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L'AFFRANCHIE PODCAST

En poésies, rencontre avec Eva Mancuso, Zaïneb Hamdi et Mal Moya

Saison 5, Ep. 4

Rencontre croisée entre Eva Mancuso, Zaïneb Hamdi et Mel Moya, publiées aux éditions L'Arbre de Diane.


>> Je n’arrive pas à parler et à dire des choses en même temps - Eva Mancuso

Il y a les vêtements qu’on ne met pas il y a les bus qu’on prend la nuit il y a les cheveux qu’on laisse sécher il y a les films qu’on a trop regardés qu’on a aimés et puis qu’on a détestés il y a les grands-mères qui font à manger les grands-mères qui aiment l’iode parce que c’est bon pour la santé il y a les films qu’on ne supporte plus il y a les films qu’on s’interdit d’aimer il y a les grands-mères qui vendent de la glace il y a les grands-pères qui vendent de la glace il y a les grands-pères qui mangent les lapins qu’ils tuent eux-mêmes et qu’ils suspendent dans la cour avec des pinces à linge il y a les histoires qui nous ont marquées il y a les hommes qui nous ont appelées il y a les hommes qui aiment regarder le cyclisme à la télévision il y a les candidat·es de téléréalité qui parlent de la lune il y a les rires préenregistrés il y a les docteur·es qui réparent les jambes qui réparent les ventres il y a le sang qu’on ne voit pas il y a les philosophes qui tombent dans les puits il y a les jambes qu’on doit épiler il y a les cheveux qu’on doit lisser il y a les verres d’eau qu’on boit en regardant par la fenêtre il y a les odeurs il y a les mains il y a les bouches il y a la peau.


>> Où mon amour sera ḥoub - Zaïneb Ḥamdi

Conte ondoyant en vagues successives tantôt apaisées, tantôt houleuses, Où mon amour sera ḥoub énonce le dehors et l’intime, au travers des formes multiples que prennent le corps et la langue.

À la suite de Fils d’Arabe, son premier recueil (Éditions Tétras Lyre, 2017), Zaïneb Ḥamdi joue de rythmes et d’images pour énumérer l’altérité, l’Autre, le Barbare, celleux que l’on a du mal à inclure. S’ajoutent en filigrane, filiation paternelle et masculinité, et leurs questions tenantes : comment se toiser, femme, homme, fille, père ? Face à tous les rôles qui leur sont astreints et dont iels voudraient se soustraire.


>> Mater Dolorosa - Mel Moya

Mel signe un recueil slam dont les textes, aussi introspectifs qu’imagés, prennent sources dans certains de ses plus douloureux souvenirs d’enfance, non pas en posant un regard fataliste, mais en les éclairant d’une lumineuse résilience. Elle questionne tantôt la place de la femme dans les foyers méditerranéens, tantôt les valeurs d’un pays dans un autre pays. Quand le bagage culturel migre, que deviennent nos colères ?


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  • 53. Soeurs, nos forêts aussi ont des épines, rencontre avec Penda Diouf

    42:23||Saison 5, Ep. 53
    Rencontre avec Penda Diouf à l'occasion de la parution de sa pièce de théâtre, Sœurs, nos forêts aussi ont des épines, aux éditions Les solitaires intempestifs.Lorsque la cadette décide de prendre son envol, les liens qui unissent deux sœurs sont ébranlés, et leurs souvenirs avec. À travers des éléments très organiques, la forêt, l’eau, la grotte, Penda Diouf plonge dans les abysses de la sororité. L’aînée, qui a toujours pris le relais de leur mère pour s’occuper de sa petite sœur, s’inquiète de son départ et tente, inconsciemment, de la retenir. Et puis surgit ce souvenir : elles sont petites, à bord d’un bateau qui part à la dérive. La cadette tombe à l’eau sous les yeux de sa grande sœur qui ne réagit pas. À partir de cette métaphore de la complexité de la sororité, et à l’occasion d’une balade en forêt, les deux personnages remontent un fil entre souvenirs réels et fantasmés. C’est l’heure de comprendre les liens qui les unissent, non seulement en tant que sœurs, mais aussi en tant que femmes partageant une histoire commune depuis les origines de l’humanité, à partir de l’Australopithèque Lucy jusqu’à nos mères, nos paires et les prochaines à naître.
  • 52. Folie et résistance, rencontre avec Claire Touzard

    48:20||Saison 5, Ep. 52
    Rencontre avec Claire Touzard, à l'occasion de la parution de son livre, Folie et résistance, aux éditions Divergences.Claire Touzard a été diagnostiquée d'un trouble bipolaire au moment où son engagement politique allait croissant. Dans ce récit à la fois personnel et politique, l'autrice de Sans Alcool s'intéresse à la folie, un concept désuet en psychiatrie mais encore d'usage courant, qui pourrait rassembler, en une forme de communauté politique, les personnes neuroatypiques ou atteintes de troubles psychiques. L'autrice nous montre que notre santé mentale est instrumentalisée par les dirigeant.e.s, pour mieux ériger en norme une vraie déraison : capitaliste, colonialiste et patriarcale. Or notre folie peut être un outil de résistance et de libération. Elle explore une vision du soin différente, politique, à travers les voix des plus grand.e.s activistes, de la poétesse Audre Lorde au mouvement Black Panthers. Et si notre réparation passait par une révolution intellectuelle et collective ?Crédit photo : Alexandre Tabaste
  • 51. Ascendant beauf, rencontre avec Rose Lamy

    41:20||Saison 5, Ep. 51
    Rencontre avec Rose Lamy, à l'occasion de la parution de son livre, Ascendant beauf, aux éditions du Seuil.Comment se sent-on lorsque les chansons qu’on aime, les films qui nous font rêver, les artistes qu’on admire sont jugés et moqués ? Qu’éprouve-t-on lorsqu’on réalise que ce mépris est la face visible d’un continuum de domination bien plus grand ?Revenant sur son histoire, Rose Lamy raconte le coût d’une existence déterminée par la classe sociale. La mort prématurée, les emplois aliénants, les déserts sociaux et médicaux… Elle montre tout ce que la figure du beauf et ses avatars permettent d’invisibiliser.Avec Ascendant beauf, Rose Lamy tisse un récit de la domination culturelle, mais côté dominée. Films, émissions de télévision, livres, souvenirs, elle interroge les formes et les fonctions de ce mépris, porté aussi parfois par le camp politique historique des classes populaires : la gauche. Un essai puissant pour se libérer de cette domination et cesser de (se) trahir.Rose Lamy est la créatrice du compte Instagram « Préparez-vous pour la bagarre », suivi par plus de 250 000 personnes. Ses deux premiers essais, Défaire le discours sexiste dans les médias (Lattès, 2021), et En bons pères de famille (Lattès, 2023), ont rencontré un large succès auprès du public.Crédit photo: Marie Rouge.
  • 50. Le Tribunal permanent des peuples, rencontre avec Patricia Allio et Mortaza Behboudi

    55:10||Saison 5, Ep. 50
    En collaboration avec le Festival Latitudes contemporaines et La rose des vents, scène nationale.Rencontre avec Patricia Allio et Mortaza Behboudi, à l'occasion de la parution de son livre, Dispak Dispac'h, Tribunal permanent des peuples, aux éditions Les solitaires intempestifs.Au lendemain de sa majorité, sa tutrice me téléphone et me dit : « On a eu la visite de la gendarmerie, Laye doit quitter l’entreprise dans un mois. » Je ne me vois pas laisser partir un apprenti si enjoué d’apprendre, si souriant, si sérieux, alors que personne ne vient pour prendre cette place. Je demande à des amis : « Qu’est-ce que je fais ? »En janvier 2018, se tenait la session du Tribunal permanent des peuples consacrée à la violation des droits des personnes migrantes et réfugiés. Patricia Allio bascule au théâtre sa perception de ce moment. Des activistes, des juristes, une ancienne députée européenne, un boulanger, un journaliste afghan, un poète racontent les méandres qui guettent les demandeurs d’asile.Quelles voix méritent d’être entendues et pourtant ne le sont pas ? Que dit-on lorsqu’on ne trouve plus les mots ? Dispak Dispac’h ouvre les esprits et l’espace d’une micro-révolution où célébrer les indisciplines. La seule chose à ne pas perdre pour pouvoir s’insurger, ce sont nos voix.Créé en novembre 2021 au Théâtre de Lorient dans une mise en scène de l’auteure, le spectacle est présenté lors du Festival d’Avignon 2023 du 15 au 21 juillet.Outre Patricia Allio, Dispak Dispac’h réunit le co-fondateur de l’association humanitaire Utopia 56, Gaël Manzi, l’actrice Élise Marie, le militant politique Stéphane Ravacley – connu pour son engagement ayant permis la régularisation de Laye Fodé Traoré qui travaillait dans sa boulangerie comme apprenti –, l’ex-députée européenne et vice-présidente de la Ligue des droits de l’Homme, Marie-Christine Vergiat, l’activiste et fondateur de Refugees in Lybia, David Yambio, ainsi que le journaliste franco-afghan Mortaza Behboudi, libéré le 18 octobre 2023, après neuf mois de détention à Kaboul suite à son arrestation par les Talibans.
  • 49. Mon vrai nom est Elisabeth, rencontre avec Adèle Yon

    39:24||Saison 5, Ep. 49
    Rencontre avec Adèle Yon, à l'occasion de la publication de son roman, Mon vrai nom est Elisabeth, aux éditions du sous-sol.Une chercheuse craignant de devenir folle mène une enquête pour tenter de rompre le silence qui entoure la maladie de son arrière-grand-mère Elisabeth, dite Betsy, diagnostiquée schizophrène dans les années 1950. La narratrice ne dispose, sur cette femme morte avant sa naissance, que de quelques légendes familiales dont les récits fluctuent. Une vieille dame coquette qui aimait nager, bonnet de bain en caoutchouc et saut façon grenouille, dans la piscine de la propriété de vacances. Une grand-mère avec une cavité de chaque côté du front qui accusait son petit-fils de la regarder nue à travers les murs. Une maison qui prend feu. Des grossesses non désirées. C’est à peu près tout. Les enfants d’Elisabeth ne parlent jamais de leur mère entre eux et ils n’en parlent pas à leurs enfants qui n’en parlent pas à leurs petits-enfants. “C’était un nom qu’on ne prononçait pas. Maman, c’était un non-sujet. Tu peux enregistrer ça. Maman, c’était un non-sujet.”Mon vrai nom est Elisabeth est un premier livre poignant à la lisière de différents genres : l’enquête familiale, le récit de soi, le road-trip, l’essai. À travers la voix de la narratrice, les archives et les entretiens, se déploient différentes histoires, celles du poids de l’hérédité, des violences faites aux femmes, de la psychiatrie du XXe siècle, d’une famille nombreuse et bourgeoise renfermant son lot de secrets.Crédit photo : Charlotte Krebs
  • 48. La Fille et le Dragon, rencontre avec Nicole Lapierre et Kubra Khademi

    50:01||Saison 5, Ep. 48
    En collaboration avec le Festival Latitudes contemporaines 2025Rencontre avec Kubra Khademi et Nicole Lapierre à l'occasion de la parution de leur livre, La Fille et le Dragon, aux éditions Denoël Graphic."Un jour de l’hiver 1989, à Mashhad, en Iran, dans une famille pauvre de réfugiés partis d’Afghanistan pour fuir l’armée soviétique, les moudjahidines et les persécutions que les Sunnites afghans infligent aux Chiites hazaras, une petite fille naît mains grandes ouvertes, signe de bienfaits pour la maisonnée. Elle est la sixième dans une fratrie de dix. Le mollah refuse de lui choisir un prénom et de l’inscrire dans le Coran familial. À quoi bon ? C’est une fille. Finalement appelée Kubra, ce qui veut dire « grande », l’enfant montre très tôt un don pour le dessin. Un don comme une armure, qui la protège et la fortifie contre les épreuves d’une existence sous la double férule du fanatisme religieux et patriarcal. Armée de ses crayons, de ses pinceaux et d’une volonté sans faille, Kubra entreprend une incroyable odyssée d’artiste. Avec une mission sacrée : tuer le dragon ! Un témoignage graphique et littéraire unique sur l’invincibilité de l’art, une ode aux femmes, à la vie, à la liberté."Visuel créé par Latitudes contemporaines / Latitudes Contemporaines - Festival & Bureau de production
  • 47. Les vigilantes, rencontre avec Léane Alestra

    53:23||Saison 5, Ep. 47
    Rencontre avec Léane Alestra à l'occasion de la parution de son livre, Les vigilantes, Surveillées et surveillantes, ces femmes au cœur de l'extrême droite, aux éditions JC Lattès.Alors qu’à travers le monde, l’extrême droite s’attaque aux droits des femmes, celles-ci sont de plus en plus nombreuses à adhérer aux idéologies réactionnaires. De Giorgia Meloni à Marine Le Pen, jusqu'aux influenceuses tradwives, pourquoi des femmes choisissent-elles de soutenir des politiques qui vont à l’encontre de leurs intérêts ? Comment investissent-elles ces mouvements et que dévoilent-elles de notre organisation sociale ?En s’appuyant sur des travaux fondateurs en sciences humaines et sur des références issues de la pop culture, de Desperate Housewives à Bonnie & Clyde en passant par Twilight, Léane Alestra interroge les liens entre capitalisme, racisme et hétérosexualité normative, révélant que les femmes ne se contentent pas d’adoucir ou de moderniser l’image de l’extrême droite : elles en sont la clé de voûte. Entre théorie politique et questions de genre, elle analyse comment les luttes féministes sont détournées à des fins identitaires. Elle nous engage à renoncer à la vigilance, qui nous enferme dans une logique sécuritaire, pour lui substituer une véritable attention aux autres, seule capable de désamorcer les pièges du fascisme.Crédit photo : Marie Rouge.
  • 46. Femmes en armes, savoirs en révolte, rencontre avec Somayeh Rostampour

    59:57||Saison 5, Ep. 46
    Rencontre avec Somayeh Rostampour à l'occasion de la parution de son livre, Femmes en arme, Savoirs en révolte, du militantisme kurde à la Jinéolojî, aux éditions Agone.Ce livre a pour objet un féminisme qui ne dit pas son nom, qui émerge dans un conflit armé long, un féminisme pensé par et pour des femmes kurdes, au carrefour de plusieurs oppressions. Un féminisme qui bouscule les normes et idées occidentales, qui oscille en permanence entre émancipation effective et renforcement des normes genrées, et dont la théorie et la pratique sont indissociables.Cet objet particulier s'inscrit dans un contexte qui ne l'est pas moins : un peuple sans État depuis que son territoire a été découpé sur quatre pays (Turquie, Iran, Irak, Syrie) ; une lutte pour la libération nationale contre l'État turc menée sur tous les fronts (légaux et clandestins, armés et pacifiques) ; une guerre permanente contre Daesh, influencée par l'humeur et les intérêts des pays occidentaux ; et une société patriarcale bousculée par un mouvement qui souhaite mettre la libération des femmes au cœur de son projet de société.L'autrice parvient à analyser l'émergence de cette théorie, résolument collective, en donnant la parole aux actrices qui la crée, sans faire l'impasse sur les contradictions du mouvement.Nuancée, l'autrice ne laisse place à aucune condescendance, et critique à la fois le nationalisme, l'orientalisme et l'eurocentrisme. En se penchant sur l'histoire des combattantes kurdes et sur leur politisation, elle met en valeur leur contribution à l'élaboration d'un discours féministe ancré dans leurs pratiques, rappelle que la sororité peut être un véritable outil politique, et offre un éclairage sans précédent sur la création de savoir en temps de guerre.
  • 45. Si j'étais un arbre, L'Affranchie teens avec Catherine Zambon

    44:40||Saison 5, Ep. 45
    Rencontre avec Catherine Zambon à l'occasion de la parution de son roman, à partir de 14 ans, Si j'étais un arbre, aux éditions Actes sud jeunesse.Le portrait tonique d'une jeunesse engagée et mobilisée pour défendre ses idéaux.Violette, seize ans, voit surgir dans sa vie un grand-père inconnu. Au début réticente, l'adolescente finit par lui laisser une chance et accepte une invitation chez lui à la montagne. Accompagnée de son ami.e Cassandre, qui ne se sent ni fille ni garçon, elle part à la rencontre d'une nature qui la fascine. Violette rêve elle-même de devenir arbre ! Mais la forêt est menacée par un projet de scierie géante, et en rejoignant la ZAD, les deux ami.es. vont passer à l'action.Crédit photo : Yves Boutry.