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Entre Nos Lignes
Flore Montoyat, Le mauvais rôle
Saison 6, Ep. 57
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Chloé est rapporteur à la Cour Nationale du Droit d’Asile et présente au juge les dossiers des réfugié.e.s sans pouvoir décider de leur sort. Chloé a le mauvais rôle ; elle doit faire face à des récits à la violence insoutenable sans se laisser complètement consumer. L’autrice, Flore Montoyat, s’est inspirée de sa propre expérience pour livrer ce récit bouleversant qui questionne les failles et les limites d’un système d’accueil chancelant autant que notre propre humanité. En filigrane, il y a cette question : comment faire face à l’indicible et à l’injustice ? Saisissant. Nécessaire.
Publié chez Harper&Collins
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65. Negar Haeri, La jeune fille et la mort
03:10||Saison 7, Ep. 65Le livre de Negar Haeri est une plaidoirie pour réhabiliter Shaïna évidemment, sa parole et sa dignité, mais aussi le récit d'un drame qu'il ne faut pas ignorer, le récit des défaillances et des incohérences de la justice qu'il faut regarder en face. S’adressant tantôt directement à Shaïna tantôt au lecteur.rice, Negar Haeri retrace les événements, s’interroge et partage aussi sa colère d'avocate face à la prise en charge des femmes victimes de violence.Au moment où une loi cadre pour une lutte efficace contre les violences sexistes et sexuelles est présentée à l'Assemblée Nationale et où on dénombre 153 féminicides au 26 Novembre 2025 (dont 5 en une semaine), c'est tristement d'actualité. Puissant et nécessaire.(éditions du Seuil)Pour aller plus loin, il est possible d'écouter cet épisode des Pieds sur Terre réalisé par la journaliste Pauline Verduzier : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/justice-pour-shaina-5756950
63. Nadège Erika, Ce Refrain qui te plaît
03:35||Saison 7, Ep. 63Ce texte parle de la combattivité d'une mère confrontée à la maladie mentale et à l'addiction de son fils, de l'impuissance qu'on peut ressentir à vouloir sauver quelqu'un malgré lui, de l'épuisement d'être un parent aidant solo, de la violence et de ses conséquences. A travers le parcours de Kora c'est aussi un système de santé inhumain ou sans moyen qui est dénoncé (et ça ne va pas aller en s'arrangeant malheureusement). J'ai été totalement émue et emportée par le cri de rage, l'appel au secours et le chant d'amour que sont les mots de Nadège Erika, également autrice de Mon Petit., chroniquée sur les Missives.J'ai choisi cet extrait en pensant fort à toutes les mères qui se battent pour protéger leurs enfants et qui ne sont pas ecoutées par la justice. Romane Brisard avait fait un podcast édifiant à ce sujet ( Mères en cavale) et Céline Salette prépare un documentaire important qu'il est possible de soutenir financièrement ( La lutte, lien dans sa bio Instagram).
62. Azilys Tanneau, Sans modération(s)
02:16||Saison 6, Ep. 62Du théâtre pour finir l'été avec un sujet d'actualité pour la rentrée ! Et un extrait qui résonne avec ces temps un peu dissociés où l'on profite des jours rallongés et du soleil au milieu d'une actualité mondiale tragique.Alexa (un prénom bien choisie qui fait immanquablement penser à l'assistant personnel développé par Amazon), est une modératrice de contenus violents, pornographiques et autres sur les réseaux sociaux. C'est une employée sans histoire mais quand elle tombe enceinte, tout bascule et plus rien de ce métier n'est supportable. C'est ce basculement et le départ brutal d'Alexa qui sont le point de départ de la pièce. Une journaliste investigue sur l'incident. A travers des témoignages recueillis discrètement auprès de ses collègues, elle comprend mieux (et nous aussi) cet univers confidentiel où l'exposition aux pires images de notre société déforme les contours de l'acceptable, sur les écrans comme dans les pratiques de travail.La pièce d'Azylis Tanneau pose de multiples questions universelles et passionnantes : comment on gère notre violence et comment supporter la violence du monde, peut-on encore avoir envie de faire des enfants, que faire de notre vie privée dans la vie en ligne, où s'arrête la liberté d'expression...Du théâtre qui se lit sans reprendre son souffle, avec des répliques qui touchent en plein cœur et des personnages qu'on a envie d'incarner immédiatement. Et puis j'ai trouvé particulièrement intéressante l'idée de faire jouer certains contenus à modérer comme des apparitions au milieu des personnages (plutôt que d'imaginer la diffusion vidéo)Publié aux éditions Lansman.
61. Sophie de Baere, Le secret des mères
02:32||Saison 6, Ep. 61Le Secret des mères c'est une histoire de famille, une histoire de non-dits, de secrets, de jalousies aussi, une histoire de mères et de filles : Augustine, Marthe et Colette.On navigue entre les vies de Marthe et Augustine dans les années 60 à celle de Colette aujourd'hui.On découvre l'histoire des "Petits Paris" (ces enfants de l'Assistance Publique, abandonnés ou orphelins placés par milliers dans les fermes du Morvan) et celle des maisons maternelles pour faire naître dans le secret les enfants des filles mères. Et j'ai été totalement happée par le roman de Sophie De Baere. Il a beaucoup résonné avec Nos âmes faibles la pièce que je vais joeur à Avignon tout le mois : une histoire de fille-mère aussi, de filiation déniée dans laquelle mon personnage dit "je ne crois pas que seules les femmes doivent assumer une relation sexuelle qui se fait à deux". Une phrase qui fait écho à ce "deux poids deux mesures" évoqué par Marthe dans l'extrait choisi.Pour en savoir plus sur la pièce : https://lilaluneetc.wixsite.com/website/about-1-1
60. Alice Zeniter, Toute une moitié du monde
03:19||Saison 6, Ep. 60Toute une moitié du monde d’Alice Zeniter, s’inscrit dans la veine de Je suis une fille sans histoire (chroniqué ici https://www.lesmissives.fr/index.php/2021/05/30/je-suis-une-fille-sans-histoire-dalice-zeniter-histoire-dune-mystification/). C’est un regard et des réflexions salutaires de lectrice, d’autrice et surtout de femme sur la façon dont la littérature nous façonne et nous représente. Parce que l’autre moitié du monde, ce sont les femmes, leurs histoires, qui, quand elles sont écrites, sont vite catégorisées comme « un livre de femme » sous entendu pour les femmes et lu seulement par des femmes. Un sujet passionnant (et un combat à mener) abordé également par Julia Kerninon qui évoquait aussi dernièrement comment la littérature a été principalement façonnée par une perspective masculine et qui estime qu’il faut réinventer une façon de raconter le monde vu par les femmes.Pour cet épisode 60 un peu spécial, j’ai donc choisi cet extrait qui résonne avec le travail fabuleux, joyeux et engagé que font les Missives pour mettre en avant les autrices.
59. Safiya Sinclair, Dire Babylone
03:10||Saison 6, Ep. 59Dire Babylone c'est l'histoire personnelle et incroyable de Safiya Sinclair qui se crée un avenir grâce à la poésie (celle qui la sauve et celle qu'elle écrit) mais c'est aussi l'histoire plus méconnue des rastas, sorte de symbole international de la Jamaïque et pourtant minorité persécutée dans le pays.Dire Babylone c'est surtout un récit d'émancipation, celle d'une mère victime de l'emprise de son mari, celle d'une fille qui fait face à la pression terrifiante de son père et finalement celle de la belle relation que ces deux femmes nouent sur le chemin de leur liberté.Un très beau roman autobiographique.Paru chez Buchet Chastel#Jamaïque #poesie #rasta
58. Karen Finley, Je n'étais pas censée être talentueuse
03:05||Saison 6, Ep. 58De la poésie incendiaire et volcanique comme le thème de ce Printemps des Poètes 2025 !Les éditions du Seuil et Chloé Delaume (qui signe la préface) propose de découvrir les écrits de jeunesse (1985-1994) de cette poétesse et artiste américaine, Karen Finley, traduits en français pour la première fois. C'est punk, parfois trash, avec une touche d'humour caustique. C'est un cri de rage et une dose de puissance à chaque page. Et ça touche juste.Quelque soit la forme choisie (poème en prose, retranscription d'une performance...) Karen Finley fait entendre la voix des personnes silencées : celles emportées par l’épidémie du sida comme celles victimes de violences sexistes et sexuelles.
56. Céline Delbecq, Cinglée
02:21||Saison 6, Ep. 56Cinglée. Il y a de quoi le devenir quand on voit les chiffres des féminicides et des violences subies par les femmes, Quand on se sent impuissante et révoltée.Cinglée. C'est le titre de cette pièce de Céline Delbecq qui décrit justement comment la lecture, au hasard d’un journal, d’un article annonçant « le premier crime conjugal de l’année 2017 en Belgique » puis la liste de toutes les autres victimes de l'année, fait basculer Marta dans l’obsession et la folie.Comme le montre l'extrait choisi, ces crimes réveillent en elle l’urgence de dire, d'agir et elle se met à écrire des lettres de plus en plus violentes au Roi Philippe pour qu’il intervienne. Au final, derrière l’absence de réponse du roi, se cache le silence du patriarcat et l'inertie des pouvoirs publics.Cinglée, c'est ma rencontre avec l'écriture cinglante, viscérale de Céline DelbecqEt c'est un gros coup de coeur !Aux éditions Lansman.