Partager

cover art for Money, Money, Money

Echos: une plongée dans le monde de la finance durable

Money, Money, Money

Saison 1, Ep. 1

266, 229 et 116. C’est l’écart salarial qui séparait respectivement en 2011 l’Américain Joseph Jimenez (CEO Novartis), Paul Bulcke (Nestlé) et Brady Dougan (Credit Suisse) du plus bas salaire dans leur entreprise. A eux seuls, ces grands patrons illustrent le scandale des rémunérations abusives dénoncées par le conseiller national Thomas Minder, père de l’initiative éponyme en 2013. Quels ont été les impacts des débats sur les rémunérations abusives auprès des actionnaires? Ont-ils désormais le choix de voter de manière consultative sur les salaires des dirigeants? Quelles ont été les conséquences de l’initiative Minder sur les débats? Retour sur un scandale éthique qui a agité les entreprises suisses.


Un podcast avec le soutien de la Fondation Ethos

More episodes

View all episodes

  • 12. Quand le vent de la transparence souffle sur les entreprises

    25:14
    La tendance est nette: l’entreprise n’est plus là pour servir les intérêts du capital et de l’actionnaire ou pour fournir des contrats de travail. Elle doit aujourd’hui se positionner sur des enjeux de société, de politique et d’environnement. On exige d’elle de la transparence et des actions transformatives pour adresser les impératifs du XXIe siècle: inclusivité, équité et qui soient régénératives pour la planète. L’époque représente ainsi une vraie rupture avec les décennies précédentes. Quelle est et qu’elle devrait être la responsabilité sociale de l’entreprise? En 2013, l’effondrement de l’usine textile Rana Plaza (H&M, Zara) au Bangladesh avait marqué les esprits. Quelles ont été les conséquences de ce drame sur la finance durable, notamment au niveau réglementaire en Suisse (Initiative sur les multinationales responsables du 18 juin 2023) et en Europe? Cofondateur de la Fondation Ethos, Dominique Biedermann lutte depuis 30 ans pour évangéliser les entreprises à la durabilité. Il revient sur ce combat titanesque. 
  • 11. Face au numérique, l’heure des choix

    15:03
    Les entreprises suisses utilisent-elles les outils numériques de manière responsable ? Au-delà des promesses marketing et des effets d’annonces, le constat est plutôt décevant. Mais de quoi parle-t-on exactement ? La responsabilité porte à la fois sur l’utilisation interne d’outils numériques (par ex. travail administratif, contacts clients, gestion stock, vente en ligne, automatisation de processus) et, le cas échéant, sur le développement d’outils numériques propres. On peut ainsi distinguer deux couches de responsabilité : une première qui touche toutes les entreprises qui utilisent des outils numériques dans leurs activités (la totalité des grandes entreprises et la quasi-totalité des PME), une deuxième qui touche seulement ceux qui désignent et produisent eux-mêmes des outils numériques (les entreprises spécialisées dans le numérique). En matière de responsabilité numérique, quels sont les enjeux auxquels les entreprises sont de plus en plus confrontées et comment doivent-elles s’y prendre pour bien les gérer ? Nous avons posé toutes ces questions à Cornelia Diethelm, spécialisée dans la transformation numérique des entreprises et fondatrice du laboratoire d’idées Shifting Society. Pour cette experte zurichoise, les outils numériques posent d’innombrables défis aux entreprises.
  • 10. Une place financière climaticide?

    19:59
    Avant de couler, Credit Suisse s’est rempli les poches… en investissant dans les énergies fossiles, en grande partie responsables du réchauffement planétaire. Depuis la chute de ce géant, les marchés tremblent. La place financière suisse — qu’on croyait inébranlable — est sévèrement remise en cause, voire sommée de se réinventer…Cette nouvelle crise économique serait-elle l’occasion de réorienter le secteur vers une finance plus durable? Une autre question émerge: la place financière suisse serait-elle climaticide?D’après un test de l’OFEV (2022), la place financière suisse continue de trop investir dans les combustibles fossiles. Parmi les mauvais élèves, on retrouve Credit Suisse et UBS. Depuis l’accord de Paris, les deux banques auraient investi plus de 130 milliards de dollars dans les énergies fossiles, d’après l’ONG Reclaim Finance, y compris pour l’expansion de la production de pétrole, de gaz et de charbon. A échelle nationale, l’économie suisse serait responsable de 60% des émissions domestiques de CO2, hors importations et voyages en avion, d’après une étude de McKinsey — les 40% restants provenant des ménages. Lucie Pinson est la fondatrice de l’ONG Reclaim Finance, dont le but est de mettre la finance au service du climat. Le Time a désigné cette diplômée en sciences politiques comme l’une des personnes les plus influentes sur la crise climatique. Lucie Pinson révèle qu’en la matière, la Suisse est mauvaise élève.
  • 9. Credit Suisse ou la chute d’un géant de la finance

    19:54
    L’importance de la gouvernance (G) qui a peut-être été quelque peu mise de côté ces dernières années au profit de l’environnement (E) et, dans une moindre mesure, du social (S), qui a repris de l’importance avec le Covid. Pourtant, l’exemple de Credit Suisse montre pourquoi une bonne gouvernance est essentielle au succès et à la pérennité d’une entreprise. En l’occurrence, la banque a fait tout faux depuis une bonne quinzaine d’années : culture d’entreprise, gestion des risques, incitation aux risques (avec des systèmes de rémunération variable exorbitants), mauvaise supervision de la part du conseil d’administration, etc. La journaliste Mathilde Farine a signé un ouvrage de référence sur la chute de Crédit Suisse. Pour cette experte, une des causes principales de ce drame économique, c’est que les banquiers ont pris beaucoup trop de risques en accumulant les erreurs, poussés par l’avidité. 
  • 8. Compensations carbones, la solution ou de la poudre aux yeux?

    16:59
    Les entreprises suisses sont toujours plus nombreuses à compenser volontairement leurs émissions de CO2. Un procédé qui peut cependant induire de mauvais réflexes. En effet, de plus en plus d’entreprises financent des projets via l’achat de crédits carbone calculés sur la base de leurs émissions de gaz à effet de serre. Une logique compensatoire qui existe depuis longtemps, mais dont les limites restent les mêmes. Elle trouve ses origines dans cette constatation: l’emplacement géographique depuis lequel est émis le CO2 n’a pas d’importance. Un constat qui soulève plusieurs problèmes. Parmi eux, la mesure des effets escomptés par la compensation. L’autre problème: le double comptage. En effet, les entreprises investissent volontiers dans des projets à l’étranger, parce que la compensation revient beaucoup moins cher, mais aussi parce que les pays industrialisés ont des objectifs de réduction de CO2, ce qui n’est pas toujours le cas des pays en développement. Professeur de haut vol à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich et voix très écoutée au niveau international, le climatologue Reto Knütti nous explique les principes des crédits carbone. Et leurs limites. 
  • 7. La politique verte de mon entreprise est-elle crédible?

    14:37
    Les engagements climatiques des grandes entreprises manquent dans l'ensemble de crédibilité et de transparence, selon un rapport publié en février 2023 par les groupes de réflexion NewClimate Institute et Carbon Market Watch. Cette étude se penche sur les ambitions et les stratégies de 24 multinationales de tous secteurs qui représentaient à elles seules quelque 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2019. Elles ont en commun de mettre en avant leurs engagements en faveur du climat. Mais la réalité est souvent loin d'être à la hauteur des promesses, conclut le rapport, qui constate une absence généralisée de progrès depuis une précédente édition il y a un an. Comment les investisseurs peuvent-ils s’assurer que les plans climatiques que ces entreprises mettent en place sont efficaces et surtout crédibles ? Sabine Döbeli, la directrice de Swiss Sustainable Finance, analyse la frontière poreuse entre la bonne foi et le greenwashing. 
  • 6. Quand la crise climatique s’invite dans les assemblées générales

    22:37
    Le climat s’invite dans les assemblées générales. Depuis 2022, la pression des actionnaires en matière de climat s’accentue sur les entreprises. Et plus particulièrement sur les grandes banques internationales pointées du doigt pour les crédits qu’elles accordent et les placements qu’elles effectuent dans les sociétés actives dans le secteur des énergies fossiles. Les banques jouent en effet un rôle clé dans l’objectif de réalignement des flux financiers vers la transition énergétique. Pourtant, l’année 2022 a marqué un tournant historique en Suisse avec avec le dépôt d’une première résolution d’actionnaires directement liée à la question climatique. En Suisse, les entreprises cotées doivent, depuis 2023, préparer un rapport de durabilité – dont une grande partie est évidemment liée à la stratégie climatique – et le soumettre au vote de leurs actionnaires dès l’assemblée générale 2024. Une occasion pour tous les actionnaires de prendre leurs droits de vote au sérieux et de faire entendre leur voix au vu de l’urgence climatique. 
  • 5. Finance durable: les investisseurs face aux multiples nuances de vert

    14:03
    La Suisse entre dans ce qu’on appelle «la finance durable 3.0». Sur ce marché devenu complexe, aux multiples «nuances de vert», les exigences augmentent. Avec l’urgence climatique, investir dans des entreprises qui ne sont pas un problème pour la planète ne suffit plus; il faut investir dans celles qui ont une solution. On passe de la réduction d’impacts négatifs à la création d’impacts positifs. De la sélection de placements qui promeuvent, parmi d’autres objectifs, des caractéristiques environnementales, sociales, et une bonne gouvernance (ESG), on évolue vers une exigence d’impact: les clients recherchent des entreprises qui ont un objectif de durabilité ou d’émission carbone et se donnent les moyens de l’atteindre. Quels rôles peuvent jouer les investisseurs? Quels sont leurs moyens d’action à disposition? Quelles sont les exigences vis-à-vis des entreprises dans lesquelles ils investissent?Un épisode avec Christophe Baumann
  • 4. Critères ESG, le coup de bâton américain

    17:18
    La vie européenne des affaires et de la finance est rythmée quasi quotidiennement par la nécessité d'adopter des comportements et des objectifs plus ambitieux et plus respectueux en matière sociale ou environnementale, et en particulier en matière de transition vers une économie bas carbone. Dans le domaine financier, ce mouvement se retrouve fréquemment sous la bannière des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) qui, de marginaux, sont devenus un phénomène majeur de l'industrie financière contemporaine. Cependant, en réaction à cette nouvelle donne internationale, un mouvement récent et essentiellement américain est né pour s'opposer à cette évolution considérée comme préjudiciable aux intérêts des investisseurs.Un épisode avec la participation de Patrick Odier, President de Swiss Sustainable Finance