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🔊 “Flux” une société en mouvementau CRP/, Centre régional de la photographie Hauts-de-France, Douchy-les-Minesdu 19 septembre au 22 novembre 2020

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“Flux” une société en mouvementau CRP/, Centre régional de la photographie Hauts-de-France, Douchy-les-Minesdu 19 septembre au 22 novembre 2020



Extrait du communiqué de presse :

commissariat : Muriel Enjalran, directrice du CRP/




Panta Rhei (Toutes les choses coulent) – Héraclite d’Ephèse


Le CRP/ présente en avant-première les productions de cinq des quinze lauréats de la commande photographique nationale « Flux, une société en mouvement » lancée en 2018 par le Centre national des arts plastiques (Cnap), en partenariat avec le ministère de la Culture. Aux côtés de Diaphane, pôle photographique en Hauts-de-France, le CRP/ a accompagné ce projet de commande nationale qui sera présenté dans son ensemble aux Photaumnales à l’automne 2020 [du 19 septembre 2020 au 3 janvier 2021] au Quadrilatère à Beauvais.


En écho aux différentes occurrences du mot « flux » entre écoulement, fusion, flot, transmission d’informations, mouvement d’ensemble ou fluctuations, les artistes lauréats se sont saisis de cette commande pour développer une recherche artistique singulière autour de la matérialité de l’image, réinvestiguant pour certains, des techniques photographiques anté-numériques, ici entre prise de vue à la chambre et tirage platine et carbone, ou encore héliogravure traduisant concrètement le sujet des flux qui traversent les paysages.


Au CRP/, les oeuvres des cinq artistes et duo d’artistes présentés – Nicolas Floc’h, Éric Guglielmi, Ilanit Illouz, Florence Paradeis et Mathieu Farcy & Perrine Le Querrec – témoignent des préoccupations environnementales et sociétales que les flux économiques ont durablement bouleversées à l’échelle mondiale.


Leurs productions proposant différentes approches autour de l’image, invitent les visiteurs à circuler dans des paysages forestiers, souterrains, sous-marins et mentaux, et à prendre conscience de l’influence des flux dans nos vies quotidiennes.


Les environnements naturels sont le résultat de multiples processus écologiques et socio-économiques. L’érosion, les politiques d’appropriation et d’utilisation des sols, les systèmes de production et d’échanges les façonnent en profondeur. L’homme ne craint plus les forces de la Nature mais les effets de sa propre action. Le rôle des scientifiques est d’analyser ces processus pour les comprendre et alerter les consciences, mais il faut souvent des médiations pour que nous saisissions réellement la portée de leur message. Les artistes ont joué et continuent de jouer aujourd’hui ce rôle de médiateur des phénomènes sociaux qui agitent nos sociétés au travers de leurs oeuvres et de leurs recherches formelles. Notre perception et notre vision des paysages naturels ont ainsi été influencées de tout temps par les représentations artistiques contribuant à former « une anthropologie de la nature ». Le photographe participe aussi à une écologie du paysage en montrant des paysages transformés et en adaptant de manière originale ses techniques à l’objet de sa quête.


Surgissant frontalement, d’énormes troncs jonchent le sol luxuriant de la forêt tropicale du bassin du Congo et dressent leurs racines vers les frondaisons proches. Éric Guglielmi dans sa série Paradis perdu enregistre les dérèglements qui mettent en péril l’équilibre de la deuxième plus vaste forêt tropicale de la planète. Cette masse verdoyante de fougères, de lianes et d’arbres géants est gravement menacée par une industrie du bois incontrôlée, notamment la surexploitation des essences précieuses et par des grands projets agro-industriels dévastateurs comme les plantations massives de palmiers à huile à quoi s’ajoute périodiquement le fléau des incendies. Eric Guglielmi saisit les entailles qui ravagent la forêt : arbres tronçonnés, trouées des pistes. Les conséquences environnementales et sociétales sont dramatiques : forêts pillées, faune décimée, populations locales exposées à la disparition d’un mode de vie et d’une culture fondée sur l’adaptation ancestrale aux subtilités d’un biotope complexe. La surface sensible de la plaque fixe les mutations des paysages photographiés à la chambre. Les tirages au platine palladium restituent l’identité profonde de paradis végétaux en sursis. Les noirs mats et denses, les dégradés de gris soulignent la beauté mystérieuse d’un environnement mis en péril par une logique économique brutale.


Les séries de Nicolas Floc’h Structures productives, la Couleur de l’eau, et Paysages productifs – bulles, produites dans le cadre de la commande « Flux », relient la photographie à l’histoire de l’art et des formes. Son travail général s’inscrit dans une démarche plastique associant différents mediums artistiques (installations, films, sculptures). A travers ces trois séries engagées pour certaines depuis plus de dix ans, l’artiste réinvente le genre trop souvent stéréotypé de la photographie sous-marine et contribue à l’histoire des territoires en documentant différentes façades maritimes à l’instar des photographes engagés dans les missions photographiques célèbres de l’histoire de la photographie. Dans la continuité de ses recherches menées avec des scientifiques sur l’acidification des mers et la réduction de leur biodiversité, Nicolas Floc’h visualise pour la série des Paysages productifs – bulles ces processus en photographiant en lumière naturelle des sites sous-marins acides en méditerranée, ici Vulcano en Sicile. Ces zones très impactées par la présence de CO2 préfigurent l’état futur des océans marqué par la disparition progressive des algues et des coraux. Son projet photographique Bulles alerte sur la fragilité de cet écosystème et renouvelle par ce sujet inédit, l’approche du paysage dans la photographie contemporaine montrant malgré tout la beauté plastique des flux d’énergie tourbillonnant dans les colonnes d’eau qui s’élèvent des fonds sous-marins.


L’approche géologique et paysagère des sols, les conséquences sociales et géopolitiques de leur exploitation, traduisent l’axe de recherche privilégié d’Ilanit Illouz. Elle arpente les territoires en quête d’indices des flux migratoires et économiques qui les ont marqués. Les débris organiques et minéraux collectés lors de marches – photographiés et mis en récits – décryptent l’histoire de ces paysages palimpsestes. Pour « Flux » et la série Petra, elle a réuni un corpus d’images de minerais photographiés au Musée de Minéralogie de l’école des Mines à Paris. L’exploitation des ressources naturelles est une source d’instabilité et de conflits. Certains minerais (germanium, titane, graphite, coltan, …) ont une importance stratégique du fait de leurs utilisations dans la haute technologie. Les diptyques produits en héliogravure mettent en relation ces métaux précieux avec les gestes pratiqués pour leur maniement dans des applications industrielles civiles (smartphones, GPS) et militaires (grenades, missiles, boussole). Ainsi se trouve souligné le lien entre nos comportements de consommateurs et l’épuisement prévisible des richesses des sous-sols.


Le flux massif des images qui traversent nos existences constitue le répertoire dans lequel puise Florence Paradeis pour construire ses images décalées, à distance d’un réel déplacé, « réinjecté », protéiforme dont elle restitue la vibration, les tensions et les contradictions. Dans la série Des jours et des nuits, elle questionne le mouvement dans une composition en séquence alternant natures mortes en studio, mises en scène en intérieur et extérieur, invitant le regardeur à suivre de façon instinctive son « flow » mental pour lire et relier les images entre elles. Elle déroule ainsi un petit théâtre d’images symbolisant comme des « vanités » pour certaines, l’écoulement du temps et mettant en scène pour d’autres les interrogations, les résistances ou non de personnages de la vie courante face au flux général des échanges et des circulations auquel ils sont soumis en permanence.


Comment l’artiste peut-il se situer par rapport au flot d’images et d’informations qui se succèdent à une cadence accélérée ? Mathieu Farcy photographe et Perrine Le Querrec écrivaine proposent ensemble un temps d’arrêt et de réflexion à travers une création à quatre mains de triptyques, prolongeant ainsi leurs travaux documentaires respectifs. L’Augure par référence à l’art du devin dans la Rome antique, est une chronique poético-documentaire associant photographie, archive sonore ou visuelle, texte littéraire selon trois temps distincts : une origine, un trajet, une destination. Leurs triptyques sont les miroirs de la multiplicité et de l’interpénétration des flux et mutations (climatiques, démographiques) qui marquent notre contemporanéité. Au CRP/, ils présentent un triptyque sur le thème du climat mettant en exergue l’interdépendance de toute forme de vie sur terre et leur devenir commun, nous exhortant à ne plus nous contenter d’assister impuissants au spectacle du recul et de la disparition.


« Ce qu’il reste une fois les dates passées le présent couvert de mousse feuillage lichens chloridées les journaux froissés roulés en boule brûlés dans les décharges leurs fumées empoisonnent elles aussi les poissons le corail les océans.1 »



Muriel Enjalran, commissaire de l’exposition et directrice du CRP/


1. Extrait de Marine Skalova, Exploration du flux, p.64, Fiction et Cie Seuil, 2018

“Les Photaumnales” 17ème édition, FLUX

Ă  Beauvais, Hauts-de-France

du 19 septembre 2020 au 3 janvier 2021

https://francefineart.com/2964-photaumnales/


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  • 🔊 “MEXICA” Des dons et des dieux au Templo Mayor au musĂ©e du quai Branly – Jacques Chirac, Paris du 3 avril au 8 septembre 2024

    30:02
    “MEXICA”Des dons et des dieux au Templo Mayorau musée du quai Branly – Jacques Chirac, Parisdu 3 avril au 8 septembre 2024Entretien avec Steve Bourget, Responsable des collections Amériques, musée du quai Branly – Jacques Chirac, et commissaire associé de l’exposition,par Anne-Frédérique Fer, par téléphone, le 15 avril 2024, durée 35’02,© FranceFineArt.https://francefineart.com/2024/04/16/3533_mexica_musee-du-quai-branly-jacques-chirac/Communiqué de presseCommissaire général :Leonardo López Luján, Directeur Proyecto Templo Mayor, INAH, MexicoCommissaires associés :Fabienne de Pierrebourg, Responsable de collections Amériques, musée du quai Branly – Jacques ChiracSteve Bourget, Responsable de collections Amériques, musée du quai Branly – Jacques ChiracCommissaire associée – section contemporaine :Aline Hémond, Professeure d’anthropologie, Département d’anthropologie, Université Paris Nanterre/CNRS, LESC-EREAMexica. Des dons et des dieux au Templo Mayor présente, pour la première fois en Europe, le fruit des recherches conduites au temple principal de la civilisation précolombienne mexica. Une exposition inédite dans l’histoire de l’archéologie mésoaméricaine.Le 21 février 1978, les sous-sols de la ville de Mexico livrent l’un des secrets les plus exceptionnels de la Mésoamérique : les vestiges de l’ancienne cité de Tenochtitlan, capitale de la civilisation mexica – longtemps nommée à tort aztèque-, de son enceinte sacrée et de son Templo Mayor. La découverte d’un énorme monolithe circulaire figurant la déesse de la lune Coyolxauhqui inaugure un demi-siècle de fouilles archéologiques d’une ampleur inédite. Le Projet Templo Mayor (INAH) a totalement exhumé le Templo Mayor et 14 édifices environnants sur 1,51 hectares ainsi que 209 offrandes dédiées aux divinités, déposées selon une liturgie très précise. Grâce à ces recherches, les connaissances sur l’empire et la pensée mexica se précisent de jour en jour.Organisée en collaboration avec l’Institut National d’Anthropologie et d’Histoire (INAH), avec la contribution du Projet Templo Mayor, l’exposition lève le voile sur ces découvertes. Parmi les plus remarquables figurent quelques-unes des 209 offrandes qui n’avaient jamais été présentées auparavant, dont certaines découvertes très récemment. Il s’agit d’agencements hautement symboliques composés de minéraux, de plantes, d’objets culturels, d’animaux et d’êtres humains que le peuple mexica offrait à ses divinités les plus vénérées, pour leur rendre hommage et tenter d’obtenir des faveurs en retour. Les offrandes, disposées dans des cavités creusées dans les sols ou à l’intérieur de coffres ou boîtes en pierre de taille, étaient déposées sous les places ou sous les édifices religieux, principalement pyramidaux.[...]
  • 🔊 “La naissance des grands magasins” Mode, design, jouets, publicitĂ©, 1852-1925 au MAD, musĂ©e des Arts DĂ©coratifs, Paris du 10 avril au 13 octobre 2024

    24:20
    “La naissance des grands magasins”Mode, design, jouets, publicité, 1852-1925au MAD, musée des Arts Décoratifs, Parisdu 10 avril au 13 octobre 2024Entretien avec Amélie Gastaut, conservatrice en chef, collections publicité et design graphique, et commissaire générale de l’exposition,par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 8 avril 2024, durée 24’21,© FranceFineArt.https://francefineart.com/2024/04/11/3532_la-naissance-des-grands-magasins_musee-des-arts-decoratifs/Communiqué de presseCommissaires :Commissaire généraleAmélie Gastaut, conservatrice en chef, collections publicité et design graphiqueCommissaires associéesAnne Monier, conservatrice, collection des jouetsMarie-Pierre Ribère, assistante de conservation, collection mode et textileLe musée des Arts décoratifs consacre, du 10 avril au 13 octobre 2024, une exposition à la naissance des grands magasins, qui deviennent au milieu du XIXe siècle les nouveaux temples de la modernité et de la consommation. Au Bon Marché, Les Grands Magasins du Louvre, Au Printemps, La Samaritaine, et Les Galeries Lafayette dévoilent leurs facettes à travers l’histoire, la politique et la société, du Second Empire jusqu’à leur consécration lors de l’exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925.Une grande partie des 700 oeuvres allant des affiches aux vêtements, jouets et pièces d’art décoratifs, issues des collections du musée, permettent de comprendre l’évolution du commerce parisien à partir de 1852. Initié par des entrepreneurs audacieux, ce nouveau concept commercial engendre la création d’espaces dédiés à la femme, bouleversant le panorama de la vente et préfigurant l’avènement de la société de consommation. L’émergence de la mode et sa démocratisation, l’invention des soldes, l’enfant en tant que nouvel objet marketing mais aussi le développement de la vente par correspondance, constituent autant de thèmes développés au fil d’un parcours riche en découvertes.#Expo_GrandsMagasins
  • 🔊 “Giacometti / Sugimoto” En scène Ă  l’Institut Giacometti, Paris du 5 avril au 23 juin 2024

    25:28
    “Giacometti / Sugimoto” En scèneà l’Institut Giacometti, Parisdu 5 avril au 23 juin 2024Interview de Françoise Cohen, directrice artistique de l’Institut Giacometti, et commissaire de l’exposition,par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 8 avril 2024, durée 25’29,© FranceFineArt.https://francefineart.com/2024/04/11/3531_giacometti-sugimoto_institut-giacometti/Communiqué de presseCommissaire de l’expositionFrançoise Cohen, directrice artistique de l’Institut GiacomettiOrganisée autour de la reconstitution d’une scène de Nô, l’exposition présentée à l’Institut Giacometti mettra en évidence la proximité des recherches des deux artistes, où dialoguent apparitions et réalité. Cette exposition qui fait référence au théâtre sera animée par une sélection de sculptures d’Alberto Giacometti, de photographies et de films de Hiroshi Sugimoto ainsi que de masques Nô anciens de la collection de l’artiste.Photographe japonais de renommée internationale, Hiroshi Sugimoto, né à Tokyo en 1948, présentera pour la première fois en Europe, cinq oeuvres de la série Past Presence (2013 – 2016) ainsi qu’un ensemble de polaroïds réalisés entre 2013 et 2018. Son choix personnel d’oeuvres emblématiques de Giacometti sera présenté de façon originale et surprenante.En 2013, le MoMA de New York invitait Sugimoto à photographier les chefs-d’œuvre du Jardin de sculptures du musée. Grande Femme III de Giacometti est la première à arrêter son regard. La série Past Presence, centrée sur un choix d’icônes de l’art moderne, interroge la capacité de l’art à rendre présente une force symbolique dans le monde actuel.La donation faite par l’artiste à la Fondation Giacometti en 2019, porte sur huit photographies réalisées à partir d’œuvres de Giacometti au sein de cette série.
  • 🔊 “Paris 1874” Inventer l’impressionnisme au MusĂ©e d’Orsay, Paris du 26 mars au 14 juillet 2024

    19:53
    “Paris 1874” Inventer l’impressionnismeau Musée d’Orsay, Parisdu 26 mars au 14 juillet 2024Interview de Sylvie Patry, conservatrice générale du patrimoine / directrice artistique, Mennour, Paris, et co-commissaire de l’exposition,par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 25 mars 2024, durée 19’54,© FranceFineArt.https://francefineart.com/2024/03/26/3528_paris-1874_musee-d-orsay/Communiqué de presseCommissariat :À Paris :Sylvie Patry, conservatrice générale du patrimoine / directrice artistique, Mennour, ParisAnne Robbins, conservatrice Peinture, musée d’OrsayAssistées de Caroline Gaillard et Estelle Bégué, musée d’OrsayÀ Washington :Mary Morton, curator and Head of the Department of French Paintings, National Gallery of Art, WashingtonD.C. Kimberly A. Jones, curator of 19th-Century French Paintings, National Gallery of Art, Washington D.C.Cette exposition est organisée par le musée d’Orsay et la National Gallery of Art, Washington où elle sera présentée du 8 septembre 2024 au 19 janvier 2025.Avec le soutien exceptionnel du Musée Marmottan Monet et de l’Académie des beaux-arts, Paris Avec la participation exceptionnelle de la Bibliothèque nationale de FranceIl y a 150 ans, le 15 avril 1874, ouvrait à Paris la première exposition impressionniste. Un groupe d’artistes de tous horizons, parmi lesquels Monet, Renoir, Degas, Morisot, Pissarro, Sisley ou encore Cézanne, décident de s’affranchir des règles et des parcours établis en organisant une exposition indépendante : ainsi naît l’impressionnisme. Le musée d’Orsay célèbre cet anniversaire avec une exposition majeure intitulée Paris 1874. Inventer l’impressionnisme. Forte de quelque 160 oeuvres, celle-ci propose de poser un regard neuf sur cette période-clé.Paris, 1874 : c’est à cette date, considérée encore aujourd’hui comme le coup d’envoi des avant-gardes, que « s’invente » l’impressionnisme. Que s’est-il passé exactement en ce printemps 1874 ? Quel sens donner aujourd’hui à une exposition devenue légendaire ? Que sait-on d’une manifestation dont on ne conserve aucune image, et où les artistes aujourd’hui qualifiés d’« impressionnistes » étaient en fait largement minoritaires ? Tel est l’enjeu de Paris 1874 : entrer dans la fabrique d’un mouvement artistique émergeant d’un monde en pleine mutation, et revenir sur une exposition visitée en son temps par seuls quelques milliers de curieux, mais dont le retentissement exceptionnel se prolonge jusqu’à aujourd’hui.A partir de recherches neuves, l’exposition fait le point sur les circonstances ayant amené cette trentaine d’artistes, dont sept seulement sont considérés comme « impressionnistes », à se réunir pour montrer leur art en toute indépendance. Le climat de leur époque est celui d’un après-guerre, faisant suite à deux conflits : la guerre franco-allemande de 1870, perdue contre la Prusse, puis une violente guerre civile. Dans ce contexte de crise, les artistes repensent leur art et explorent de nouvelles directions. Avides d’autonomie, contestant un système académique qui le plus souvent les rejette, Monet, Degas, Morisot, Pissarro et leurs amis ou confrères se rassemblent sous forme de société anonyme coopérative pour exposer leur travail, au plein coeur du Paris moderne – au 35 boulevard des Capucines, dans l’ancien atelier du photographe Nadar –, en une présentation qui n’a rien d’homogène. Des scènes de la vie moderne ou de plein-air, à la touche enlevée, rapidement exécutées, y côtoient des tableaux plus conventionnels, de même que des gravures, sculptures et émaux. De cet assemblage d’environ 200 oeuvres, éminemment divers et inclassable, se dégage un désir commun : celui de faire carrière, en parallèle – ou en complément – de la voie officielle, et d’affirmer leur liberté.
  • 🔊 “Brancusi” au Centre Pompidou, Paris du 27 mars au 1er juillet 2024

    27:36
    “Brancusi”au Centre Pompidou, Parisdu 27 mars au 1er juillet 2024Interview de Valérie Loth, attachée de conservation, Cabinet d’art graphique, Musée national d’art moderne, et commissaire associée de l’exposition,par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 25 mars 2024, durée 27’36,© FranceFineArt.https://francefineart.com/2024/03/25/3527_brancusi_centre-pompidou/Communiqué de presse Commissariat :Ariane Coulondre, conservatrice, service des collections modernes, Musée national d’art moderneCommissaires associées :Julie Jones, conservatrice, Cabinet de la photographie, Musée national d’art moderneValérie Loth, attachée de conservation, Cabinet d’art graphique, Musée national d’art moderneAvec plus de 120 sculptures, ainsi que des photographies, dessins et films de l’artiste, la grande rétrospective « Brancusi », organisée au Centre Pompidou, constitue un événement exceptionnel. Elle offre l’opportunité de découvrir toutes les dimensions de la création de cet immense artiste considéré comme l’inventeur de la sculpture moderne. La dernière exposition rétrospective Brancusi en France, et la seule, remonte à 1995 (sous le commissariat de Margit Rowell au Centre Pompidou). À la fois lieu de vie, de création et de contemplation, l’atelier de l’artiste, joyau de la collection du Musée national d’art moderne depuis son legs à la nation en 1957, forme la matrice de ce projet. En effet, le déménagement intégral de l’Atelier Brancusi dans le cadre des travaux de rénovation du Centre Pompidou est l’occasion unique de mettre en regard son contenu avec de nombreux autres chefs-d’oeuvre de l’artiste provenant des plus importantes collections internationales.Un ensemble exceptionnel de sculptures, jouant sur le dialogue entre les plâtres de l’Atelier Brancusi et les originaux en pierre ou bronze, prêtés par de nombreuses collections privées et muséales (Tate Modern, MoMA, Guggenheim, Philadelphia Museum of Art, The Art Institute of Chicago, Dallas Museum of Art, Musée national d’art de Roumanie, Musée d’art de Craiova…) sont ainsi réunies.Dès l’entrée, le parcours de visite privilégie une approche sensible, soulignant le choc de la découverte de son atelier parisien, situé impasse Ronsin dans le 15e arrondissement, fréquenté par de nombreux artistes et amateurs pendant plusieurs décennies.Le coeur de l’exposition évoque les sources de sa création (Auguste Rodin, Paul Gauguin, l’architecture vernaculaire roumaine, l’art africain, l’art cycladique, l’art asiatique…) et éclaire le processus créatif de Brancusi : le choix de la taille directe, l’esthétique du fragment, le processus sériel, le travail de sublimation de la forme… La reconstitution d’une partie de l’atelier souligne la dimension matérielle de sa création (matériaux, outils, gestes). L’exposition replace la vie de Constantin Brancusi dans un contexte artistique et historique plus large grâce à un riche corpus documentaire (lettres, articles de presse, agendas, disques…). Cet ensemble offre une chronique de ses amitiés avec nombre d’artistes d’avant-garde, tels Marcel Duchamp, Fernand Léger ou Amedeo Modigliani.Le parcours thématique, organisé autour des séries de référence de l’artiste, met en lumière les grands enjeux de la sculpture moderne : l’ambiguïté de la forme (Princesse X), le portrait (Danaïde, Mlle Pogany), le rapport à l’espace (Maiastra, L’Oiseau dans l’espace), le rôle du socle (Nouveau-né, Le Commencement du monde), les jeux de mouvement et de reflet (Léda), la représentation de l’animal (Le Coq, Le Poisson, Le Phoque) et le rapport au monumental (Le Baiser, La Colonne sans fin).#catalogue aux éditions du Centre Pompidou
  • 🔊 “Julio Le Parc, Dessins au tĂ©lĂ©phone ou pas” Carte blanche Ă  Julio Le Parc. Dessins 1954-2023 Ă  la Maison de l’AmĂ©rique Latine, Paris du 19 mars au 29 juin 2024

    10:22
    “Julio Le Parc, Dessins au téléphone ou pas”Carte blanche à Julio Le Parc. Dessins 1954-2023à la Maison de l’Amérique Latine, Parisdu 19 mars au 29 juin 2024Interview de Julio Le Parc,par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 18 mars 2024, durée 10’23,© FranceFineArt.https://francefineart.com/2024/03/21/3525_julio-le-parc_maison-de-l-amerique-latine/Communiqué de presseUne coproduction Maison de l’Amérique latine – Atelier Le Parc et son directeur artistique Yamil Le Parc.La Maison de l’Amérique latine à Paris, est heureuse de présenter, au printemps 2024, un nouveau temps fort monographique dédié à Julio Le Parc, figure majeure de l’art cinétique et contemporain. Sous l’intitulé de Julio Le Parc, Dessins au téléphone ou pas, l’exposition met en lumière le travail de dessinateur de ce grand et prolifique artiste d’origine argentine, né en 1928 et naturalisé français depuis les années 1980 ; une pratique qu’il n’a jamais cessé d’explorer tout au long de sa carrière. L’exposition fera aussi l’objet de la révélation au public d’un grand mobile inédit créé spécialement pour l’occasion.Les dessins présentés dans l’exposition, dont les premiers remontent aux années d’études de Julio Le Parc à l’école des Beaux-Arts de Buenos Aires, révèlent l’étendue d’une pratique artistique dont les préoccupations plastiques et idéologiques ne se limitent pas au domaine strict de l’art cinétique.Ainsi, à côté d’une importante sélection d’études rendant compte de son évolution de style à travers le temps (sur une période qui va des oeuvres en noir et blanc de la fin des années 1950 jusqu’aux « Alchimies » des années 1980-90 et jusqu’à aujourd’hui), le visiteur pourra découvrir des dessins qui témoignent de son activisme politique, notamment dans le cadre des mouvements contestataires de mai 1968 (il participe aux Ateliers populaires) – ce qui lui valut d’être expulsé de France pendant cinq mois. A cela s’ajoutent des caricatures, les dessins au téléphone et à main levée à travers lesquels Julio Le Parc manie le crayon ou le stylo à bille avec finesse et spiritualité.Au fil du parcours, le visiteur pourra également découvrir l’oeuvre intitulée Historieta (1997) qui, à la manière d’un petit théâtre, met en scène avec un humour acerbe des personnages découpés pour dénoncer la « face cachée de l’art, de l’artiste et de son contexte social ». Suivant un même engagement critique, sera aussi donné à voir un film d’animation expérimental spécialement réalisé pour l’occasion par un des fils de l’artiste, Juan, fondé sur le montage graphique de dessins de périodes diverses, dans un esprit satyrique et mordant proche du dadaïsme.L’espace d’exposition du rez-de-chaussée de la Maison de l’Amérique latine accueillera un grand mobile inédit, illustrant les recherches continues de Julio Le Parc sur l’espace, la lumière et le mouvement.L’ensemble des oeuvres réunies pour la Maison de l’Amérique latine révèlent le génie pluriel de Julio Le Parc, créateur infatigable dont la richesse du langage visuel dépasse les catégories critiques conventionnelles.Domitille d’Orgeval, historienne de l’art.
  • 🔊 “La France sous leurs yeux” 200 regards de photographes sur les annĂ©es 2020 Ă  la BnF François Mitterrand MAD, Paris du 19 mars au 23 juin 2024

    12:13
    “La France sous leurs yeux”200 regards de photographes sur les années 2020à la BnF François Mitterrand MAD, Parisdu 19 mars au 23 juin 2024Interview de Emmanuelle Hascoët, Chargée de mission au département des Estampes et de la photographie, BnF, et co-commissaire de l’exposition,par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 18 mars 2024, durée 12’13,© FranceFineArt.https://francefineart.com/2024/03/20/3524_la-france-sous-leurs-yeux_bnf-francois-mitterrand/Communiqué de presseCommissariat :Héloïse Conésa, Cheffe du service de la photographie, chargée de la photographie contemporaine au département des Estampes et de la photographie, BnFEmmanuelle Hascoët, Chargée de mission au département des Estampes et de la photographie, BnFLa Bibliothèque nationale de France consacre une grande exposition aux travaux des 200 photographes, collaborateurs réguliers de la presse nationale et internationale, missionnés par le ministère de la Culture en 2021 pour établir un panorama de la France au sortir de la crise sanitaire liée à la pandémie de COVID-19. Pilotée par la Bibliothèque, la grande commande pour le photojournalisme – intitulée Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire – a permis aux photo­graphes lauréats de bénéficier d’un financement de 22 000 euros chacun pour mener à bien leur reportage. Les 2 000 tirages inédits produits ont ensuite intégré les collections de la BnF. À travers une sélection de près de 500 clichés, cette exposition souligne la variété des approches choisies par les 200 lauréats, et raconte ainsi la France des années 2020. Son ampleur marquera l’histoire du photojournalisme.La grande commande pour le photojournalisme s’inscrit dans un contexte de bouleversement sociétal que la crise sanitaire a cristallisé. Condensée sur un an et demi de prises de vue seulement, cette commande draine pourtant des interrogations en germe depuis le milieu des années 2010 sur des changements ayant trait tour à tour au travail, à la spiritualité, à l’écologie, à la culture, à l’économie… Interrogations que la pandémie a contribué à réactiver non plus seulement sur le mode du constat mais aussi de façon critique afin de proposer de nouvelles manières d’habiter, de travailler, de vivre et d’être.Grâce à cette commande d’une ampleur historique – il s’agit de la plus grande commande publique photographique en Europe avec un budget de 5,46 millions d’euros – se dessinent les contours d’une France en clair-obscur, à la fois ouverte sur le monde et tentée par le repli, connectée et fragmentée, égalitaire et inégale, marquée par une nouvelle hiérarchie des territoires, une plus grande individualisation du travail, une économie et des paysages nouveaux, et des rapports au monde de plus en plus divergents.En miroir de cette mutation de la France contemporaine, se donne aussi à voir l’évolution de la photographie de presse. Certains photographes font le choix d’être dans la captation de l’instant, voire de l’événement, se rapportant par là-même à la grande tradition du photoreportage de presse. D’autres optent quant à eux pour une temporalité moins marquée, revendiquant en ce sens un registre plus métaphorique et de nouvelles stratégies visuelles à même de nous faire prendre conscience des situations en jeu dans notre monde actuel.[...]
  • 🔊 “La collection : revoir Picasso” Nouvel accrochage de la collection au MusĂ©e national Picasso, Paris Ă  partir du 12 mars 2024

    19:00
    “La collection : revoir Picasso”Nouvel accrochage de la collectionau Musée national Picasso, Parisà partir du 12 mars 2024Interview de Cécile Godefroy, Responsable du Centre d’Etudes Picasso, et co-commissaire de l’exposition,par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 11 mars 2024, durée 19’01,© FranceFineArt.https://francefineart.com/2024/03/14/3523_la-collection_musee-national-picasso/Communiqué de presseCommissariat :Cécile Debray, Présidente du Musée national Picasso-ParisSébastien Delot, Directeur de la conservation et des collections, Musée national Picasso-ParisCécile Godefroy, Responsable du Centre d’Etudes PicassoVirginie Perdrisot, Conservatrice du patrimoine, Musée national Picasso-ParisJohan Popelard, Conservateur du patrimoine, Musée national Picasso-ParisJoanne Snrech, Conservatrice du patrimoine, Musée national Picasso-ParisLe Musée national Picasso-Paris retrouve sa collection déployée sur trois étages, à partir du 12 mars prochain ; après une année de célébration et la magistrale exposition consacrée à l’artiste Sophie Calle. Dix ans après la réouverture du musée, la collection s’installe de manière pérenne dans l’écrin de l’Hôtel Salé.Fruit d’une histoire hors du commun, la constitution de la collection du Musée national Picasso-Paris a été rendue possible grâce au dispositif de la dation – aujourd’hui c’est la plus importante collection publique d’oeuvres de Picasso, les « Picasso de Picasso ». Issue des ateliers de l’artiste, cette collection nous permet de mieux saisir les explorations esthétiques de ce Picasso tour à tour : déconcertant, pluriel, contradictoire, réflexif, gestuel et conceptuel, esthète et engagé, bricoleur et poète. Est-il symboliste, cubiste, classique, surréaliste ou tout simplement figuratif et politique ?Lieu ouvert et vivant, le musée se saisit des questions de société pour interroger à travers la traversée de son oeuvre, celle de sa réception, c’est-à-dire celle du peintre le plus renommé, le plus regardé, mais également le plus discuté. C’est également l’occasion de consacrer des expositions dossiers ou des contrepoints, au coeur des collections. Le premier de cette série rend hommage à l’artiste Françoise Gilot, récemment disparue. Au-delà de son célèbre ouvrage intitulé Vivre avec Picasso, publié en 1965 – le parcours de l’artiste est évoqué depuis sa proximité avec le groupe des Réalités nouvelles aux grandes compositions totémiques des « peintures emblématiques » des années 1980.Développée sur 22 salles, cette nouvelle présentation rassemble près de 400 oeuvres : peintures, sculptures, assemblages, céramiques, dessins ou estampes, de toutes les périodes qui permettent d’offrir le témoignage de l’ampleur de ses explorations.Pour l’occasion, un appareil critique a été conçu à partir d’une documentation abondante (provenant des archives exceptionnelles du musée) : revues, photographies, ouvrages, films, correspondances, ainsi que des textes de salles permettant de saisir le contexte culturel de la création de ces oeuvres.La présence d’oeuvres de sa collection, des tableaux d’Henri Matisse ou de Paul Cézanne, des sculptures anonymes d’Afrique ou d’Océanie, révèle le dialogue constant que celui-ci a entretenu avec d’autres créateurs.L’oeuvre de Pablo Picasso enregistre soigneusement le monde qui l’entoure. Picasso développe sa propre théorie de l’histoire : il montre comment toute mémoire est associée à des archives de données et d’images. Conçu en étroite complicité avec Joris Lipsch de l’agence scénographique Studio Matters, le parcours a été le fruit d’un commissariat collectif de la conservation. Il s’est construit de manière à favoriser détours et redécouvertes.
  • 🔊 “Les arts en France sous Charles VII (1422-1461)” au musĂ©e de Cluny, musĂ©e national du Moyen Ă‚ge, Paris du 12 mars au 16 juin 2024

    16:30
    “Les arts en France sous Charles VII (1422-1461)”au musée de Cluny, musée national du Moyen Âge, Parisdu 12 mars au 16 juin 2024Interview de Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée Condé de Chantilly,et de Maxence Hermant, conservateur en chef à la Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits,co-commissaires de l’exposition,par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 11 mars 2024, durée 16’30,© FranceFineArt.https://francefineart.com/2024/03/13/3522_les-arts-en-france-sous-charlesvii_musee-de-cluny/Communiqué de presse Commissariat :Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée Condé de Chantilly,Maxence Hermant, conservateur en chef à la Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits, service des manuscrits médiévauxSophie Lagabrielle, conservatrice générale au musée de Cluny, en charge des peintures, vitraux et arts graphiques.Séverine Lepape, directrice du musée de Cluny et conservatrice générale, en assure le commissariat général.Sous le règne de Charles VII, l’art connaît un extraordinaire renouveau artistique. L’exposition « Les arts en France sous Charles VII (1422-1461) » présentée au musée de Cluny – musée national du Moyen Âge du 12 mars au 16 juin 2024 met en lumière ce moment charnière de l’histoire de l’art.À partir des années 1420, pendant la guerre de Cent Ans, le royaume de France connaît de profondes mutations politiques et artistiques. Dans le nord du royaume, occupé par les Anglais et les Bourguignons, de multiples foyers artistiques émergent. Quand le dauphin Charles parvient à reconquérir son trône, grâce à Jeanne d’Arc notamment, puis son royaume, les conditions d’un renouveau sont réunies. De grands commanditaires, comme Jacques Coeur, font appel à une nouvelle génération d’artistes. Ces derniers se convertissent au réalisme à la flamande, qualifié d’ars nova, en plein essor notamment avec Jan van Eyck, tandis qu’à travers l’influence italienne, ils s’imprègnent de l’héritage antique développé par des artistes comme Filippo Brunelleschi, Donatello ou Giovanni Bellini. La création artistique entre en rupture progressive avec le gothique international et se tourne vers une nouvelle vision de la réalité, prémices de la Renaissance.Après une première partie de contextualisation historique, l’exposition montre la diversité des arts dans les principaux foyers géographiques, souvent associés à de grandes figures de commanditaires. Dans une troisième et dernière section, le parcours autorise une analyse des spécificités de cet art en France, entre ars nova bourguignon et flamand, et innovations italiennes. Un chapitre essentiel est consacré à la Provence et au rôle de René d’Anjou, commanditaire et introducteur de l’art septentrional, en évoquant, entre autres, la figure de l’artiste Barthélemy d’Eyck.Tout au long de la visite, l’exposition démontre la diversité de la production artistique pendant le règne de Charles VII. Elle rassemble de prestigieux manuscrits enluminés, peintures, sculptures, pièces d’orfèvrerie, vitraux et tapisseries. Des oeuvres exceptionnelles y figurent, comme le dais de Charles VII (musée du Louvre), le manuscrit des Grandes Heures de Rohan (Bibliothèque nationale de France) ou le tableau de l’Annonciation d’Aix (Aix-en-Provence) par Barthélémy d’Eyck, peintre du duc René d’Anjou qui enlumine son Livre des tournois (Bibliothèque nationale de France). Pour la première fois, le triptyque parisien de la Passion et Résurrection du Christ par André d’Ypres sera reconstitué dans son intégralité (musée du Louvre, Getty Museum, musée Fabre). [...]