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Entre Nos Lignes
Patricia Houéfa Grange, Métisse et alors ?
Saison 5, Ep. 48
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La poésie peut dire la lutte tout en apaisant ses tumultes.
La beauté des mots pour comprendre la violence de certains regards et de certaines histoires.
Effets ressentis avec ce recueil de Patricia Houéfa Grange qui partage, dans une langue vive et sensible, son histoire personnelle de femme métisse et sa quête d'identité tout en livrant un message universel débordant d'humanité et de tolérance.
Elle l'écrit "je ne veux être cousu-e que d'amour".
Vive la multiplicité des racines !
Et bravo à cette collection de poésie Iconopop, décidément très réussie !
#poesie #lecture #metisse #entrenoslignes
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56. Céline Delbecq, Cinglée
02:21||Saison 3, Ep. 56Cinglée. Il y a de quoi le devenir quand on voit les chiffres des féminicides et des violences subies par les femmes, Quand on se sent impuissante et révoltée.Cinglée. C'est le titre de cette pièce de Céline Delbecq qui décrit justement comment la lecture, au hasard d’un journal, d’un article annonçant « le premier crime conjugal de l’année 2017 en Belgique » puis la liste de toutes les autres victimes de l'année, fait basculer Marta dans l’obsession et la folie.Comme le montre l'extrait choisi, ces crimes réveillent en elle l’urgence de dire, d'agir et elle se met à écrire des lettres de plus en plus violentes au Roi Philippe pour qu’il intervienne. Au final, derrière l’absence de réponse du roi, se cache le silence du patriarcat et l'inertie des pouvoirs publics.Cinglée, c'est ma rencontre avec l'écriture cinglante, viscérale de Céline DelbecqEt c'est un gros coup de coeur !Aux éditions Lansman.55. Mona Chollet, Résister à la Culpabilisation
03:47||Saison 3, Ep. 55Mona Chollet a cette capacité à mettre en mots et de clarifier des choses qu'on a déjà intimement ressenties. Là encore elle s’empare d’une question essentiellement traitée par le champ du développement personnel (la culpabilité) pour l’observer sous un angle plus sociétal et politique.Depuis le "pêché originel" jusqu'à aujourd'hui, au travail ou dans nos familles, cela fait du bien de lire sur nos "empêchements d'exister", de comprendre les origines de la culpabilité (qui concernent beaucoup les femmes, toujours pointées du doigt, jugées, scrutées) qui se niche dans la culture chrétienne certes mais aussi dans l'enfance ou la culture de la performance au travail. Ce nouvel essai se lit d'une traite, les analyses sont fluides et les chapitres consacré aux enfants et à la culpabilisation des mères particulièrement saisissant et éclairant.54. Claire Marin, Les débuts
02:06||Saison 6, Ep. 54Dans cet essai hyper accessible mais pas simpliste, la philosophe Claire Marin s'intéresse aux débuts. Et ils sont multiples dans une vie que ce soit avec la naissance, ce début que l'on ne choisit pas, ou avec toutes ces autres premières fois qui façonnent nos existences. Le livre est une invitation passionnante et réconfortante à réfléchir à cette idée de recommencement possible et à l'élan que l'on peut y puiser.Un texte parfait pour la reprise. Une rentrée, une fin d'été, c'est aussi finalement un nouveau début, même quand cela nous apparaît familier ou routinier.Bon recommencement à toutes et tous !Le texte est sorti au Livre de Poche en mai dernier.53. Alice Raybaud, Nos Puissantes Amitiés
02:29||Saison 5, Ep. 53Pour célébrer l'été qui est aussi souvent l'occasion de se retrouver, de laisser filer les longues soirées en refaisant le monde avec du rosé ou de voir nos enfants grandir ensemble, j'ai choisi un extrait de cet essai précis, ambitieux et intéressant qui plaide pour ne plus éclipser l'amitié au profit du couple et de la famille (une fois les années lycée-fac-bandes de jeunes passés) et qui nous invite justement à prendre soin de nos relations amicales.Le livre d'Alice Raybaud propose un tour d'horizon super documenté de l'histoire des représentations amicales, féminines et masculines, mais aussi des réflexions et des témoignages sur les aspects de la vie où l'amitié peut faire toute la différence que ce soit dans la parentalité, la lutte ou même pour faire face à la vieillesse. L'amitié a enfin son livre et c'est vivant, apaisant et stimulant comme ce lien précieux !Un épisode à partager avec vos meilleur.e.s ami.e.s ! #amitié #editionsladecouverte #lesamies52. Hollie McNish, Je souhaite seulement que tu fasses quelque chose de toi
02:46||Saison 5, Ep. 52Enorme coup de cœur pour les poèmes et les textes d'Hollie McNish regroupés dans le recueil "Je souhaite seulement que tu fasses quelque chose de toi. J'ai découvert et adoré l'humour, la liberté et les mots justes et percutants de cette autrice britannique.Elle parle d'être une fille et d'en élever une dans une société patriarcale et souvent hypocrite, de vulve, de funérailles, de peurs, de colères, de porno, de s'endormir en cuillère avec l'homme qu'on aime, d'un inconnu qui presse sa cuisse contre la sienne dans le métro, d'une grand-mère qui lui manque, de premières fois, de règles et d'accouchement. Des histoires personnelles qui nourrissent une réflexion plus globale parce que c'est en fait toute la vie qui se niche dans ces chapitres intitulés Grandir, Parentalité, Masturbation ou encore Sang. Ses phrases rebondissent en rimes, allitérations, dissonances, sa langue se fait tantôt raffinée tantôt crue : de la littérature pour explorer le quotidien, la parentalité, le sexe ou la mort. Et si je dis "littérature", ce n'est pas parce que je doute que cela en soit mais parce que je pense à un magnifique ouvrage collectif que j'ai dévoré récemment : Être mère (sept autrices y parlent de maternité). Julia Kerninon y écrit :"En nous efforçant de faire entrer la maternité en littérature, nous lui donnons, j'espère, la place qu'elle mérite dans la réalité. Nos peurs, nos réflexions, nos déchirures ont droit de cité au sein des livres. Nous ne sommes peut-être que la moitié de l'humanité, mais nous l'avons créée toute entière".C'est en pensant à ces mots que j'ai choisi l'extrait de cet épisode.#poesie #maternite #lecture #avoixhaute #holliemcnish51. Nadia Daam, La gosse
02:53||Saison 5, Ep. 51Moi qui ai un projet sur les relations mère-fille, j'ai dévoré (et adoré) le livre de Nadia Daam.C'est une belle (et franchement drôle) déclaration d'amour à sa fille.C'est l'histoire d'une mère qui invite sa fille à trouver et occuper sa place. La sienne, librement. Même si parfois c'est douloureux pour elle. Et je crois qu'il n'y a pas plus beau message/cadeau à faire à son enfant qui devient adulte. C'est surtout l'histoire de deux femmes qui grandissent ensemble et prennent soin l'une de l'autre.Et, contrairement au titre, plus que sur sa "gosse" adolescente, c'est finalement sur son rôle de mère (et elle ne s'épargne pas) et sur leur relation que la journaliste s'attarde. Avec beaucoup d'humour et de tendresse, Nadia Daam parle de transmission (et élever une fille, je m'en doute déjà, met parfois son féminisme à rude épreuve), elle évoque les contradictions multiples qui sont les siennes (mais qui nous parlent à tous et toutes), l’amour bien-sûr, les peurs, les injonctions contradictoires, sa propre histoire familiale (un de mes passages préférés évoque les transfuges de classe). Et puis, elle qui a élevé sa fille quasiment seule, elle donne une voix à la famille monoparentale (si nombreuse dans les chiffres, si peu représentée dans les faits à part quand on parle des difficultés des mères célibataires). Bref, un épisode avec quelques extraits qui se lisent aussi vite que les pages se tournent et dont les mots font du bien.La Gosse est sorti chez Grasset mercredi 27 mars.50. Cécile Coulon, La langue des choses cachées
02:51||Saison 5, Ep. 50Le nouveau roman de Cécile Coulon se lit sans s'arrêter, c'est un conte à l'ambiance sombre et vibrante, une histoire de transmission dont les mots ensorcellent. C'est un récit d'une puissance mystérieuse qui nous happe au Fond du Puits (le lieu où se situe l'action), c'est la brutalité écrite avec poésie. C'est un voyage hors du temps dans un endroit impossible à réellement dater. C'est vibrant, surprenant, fort.La lecture du prologue a été un uppercut sublime. Ce sont des extraits de ce texte, qui dit la violence des hommes mais aussi la résistance possible, la noirceur et la lumière, que j'ai évidemment eu envie de partager dans ce 50ème épisode.Sorti en Janvier aux éditions de l'Iconoclaste.49. Violaine de Filippis-Abate, Classées sans suite
02:05||Saison 5, Ep. 49Le 25 Novembre c’est la journée de lutte contre les violences faites aux femmes et le 25 janvier la lutte contre le sexisme. Pour cet épisode, j’ai choisi le livre de l’avocate Violaine de Filippis-Abate, Classées sans suite. Une lecture indispensable pour comprendre pourquoi les violences faites aux femmes sont encore trop majoritairement impunies. Les parties de l’essai sur le parcours à suivre pour déposer plainte et sur les raisons systémiques de l’inégalité du système judiciaire sont passionnantes et très accessibles. Et puis, c’est aussi une lecture inspirante car des pistes d’amélioration existent et l’autrice en proposent, que ce soit sur l’éducation ou la création de juridictions spécialisées.Le combat continue ! Et bravo à cette collection chez Payot qui, après avoir parlé de la silenciation des trois premiers de grossesse et des injustices lors de la reprise du travail après un congé maternité, s’attaque à la justice.