la lune il y a les rires préenregistrés il y a les docteur·es qui réparent les jambes qui réparent les ventres il y a le sang qu’on ne voit pas il y a les philosophes qui tombent dans les puits il y a les jambes qu’on doit épiler il y a les cheveux qu’on doit lisser il y a les verres d’eau qu’on boit en regardant par la fenêtre il y a les odeurs il y a les mains il y a les bouches il y a la peau.>> Où mon amour sera ḥoub - Zaïneb Ḥamdi Conte ondoyant en vagues successives tantôt apaisées, tantôt houleuses, Où mon amour sera ḥoub énonce le dehors et l’intime, au travers des formes multiples que prennent le corps et la langue.À la suite de Fils d’Arabe, son premier recueil (Éditions Tétras Lyre, 2017), Zaïneb Ḥamdi joue de rythmes et d’images pour énumérer l’altérité, l’Autre, le Barbare, celleux que l’on a du mal à inclure. S’ajoutent en filigrane, filiation paternelle et masculinité, et leurs questions tenantes : comment se toiser, femme, homme, fille, père ? Face à tous les rôles qui leur sont astreints et dont iels voudraient se soustraire.>> Mater Dolorosa - Mel MoyaMel signe un recueil slam dont les textes, aussi introspectifs qu’imagés, prennent sources dans certains de ses plus douloureux souvenirs d’enfance, non pas en posant un regard fataliste, mais en les éclairant d’une lumineuse résilience. Elle questionne tantôt la place de la femme dans les foyers méditerranéens, tantôt les valeurs d’un pays dans un autre pays. Quand le bagage culturel migre, que deviennent nos colères ?3. S'engager contre les extrêmes droites, rencontre avec Marion Pillas
58:40||Saison 5, Ep. 3Rencontre avec Marion Pillas, co-fondatrice de la revue La Déferlante, à l'occasion de la parution du numéro spécial, Extrêmes droites, Résister en féministes, la lutte continue. Pour la rentrée 2024, la revue La Déferlante propose un numéro spécial : « Résister en féministes ».Comment l’extrême droite s’empare-t-elle des questions féministes et LGBT+ ? En France, comment Marine Le Pen et le Rassemblement national sont-ils progressivement parvenus à conquérir un électorat féminin ? Au-delà du champ politique, comment les mouvements affiliés à l’extrême droite mènent-ils, au sein de l’Education nationale, dans les médias ou sur internet, des batailles culturelles aux conséquences violentes ? Enfin et surtout : comment résister à ces dynamiques, comment se mobiliser ?2. La Palestine comme utopie du vivant, un petit déjeuner avec Yara El-Ghadban
50:49||Saison 5, Ep. 2Le temps d'un petit déjeuner, rencontre avec Yara El-Ghadban à l'occasion de la parution de roman, La Danse des flamants roses, aux éditions Mémoire d'encrier.COMPRENDRE SANS NOMMER SANS POSSÉDER EST UNE DANSE. ALORS NOUS DANSONS DANSONS DANSONS LA DANSE DES FLAMANTS ROSES.Palestine. La mer Morte s'est évaporée. La maladie du sel dévore la région et menace l'humanité. Pourtant, là où étaient relégués des milliers d'habitants, survivent paysans, colons, soldats, prisonniers et ouvriers. Ensemble, ils rebâtissent une communauté. Des colonies de flamants roses s'installent. Une utopie naît. La danse des flamants roses raconte l'histoire d'un groupe d'alliés improbables qui, grâce aux vivants, apprennent à vivre ensemble autrement, sans cette volonté si humaine de nommer, maîtriser et posséder la vie. La danse des flamants roses rejette le fatalisme en posant la question : et si la Palestine produisait la seule utopie possible?