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cover art for Sarah Msika, l’agricultrice urbaine

Elles s'attablent

Sarah Msika, l’agricultrice urbaine

Saison 2, Ep. 8

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« Rêver n’empêche pas de faire », semble est la devise de cette jeune femme qui a décidé de faire pousser des légumes en ville.

 

Longtemps, Paris et sa proche banlieue ont été d’incroyables zones de production agricole, où poussaient pêches, poireaux, pommes de terre et autres merveilles. Puis sont venus le béton, le bitume et le pétrole pas cher. Le transport ne valant plus rien, on a emmené les champs loin de villes, éloigné les producteurs des consommateurs. Un réchauffement planétaire plus loin, retour à la case départ. Mais comment faire pour intégrer les champs à nos agglomérations alors que le mètre carré flambe ?

 

Faites comme Sarah : pensez grand !

 

Pour cette ex-historienne d’art, la curiosité est un merveilleux défaut. « Après mes études, j’ai intégré un cabinet de conseil, puis j’ai eu envie d’un projet bien à moi. J’ai grandi dans le Sud avec des produits magnifiques et je suis très gourmande. À Paris, je me languissais des saveurs franches, mûres à point, de mon enfance… Alors je me suis dit que je n’avais qu’à les faire pousser ici », explique-t-elle. Parce qu’elle est comme ça Sarah : déterminée. Mais, attention, son projet, baptisé Cultivate, n’a rien d’une lubie. « Depuis le début, je suis décidée à en faire non pas un projet social mais une véritable entreprise. Je veux que l’on puisse gagner de l’argent et que les fermes urbaines se multiplient ».

 

Alors, Saraha bossé et trouvé un premier lieu dans le Nord de la capitale. Un beau toit XXL qui surplombe un data center. « Pour Plantation Paris, cette ferme, nous récupérons la chaleur des serveurs informatiques qui chauffe nos 1000 m2 de serre où nous produisons plusieurs tonnes de jeunes pousses et d’herbes aromatiques par an ». Sur ce toit avec vue imprenable sur les grues de la porte de la Chapelle, il y a aussi un immense potager où, les pieds dans la terre, tomates, potirons, haricots se déchaînent. Devant un terrain de basket, des dizaines de pied de framboisiers croulent sous les fruits, délicieux…

 

Les clients de Sarah ? Des chefs et, bientôt, des distributeurs. Dans les cartons de cette infatigable, il y a de nombreux autres projets. Au fil de cet épisode, on discutera business plan, liberté, ambition, plante camembert, yoga, diversification, événements, insectes, innovation, travail… On croquera des framboises, on sautera au-dessus des barrières et on se sentira libre. Libre d’inventer, d’oser, de créer. Libre d’imaginer un futur qui ait le goût de l’exigence et des solutions. Libre de tracer une route gourmande et indépendante. Comme Sarah le fait !


Production :

© Septembre 2021 - CMI France : Danièle Gerkens / Olivier Vignot


Invitée :

Sarah Msika


Remerciements :

Danièle Gerkens, Claire Fimes et Jean-Philippe Siourd

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  • 12. Apollonia Poilâne, la boulangère opiniâtre

    28:19
    Abonnez-vous 👉 https://linktr.ee/elleatableIl était une fois une marque qui, comme Chanel ou Hermès, évoque au travers du monde le savoir-faire artisanal et l’excellence à la française. Loin de l’univers de la maroquinerie ou de la mode, il s’agit d’un pain d’environ 2 kilos à la mie bistrée et à la saveur acidulée. Ses miches uniques sont quotidiennement expédiées aux quatre coins du monde depuis la manufacture située non loin de Paris. Leur signe distinctif ? Un « P » taillé dans la croûte, qui signifie Poilâne. Porter le nom de son entreprise ne semble guère un problème pour Apollonia, 38 ans, aux rênes de la maison familiale depuis l’âge de 18 ans. Étonnant mélange de réserve et d’assurance, Apollonia est synonyme de destin bousculé. Se destinant dès l’enfance à marcher dans les pas de ses père et grand-père (qui fonda Poilâne en 1932), le décès brutal de ses parents la propulse à la tête de l’entreprise à 18 ans. Décidée et bien entourée, elle la pilote depuis Boston durant ses études avant de revenir à Paris. Comment exprime-t-on sa singularité dans une entreprise à l’histoire si forte ? Avec confiance et détermination. Au fournil historique dans le 6e arrondissement tous les jours à 7h du matin, Apollonia s’attache à perpétuer les savoir-faire, à valoriser l’art de la boulangerie, à donner toujours plus de profondeur à son métier. Cette manuelle très intellectuelle se plonge dans les livres et en écrit, s’interroge sur le rôle d’un chef, questionne la continuité, la curiosité qui l’anime. Quand elle ne monte pas à cheval, à vélo ou à moto (autant de moyens de locomotion synonymes de liberté), elle s’attelle à nourrir, encore et toujours, ses cinq sens, persuadée que seule la sensorialité rime avec la sensualité et l’épanouissement. Un portrait sonore qui craque comme le bon pain, tracé à petites touches, aussi touchant qu’inspirant !
  • 🍋 EAT Parade : Le citron

    05:01
    Abonnez-vous 👉 https://linktr.ee/elleatableQuelques gouttes de son jus et le soleil revient, même au cœur de l’hiver ! On aime son jus, mais aussi sa pulpe, son zeste, voire son albédo lorsqu’il est confit. Le citron, qui séduit cuisiniers amateurs et immenses chefs, a trouvé en France une terre d’accueil du côté de Nice. Pour mieux le connaître, voici 4 minutes acidulées et indispensables !
  • EAT Parade : La Betterave

    04:44
    Abonnez-vous 👉 https://linktr.ee/elleatableIl est des légumes discrets qui, pourtant, disent tout ou presque de notre histoire. Prenez le cas de la betterave, tubercule qui n’a l’air de rien. On la retrouve identitaire en Ukraine, défensive avec Napoléon, gastronomique aujourd’hui… Un concentré de saveurs et de récits qu’on vous dévoile en 4 minutes chrono.
  • EAT Parade : Le potiron

    04:31
    Abonnez-vous 👉 https://linktr.ee/elleatableOn l’aime à Halloween mais pas seulement. Star en Autriche, cet émigré sud-américain fait la joie des néo-cuisiniers veggie… Durant l’hiver, le potiron fait un carton dans nos assiettes et à raison, tant il est bon. 4 minutes de petites et grandes histoires pour tout savoir sur ce géant bon enfant.
  • 11. Anne Caron, la chasseuse de cafés

    28:51
    Abonnez-vous 👉 https://linktr.ee/elleatablePeut-on sortir de la marmite lorsqu’on tombe dedans toute petite ? A la manière d’Obélix, cela donne-t-il des superpouvoirs ? Dans le cas d’Anne Caron, plutôt qu’une marmite de potion magique, il s’agit d’une tasse à café. Pour cette fille de serveur ayant décidé un jour « de faire le meilleur café du monde », le destin devait s’écrire ailleurs, absolument. Après une enfance passée dans des parfums de torréfaction et de discussions sans fin sur les provenances et les assemblages, cap est mis sur la biologie avec l’envie de faire autre chose. Mais la recherche fondamentale, c’est long. Et le café, lui, revient par la petite porte quand Anne entreprend de travailler, d’abord comme consultante, pour l’entreprise familiale. Rapidement, elle se prend au jeu. Et, quelques années plus tard, la voici aux commandes de l’entreprise qui compte désormais 150 salariés et plusieurs adresses en France à Paris, Rouen et au Havre. Comment maintient-on la qualité à travers vents et marées ? Comment source-t-on les meilleurs cafés du monde ? Comment accompagne-t-on la transformation d’un marché, entre mastodontes internationaux et explosion des baristas ? Comment convertit-on les petits producteurs à la transition écologique ? Comment concilie-t-on une vie de boss, des voyages réguliers à l’étranger, une famille et ses propres aspirations ? Comment défend-t-on la spécificité de ses produits face aux aléas économiques ? Anne Caron, à l’image de toutes les femmes auxquelles nous donnons la parole, a trouvé son épanouissement dans la multiplication des contraintes… Déterminée, solide, engagée, pleine de ressources, elle apporte un peu de douceur à tous via ce breuvage corsé qui est aujourd’hui l’un des plus consommés. Car rien de tel qu’une pause de bon café pour créer du lien, échanger, nourrir sa créativité et refaire le monde ! Une bonne manière de finir l’année 2022 et de vous donner bientôt rendez-vous pour de nouveaux portraits de femmes !
  • 10. Héloïse Brion, la bonne fée des réseaux

    24:03
    Abonnez-vous 👉 https://linktr.ee/elleatableUn peu comme un film de Claude Sautet, l’histoire d’Héloïse Brion mêle amour, bons repas, amitiés, enfants, voyages et (quelques) ennuis qu’elle a joliment su transformer en autant d’opportunités… Tout commence dans les années 80 en Floride où ses parents ont posé leurs bagages. Enfance tendre sous le soleil auprès d’une mère cuisinant beaucoup et capable de créer des décors sublimes avec peu de choses. Autrement dit, une mère pleine de goût ! L’été, retour en France et cap sur les Pyrénées Orientals où elle fait l’apprentissage du peu dans un mas tout simple. Le temps passe, Héloïse grandit, bilingue, imprégnée des deux cultures, à mi-chemin entre cookies et coq au vin. Après des études à Boston et un tour du monde en bateau, la voici en France, dans l’industrie de la mode et du luxe, biotope évident pour une jeune fille bien née. Les années passent, l’ennui gagne, la fatigue aussi… Comment retrouver du sens dans l’hypocrisie fashion ? Peut-être tout simplement en se consacrant à ce qu’elle aime le plus : cuisiner. Aux fourneaux de Miss Maggie, comme elle a surnommé la maison normande tout en colombages qu’elle a acheté dans le pays d’Auge, Héloïse revit. Petit à petit, de ce qui n’était qu’un passe-temps amical (des cahiers de saison de recettes), elle fait une activité qui la reconstruit. Le tout est partagé sur les réseaux, Instagram en tête, grâce au talent de son mari photographe Christophe.Perte de sens, reconstruction, épanouissement… L’histoire est belle comme une série US mais elle est plus que cela. Miss Maggie’s Kitchen, l’univers d’Héloïse, est l’incarnation de ce que la cuisine peut transformer un monde et le monde, de ce que l’art des casseroles et des assiettes lance des ponts entre les cultures. Aujourd’hui, Héloïse, c’est Parsley, sa marque d’art de vivre (torchons, tablier, vêtements et petits objets), sa communauté de près de 100 000 followers, une boutique à Pont-l’Évêque, des cours de cuisine aux États-Unis, deux ouvrages publiés chez Flammarion, ainsi qu’une résidence culinaire au 6e étage du Printemps à Paris où elle signe la carte jusqu’au printemps... Sorte de conte de fées à l’heure des réseaux sociaux, ce destin original met en lumière un talent hors normes et follement entraînant. Intelligente, gourmande, cultivée et inspirante, qui dit mieux ?
  • EAT Parade : Le poireau

    04:37
    Abonnez-vous 👉 https://linktr.ee/elleatableDes spécialités culinaires des hordes d’Attila aux champs du Cotentin, il n’y a qu’un pas que franchit allègrement un légume aussi hirsute que discret. Soutier de la cuisine, le poireau est aussi versatile que délicieux. Enquête en 4 minutes chrono pour effeuiller un à un ses secrets et ses saveurs.
  • 9. Marie Soria, la cheffe des chefs

    27:40
    Abonnez-vous 👉 https://linktr.ee/elleatableLa passion bouscule tout sur son passage, c’est bien connu ! Et la cuisine ne déroge pas à la règle, comme le prouve le parcours de Marie Soria, la cheffe de Potel & Chabot… L’histoire se noue entre Quimper en Bretagne et le Sud-Ouest où la jeune Marie a la chance d’aller avec ses parents, fins gourmets admirateurs de Michel Guérard. Fascinée par un cheval, Marie passe beaucoup de temps avec lui, admirant au passage aussi la brigade qui s’active dans les cuisines toutes proches. De là viendra sa conviction : sa vie se fera aux fourneaux. Et pour l’élève peu épanouie qu’elle est, c’est une révélation. La seconde révélation viendra plus tard quand elle découvre le métier de traiteur. Cuisiner comme on monte une pièce de théâtre, c’est cela qu’elle veut faire ! Plus de trente ans plus tard, Marie Soria n’a guère changé, tant sa fraîcheur, son énergie et son enthousiasme sont intacts. Aujourd’hui à la tête des 120 cuisiniers et pâtissiers de Potel & Chabot (réputé être le meilleur traiteur du monde), elle continue de mettre en scène des repas extraordinaires, naviguant avec le sourire des 6000 couverts quotidiens réalisés à Roland-Garros à des dîners d’état à Versailles, d’un banquet au pied des Pyramides à des mariages originaux. Son moteur ? La curiosité, la nouveauté, le dépassement de soi… Marie Soria est aussi celle qui, au-delà de repousser les limites des contraintes et de donner du goût aux événements les plus fastueux, sait reproduire avec ses équipes les plats des plus grands chefs. Un travail d’artisanat d’art qui nécessite un savoir-faire hors pair. Dans cet épisode, il est question de poulet rôti, de banquet, de culot, de camionnette, d’indépendance, de producteurs, de cheval, d’autorité, de saison mais aussi de bienveillance, d’une vision de l’avenir et d’une transformation des métiers de bouche, de destinée et de plaisir, de joies et d’exigences. Car, des JO de Paris en 2024 au futur de Potel & Chabot, Marie a encore beaucoup de choses à nous faire découvrir !
  • 8. Marion Graux, modeleuse de saveurs

    24:48
    Abonnez-vous 👉 https://linktr.ee/elleatableEt si on s’intéressait cette fois non à une cuisinière, mais à une potière ? Alors que l’art de la table fait un come-back remarquable depuis les confinements et que les conversions au métier de céramiste se multiplient, nous avons eu envie de tendre le micro d’« Elles s’attablent » à Marion Graux, la céramiste qui modèle la vaisselle des tables les plus en vue du moment, des adresses bistronomiques aux étoilés gastronomiques. C’est dans son atelier du 9e arrondissement de Paris, entre des mottes de terre brute et de beaux bouquets de fleurs fanées que Marion nous reçoit. Ici, elle travaille, elle réfléchit, elle reçoit les chefs, elle vit avec sa famille de trois jeunes enfants, elle cuisine… En un mot, Marions s’épanouit au rythme de ses créations. Pourtant, une fois encore, son parcours est celui d’une quête : celle d’une vie épanouie, d’un ancrage, d’une complétude. Après des études de mode et un début de carrière de styliste déco, notamment chez ELLE, Marion a trouvé sa voie au plus près de la terre grâce à des apprentissages auprès de maîtres exigeants. Entre souvenirs d’enfance qui, tous, tournent autour de la table, de l’art de manger, de réunir, de partager, et activités d’aujourd’hui, de la création d’une ligne de vaisselle avec la Manufacture de Digoin aux œuvres ornant les murs de certains restaurants, tel Frenchie Pigalle, Marion trace une route à son image, exigeante, originale et lumineuse… Généreuse aussi, tant elle le reconnaît : échanger avec des chefs l’aide à élargir son répertoire et à nourrir sa créativité ! rencontre en mots et en rires avec une belle et bonne personne.