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Choses à Savoir SCIENCES
Quel est le plus gros séisme dans l'histoire de la France ?
Le plus gros séisme jamais enregistré en France métropolitaine a eu lieu le 11 juin 1909, près de la ville de Lambesc, dans le département des Bouches-du-Rhône, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ce tremblement de terre, connu sous le nom de séisme de Lambesc, est le plus puissant que la France ait connu depuis que les mesures sismologiques existent.
Une magnitude de 6,2
Ce séisme a atteint une magnitude estimée à 6,2 sur l’échelle de Richter, ce qui en fait un événement majeur pour un pays comme la France, situé en zone de sismicité modérée. L’épicentre était situé à quelques kilomètres au nord-est d’Aix-en-Provence. À l’époque, les sismomètres étaient encore rudimentaires, mais les témoignages et les dégâts observés ont permis aux scientifiques modernes de reconstruire précisément sa puissance.
Des dégâts humains et matériels importants
Le tremblement de terre s’est produit vers 21 h 15. Il a été ressenti sur plus de 300 kilomètres à la ronde, jusqu’à Lyon au nord et Gênes à l’est. L’intensité maximale, évaluée à VIII sur l’échelle macrosismique européenne (EMS-98), indique des dégâts très importants dans les zones proches de l’épicentre.
Le village de Rognes fut presque entièrement détruit. 46 personnes ont trouvé la mort, et plusieurs centaines d’habitants ont été blessés. De nombreux bâtiments, souvent en pierre et mal conçus pour résister aux secousses, se sont effondrés ou ont été gravement endommagés. Les chutes de pierres, les fissures dans le sol et les glissements de terrain ont également été signalés.
Origine géologique
Ce séisme s’explique par la géologie complexe de la région. La Provence est marquée par la convergence des plaques tectoniques africaine et eurasienne, bien que située loin de leur frontière directe. Cette pression tectonique engendre des failles actives dans le sous-sol, notamment la faille de la Trévaresse, responsable du séisme de 1909. Cette faille, longue de 20 km, a subi un glissement brutal ce jour-là, libérant une énorme quantité d’énergie.
Un tournant pour la sismologie française
Le séisme de Lambesc a marqué un tournant dans l’étude des tremblements de terre en France. Il a contribué à la création des premières cartes de zonage sismique, et à un intérêt renouvelé pour la surveillance géologique dans le sud du pays. Aujourd’hui, bien que des séismes plus faibles soient fréquents, aucun n’a égalé celui de 1909 en intensité et en impact humain.
En résumé, le séisme de Lambesc reste un événement de référence en matière de risque sismique en France, rappelant que même loin des grandes zones de subduction, la Terre peut parfois trembler avec violence.
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Les chimpanzés prennent-ils l’apéro ?
02:10|Une scène aussi surprenante que cocasse a récemment été filmée dans le parc national de Cantanhez, en Guinée-Bissau : des chimpanzés en train de partager des fruits fermentés, riches en sucre… et en alcool. Non, ce n’est pas un montage viral ou une publicité décalée, mais bien le sujet d’une étude scientifique sérieuse, publiée par des chercheurs de l’Université d’Exeter dans la revue Current Biology.Des “apéros” qui durent depuis 2015Depuis près de dix ans, les primatologues observent chez ces chimpanzés sauvages un comportement inhabituel : ils consomment régulièrement des fruits fermentés tombés au sol, qui contiennent un faible taux d’éthanol. Mais au-delà de l’ingestion d’alcool, c’est le rituel collectif qui intrigue les chercheurs. Dans plusieurs vidéos partagées sur les réseaux sociaux, on voit clairement les primates se rassembler pour ce moment, parfois même se passer les fruits, comme on partagerait un verre.Un plaisir… ou un outil social ?Chez l’humain, consommer de l’alcool active les circuits de la dopamine et des endorphines, favorisant le bien-être et la cohésion sociale. L’autrice principale de l’étude, Anna Bowland, s’interroge : « Et si les chimpanzés obtenaient les mêmes effets que nous ? Et si cette habitude avait une fonction sociale ? »En effet, contrairement à d’autres aliments, les chimpanzés ne partagent pas systématiquement leur nourriture. Or ici, ils semblent volontairement se réunir pour consommer ensemble des produits fermentés. De quoi suggérer que cette pratique pourrait renforcer les liens sociaux ou jouer un rôle dans la hiérarchie du groupe.Peu d’alcool, mais beaucoup d’intérêtPrécision importante : les quantités d’alcool ingérées restent faibles. Les chimpanzés ne cherchent pas à se saouler, ce qui irait à l’encontre de leur instinct de survie. Il ne s’agirait donc pas de simples comportements hédonistes, mais d’un rituel social ancien, potentiellement hérité d’un ancêtre commun aux singes et aux humains.Vers une origine ancestrale de l’apéro ?Ce que cette étude suggère, c’est que l’acte de boire ensemble, codifié chez l’humain en apéritif, barbecue ou pot de départ, pourrait plonger ses racines dans une histoire évolutive profonde. Peut-être que bien avant les verres de rosé et les cacahuètes, nos ancêtres partageaient déjà… un fruit un peu trop mûr.Prochaine étape pour les chercheurs : comprendre les effets physiologiques de ces "apéros" sur le comportement des chimpanzés, et confirmer si cette tradition, en apparence légère, est en fait un pilier ancestral de la sociabilité. Santé ! ?Quel message secret figure sur l'obélisque de la Concorde ?
02:45|Depuis près de deux siècles, les Parisiens passent devant l’obélisque de la place de la Concorde sans prêter attention aux mystérieux hiéroglyphes gravés à son sommet. Et pourtant, un fragment de l’histoire de l’Égypte antique y sommeillait, à plus de 20 mètres de hauteur, resté invisible aux regards et incompris des savants… jusqu’à aujourd’hui. Grâce aux nouvelles technologies et au travail méticuleux d’un égyptologue français, ce message crypté vient d’être déchiffré, révélant un pan oublié du symbolisme royal égyptien.Un monument prestigieux au cœur de ParisL’obélisque de la Concorde, érigé en 1836, est un cadeau du vice-roi d’Égypte Méhémet Ali à la France. Il provient du temple de Louxor, et date du XIIIe siècle av. J.-C., sous le règne de Ramsès II. Haut de 23 mètres, il est couvert de hiéroglyphes vantant la gloire du pharaon. Mais en haut de l’obélisque, difficilement lisibles depuis le sol, certains signes avaient jusque-là échappé à l’interprétation.Un message resté invisible pendant près de 200 ansC’est Jean-François Delorme, égyptologue et spécialiste des textes religieux du Nouvel Empire, qui a récemment attiré l’attention de la communauté scientifique sur une séquence de hiéroglyphes atypique au sommet du monolithe. Grâce à l’usage de drones équipés de caméras à haute résolution, il a pu photographier en détail les inscriptions situées sur les parties les plus inaccessibles du monument.Ce qu’il découvre alors dépasse les formules classiques de glorification du pharaon. Il s’agit d’une formule magique de protection, adressée aux dieux Rê et Amon, censée préserver à jamais la mémoire du roi et sceller l’unité symbolique entre le ciel et la terre. Ce type de texte, rarement placé si haut, pourrait avoir eu une valeur rituelle spécifique : être le premier message lu par le soleil à l’aube.Une symbolique cosmique oubliéeSelon Delorme, cette prière gravée à plus de 20 mètres du sol aurait été volontairement dissimulée à la vue humaine pour ne s’adresser qu’aux dieux. L’obélisque, qui symbolisait déjà un rayon de soleil pétrifié, devient alors un canal entre le monde des hommes et celui des divinités solaires. Une dimension sacrée que les Français du XIXe siècle, fascinés par l’esthétique de l’Égypte, n’avaient pas pleinement comprise.Une redécouverte qui relie Paris à ThèbesCette découverte redonne à l’obélisque de la Concorde une profondeur religieuse et cosmique oubliée depuis des millénaires. Elle illustre à quel point l’Égypte ancienne continue de révéler ses secrets, même au cœur d’une capitale moderne. Un message sacré, longtemps muet, vient enfin de retrouver sa voix… en plein centre de Paris.Pourquoi la Chine déploie-t-elle des satellites sur une orbite rétrograde lointaine ?
02:30|Dans un relatif silence médiatique, la Chine vient d’accomplir une première mondiale majeure : le déploiement de la première constellation de satellites sur une orbite rétrograde lointaine (Distant Retrograde Orbit, ou DRO) entre la Terre et la Lune. Cette avancée technologique représente un tournant dans l’exploration de l’espace profond et annonce une redéfinition potentielle des stratégies de communication, de navigation et de soutien logistique pour les futures missions lunaires.Qu’est-ce qu’une orbite rétrograde lointaine ?Une orbite rétrograde lointaine est une trajectoire gravitationnelle stable qui entoure la Lune dans le sens opposé à sa rotation (d'où "rétrograde") et à une altitude très élevée, généralement située entre 60 000 et 70 000 kilomètres au-dessus de la surface lunaire. Cette orbite tire parti des équilibres gravitationnels complexes entre la Terre et la Lune, offrant une stabilité exceptionnelle avec peu de corrections nécessaires. Elle a été choisie par la NASA pour la future station spatiale lunaire Gateway, mais jusqu’à présent, aucun pays n’avait réussi à y déployer une constellation complète de satellites.C’est précisément ce que la Chine a accompli. Selon les informations fournies par l’agence spatiale chinoise (CNSA), plusieurs petits satellites ont été positionnés avec succès sur cette orbite au moyen d’une mission automatisée, conçue pour tester des capacités de communication, d’observation et de navigation dans un environnement cislunaire complexe. Les satellites peuvent se coordonner entre eux, former un maillage dynamique, et relayer des données vers la Terre et vers d’autres engins spatiaux.Techniquement, ce déploiement est une démonstration impressionnante de maîtrise de la mécanique orbitale et du contrôle autonome dans l’espace profond. Il pourrait permettre à la Chine d’assurer des liaisons stables et durables avec des missions habitées ou robotiques opérant à la surface de la Lune, ou même sur sa face cachée, où les communications directes avec la Terre sont impossibles.Au-delà de la prouesse technologique, cette mission marque l’entrée dans une nouvelle ère de l’exploration lunaire, dans laquelle les infrastructures orbitales joueront un rôle central. Les orbites rétrogrades lointaines pourraient devenir les futurs axes de circulation logistique pour les modules habités, les véhicules automatisés et les relais de communication.Alors que la NASA et l’ESA finalisent leurs plans pour Artemis et Gateway, la Chine prend une longueur d’avance discrète mais stratégique. Le déploiement de cette constellation sur orbite DRO ne vise pas seulement à soutenir des missions lunaires : il prépare le terrain pour une présence permanente dans l’espace cislunaire. Une étape de plus vers une colonisation rationnelle et géopolitiquement compétitive de notre satellite naturel.Comment le chat de Schrödinger a-t-il été réchauffé ?
02:39|Depuis près d’un siècle, la physique quantique est entourée de mystères aussi fascinants que déroutants. Parmi ses icônes les plus célèbres figure le chat de Schrödinger, une expérience de pensée imaginée par le physicien autrichien Erwin Schrödinger en 1935 pour illustrer la notion de superposition quantique. Dans ce paradoxe, un chat enfermé dans une boîte est à la fois vivant et mort tant qu’on n’ouvre pas la boîte pour l’observer. Bien que purement théorique à l’origine, cette idée incarne l’un des aspects les plus énigmatiques de la mécanique quantique : la coexistence simultanée d’états contradictoires.Jusqu’à présent, recréer une telle superposition dans des conditions expérimentales réelles nécessitait un environnement extrêmement froid, proche du zéro absolu (-273,15 °C). À ces températures, les particules sont moins sujettes à l’agitation thermique, ce qui permet de préserver la cohérence quantique, fragile par nature. Or, une équipe de physiciens de l’université d’Innsbruck, en Autriche, vient tout juste de remettre en cause cette contrainte fondamentale.Une superposition quantique à température élevéeLes chercheurs ont réussi à produire une superposition quantique – l’équivalent d’un chat de Schrödinger – dans un environnement bien plus chaud que ce que l’on croyait possible. Concrètement, ils ont utilisé des ions piégés dans un champ électromagnétique et les ont fait interagir de façon contrôlée dans une situation où la température n’était pas parfaitement cryogénique.Grâce à des techniques de refroidissement localisé et de correction des erreurs, les scientifiques ont réussi à maintenir la superposition malgré la présence significative d’agitation thermique, ce qui était jusque-là considéré comme quasiment incompatible avec l’état quantique pur. Cette démonstration montre qu’il est possible de faire de la physique quantique "chaude", une perspective qui bouleverse des décennies de pratiques expérimentales.Des implications majeures pour les technologies quantiquesCette avancée ouvre des perspectives inédites pour le développement de technologies quantiques plus robustes et plus accessibles. Jusqu’à présent, les ordinateurs quantiques nécessitaient des installations coûteuses pour maintenir leurs composants à très basse température. Si l’on parvient à maîtriser la cohérence quantique dans des environnements plus "chauds", cela pourrait réduire drastiquement les coûts de fabrication et de maintenance, rendant ces technologies bien plus accessibles.De plus, cette découverte pourrait avoir un impact sur des domaines comme la cryptographie quantique, les capteurs de précision et les réseaux de communication quantique.En somme, le chat de Schrödinger sort peut-être enfin de sa boîte – et il n’a plus besoin d’avoir froid pour exister.Pourquoi oubliez-vous ce que vous deviez faire en franchissant une porte ?
03:02|Vous entrez dans une pièce, puis… trou noir. Vous restez planté là, incapable de vous rappeler ce que vous étiez venu y chercher. Cette expérience troublante a un nom : le "doorway effect", ou effet de la porte. Ce phénomène cognitif décrit la tendance de notre cerveau à oublier une intention en franchissant une limite physique comme une porte. Ce n’est ni rare, ni anodin, et des recherches scientifiques commencent à percer les mystères de ce curieux mécanisme.Une transition qui perturbe la mémoireLe doorway effect a été mis en évidence par Gabriel Radvansky, professeur de psychologie cognitive à l’Université de Notre-Dame (Indiana, États-Unis). Dans une étude publiée en 2011 dans The Quarterly Journal of Experimental Psychology, Radvansky et ses collègues ont montré que franchir une porte diminue la performance mnésique pour des tâches basées sur des intentions immédiates.Dans l'expérience, les participants devaient transporter des objets virtuels d'une table à une autre dans un environnement en 3D, soit dans la même pièce, soit en passant par une porte. Résultat : le simple fait de passer par une porte entraînait une baisse significative du souvenir de l’objet transporté, comparé à ceux restés dans la même pièce.Pourquoi ? Radvansky propose une explication fondée sur la théorie de la mémoire événementielle. Selon ce modèle, notre cerveau structure l’information en unités appelées "événements", qui sont souvent délimitées par des changements perceptifs ou contextuels — comme le franchissement d’une porte. Passer d'une pièce à l'autre constitue un "nouvel événement", et notre cerveau, pour maintenir un flux cognitif efficace, archive l'information précédente au profit de la nouvelle situation.Une économie cognitive adaptativeCette fragmentation n’est pas un bug de notre cerveau, mais une fonction adaptative. En recontextualisant l’information au fil de nos déplacements, nous limitons la surcharge cognitive et améliorons notre efficacité dans des environnements complexes. Toutefois, cela implique un coût : les intentions non réalisées risquent d’être temporairement égarées, jusqu’à ce que des indices contextuels (revenir dans la pièce d’origine, par exemple) les réactivent.D’autres études confirment l’effetD’autres travaux, notamment une étude menée par Peter Tse à Dartmouth College, suggèrent que les "switchs de contexte" — pas seulement physiques, mais aussi mentaux — peuvent fragmenter notre mémoire de travail. Ainsi, ouvrir un nouvel onglet sur son ordinateur ou regarder son téléphone pourrait produire un effet similaire.En conclusionLe "doorway effect" révèle à quel point notre mémoire est sensible au contexte. Bien loin d’être un simple oubli, ce phénomène illustre la manière dynamique et structurée dont notre cerveau gère l’information en mouvement. La prochaine fois que vous resterez interdit dans l’embrasure d’une porte, rappelez-vous : ce n’est pas de la distraction, c’est de la science.Pourquoi certaines personnes sont-elles nulles en maths ?
02:21|Être « nul en maths » est souvent perçu comme une fatalité ou une conséquence d’un mauvais parcours scolaire. On pointe régulièrement le stress, les mauvaises méthodes pédagogiques ou un environnement peu stimulant. Mais une nouvelle étude publiée dans la revue PLOS Biology vient bouleverser cette vision : l’origine de nos difficultés avec les mathématiques pourrait en réalité se nicher dans la chimie même de notre cerveau.Les chercheurs à l’origine de cette étude se sont penchés sur le rôle des neurotransmetteurs, ces substances qui assurent la communication entre les neurones. En particulier, deux d’entre eux ont été analysés : le glutamate, principal neurotransmetteur excitateur du cerveau, et le GABA (acide gamma-aminobutyrique), qui joue un rôle inhibiteur. Ensemble, ils régulent l’activité cérébrale, un peu comme l’accélérateur et le frein d’un véhicule.En étudiant un groupe d’enfants et d’adolescents à l’aide de techniques d’imagerie cérébrale avancées (spectroscopie par résonance magnétique), les scientifiques ont découvert que l’équilibre entre ces deux neurotransmetteurs dans une région précise du cerveau – le cortex intrapariétal gauche – était directement lié aux compétences mathématiques. Cette zone est connue pour être impliquée dans le traitement numérique et le raisonnement logique.Fait surprenant : le lien entre les niveaux de GABA et de glutamate varie avec l’âge. Chez les plus jeunes, un faible niveau de glutamate est associé à de meilleures performances mathématiques. Mais chez les adolescents plus âgés, c’est un faible niveau de GABA qui semble favoriser les capacités en mathématiques. Cela suggère que la plasticité cérébrale – c’est-à-dire la manière dont le cerveau se reconfigure avec le temps – joue un rôle clé dans la manière dont ces substances influencent notre aisance avec les chiffres.Cette découverte a des implications majeures. Elle montre que nos aptitudes en mathématiques pourraient ne pas être uniquement le fruit d’un bon enseignement ou d’un effort personnel, mais aussi de facteurs biologiques profonds, sur lesquels nous avons peu de contrôle. Cela ne signifie pas pour autant qu’on ne peut pas progresser en maths, mais cela invite à repenser l’approche éducative : certaines personnes pourraient avoir besoin de méthodes plus adaptées à leur fonctionnement cérébral, et non simplement de « travailler plus ».En révélant le rôle du GABA et du glutamate dans la réussite mathématique, cette étude nous pousse à regarder au-delà des notes et des clichés, et à considérer les difficultés scolaires sous un angle plus neuroscientifique – et donc plus humain.Comment la Révolution verte a-t-elle sauvé des milliards de vies ?
02:53|Norman Borlaug est sans doute l’un des héros les plus méconnus du XXe siècle. Cet agronome américain, né en 1914 dans l’Iowa, est considéré comme le père de la « Révolution verte », un mouvement qui a transformé l’agriculture mondiale et permis de lutter efficacement contre la famine dans de nombreux pays en développement. Grâce à ses travaux, on estime qu’il aurait sauvé plus d’un milliard de personnes de la sous-alimentation.Après des études en biologie et phytopathologie, Borlaug entame sa carrière au Mexique dans les années 1940, dans le cadre d’un programme financé par la Fondation Rockefeller. À cette époque, le pays fait face à des rendements agricoles très faibles et à des maladies du blé comme la rouille. C’est dans ce contexte qu’il commence à développer des variétés de blé naines, à haut rendement et résistantes aux maladies, capables de pousser dans des conditions climatiques difficiles.Ces nouvelles variétés s’accompagnent d’un ensemble de techniques agricoles modernisées : irrigation contrôlée, engrais chimiques, pesticides et sélection génétique. Cette combinaison, qui sera plus tard appelée Révolution verte, est ensuite appliquée à d’autres cultures, notamment le riz et le maïs. En quelques années, la production de blé au Mexique double, et le pays devient auto-suffisant en céréales dès 1956.Le succès mexicain attire l’attention d’autres nations. Dans les années 1960, l’Inde et le Pakistan, alors menacés par la famine, adoptent les méthodes de Borlaug. En très peu de temps, la production céréalière y explose : l’Inde passe d’importatrice à exportatrice de blé en moins d’une décennie. Ce tournant spectaculaire permet de nourrir des millions de personnes, dans un contexte de croissance démographique galopante.Pour cet accomplissement exceptionnel, Norman Borlaug reçoit en 1970 le prix Nobel de la paix, une distinction rarement accordée à un scientifique. Le comité Nobel souligne que « plus que toute autre personne de son époque, il a contribué à assurer la paix dans le monde en réduisant la faim ».Cependant, la Révolution verte n’est pas exempte de critiques. Certains soulignent l’impact écologique de l’agriculture intensive : épuisement des sols, usage massif de produits chimiques, réduction de la biodiversité. D’autres pointent des inégalités sociales, les petits agriculteurs n’ayant pas toujours les moyens d’accéder à ces technologies.Malgré ces limites, l’œuvre de Borlaug reste monumentale. Jusqu’à sa mort en 2009, il n’a cessé de défendre l’importance de la science pour nourrir l’humanité. Son héritage demeure une source d’inspiration pour les chercheurs du XXIe siècle face aux défis de la sécurité alimentaire mondiale.Que sait-on de la planète K2-18b qui pourrait héberger la vie ?
03:21|Pour écouter mon podcast Choses à Savoir Culture Générale:Apple Podcast:https://podcasts.apple.com/fr/podcast/choses-%C3%A0-savoir-culture-g%C3%A9n%C3%A9rale/id1048372492Spotify:https://open.spotify.com/show/3AL8eKPHOUINc6usVSbRo3?si=e794067703c14028----------------------------Parmi les milliers d’exoplanètes détectées ces dernières années, K2-18b se distingue comme l’un des mondes les plus prometteurs dans la quête de vie extraterrestre. Située à environ 120 années-lumière de la Terre, dans la constellation du Lion, cette planète intrigue par ses caractéristiques physico-chimiques uniques. Classée comme une planète « hycéenne », elle posséderait un océan liquide sous une atmosphère riche en hydrogène, un environnement inédit mais potentiellement habitable.Le 17 avril 2025, l’excitation autour de K2-18b a franchi un nouveau cap. Une équipe de chercheurs de l’université de Cambridge, grâce au télescope spatial James Webb, a annoncé avoir détecté les "indices les plus prometteurs à ce jour" d’une potentielle activité biologique sur cette exoplanète. Deux composés chimiques ont particulièrement attiré l’attention des scientifiques : le sulfure de diméthyle (DMS) et le disulfure de diméthyle (DMDS). Sur Terre, ces molécules sont produites presque exclusivement par le phytoplancton marin, et n’existent pas en grande quantité dans la nature sans activité biologique.Cette détection s’ajoute à d’autres observations précédentes tout aussi fascinantes : de la vapeur d’eau, du méthane et du dioxyde de carbone avaient déjà été repérés dans l’atmosphère de K2-18b en 2019 et 2023. La combinaison de ces gaz, particulièrement dans un environnement tempéré, suggère des réactions chimiques compatibles avec la vie, bien que des origines non-biologiques soient également possibles.Il convient néanmoins de rester prudent. Les résultats actuels ont une signification statistique de 3 sigmas, soit une probabilité de 99,7 % que ces détections ne soient pas dues au hasard. Or, pour qu’une découverte soit considérée comme scientifiquement confirmée, le seuil de confiance usuel est de 5 sigmas (99,99994 %). Les chercheurs estiment qu’entre 16 et 24 heures d’observation supplémentaires seront nécessaires pour atteindre cette rigueur.K2-18b, dont la masse est huit fois supérieure à celle de la Terre, n’est pas une planète rocheuse, mais pourrait abriter des formes de vie adaptées à un environnement riche en gaz et en liquide sous haute pression. C’est une nouvelle frontière dans la recherche de vie, différente des mondes terrestres classiques.En somme, K2-18b représente l’un des candidats les plus sérieux à ce jour pour l’identification de vie extraterrestre. Les indices détectés ne constituent pas encore une preuve, mais ils témoignent des progrès spectaculaires de l’astronomie moderne et ouvrent une ère passionnante dans l’exploration des mondes lointains.Quelles sont les zones les plus érogènes du corps humain selon la science ?
02:02|Le corps humain est un véritable orchestre sensoriel, et certaines zones sont bien plus sensibles que d'autres. Ce sont les fameuses zones érogènes, capables de provoquer du plaisir par une simple caresse, une pression ou un frôlement. Mais au-delà des clichés, qu’en dit la science ? Une grande étude menée par Oliver Turnbull et ses collègues, publiée en 2014 dans Archives of Sexual Behavior, a interrogé plus de 800 hommes et femmes pour établir une carte précise de la sensibilité érogène.Sans surprise, ce sont les organes génitaux qui arrivent en tête. Le clitoris décroche un score parfait de 100 %, suivi de près par le pénis avec 96 %. Chez les femmes, le vagin et les seins suivent de près, tandis que chez les hommes, les testicules et les lèvres sont jugés très érogènes. D’ailleurs, les lèvres, toutes sexes confondus, obtiennent un score moyen de 88 %.Mais l’étude révèle aussi que plusieurs zones non génitales sont hautement érogènes. La nuque, par exemple, est notée à 84 %, ce qui en fait une zone presque aussi stimulante que les organes sexuels. Les seins ou la poitrine suivent avec 79 %, tandis que l’intérieur des cuisses obtient 70 %. Même les oreilles, souvent négligées, atteignent 66 % de score érogène moyen.Fait surprenant : des zones inattendues comme les fesses (60 %), le ventre (55 %) ou même les doigts (50 %) sont également jugées très sensibles. Quant aux pieds (40 %) et au creux des genoux (38 %), ils confirment que le plaisir peut surgir là où on l’attend le moins. Même les orteils affichent un respectable 31 % !L’étude souligne aussi que la perception du plaisir est subjective, influencée par l’expérience, la psychologie et le contexte. Ce que l’un juge électrisant, l’autre peut trouver indifférent. Par ailleurs, des travaux en imagerie cérébrale, notamment ceux menés à l’université Rutgers, ont révélé que ces stimulations activent des zones cérébrales liées à l’émotion, comme l’amygdale, en plus des aires sensorielles.En somme, la science montre que notre corps est un territoire érogène bien plus vaste que les idées reçues ne le laissent croire. Et surtout : la carte du plaisir varie d’un individu à l’autre. Alors, explorez avec respect, écoute… et curiosité !