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Choses à Savoir SCIENCES

Pourquoi les États-Unis viennent tout juste de gagner un million de kilomètres carrés ?

Les États-Unis viennent de revendiquer la possession d'une zone d'un million de km2, soit près de deux fois la superficie de la France. Ils ne se sont pas agrandis par la conquête militaire, mais par la revendication d'eaux territoriales plus étendues.


En effet, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS), adoptée en 1982, permet aux États concernés de revendiquer, notamment, la possession de plateaux continentaux au-delà de 200 milles marins.


Ces régions, généralement peu profondes, sont une extension marine de zones terrestres. Un pays peut ainsi gérer, par-delà ses eaux territoriales, de vastes secteurs, dont les ressources halieutiques et minières sont parfois considérables.


Les autorités américaines ont d'abord recueilli, durant des années, les données géologiques destinées à appuyer leurs revendications. C'est sur la base de ces informations qu'ils réclament à présent de vastes zones maritimes.


Elles sont situées dans sept secteurs différents. En effet, ces extensions maritimes concernent aussi bien les rivages de l'Atlantique que ceux du Pacifique ou du golfe du Mexique. Ces zones offshore se trouvent aussi au large de l'Alaska comme au-delà de certaines possessions outre-mer, comme les îles Mariannes.


Cette revendication se heurte cependant à certains obstacles juridiques. En effet, si plus de 160 pays ont ratifié l'UNCLOS, ce n'est pas le cas des États-Unis. De leur côté, les Américains soulignent le sérieux de leur démarche, entreprise en collaboration avec des agences officielles.


Les autorités se sont notamment appuyées sur l'"United States geological survey", un organisme gouvernemental qui recueille des données sur les ressources terrestres. Mais cet argument ne convainc pas tout le monde, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer restant la référence obligée en matière de revendications maritimes.


Si beaucoup d'observateurs restent prudents, c'est que de telles prétentions peuvent bouleverser certains équilibres géopolitiques. On se souvient ainsi des tensions provoquées par les revendications concurrentes, en mer de Chine du Sud, de la Chine et de certains de ses voisins, comme le Vietnam ou les Philippines.

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  • Comment créer un .pdf plus grand que l'Univers ?

    02:32|
    Créer un fichier plus grand que l’univers : cela semble absurde, voire impossible. Et pourtant, c’est précisément le défi qu’Alex Chan, un ingénieur logiciel britannique, a tenté de relever, avec une pointe d’humour mais aussi une solide démonstration des limites et bizarreries de l’informatique moderne.Tout commence par une idée un peu folle : peut-on créer un fichier informatique dont la taille dépasse celle de l’univers observable ? Pour situer, l’univers visible contiendrait environ 108010^{80} atomes. Un fichier de cette taille, en octets, serait donc littéralement inconcevable à stocker dans le monde réel. Mais Alex Chan ne cherche pas à le stocker… juste à le déclarer.Il utilise un format bien connu des informaticiens : le format ZIP. Les fichiers ZIP permettent de compresser des données, mais surtout, ils reposent sur une structure logique qui référence les fichiers contenus. En d’autres termes, on peut indiquer qu’un fichier compressé contient un fichier de plusieurs zettaoctets (ou plus), sans réellement inclure les données correspondantes. Cette astuce est connue sous le nom de "zip bomb", une forme d’attaque qui consiste à piéger un fichier compressé pour qu’il occupe une taille gigantesque une fois extrait, mettant ainsi à genoux les logiciels ou systèmes qui tentent de le lire.Mais Alex Chan pousse l’idée plus loin : il s’appuie sur les spécificités du format ZIP64, une extension du format ZIP qui permet de dépasser les limitations initiales de 4 Go par fichier. Grâce à une manipulation astucieuse des en-têtes ZIP (qui décrivent les tailles et emplacements des fichiers à l’intérieur de l’archive), il crée une structure vide mais déclarée comme contenant un fichier de 4,5 yottaoctets – soit plus que la quantité totale d’information pouvant être contenue par tous les atomes de l’univers.Techniquement, le fichier ne contient pratiquement rien. Il est extrêmement léger. Mais les métadonnées décrivent un fichier gigantesque, bien au-delà de ce que la physique pourrait permettre. C’est donc un exploit purement conceptuel : Alex Chan ne crée pas un fichier gigantesque, mais une sorte de "mensonge bien formaté". Il démontre ainsi que les systèmes informatiques peuvent être poussés dans leurs retranchements logiques, que les limites ne sont pas toujours physiques, mais parfois uniquement liées aux conventions des formats ou des logiciels.En somme, son défi est à la fois une blague geek, une leçon de conception logicielle, et un clin d’œil aux absurdités possibles dans l’univers numérique. Une preuve brillante qu’avec un peu d’imagination, même le vide peut peser plus lourd que l’univers.
  • BONUS - Le libre arbitre existe-t-il vraiment ?

    03:53|
    Et si vous n’étiez pas vraiment aux commandes de vos décisions ? Si vos choix, même les plus intimes, étaient en réalité déclenchés dans les coulisses de votre cerveau… avant même que vous en ayez conscience ?
  • Comment les panneaux solaires convertissent-ils la lumière en électricité ?

    02:38|
    Chaque jour, le Soleil inonde la Terre d’une énergie colossale. Les panneaux solaires, ou plus précisément panneaux photovoltaïques, sont conçus pour capturer cette énergie lumineuse et la convertir en électricité. Mais comment ce miracle technologique fonctionne-t-il, au juste ?Tout repose sur un phénomène physique : l’effet photovoltaïque, découvert en 1839 par le physicien français Alexandre Edmond Becquerel. Cet effet permet à certains matériaux de produire un courant électrique lorsqu’ils sont exposés à la lumière.Les panneaux solaires sont principalement composés de cellules photovoltaïques, généralement faites à base de silicium, un semi-conducteur abondant dans la croûte terrestre. Ces cellules sont organisées en fines couches de matériaux dopés, c’est-à-dire modifiés pour améliorer leur conductivité.Une cellule solaire standard possède deux couches de silicium :Une couche supérieure dopée au phosphore, appelée type N, riche en électrons.Une couche inférieure dopée au bore, appelée type P, qui contient des "trous", c’est-à-dire des emplacements prêts à recevoir des électrons.Lorsque la lumière du Soleil frappe la cellule, elle est constituée de particules d’énergie appelées photons. Si un photon possède assez d’énergie, il peut exciter un électron du silicium et le libérer de son atome. Cet électron se retrouve alors libre de se déplacer.C’est là qu’intervient la jonction P-N, située entre les deux couches dopées. Cette jonction crée un champ électrique interne qui pousse les électrons libérés dans une direction précise : vers la couche N. Simultanément, les "trous" migrent vers la couche P. Ce mouvement ordonné des charges constitue un courant électrique continu.Pour exploiter ce courant, des contacts métalliques sont placés sur le dessus et le dessous de la cellule. Le courant peut alors circuler dans un circuit externe — par exemple, alimenter une ampoule, charger une batterie ou injecter de l’énergie dans un réseau.Mais ce courant est continu (DC), alors que le réseau électrique fonctionne en alternatif (AC). On utilise donc un onduleur, qui convertit le courant produit en courant alternatif compatible avec nos équipements domestiques.Le rendement d’une cellule solaire classique se situe entre 15 % et 22 %, ce qui signifie qu’une fraction seulement de l’énergie lumineuse est transformée en électricité. Le reste est perdu sous forme de chaleur ou réfléchi.En résumé, les panneaux solaires transforment la lumière du Soleil en électricité grâce à l’effet photovoltaïque : des photons excitent des électrons dans du silicium, créant un courant électrique exploitable. Une technologie propre, silencieuse… et directement alimentée par notre étoile.
  • Comment générer de l’électricité grâce à la rotation terrestre ?

    02:21|
    Le 19 mars 2025, une équipe de chercheurs américains a publié dans la revue Physical Review Research les résultats d'une expérience innovante démontrant la possibilité de générer de l'électricité en exploitant la rotation de la Terre à travers son propre champ magnétique. Cette avancée pourrait ouvrir la voie à une source d'énergie propre et inépuisable.​Contexte théoriqueL'idée d'utiliser la rotation terrestre pour produire de l'électricité remonte au XIXᵉ siècle, notamment avec les travaux de Michael Faraday sur l'induction électromagnétique. Cependant, en raison de la nature uniforme du champ magnétique terrestre, les forces électriques induites par le mouvement d'un conducteur ont tendance à s'annuler, rendant la génération d'un courant continu difficile. En 2016, Christopher Chyba et son équipe ont renforcé cette conclusion en publiant une démonstration mathématique prouvant l'impossibilité du procédé. Toutefois, en réexaminant leurs hypothèses, les chercheurs ont identifié une exception : l'utilisation d'un matériau magnétique spécifique, façonné sous une forme cylindrique creuse, pourrait perturber localement la configuration du champ magnétique. ​Dispositif expérimentalPour tester cette hypothèse, les chercheurs ont conçu un cylindre creux en ferrite de manganèse-zinc, un matériau magnétique aux propriétés particulières. Ce cylindre a été orienté de manière à ce que son axe soit perpendiculaire à la fois à la vitesse de rotation de la Terre et au champ magnétique terrestre. Cette configuration permet d'optimiser l'interaction entre le dispositif et le champ magnétique terrestre. ​Résultats obtenusLes mesures effectuées ont révélé la génération d'une tension continue de quelques microvolts, conforme aux prédictions théoriques. Pour valider ces résultats, plusieurs contrôles ont été effectués :​Orientation du cylindre : la tension mesurée atteint son maximum lorsque l'axe du cylindre est perpendiculaire à la vitesse de rotation terrestre et au champ magnétique, et s'annule lorsque le cylindre est parallèle à la vitesse de rotation.​Structure du cylindre : un cylindre plein, contrairement au cylindre creux, ne génère aucune tension, confirmant l'importance de la géométrie du dispositif.​Matériau utilisé : l'utilisation d'un matériau avec un nombre de Reynolds magnétique élevé ne produit pas de tension, soulignant le rôle crucial des propriétés magnétiques du matériau.​Implications et perspectivesBien que la tension générée soit actuellement faible, cette expérience constitue une preuve de concept significative. Elle suggère que, sous certaines conditions, il est possible d'exploiter la rotation terrestre et son champ magnétique pour produire de l'électricité. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour explorer des moyens d'amplifier cette tension et d'évaluer la faisabilité d'une application à plus grande échelle.​Cette découverte relance un débat scientifique vieux de près de deux siècles et ouvre de nouvelles perspectives pour le développement de sources d'énergie alternatives, propres et potentiellement illimitées.  
  • Peut-on avoir une érection dans l'espace ?

    02:24|
    C’est une question qu’on n’ose pas toujours poser… mais qui mérite une vraie réponse scientifique : que se passe-t-il pour le corps humain — et en particulier pour la sexualité — en apesanteur ? Est-il possible d’avoir une érection dans l’espace ? La réponse courte est : oui, mais avec des complications.Sur Terre, une érection est déclenchée par un afflux de sang dans les corps caverneux du pénis, sous le contrôle du système nerveux parasympathique. Ce processus dépend en grande partie de la gravité, qui aide le sang à affluer correctement dans les organes génitaux. Or, en microgravité, le sang se redistribue dans le haut du corps : visage, poitrine, tête. Les astronautes ont souvent le visage un peu gonflé et ressentent une pression dans le crâne. Résultat ? Le flux sanguin vers le bas du corps est réduit, ce qui peut rendre l’érection plus difficile à obtenir… et à maintenir.Cela dit, plusieurs astronautes ont rapporté des signes d'excitation spontanée en apesanteur, notamment pendant leur sommeil. Comme sur Terre, les érections nocturnes (liées au cycle du sommeil paradoxal) peuvent se produire, ce qui prouve que le mécanisme physiologique de base reste fonctionnel.Mais attention : dans l’espace, tout ce qui concerne l’intimité devient complexe. Il faut composer avec des combinaisons spatiales, un environnement confiné, l’absence de douche… et surtout, un manque total d’intimité. Les astronautes vivent et travaillent en permanence dans des modules partagés, souvent à deux ou trois, ce qui rend toute activité sexuelle discrète quasiment impossible.Par ailleurs, aucune agence spatiale n’a officiellement étudié les relations sexuelles dans l’espace. La NASA a toujours évité le sujet publiquement, et les missions sont organisées de façon à minimiser les risques de tension ou de distraction. En 1992, un mythe a circulé autour du vol STS-47, où un couple marié – Mark Lee et Jan Davis – aurait été le premier à tester le sexe dans l’espace. Mais la NASA a fermement nié toute expérience de ce type.D’un point de vue scientifique, des chercheurs se sont penchés sur la reproduction en microgravité, mais chez les animaux. Des études sur les rats ont montré que l’accouplement et la fécondation étaient difficiles en l’absence de gravité, notamment à cause de la désorientation posturale.En résumé, une érection dans l’espace est biologiquement possible, mais plus difficile qu’au sol. Et tant que les agences spatiales éviteront le sujet, notre compréhension des fonctions sexuelles humaines en orbite restera... en suspens.
  • Pourquoi est-il si compliqué de fabriquer des armes nucléaires ?

    02:48|
    Fabriquer une arme nucléaire, ce n’est pas simplement assembler des composants explosifs. C’est une des entreprises technologiques, scientifiques et industrielles les plus complexes jamais réalisées par l’être humain.La première grande difficulté, c’est la matière fissile. Deux substances peuvent être utilisées dans une bombe : l’uranium hautement enrichi (à plus de 90 % d’uranium 235) ou le plutonium 239. Or, dans la nature, l’uranium est présent à plus de 99 % sous forme d’uranium 238, inutile pour une bombe. Enrichir l’uranium, c’est donc séparer les isotopes, ce qui est extrêmement difficile.Les techniques d’enrichissement, comme la centrifugation gazeuse, demandent des infrastructures gigantesques, un contrôle précis, des matériaux résistants à des contraintes extrêmes, et surtout… du temps. C’est pourquoi la plupart des pays ne peuvent tout simplement pas le faire en secret.Deuxième option : le plutonium. Lui n’existe presque pas à l’état naturel. Il faut le produire dans un réacteur nucléaire spécifique, puis le séparer chimiquement du combustible irradié. Là encore, c’est une technologie très avancée, nécessitant des installations industrielles rares et surveillées.Ensuite vient le défi de l’implosion. Une bombe nucléaire ne se contente pas de faire exploser la matière fissile : il faut la comprimer de manière quasi parfaite, avec des explosifs classiques disposés autour du noyau fissile pour provoquer une réaction en chaîne. Ce système, appelé "détonateur à implosion", doit fonctionner à la microseconde près. Le moindre défaut, et l’arme ne fonctionne pas.Autre obstacle : la miniaturisation. Si une bombe nucléaire pèse plusieurs tonnes et ne peut pas être transportée efficacement, elle perd tout intérêt militaire. Les véritables puissances nucléaires maîtrisent la miniaturisation de leurs têtes nucléaires pour les placer sur des missiles balistiques. Cela nécessite une maîtrise avancée des matériaux, du design et des simulations nucléaires complexes.Enfin, il y a le secret et la non-prolifération. Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) limite très strictement l’accès aux technologies sensibles. De plus, les agences de renseignement internationales, comme l’AIEA, surveillent en permanence les installations suspectes.Bref, fabriquer une arme nucléaire, c’est réunir des compétences en physique nucléaire, en chimie, en ingénierie de précision, en explosifs, en logistique industrielle… tout en échappant à la surveillance internationale. C’est un véritable casse-tête technologique et politique. Et c’est précisément cette difficulté qui a permis, jusqu’à présent, de limiter le nombre de puissances nucléaires dans le monde.
  • Selon la science, la monogamie rend-elle plus heureux ?

    02:18|
    La monogamie rend-elle vraiment plus heureux ? C’est une croyance répandue dans de nombreuses cultures : l’idée selon laquelle vivre en couple exclusif offrirait une vie plus épanouissante que les relations ouvertes ou polyamoureuses. Mais une étude récente menée par des chercheurs australiens de l’Université La Trobe, publiée dans The Journal of Sex Research, vient bousculer cette idée reçue.Les chercheurs ont réalisé une méta-analyse de 35 études internationales portant sur 24 489 participants adultes. Ces travaux ont comparé différents types de relations : monogamie stricte, relations ouvertes et polyamour, toutes déclarées comme consensuelles. Et le résultat est sans appel : il n'existe aucune différence statistiquement significative entre les personnes en relations monogames et celles dans des relations non monogames consensuelles en ce qui concerne la satisfaction relationnelle, sexuelle, l’intimité ou encore l’engagement.Par exemple, en moyenne, la satisfaction relationnelle sur une échelle de 1 à 7 était notée à 5,86 pour les monogames… contre 5,80 pour les non-monogames. La différence ? Inférieure à 1 %. Côté satisfaction sexuelle, l'écart est tout aussi faible : 5,42 chez les monogames, 5,39 chez les non-monogames.Autre point marquant : les relations non monogames rapportent parfois des niveaux légèrement supérieurs de communication émotionnelle et d’honnêteté, des facteurs clés de bien-être dans le couple. Les chercheurs soulignent que dans ces relations, les attentes sont souvent plus explicitement discutées et négociées dès le départ.Le professeur associé Joel Anderson, co-auteur de l’étude, explique : « L’idée que la monogamie offre intrinsèquement plus de bonheur, de stabilité ou de passion est profondément ancrée, mais nos données ne soutiennent pas cette hiérarchie. »Pourquoi alors cette perception dominante ? En grande partie à cause des normes culturelles et médiatiques, qui valorisent la monogamie comme la seule voie vers une relation "réussie". Pourtant, cette recherche montre qu’il n’existe pas de modèle universel : le bien-être relationnel dépend surtout de la compatibilité des attentes, de la qualité de la communication et du respect mutuel.L’étude reconnaît toutefois certaines limites : la majorité des données proviennent de pays occidentaux, et l’échantillonnage en ligne peut biaiser les résultats. Mais elle invite clairement à remettre en question les jugements de valeur portés sur les modèles relationnels.En résumé : non, la monogamie ne rend pas automatiquement plus heureux. Ce qui compte, ce n’est pas tant la structure de la relation, mais la façon dont elle est vécue.
  • Les voitures électriques sont-elles plus dangereuses que les thermiques ?

    02:09|
    Alors que les voitures électriques se multiplient sur nos routes, une question fait débat : sont-elles plus dangereuses que les voitures thermiques ? Une étude britannique de grande ampleur, publiée le 21 mai 2024 dans le Journal of Epidemiology and Community Health, apporte un éclairage inédit sur le sujet.Les chercheurs ont analysé plus de 960 000 accidents de la route survenus en Angleterre entre 2013 et 2022, impliquant différents types de véhicules : essence, diesel, hybrides et 100 % électriques. Leur objectif : mesurer précisément les risques de collisions avec des piétons, en tenant compte du type de motorisation.Les résultats sont frappants. Les voitures électriques présentent un risque de collision avec un piéton supérieur de 50 % par rapport aux véhicules thermiques. En milieu urbain, ce risque grimpe même à 66 %, ce qui inquiète particulièrement les auteurs de l’étude. En comparaison, les voitures hybrides présentent un risque accru de 19 % — un écart moins marqué, mais tout de même significatif.La raison principale ? Le silence des véhicules électriques à basse vitesse. Contrairement aux voitures thermiques, elles n’émettent quasiment aucun bruit lorsqu’elles roulent lentement. Résultat : les piétons, surtout les plus vulnérables — personnes âgées, malvoyants, enfants —, peuvent ne pas les entendre arriver. Les chercheurs rappellent que près de 90 % des accidents impliquant des véhicules électriques surviennent à des vitesses inférieures à 30 km/h, généralement en ville.Autre facteur : la capacité d’accélération immédiate des véhicules électriques. Leur couple puissant dès le démarrage peut provoquer des mouvements brusques, parfois difficiles à anticiper pour les piétons.L’étude montre toutefois que les accidents graves ou mortels ne sont pas plus fréquents avec les véhicules électriques. Ce sont surtout les chocs à basse vitesse, avec blessures légères ou modérées, qui sont en hausse.Pour limiter les risques, les auteurs recommandent plusieurs mesures : améliorer les dispositifs sonores des voitures électriques, adapter l’infrastructure urbaine pour mieux signaler leur présence, et former les conducteurs à ces spécificités.En conclusion, cette étude ne remet pas en cause la transition vers l’électrique, mais elle rappelle une chose essentielle : si la voiture change, notre vigilance, elle, doit rester intacte.
  • Tombons-nous plus facilement amoureux au printemps ?

    02:14|
    Ah, le printemps ! Les fleurs s’ouvrent, les oiseaux chantent, les journées rallongent… et les cœurs semblent s’emballer plus vite. Mythe romantique ou réalité biologique ? La science s’est penchée sur la question, et plusieurs études suggèrent que le printemps pourrait bel et bien favoriser les élans amoureux.D’abord, il y a la lumière. À la sortie de l’hiver, l’augmentation de l’ensoleillement stimule notre organisme. Selon une étude menée par l’Université de Copenhague, l’exposition à la lumière naturelle augmente la production de sérotonine, un neurotransmetteur lié à la bonne humeur et à la confiance en soi. Or, quand on se sent bien, on est plus enclin à aller vers les autres… et à s’attacher.Cette lumière joue aussi sur la production de mélatonine, l’hormone du sommeil, dont les niveaux baissent au printemps. Résultat : nous sommes plus éveillés, plus dynamiques, plus disponibles émotionnellement. Une étude italienne publiée dans Psychoneuroendocrinology a d’ailleurs montré que les variations saisonnières de la lumière influencent nos hormones sexuelles, en particulier la testostérone chez l’homme et la dopamine chez les deux sexes — deux moteurs puissants de l’attirance et du désir.Mais l’amour ne se joue pas qu’au niveau chimique. Le printemps est aussi une saison de renouveau social. Les températures plus douces favorisent les sorties, les rencontres, les festivals, les promenades… autant d’occasions où l’on croise de nouvelles personnes dans un contexte agréable. Une étude menée par l’Université du Colorado a observé une hausse significative des inscriptions sur les sites de rencontres entre mars et juin, avec un pic de conversations amorcées dès les premiers beaux jours.Et puis, il y a l’effet psychologique. Le printemps symbolise la renaissance après l’hiver. Il porte en lui une promesse de nouveauté, de légèreté, voire d’aventure. Selon le psychologue américain Richard Friedman, ce changement d’environnement crée un état de réceptivité mentale propice à l’amour : notre cerveau associe inconsciemment les beaux jours à des émotions positives, ce qui rend les autres plus attirants à nos yeux.Alors, oui, tomber amoureux au printemps n’est pas qu’un cliché poétique. C’est un moment où la biologie, l’environnement et la psychologie se conjuguent pour ouvrir les portes du cœur. Comme si la nature nous soufflait doucement : c’est le bon moment pour aimer.