Partager

cover art for Le laser français qui défie Starlink

DeepTechs

Le laser français qui défie Starlink

Saison 3, Ep. 24

Normalien, docteur en physique quantique entre la France et l’Australie, Jean-François Morizur fonde Cailabs à Rennes, en 2013, après un détour par le Boston Consulting Group. Son idée : exploiter une technologie de mise en forme de la lumière pour multiplier les capacités de transmission des fibres optiques. Dix ans plus tard, la même innovation propulse Cailabs dans une autre dimension.

La PME bretonne s’est imposée comme un acteur mondial du New Space, grâce à sa technologie capable de stabiliser les faisceaux laser perturbés par l’atmosphère. Un savoir-faire devenu stratégique à l’heure où les communications par laser entre satellites et stations au sol explosent, plus rapides, plus sécurisées et plus difficiles à intercepter que les ondes radio.

Cailabs, qui emploie plus de 150 personnes, collabore désormais avec les grandes agences spatiales et les armées occidentales. À 39 ans, ce passionné de science-fiction — lecteur assidu d’Iain M. Banks — voit dans la maîtrise de la lumière non pas un simple défi scientifique, mais une promesse d’indépendance technologique.

More episodes

View all episodes

  • 27. L'orfèvre en cybersécurité

    42:00||Saison 3, Ep. 27
    Depuis trente-cinq ans, Michel Van Den Berghe avance sur le front de la cybersécurité. Passé par les géants américains IBM et Computer Associates, il fonde en 2002 sa propre société dédiée à la gestion des identités et introduit en France le concept de « hacking éthique ». En 2014, il cède son entreprise à Orange, qui en fera le noyau d’Orange Cyberdéfense, aujourd’hui leader européen du secteur.En 2020, à la demande de l’exécutif, il imagine un « Beer Sheva à la française » sur le modèle du pôle d'excellence en Israël : installé à la Défense, le Campus Cyber, réunit sur 26 000 m² plus de 120 entreprises publiques et privées. Un lieu unique, conçu comme une ruche d’expertise et d’échanges entre industriels, start-up et institutions, pour élever le niveau de protection national.Parti en 2024, il consacre désormais son énergie à Seclab, une deeptech née chez EDF. La société a mis au point un dispositif électronique capable d’isoler totalement les réseaux critiques sans recourir à une ligne de code : une sorte d’« air gap » électronique qui protège centrales nucléaires, usines ou hôpitaux contre les intrusions.Convaincu que la cybersécurité ne doit plus reposer sur la vigilance humaine mais sur des systèmes infaillibles, Michel Van Den Berghe résume d'une phrase son approche : « Se protéger malgré soi ».
  • 26. L'art de penser avec les machines

    34:19||Saison 3, Ep. 26
    Cofondatrice et présidente d’Ask Mona, Marion Carré explore depuis près de dix ans la frontière entre intelligence artificielle et créativité. Diplômée en humanités numériques, elle crée en 2016 cette start-up pionnière qui conçoit des dispositifs d’IA « au service de la curiosité » pour les musées, le tourisme ou l’éducation. Son entreprise a déjà collaboré avec plus de 200 institutions dans 14 pays — du Château de Versailles, dont les statues conversent grâce à l’IA, à La Poste, pour le premier timbre parlant.Mais elle ne se limite pas à la technologie : elle la questionne. Autrice du livre Le paradoxe du tapis roulant (JC Lattès), elle y met en garde contre le risque d’un usage paresseux des outils génératifs qui nous uniformisent. « Si on délègue trop à la machine, on finit par tous raconter la même histoire », résume-t-elle. Enseignante à Sciences Po, elle invite à inverser la logique : transformer le « tapis roulant » qui nous endort en « tapis de course » intellectuel, pour utiliser l’IA comme un outil de réflexion et non de remplacement.Par ses travaux elle popularise les notions de « paresse algorithmique » ou d’« IA conviviale », inspirée d’Ivan Illich : des intelligences artificielles transparentes, éducatives et dialogiques, capables de stimuler plutôt que de substituer l’esprit humain.
  • 25. Le stratège de l'ambition spatiale européenne

    38:30||Saison 3, Ep. 25
    Ingénieur de formation, d’origine allemande, Hermann Ludwig Moeller dirige depuis 2022 le European Space Policy Institute (ESPI), le think tank stratégique installé à Vienne qui éclaire les choix de l’Europe dans le domaine spatial. Après un parcours à l’Agence spatiale européenne (ESA), où il a contribué à la conception de grands programmes comme Copernicus, référence mondiale en observation de la Terre, il a progressivement déplacé son regard du technique vers le politique. À la tête de l’ESPI, il s'efforce de « faire parler entre eux » les multiples acteurs d’un écosystème éclaté — Commission européenne, ESA, agences nationales et industriels — afin de renforcer une souveraineté spatiale européenne encore fragile face aux États-Unis et à la Chine.Observateur des bouleversements récents — retour du spatial dans le champ régalien depuis la guerre en Ukraine, montée du New Space, essor du privé —, il plaide pour une Europe indépendante et ambitieuse au plan industriel : « Il faut trouver l’équilibre entre l’énergie des entrepreneurs et la responsabilité des États ». Pour lui, l'espace constitue l’espace la prochaine grande rupture technologique, comparable à celle d’Internet dans les années 1990, et l'Europe est encore capable d'un tenir un rôle décisif.
  • 23. L'investisseur humaniste

    35:54||Saison 3, Ep. 23
    Cofondateur en 2016 du fonds Daphni, Pierre-Eric Leibovici veut réinventer un métier trop longtemps corseté par des logiques bancaires. Ingénieur de formation, passé par BNP Paribas et le fonds d'investissement Partech, il revendique une approche entrepreneuriale du capital-risque : prise de risque assumée, transparence avec les investisseurs et conviction que la tech européenne doit miser sur ses propres forces plutôt que de copier la Silicon Valley.Daphni s’est imposé comme une société de gestion bâtie comme une start-up, avec ses ingénieurs, sa plateforme numérique et même un directeur technique. Objectif : dénicher plus vite les pépites grâce à la data et à l’IA. Son logiciel interne épluche chaque année plus de 80 000 dossiers pour déceler les plus prometteurs. Mais Pierre-Eric Leibovici reste convaincu que le facteur humain fait la différence. Investisseur historique de Back Market, un des leaders du reconditionnement électronique, il revendique une ligne claire : investir dans des innovations à impact, à la croisée du “Tech for Good” et du “Build a City for Good”. Chez lui, pas de culte de la licorne, mais la conviction qu’un modèle européen durable peut rivaliser avec les mastodontes américains.
  • DeepTechs LIVE (2) avec Michael Jordan

    30:50|
    Pour la première fois, DeepTechs s'est produit en public, pour deux épisodes. C'était le 25 septembre dernier à l'occasion du Sommet du Bien Commun, organisé par Challenges et la Paris School of Economics, à la Maison de l'Océan, à Paris. Dans ce deuxième volet, Michael Jordan, professeur à Berkeley et chercheur à l'Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique livre ses pistes pour rapprocher économie et intelligence artificielle.Chercheur américain en intelligence artificielle, apprentissage automatique et statistiques, Michael I. Jordan jouit d’une notoriété internationale ; en 2016 ; la prestigieuse revue Science l’a qualifié « d’informaticien le plus influent au monde ». Très attaché à l’Europe – il parle français et italien – il a été accueilli pendant un an à l'Inria en 2013 pour une année sabbatique. Il en dirige, pour cinq ans, la chaire "Marchés et apprentissage"    
  • 22. Intelligence artificielle et justice

    37:33||Saison 3, Ep. 22
    Pierre Hoffman n’est pas un bâtonnier comme les autres. Cet avocat parisien de 48 ans, spécialiste de la propriété intellectuelle, s’est imposé comme l’un des artisans de la transformation numérique du monde du droit. Après un début de carrière classique dans de grands cabinets, il bifurque un temps vers le pénal aux côtés du célèbre Jean-Louis Pelletier, avant de revenir à ses premières amours : la défense de la création et de l’innovation.Élu bâtonnier de Paris en 2022, il découvre une profession fracturée entre les géants anglo-saxons bardés d’outils d’IA et la multitude d’indépendants souvent démunis face à la révolution numérique. Son objectif : réduire la fracture technologique entre les 34 000 avocats du barreau de Paris. En un an, il réussit à offrir à 14 000 avocats solos ou en duo un accès gratuit à une IA juridique pendant 15 mois, via un partenariat inédit avec Dalloz. Résultat : 7 000 avocats l’utilisent désormais au quotidien.Militant d’une IA souveraine et responsable, Pierre Hoffman a ensuite enchainé les accords avec LexisNexis, Jarvis Legal ou Doctrine pour garantir un “accès à l’IA pour tous”. Avec son franc-parler et sa curiosité technophile, il incarne une nouvelle génération de juristes convaincus que la modernité n’est pas l’ennemie du droit, mais sa prochaine frontière.
  • DeepTechs LIVE (1) avec Luc Julia

    30:39|
    Pour la première fois, DeepTechs s'est produit en public, pour deux épisodes. C'était le 25 septembre dernier à l'occasion du Sommet du Bien Commun, organisé par Challenges et la Paris School of Economics, à la Maison de l'Océan, à Paris. Dans ce premier volet, Luc Julia, auteur du livre IA génératives pas productives (Le Cherche Midi) discute de la nécessité de réguler ou pas l'intelligence artificielle : L'Europe est-elle trop pressée ? Quels sont les vrais risques ? Faut-il interdire ?Luc Julia est actuellement directeur scientifique du Groupe Renault. Il est également cofondateur de la start-up toulousaine Odia spécialisée dans la synthèse vocale. Auparavant, il a été vice-président de l’innovation et directeur technique de Samsung Electronics, dont il a dirigé la stratégie pour l’Internet des objets. Luc a aussi dirigé Siri chez Apple, a été chef de la technologie chez Hewlett-Packard et a cofondé un certain nombre de start-ups dans la Silicon Valley.Il a commencé sa carrière chez SRI International, où il a fondé le Computer Human Interaction Center et a participé à la création de Nuance Communications, aujourd’hui leader mondial de la reconnaissance vocale.Luc est diplômé en mathématiques et en informatique à l’Université Pierre et Marie Curie à Paris et a obtenu un doctorat en sciences informatiques à l’École nationale supérieure des télécommunications de Télécommunications de Paris. Il est également reconnu comme l’un des 100 développeurs français les plus influents dans le monde numérique.
  • 21. Investir dans les solutions aux grands problèmes

    37:47||Saison 3, Ep. 21
    À 60 ans, Pierre-Emmanuel Struyven est l'une des figures incontournables du capital-investissement deeptech en Europe. Ingénieur de formation, diplômé de l’École polytechnique de Bruxelles, ce Belge parisien d’adoption a consacré l’essentiel de sa carrière à l’innovation et aux télécommunications. Après un passage dans une start-up du logiciel mobile, il prend la direction de SFR Développement, le fonds de corporate venture du groupe.En 2019, il rejoint Supernova Invest, société issue du CEA, dont il devient président et managing partner. Sous son impulsion, la société change d’échelle : de 200 millions d’euros sous gestion à sa création, elle en administre aujourd’hui plus de 800 millions, avec une équipe de 35 personnes. Supernova Invest revendique un positionnement multisectoriel — santé, industrie, numérique, transition énergétique — et accompagne les start-up tout au long de leur trajectoire, de l'amorçage au late stage.Pour lui, la deeptech n’est pas un effet de mode mais une nécessité : des technologies de rupture issues des laboratoires, protégées par des brevets et portées par des ambitions mondiales. Plus de 60 % des investissements de Supernova se font en Europe, au-delà de la France. Convaincu que l’avenir du continent passe par l’émergence de champions technologiques, il plaide pour un écosystème plus solide en aval — M&A, IPO, acheteurs industriels — afin de donner aux start-up la profondeur de marché qu’elles méritent. Son credo : « Nous investissons dans des solutions pour les grands problèmes de notre temps. »