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Injustices
Ou peut-être une nuit 6/6 : «Le monde que construit l'inceste»
Dans cette deuxième saison d'Injustices, «Ou peut-être une nuit», Charlotte Pudlowski décortique la fabrique du silence autour de l'inceste.
Ce sixième et dernier épisode est consacré à l'ordre social installé par l'inceste, l'ordre social du silence.
«Notre univers psychique commun. C’est ça que construit l’inceste, au commencement des vies. Il dessine nos trajectoires d’hommes et de femmes. Et c’est extrêmement difficile, et douloureux, de changer les trajectoires que la norme dessine pour nous.
Il faut imaginer une route. Je l’imagine large, recouverte d’asphalte, bordée de ravins. C’est la norme. Vous êtes une femme fragile, craintive, SILENCIEUSE vous respectez les hommes, vous respectez leur pouvoir, leur autorité. Et sur cette même route marchent toutes les autres femmes, ou disons leur écrasante majorité. Vous ne marchez pas seule, vous marchez avec elles. Au-dessus de vous plane la violence, mais vous ne la regardez pas, vous marchez les yeux rivés au sol.
S’écarter de la norme, c’est s’écarter de cette route. C’est risquer de tomber dans les ravins, c’est marcher sur un sentier escarpé, abrupt, plus difficile à fouler. C’est marcher avec moins de monde. Peut-être seule parfois.
S’écarter de la norme, c’est risquer l’exclusion, risquer d’être rangé dans le pathologique. C’est risquer de regarder en face la violence qui plane et qu’on ne pourra plus oublier. C’est risquer la douleur, ou la culpabilité si l’on ne fait rien. C’est risquer l’épuisement si on se bat. C’est risquer la solitude, car la majorité restera sur le route de la norme. La solitude, c’est une menace vertigineuse. Pour les femmes comme pour les hommes, qui ont aussi leur route d’asphalte, la route du pouvoir et de la force. Pour ne pas être seul, chacun doit prendre sa place sur la route de la majorité. Un homme doit prendre pleinement sa place de dominant. Une femme le siège de la peur, de la faiblesse.
L’inceste installe les deux.»
Dans cet épisode, on entendra notamment le témoignage de Lydia et les propos de Dorothée Dussy, Patric Jean, Muriel Salmona.
Autrice: Charlotte Pudlowski • Réalisatrice : Anna Buy • Musique originale : Jean Thevenin, avec Raphaël Ankierman • Mixage: Jean-Baptiste Aubonnet • Illustration : Marie Larrivé. Une production Louie Media. Responsable de production de Louie: Marion Girard • Responsable éditoriale: Maureen Wilson • Direction de production: Mélissa Bounoua • Direction éditoriale: Charlotte Pudlowski
La série «Ou peut être une nuit» a bénéficié du soutien de la Fondation Kering. La fondation lutte depuis 2008 contre les violences faites aux femmes et s'engage dans la prévention des violences sexuelles dès le plus jeune âge. Elle a d'ailleurs permis la création d'une nouvelle unité pour les victimes d’inceste à la Maison des Femmes de Saint-Denis. C'est dans ce cadre que la fondation Kering a souhaité accompagner la création de ce podcast.
Bibliographie sélective:
Essais & documentaires
Anne-Claude Ambroise-Rendu, Histoire de la pédophilie, XIXe-XXIe siècle, Fayard, 2014
Louise Armstrong, Kiss Daddy Goodnight, a speak-out on incest, Hawthorn Book, inc, 1978
Isabelle Aubry, Gérard Lopez, L’Inceste, 36 questions-réponses incontournables, Dunod, 2017
Mary Beard, Les Femmes et le pouvoir, un manifeste, traduit par Simon Duran, Éditions Perrin, 2018
Susan Brownmiller, Le Viol, traduit par Anne Villelaur, Stock, 1976
Virginie Despentes, King Kong Théorie, Le livre de poche, 2007
Dorothée Dussy...
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Bande-annonce Le Paradoxe des journalistes
01:33||Saison 1Injustices, saison 1, à partir du 20 juin. Comment est-il possible que le milieu du journalisme, qui existe pour porter à la connaissance de tous les dysfonctionnements, les oppressions et les préjudices, ait gardé enfouis les problèmes qui existaient en son sein? Qu'est-ce qui empêche cette profession de se regarder dans le miroir qu’il tend au reste de la société? Et a ainsi maintenu si longtemps dans le silence les affaires de sexisme et de harcèlement ? En 5 épisodes, Clara Garnier-Amouroux enquête : des journalistes de toutes générations et de toutes rédactions racontent et analysent ce paradoxe.1. Le paradoxe des journalistes 1/5: «Mais qui irait mentir là-dessus?»
16:40||Saison 1, Ep. 1En Février 2019, Libération publie un premier article sur la Ligue du LOL : s'en suivent de nombreuses révélations sur des agressions sexistes et sexuelles dans les médias français. Des situations qui durent parfois depuis plus de 10 ans. La journaliste Clara Garnier-Amouroux qui commence alors dans le métier, s'est demandée : Comment est-il possible que cette histoire soit restée secrète si longtemps ? Comment est-il possible que le milieu du journalisme, qui existe pour porter à la connaissance de tous les dysfonctionnements, les oppressions et les préjudices, ait pu garder enfoui les problèmes qui existaient en son sein? Qu’est-ce qui empêche le journalisme de se regarder dans le miroir qu’il tend au reste de la société ?Dans cet épisode, Clara Garnier-Amouroux rencontre Boris Bastide (interview menée par Hugo Lindenberg), Gabrielle Ramain (Louie Media), Astrid de Villaines et Marie Kirschen (Les Inrocks), et vous fait entendre des journalistes victimes de harcèlement et de violence sexiste qui n’en parlent pas dans les pages où elles écrivent.2. Le paradoxe des journalistes 2/5: «Pourquoi les journalistes ne veulent jamais parler d’eux?»
20:12||Saison 1, Ep. 2Dans cet épisode 2 d’Injustices, plusieurs journalistes racontent à Clara Garnier-Amouroux des histoires similaires : elles ont été victimes de harcèlement, de sexisme et elles en ont parlé à leur famille, leurs amis, leur rédaction, mais on ne les a pas écoutées. On les a réduites à leur statut de victime, les ramenant sans cesse à ce qui leur était arrivé. Clara réalise que les journalistes ne savent pas, ne veulent pas et ne peuvent pas dire "je". Dans cet épisode vous entendrez notamment Astrid de Villaines, Alice Coffin, Laure Bretton (Libération), Faïza Zerouala (Mediapart) et Raphaëlle Bacqué (Le Monde).3. Le paradoxe des journalistes 3/5: «Les journalistes ne peuvent pas être des victimes»
17:03||Saison 1, Ep. 3« Vous le savez bien quand vous êtes journaliste dans quelle rubrique sont traités ces événements ? C'est à la rubrique faits divers. » Lorsque les femmes journalistes parlent publiquement des agressions qu’elles subissent, c’est la double peine : elles deviennent prisonnières de leur histoire. Elles ne sont plus définies que comme des victimes. Dans cet épisode 3 d’Injustices, vous entendrez Laure Bretton (Libération), Raphaëlle Bacqué (Le Monde), Alice Coffin et Anna.4. Le paradoxe des journalistes 4/5: «À quel moment les journalistes commencent-ils à se taire?»
21:00||Saison 1, Ep. 4Quand les journalistes débutent leur carrière, ils se retrouvent face à un mythe : que ce soit à l’école de journalisme ou à travers les représentations communes, ils apprennent très vite qu’un vrai bon reporter est un dur, quelqu’un qui attend que ça passe, sert les dents, fait le dos rond, ne dit pas quand ça ne va pas. On leur apprend à se taire. Dans cet épisode d’Injustices, vous entendrez Nathalie Bourrus, Anna, Gabrielle Ramain et Denis Ruellan (sociologue au Celsa).5. Le paradoxe des journalistes 5/5: «Le plus beau métier du monde»
23:41||Saison 1, Ep. 5Si les journalistes n’enquêtent pas sur eux-mêmes, qui le fera ? Dans cet épisode 5 d’Injustices, Clara Garnier-Amouroux interviewe Lénaïg Bredoux (Mediapart), Denis Ruellan (sociologue au Celsa) et Alice Coffin (journaliste indépendante) et comprend que le journalisme n’a, a priori, pas de garde-fou. Il fonctionne sans commission ni conseil de l’ordre. Comme les professeur.e.s et les prêtres, les journalistes sont, selon Denis Ruellan, ce qu’on appelle des “directeurs de conscience”. Et il est très difficile, quand on a ce statut social, et qu’on est perçus comme plus capables que d’autres de distinguer le bien du mal, de se regarder dans le miroir et d'admettre ses failles, ses erreurs.1. Ou peut-être une nuit 1/6: «Ce que ma mère ne m'avait jamais dit»
42:17||Saison 2, Ep. 1Dans cette deuxième saison d'Injustices, «Ou peut-être une nuit», Charlotte Pudlowski décortique la fabrique du silence autour de l'inceste.Dans le premier épisode, elle s'interroge sur le silence qui a tenu des décennies dans sa famille, autour de violences incestueuses:«Comment est-il possible que même dans les familles les plus aimantes, celles dans lesquelles la parole semble circuler, certaines histoires de violence restent indicibles? Cette question m’a taraudée pendant des mois et des années après avoir su. (...) C’est comme ça que j’ai commencé à travailler sur l’inceste. Pour comprendre pourquoi ce silence. Pourquoi même dans une famille qui me semblait propice à laisser émerger tous les récits, et malgré notre relation très fusionnelle à ma mère et moi, le silence sur ce sujet gagnait toujours. Qu’est-ce qu’elle charrie, la parole sur l’inceste, que tout le monde veuille l’étouffer, l’ignorer? Qu’est-ce qu’elle a de tellement subversif?»Elle interroge le silence des victimes, les mécanismes de peur, de honte, de dissociation qui les font taire. Avec les témoignages de sa mère, Julie, Daniela, et la psychiatre Muriel Salmona.Autrice: Charlotte Pudlowski • Réalisatrice : Anna Buy • Musique originale : Jean Thevenin, avec Raphaël Ankierman • Mixage: Jean-Baptiste Aubonnet • Illustration : Marie Larrivée. Une production Louie Media. Responsable de production de Louie: Marion Girard • Responsable éditoriale: Maureen Wilson • Direction de production: Mélissa Bounoua • Direction éditoriale: Charlotte Pudlowski Pour plus d'informations et pour trouver des ressources sur les violences sexuelles, voir le site de Louie Media.La série «Ou peut être une nuit» a bénéficié du soutien de la Fondation Kering. La fondation lutte depuis 2008 contre les violences faites aux femmes et s'engage dans la prévention des violences sexuelles dès le plus jeune âge. Elle a d'ailleurs permis la création d'une nouvelle unité pour les victimes d’inceste à la Maison des Femmes de Saint-Denis. C'est dans ce cadre que la fondation Kering a souhaité accompagner la création de ce podcast.2. Ou peut-être une nuit 2/6: «Apprendre à se taire»
45:58||Saison 2, Ep. 2Dans cette deuxième saison d'Injustices, «Ou peut-être une nuit», Charlotte Pudlowski décortique la fabrique du silence autour de l'inceste. Elle décortique, dans ce deuxième épisode, la manière dont on enseigne aux victimes d'inceste à se taire, par cercles concentriques. L'agresseur d'abord, qui menace ou manipule pour s'assurer du silence de sa victime, puis les proches, et enfin la société toute entière: «Je n’imaginais pas, je n’aurais jamais imaginé, à quel point le silence qui entoure l’inceste est bien construit, à quel point, il est méticuleusement instauré. Je ne soupçonnais pas que le mutisme de ma mère avait été fabriqué consciencieusement par tout un fonctionnement familial. Et ce qui m’a étourdie, c’est de voir à quel point, de famille en famille, ces silences se ressemblent. Tissés par des stratégies différentes, mais par la même violence systématique. C’est une guérilla du silence. Ses soldats sont innombrables.» Charlotte Pudlowski interroge notamment l'anthropologue Dorothée Dussy, autrice du Berceau des dominations, Tal Merx, doctorante en philosophie; Hélène Merlin, réalisatrice,; et Julie, Laure, Randal et Daniela..Autrice: Charlotte Pudlowski • Réalisatrice : Anna Buy • Musique originale : Jean Thevenin, avec Raphaël Ankierman • Mixage: Jean-Baptiste Aubonnet • Illustration : Marie Larrivé. Une production Louie Media. Responsable de production de Louie: Marion Girard • Responsable éditoriale: Maureen Wilson • Direction de production: Mélissa Bounoua • Direction éditoriale: Charlotte Pudlowski Pour plus d'informations et pour trouver des ressources sur les violences sexuelles, voir le site de Louie MediaLa série «Ou peut être une nuit» a bénéficié du soutien de la Fondation Kering. La fondation lutte depuis 2008 contre les violences faites aux femmes et s'engage dans la prévention des violences sexuelles dès le plus jeune âge. Elle a d'ailleurs permis la création d'une nouvelle unité pour les victimes d’inceste à la Maison des Femmes de Saint-Denis. C'est dans ce cadre que la fondation Kering a souhaité accompagner la création de ce podcast.3. Ou peut-être une nuit 3/6 «L'Ampleur du problème»
39:49||Saison 2, Ep. 3Dans cette deuxième saison d'Injustices, «Ou peut-être une nuit», Charlotte Pudlowski décortique la fabrique du silence autour de l'inceste. Dans ce troisième épisode, elle analyse les chiffres. Elle raconte «Je crois que c’est pendant cet automne 2017 que je fais le lien, le parallèle entre le silence qui entoure encore l’inceste et celui qui a entouré le viol des femmes adultes jusqu’ici. Que j’envisage l’expression culture de l’inceste, comme on parle désormais de culture du viol. Je crois que c’est là que je me mets à pressentir que les histoires semblables à celles de ma mère sont peut-être légion, mais de même que les histoires de viol sont longtemps restées tues, celles d’inceste le sont encore.»Charlotte Pudlowski s'entretient notamment avec la statisticienne Alice Debauche, la psychiatre Muriel Salmona, et l'anthropologue Dorothée Dussy qui explique: «Puisque statistiquement l'âge moyen au premier viol est de 9 ans pour les enfants. ça veut dire que 9 ans, c'est CE2 / CM1, et qu'il y a disons... on dit entre 7 et 10 % d'enfants qui sont agressés sexuellement dans leur famille. Voilà, âge moyen de départ : 9-10 ans ça veut dire disons en CM2, sur une classe de 30 élèves il y en a trois qui vivent des abus sexuels dans leur famille.»Vous entendrez aussi dans cet épisode une reprise de L'Aigle Noir de Barbara par Barbara Carlotti, Sylvie Hoarau et Mélissa Laveaux sur la musique de Jean Thévenin.Autrice: Charlotte Pudlowski • Réalisatrice : Anna Buy • Musique originale : Jean Thevenin, avec Raphaël Ankierman • Mixage: Jean-Baptiste Aubonnet • Illustration : Marie Larrivé. Une production Louie Media. Responsable de production de Louie: Marion Girard • Responsable éditoriale: Maureen Wilson • Direction de production: Mélissa Bounoua • Direction éditoriale: Charlotte Pudlowski Pour plus d'informations et pour trouver des ressources sur les violences sexuelles, voir le site de Louie MediaLa série «Ou peut être une nuit» a bénéficié du soutien de la Fondation Kering. La fondation lutte depuis 2008 contre les violences faites aux femmes et s'engage dans la prévention des violences sexuelles dès le plus jeune âge. Elle a d'ailleurs permis la création d'une nouvelle unité pour les victimes d’inceste à la Maison des Femmes de Saint-Denis. C'est dans ce cadre que la fondation Kering a souhaité accompagner la création de ce podcast.