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Les mots des autres

Ploucs, chics et romantiques : les Français vus par le reste du monde

Saison 1, Ep. 11

La France, sa langue et sa culture exercent souvent une sorte de fascination à l’étranger. Pourtant, les autres pays entretiennent une relation pour le moins ambiguë avec les Français, et parfois, comme en témoignent les surnoms qu’ils nous donnent, c’est un peu l’amour vache. À l’approche de l’élection présidentielle, au moment où le reste du monde s’intéresse à ce qui se passe au pays de Molière et du camembert, on vous propose de tendre une oreille pour découvrir comment on parle des Français dans les autres langues. 


Cet épisode contient 28 mots dans 15 langues :

“Excuse my french” : “excusez mon français”, dit-on en anglais lorsqu’on a employé une tournure grossière. L’expression existe aussi en russe : “prastitié za moï frantsouzski” (“Простите за мой французский”). 

“Fransız kaldım” : en turc, “je suis resté français” signifie qu’on ne comprend rien. 

“Leben wie Gott in Frankreich” : “vivre comme Dieu en France”, disent les Allemands pour exprimer l’idée que quelqu’un vit bien.

“Pièce de résistance” : le terme apparaît fréquemment sur les menus anglophones des restaurants raffinés à l’étranger. Tout comme “l’entrée”, qui désigne curieusement le plat principal. Quand aux desserts dits “à la mode”, ce sont ceux qui sont servis avec une boule de glace à la vanille.

“Pain riche” : c’est ainsi qu’on désigne la traditionnelle baguette en Suède. 

“Franponais” : ce sont les emprunts à la langue française au Japon. La chaîne de boulangeries “Vie de France”, celle de cosmétiques “musée de peau” à Yokohama, en sont des exemples. Idem pour le restaurant nippon nommé “Belle Touffe”. 

“Matik” (ماتیک) : en persan, ce mot désigne le rouge à lèvres. C’est une contraction du terme français “cosmétique”. 

“Nasino alla francese” : en italien, le “petit nez à la française”, un petit nez retroussé très demandé aux chirurgiens esthétiques qui pratiquent la rhinoplastie. 

“French bun” désigne en anglais les chignons, coiffure associée aux femmes françaises, tout comme le “french twist”, une coiffure torsadée. 

 “French kiss” : le “baiser français” qu’on ne présente plus, c’est-à-dire, en anglais, le baiser avec la langue, qui a aussi son verbe, “to french someone” (“embrasser quelqu’un avec la langue”). 

“Kudeta” : une version phonétique du “coup d’État”, employé dans plusieurs langues, parmi lesquelles le finnois et l’indonésien.

“Fatigue” : c’est ainsi qu’on désigne l’habit militaire en anglais. Un terme qui serait dérivé de l’expression “habit de fatigue”, qu’on employait autrefois pour désigner les tenues de travail réservées aux activités quotidiennes et aux tâches pénibles.

“Take the french leave” : une expression anglaise qui en dit long sur notre relation d’amour-haine avec nos voisins britanniques, puisqu’elle est l’exact opposé de notre “filer à l’anglaise”, utilisée pour dire qu’on s’est éclipsé en douce. Mais le portugais se range du côté des Britanniques, puisqu’on dit aussi “sair a francesa” dans cette langue, soit “filer à la française”. 

“Frogs” et “liagouchatniki” : en anglais et en russe, les Français sont surnommés “grenouilles” et “mangeurs de grenouilles”. 

 “Csiga zabáló” : en hongrois, cela signifie “bouffeurs d’escargots”, et c’est ainsi qu’on surnomme les Français. 

“Fransquilloner” : nos amis belges utilisent ce verbe qui signifie “faire le français”, pour moquer le snobisme de notre accent et une forme d’arrogance.

“Al-oum el-hanon” (الأم الحنون) : “tendre mère”, une expression qui désigne la France en arabe libanais. Elle peut aussi être utilisée de manière ironique pour critiquer la France. 

“Francach” : en Irlande, ce mot désigne à la fois les Français et… les rats. 

“Gabachos”, un terme péjoratif utilisé au sujet des Français en espagnol, et qu’on pourrait traduire par “plouc”.

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  • 6. Les mots voyageurs - L’étranger d’ici à là-bas (5/5)

    06:26
    Preuve que les langues sont vivantes, elles ont aussi la bougeotte. Et quand les mots partent en goguette, leur périple est aussi passionnant au plan linguistique qu’historique. Pour conclure cette série, on remonte aux sources d’un mot qui comme Ulysse, a fait un bien beau voyage et a surtout beaucoup évolué : alors qu’à son départ, il désignait les Français, à son arrivée, il signifie « étranger » sur trois continents !Comme leur nom l’indique les Français sont les descendants des Francs. Mais les Francs ont également engendré un rejeton étymologique qui, dans de nombreuses autres langues, a pris un sens très différent (et même diamétralement opposé à celui des Français) : « farang ». Un terme qui circule entre les continents et exprime l’idée d’« étranger ».Alors comment le nom des Français, hérité d’une tribu germanique, est-il devenu synonyme d’étranger presque partout dans le monde ? Pour y répondre, il faut remonter loin en arrière, au temps des croisades, et suivre le mouvement d’expansion de différentes civilisations sur plusieurs siècles.
  • 6. Les mots voyageurs - La météo tous azimuts (4/5)

    04:02
    Partout où il pleut, neige ou vente, les langues ont inventé des termes pour désigner ces phénomènes naturels. Mais que se passe-t-il lorsque des hommes découvrent une spécificité climatique inédite et inconnue sous leurs latitudes ?La pluie, tout le monde connaît. Mais que dire quand on découvre un pays où elle dure des mois et des mois ?Les phénomènes naturels transcendant les frontières, on a tendance à les croire universels. Ainsi toutes les régions du monde connaissent la pluie et toutes les langues du monde ont un mot (ou plusieurs) pour la désigner.Mais il existe des phénomènes naturels, et notamment météorologiques, spécifiques à certaines régions. Pour en parler, le plus simple consiste généralement à emprunter des termes aux langues locales - et à faire tourner.
  • 6. Les mots voyageurs - Quand le langage fleurit (3/5)

    05:22
    Les mots sont parfois comme des plantes qui essaiment entre les langues et les continents : ils se croisent, s’hybrident et se fondent dans de nouveaux paysages linguistiques. Il était donc logique, dans le troisième épisode de cette série audio sur les mots voyageurs, que l’on s’intéresse à la flore.
  • 6. Les mots voyageurs − Vous avez dit franglais? (2/5)

    06:22
    Entre la France et l’Angleterre, la rivalité ne date pas d’hier. Entre meilleurs ennemis, invasions et pillages sont monnaie courante - y compris au plan linguistique. Et les mots sont parfois comme des butins qu’on s’approprie mais que l’ennemi peut nous reprendre. C’est d’ailleurs pour ça que l’histoire de certains termes ressemble à une partie de ping-pong entre Londres et Paris. Dans ce deuxième épisode de notre série audio sur les mots voyageurs, on vous raconte ces curieux allers-retours entre la langue de Shakespeare et celle de Molière.
  • 6. Les mots voyageurs − L’envers du vêtement (1/5)

    06:02
    Au gré des grandes épopées humaines, les langues ont évolué, elles se sont nourries les unes des autres. Dans cette nouvelle série audio, ce n’est pas aux mots-valise qu’on s’intéresse, mais aux mots voyageurs : ceux qui ont traversé les frontières des pays, et même parfois des continents. Ce premier épisode est consacré au vocabulaire vestimentaire : saviez-vous que le mot "cravate" a été inventé sous Louis XIII, en référence à un régiment croate ? Ou que l'histoire du pantalon "chino" prend sa source à la fois de la colonisation britannique des Indes et de la guerre de Trente ans, qui opposait les États-Unis à l'Espagne ? Découvrez dans cet épisode l'envers du vêtement.
  • 5. Bulle apéritive : lâcher les chevaux (10/10)

    01:24
    Le rapport entre la tequila et le cheval ? Il faut être mexicain pour le connaître et savoir ce qu’est un caballito, littéralement un “petit cheval”. Ou écouter l’ultime épisode de notre série d’été.Notre série de dix bulles sonores et apéritives se termine aujourd’hui, nous espérons qu’elle vous a plu ! Rendez-vous à l’automne pour de nouveaux épisodes sur l’actualité vue par les langues étrangères.L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
  • 5. Bulle apéritive : des lendemains qui tanguent (9/10)

    01:33
    En matière d’excès, surtout alcoolisés, tout est affaire de degrés. S’il arrive aux meilleurs d’entre nous de participer à une soirée bien (trop) arrosée, il est des situations extrêmes où l’ivresse se poursuit pendant plusieurs jours, voire semaines.En russe, c’est ce que l’on appelle zapoï.Et si certains sont tentés d’idéaliser cet état second, on notera que c’est surtout une forme de naufrage qu’on ne souhaite à personne.L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
  • 5. Bulle apéritive : trinquez, parlez ! (8/10)

    01:25
    Au Japon, partager un verre entre collègues est parfois encouragé au nom d’un concept original : l’alcommunication (アルコミュニケーション), mot-valise associant les termes “alcool” et “communication”. Une idée selon laquelle l’alcool aurait l’effet d’un lubrifiant social favorisant la communication entre les gens. Dans les faits, ça ne se vérifie pas vraiment et l’exercice reste très codifié.Les prochains épisodes seront diffusés chaque jour de la semaine dans le Réveil Courrier, jusqu’au vendredi 4 août.L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
  • 5. Bulle apéritive : éméché, dans la dignité (7/10)

    01:25
    Dans les occasions festives, il est utile de se souvenir qu’il y a toujours des limites. La boisson pouvant faire tomber certaines inhibitions, il convient de faire preuve de modération.Le suédois semble ne jamais l’oublier et a forgé un terme pour nous le rappeler : salongsberusad. On y retrouve un mot familier, salong, dérivé de notre « salon » français, accolé à l’adjectif berusad qui signifie « éméché ».Entre pompette et poli(e), il ne faut pas toujours choisir.