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Choses à Savoir SANTE

Pourquoi les hommes perdent-ils plus leurs cheveux que les femmes ?

La calvitie, ou alopécie androgénétique, est un phénomène qui affecte majoritairement les hommes. Si les femmes peuvent également perdre leurs cheveux avec l’âge, elles sont généralement moins touchées et de manière différente. Pourquoi cette différence entre les sexes ?


Le rôle clé des hormones masculines

L’une des principales causes de la calvitie masculine est l’action d’une hormone : la dihydrotestostérone (DHT). Issue de la transformation de la testostérone sous l’action de l’enzyme 5-alpha-réductase, la DHT se fixe sur les follicules pileux du cuir chevelu et provoque leur miniaturisation. Avec le temps, les follicules produisent des cheveux de plus en plus fins, jusqu’à cesser totalement leur croissance.


Chez les hommes, la concentration de testostérone est beaucoup plus élevée que chez les femmes. Par conséquent, la production de DHT est plus importante, ce qui explique une plus grande sensibilité des follicules pileux à cette hormone.


Une répartition différente des récepteurs hormonaux

Les follicules pileux ne sont pas tous sensibles à la DHT. Chez les hommes, ceux situés sur le haut du crâne et les tempes possèdent un grand nombre de récepteurs à la DHT, ce qui explique pourquoi la calvitie commence souvent par un dégarnissement des golfes et du sommet du crâne. À l’inverse, la couronne occipitale (l’arrière de la tête) est moins affectée, raison pour laquelle cette zone conserve souvent des cheveux toute la vie.


Chez les femmes, les follicules pileux sont moins sensibles à la DHT, ce qui ralentit et limite la perte de cheveux. De plus, les hormones féminines, notamment les œstrogènes, jouent un rôle protecteur contre l’action de la DHT.


Un schéma de perte de cheveux différent chez les femmes

Si les femmes sont moins touchées par la calvitie, elles peuvent tout de même connaître une perte de cheveux diffuse, notamment après la ménopause, lorsque les niveaux d'œstrogènes chutent. Contrairement aux hommes, elles ne perdent généralement pas totalement leurs cheveux sur certaines zones, mais constatent plutôt un éclaircissement général du cuir chevelu.


Facteurs génétiques et hérédité

La prédisposition à la calvitie est largement héréditaire. Chez les hommes, si le père ou le grand-père paternel était chauve, le risque de calvitie est plus élevé. Chez les femmes, la transmission génétique influence aussi l’amincissement des cheveux, mais les effets restent souvent moins marqués.


Conclusion

La perte de cheveux touche davantage les hommes à cause de la testostérone et de sa transformation en DHT, qui accélère la miniaturisation des follicules pileux. Les femmes, protégées par leurs hormones, connaissent un éclaircissement plus diffus, souvent plus tard dans la vie.

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  • Quelle est la différence entre mal de tête, migraine et céphalée ?

    01:58|
    Aïe, encore ce fichu mal de tête ! Mais est-ce une simple céphalée ? Une migraine ? Ou autre chose ? Pas toujours facile de s’y retrouver, et pourtant, faire la différence peut vraiment changer la manière de se soigner.D’abord, mettons les choses au clair. Le terme "céphalée", c’est juste le mot médical pour "mal de tête". Donc toutes les migraines sont des céphalées, mais toutes les céphalées ne sont pas des migraines. Un peu comme tous les croissants sont des viennoiseries, mais toutes les viennoiseries ne sont pas des croissants. Tu vois l’idée ?Commençons par la céphalée dite "de tension", la plus fréquente. Elle est souvent liée au stress, à la fatigue ou à une mauvaise posture. On la reconnaît à cette sensation de pression ou de serre-tête, diffuse, des deux côtés de la tête. Ce n’est pas très douloureux, mais ça peut durer des heures, voire plusieurs jours. Bonne nouvelle : elle répond bien au paracétamol ou à l’ibuprofène, et surtout au repos.La migraine, elle, joue dans une autre catégorie. Plus intense, souvent pulsatile — comme si ta tête battait au rythme de ton cœur — elle touche généralement un seul côté. Elle peut s’accompagner de nausées, de vomissements, d’une sensibilité à la lumière et au bruit. Et chez certains, une "aura" visuelle annonce l’arrivée de la crise : flashs lumineux, taches floues, voire des fourmillements. Les migraines peuvent durer de 4 à 72 heures et ne cèdent pas toujours aux antidouleurs classiques. Il existe des traitements spécifiques, les triptans, à prendre dès le début de la crise.Et les autres ? Oui, il y a d’autres types de céphalées, plus rares mais parfois plus graves. Par exemple, les céphalées en grappe, très intenses et localisées autour d’un œil, sont courtes mais terribles. Ou les céphalées secondaires, dues à une autre cause, comme une infection, une hypertension, ou pire, une hémorragie cérébrale. Dans ce cas, attention aux signes d’alerte : mal de tête brutal, comme un coup de tonnerre, troubles de la parole, raideur de la nuque, fièvre… Là, c’est direction urgences, sans passer par la case Doliprane.Alors en résumé : si ton mal de tête est nouveau, très intense, ou s’accompagne d’autres symptômes inquiétants, consulte. Sinon, essaie d’identifier s’il s’agit d’une tension passagère ou d’une migraine bien installée.
  • Pourquoi les genoux craquent-ils quand on se lève ?

    02:06|
    Vous vous levez d'une chaise, vous accroupissez ou montez un escalier… et crac, vos genoux émettent un bruit sec ou un petit claquement. C’est un phénomène fréquent, parfois inquiétant, mais dans la majorité des cas, il n’y a pas de raison de paniquer. Alors, pourquoi nos genoux craquent-ils ?Ce phénomène porte un nom médical : la crépitation articulaire. Il peut avoir plusieurs origines, toutes liées aux structures complexes du genou, une articulation particulièrement sollicitée et composée d’os, de cartilages, de ligaments, de tendons et de liquide synovial.1. Des bulles de gaz dans l’articulationL’une des causes les plus fréquentes est totalement bénigne : il s’agit de la formation et la libération de bulles de gaz (principalement d’azote, dioxyde de carbone et oxygène) dans le liquide synovial, le fluide qui lubrifie les articulations. Lorsque vous bougez votre genou, ces bulles peuvent éclater brusquement, produisant ce petit bruit caractéristique de craquement. Ce phénomène, aussi présent dans les doigts lorsqu’on les fait « craquer », n’est pas douloureux ni dangereux.2. Des frottements mécaniquesParfois, le craquement vient du frottement entre les structures du genou. Avec l’âge ou une activité physique intense, le cartilage qui recouvre les os peut s’user ou devenir irrégulier. Ce manque de douceur dans le glissement articulaire provoque des bruits, sans pour autant signaler une pathologie grave. Cela peut également survenir si les tendons ou les ligaments frottent ou "sautent" légèrement sur un relief osseux.3. Un signe de vieillissement ou de surutilisationChez les personnes plus âgées ou les sportifs intensifs, les craquements peuvent aussi indiquer une arthrose débutante, une usure du cartilage qui rend l’articulation plus bruyante. Dans ce cas, les craquements peuvent s’accompagner de raideurs, de douleurs, voire d’un gonflement.4. Quand faut-il s’inquiéter ?Si les craquements de genou ne sont pas douloureux, ne limitent pas vos mouvements et ne s’accompagnent pas de gonflement, ils sont généralement inoffensifs. En revanche, si les bruits s’accompagnent de douleurs persistantes, de blocages ou d’instabilité du genou, il est recommandé de consulter un médecin ou un spécialiste de l’appareil locomoteur (rhumatologue ou orthopédiste).En résumé :Les genoux qui craquent, c’est souvent juste le son de votre articulation en mouvement, et non un signal d’alerte. Mais écouter son corps reste essentiel : si ces craquements deviennent fréquents, douloureux ou handicapants, il vaut mieux en parler à un professionnel.
  • Pourquoi le manque de sommeil affaiblit-il notre système immunitaire ?

    02:22|
    Nous savons tous que mal dormir nous rend fatigués, irritables, moins concentrés. Mais les effets du manque de sommeil vont bien au-delà : il perturbe en profondeur notre système immunitaire. En clair, moins vous dormez, plus vous tombez malade.Le lien entre sommeil et immunité est aujourd’hui solidement établi par la science. Une étude emblématique menée en 2009 par le Dr Aric Prather, chercheur à l’Université de Californie à San Francisco, l’a prouvé de façon spectaculaire. L’équipe a suivi 164 volontaires en bonne santé, dont elle a surveillé la durée de sommeil pendant une semaine. Ensuite, ces personnes ont été délibérément exposées au virus du rhume. Résultat ? Ceux qui dormaient moins de 6 heures par nuit étaient quatre fois plus susceptibles d’attraper le virus que ceux qui dormaient plus de 7 heures. Et ce, indépendamment de leur âge, de leur poids, ou de leurs habitudes de vie.Mais pourquoi ce lien aussi fort ? Le sommeil joue un rôle clé dans la régulation des cytokines, ces protéines qui orchestrent les réponses immunitaires. Certaines cytokines sont pro-inflammatoires (elles déclenchent la réponse face à un pathogène), d’autres sont anti-inflammatoires (elles apaisent le système une fois le danger passé). Le manque de sommeil déséquilibre cette régulation : il réduit la production de cytokines protectrices et augmente l’inflammation chronique, ce qui affaiblit la réponse face aux infections.Autre impact majeur : le sommeil influence directement l’activité des lymphocytes T, ces cellules immunitaires chargées de repérer et de détruire les cellules infectées. Des travaux publiés en 2019 dans Journal of Experimental Medicine ont montré que pendant le sommeil, les récepteurs d’adhésion des lymphocytes T sont plus actifs, ce qui leur permet de mieux se fixer aux cellules infectées. En privant l’organisme de sommeil, on réduit donc son efficacité à combattre les virus.Enfin, la privation chronique de sommeil dérègle aussi la production de mélatonine (hormone du sommeil), qui joue un rôle indirect mais réel dans la modulation immunitaire. Résultat : un organisme fatigué devient un terrain vulnérable aux maladies, aux infections, et même à certaines inflammations chroniques.En résumé, bien dormir n’est pas un luxe, c’est une stratégie de défense naturelle. Le sommeil renforce nos défenses, répare notre corps, et garde notre système immunitaire en alerte. Veiller trop tard, accumuler les nuits courtes ou sacrifier son repos a donc un prix… parfois payé en jours de fièvre ou en rhumes à répétition.
  • Pourquoi nourrir une personne affamée peut la tuer ?

    02:22|
    C’est un paradoxe qui défie l’intuition : nourrir une personne affamée peut, dans certains cas, lui être fatal. Ce phénomène porte un nom médical : le syndrome de renutrition inappropriée (ou "refeeding syndrome" en anglais). Il s’agit d’un trouble métabolique grave qui survient lorsque l’on réalimente trop rapidement une personne gravement dénutrie.Pour comprendre cela, il faut d’abord savoir ce que la faim fait au corps humain. Lorsqu’une personne est privée de nourriture pendant une longue période — à cause de la famine, d’une maladie, ou d’un emprisonnement prolongé — son organisme entre en mode de survie. Les réserves de glucose s’épuisent, et le corps commence à puiser dans les graisses et les muscles pour produire de l’énergie. Le métabolisme se ralentit, les taux d’insuline chutent, et certains minéraux essentiels, comme le phosphate, le potassium ou le magnésium, sont drastiquement réduits dans le sang.Jusque-là, le corps s’adapte, même s’il s’affaiblit dangereusement. Mais tout peut basculer au moment de la renutrition.Lorsque cette personne commence à manger à nouveau — surtout si on lui donne directement des aliments riches en glucides — cela stimule une reprise brutale de la production d’insuline. Ce changement hormonal fait entrer soudainement le sucre, mais aussi le phosphate, le magnésium et le potassium, dans les cellules. Résultat : leur concentration dans le sang chute encore davantage, atteignant parfois des niveaux critiques.Le corps, déjà affaibli, ne peut pas gérer ce bouleversement métabolique. Cette carence aiguë peut provoquer de nombreux troubles graves : problèmes cardiaques, insuffisance respiratoire, troubles neurologiques, voire un arrêt cardiaque. Et ce, alors même que la personne recommence enfin à s’alimenter.Ce phénomène tragique a été observé à grande échelle après la Seconde Guerre mondiale. On estime que près de 4500 survivants de l’Holocauste sont morts dans les jours suivant leur libération, non pas à cause de la malnutrition elle-même, mais en raison d’une renutrition trop brutale par les troupes alliées bien intentionnées.Aujourd’hui, le syndrome de renutrition inappropriée est bien connu du monde médical. Il peut survenir dans les cas d’anorexie sévère, de famine, ou chez certains patients hospitalisés. Pour l’éviter, il faut réintroduire la nourriture très progressivement, en contrôlant attentivement les apports en nutriments et en surveillant les électrolytes dans le sang.Ainsi, si nourrir est un geste fondamental d’humanité, dans certains cas, il exige une précaution médicale extrême. Car sauver une vie ne se résume pas à remplir une assiette, mais à comprendre ce qu’un corps affamé est prêt — ou non — à recevoir.
  • Pourquoi certaines personnes voient le monde avec des sous-titres ?

    02:13|
    Imaginez entendre quelqu’un parler… et voir, en même temps, les mots s’écrire devant vos yeux, comme si le monde réel était un film étranger automatiquement sous-titré. Non, ce n’est pas de la science-fiction ni une technologie futuriste, mais une réalité neurologique vécue par certaines personnes atteintes d’un phénomène rare : la synesthésie lexicale visuelle, un type particulier de synesthésie.La synesthésie est un trouble neurologique fascinant, où les sens sont « câblés » de façon inhabituelle. En d'autres termes, la stimulation d’un sens entraîne involontairement une réponse dans un autre. Par exemple, certaines personnes peuvent voir des couleurs en entendant de la musique, ou associer des chiffres à des personnalités ou à des textures. Dans le cas qui nous intéresse, le lien se fait entre le son (particulièrement le langage parlé) et la vision de mots écrits.Les personnes atteintes de cette forme de synesthésie « entendent » les mots comme tout le monde, mais leur cerveau génère automatiquement une image mentale des mots entendus, comme s’ils étaient écrits quelque part dans leur champ de vision — parfois sur des surfaces imaginaires, parfois flottant dans l’espace, ou projetés sur une ligne fictive à hauteur des yeux. Pour elles, cette expérience est naturelle. Elles n'ont pas l'impression d'imaginer les mots : elles les voient, réellement, dans leur esprit, comme une projection superposée au monde réel.Ce phénomène reste extrêmement rare et peu documenté. Il n’existe que quelques cas recensés dans la littérature neurologique. Mais il nous éclaire sur le fonctionnement mystérieux du cerveau. La synesthésie serait liée à une hyperconnectivité entre différentes zones cérébrales, notamment entre les aires auditives (qui traitent les sons) et les aires visuelles (chargées de l’interprétation des formes, dont les lettres). Ces connexions inhabituelles provoquent des associations automatiques et involontaires.Les scientifiques s’interrogent encore : s'agit-il d'une anomalie, ou simplement d'une autre façon d’expérimenter le monde ? Pour les personnes concernées, cela peut même s’avérer utile. Certaines affirment mieux retenir les noms, les phrases ou les langues étrangères grâce à ces « sous-titres » mentaux.Contrairement à un hallucination pathologique, cette synesthésie n’est ni dangereuse ni liée à un trouble psychiatrique. C’est une variante de la perception, une fenêtre différente sur le réel.Voir le monde avec des sous-titres, c’est donc un petit miracle neurologique, à la frontière du langage, de la vue et de l’imaginaire.
  • Pourquoi certains patients sont admis dans des zoos ?

    02:23|
    Cela ressemble à une blague cruelle. Pourtant, c’est une histoire vraie, bien que surprenante. En Angleterre, certains patients souffrant d’obésité extrême ont été pris en charge… dans des établissements zoologiques. Pas pour être exposés comme des curiosités, bien sûr, mais pour une raison bien plus technique : l’incapacité du système de santé traditionnel à gérer des corps hors norme.L’histoire remonte à plusieurs années, mais elle continue de faire parler. Dans certains cas extrêmes, le National Health Service (NHS), le système de santé public britannique, a dû solliciter l’aide de zoos ou de cliniques vétérinaires spécialisées pour réaliser des examens médicaux sur des personnes en situation d’obésité morbide. Pourquoi ? Tout simplement parce que les équipements classiques — scanners, tables d’opération, brancards — ne supportaient pas leur poids ou leur taille.Dans un rapport rendu public par les autorités sanitaires britanniques, on apprend que des scanners vétérinaires conçus pour des animaux de plusieurs centaines de kilos ont été utilisés pour permettre des examens chez certains patients obèses. Dans un zoo du sud de l’Angleterre, un scanner normalement réservé aux rhinocéros et aux ours a ainsi servi à imager le corps d’un patient humain, pour la bonne et simple raison que l’appareil était le seul à pouvoir accueillir sa corpulence.Ce recours aux zoos n’est évidemment pas une solution banale ni souhaitée. Il met en lumière un malaise plus profond : celui d’un système de santé dépassé par l’évolution rapide des besoins liés à l’obésité. Aujourd’hui, au Royaume-Uni, près d’un adulte sur trois est obèse. Pour les cas les plus sévères, les conséquences médicales sont multiples : hypertension, diabète, apnée du sommeil, maladies cardiovasculaires… Et pourtant, ces patients sont parfois littéralement hors des normes prévues par les hôpitaux.Dans certains hôpitaux anglais, le personnel a même dû faire appel à des équipes de secours spécialisées pour déplacer des patients très obèses, avec des engins utilisés d’ordinaire… pour déplacer des chevaux ou des vaches.Face à cette réalité, certains établissements hospitaliers britanniques ont commencé à s’adapter. On voit apparaître des unités "bariatriques" équipées de lits renforcés, de fauteuils XXL, de toilettes adaptées, et surtout, de machines capables d’accueillir des patients pesant jusqu’à 350 kilos. Mais cela reste coûteux, lent à se généraliser… et encore trop rare.L’image du patient humain transporté dans un zoo pour passer un scanner reste marquante. Elle choque, elle amuse parfois, mais elle révèle surtout un déséquilibre : notre système de santé est encore trop souvent conçu pour des corps "moyens", alors que la réalité démographique évolue rapidement.Alors, oui, certains patients britanniques ont été soignés au zoo. Pas par mépris, ni par manque d'humanité, mais parce que la médecine moderne a parfois besoin… de s’agrandir un peu.
  • BONUS - Que se passe-t-il dans le cerveau pendant une anesthésie ?

    03:53|
    Aujourd’hui, je vous emmène dans un voyage fascinant à l’intérieur du cerveau...Un moment mystérieux que beaucoup ont vécu, mais que peu comprennent vraiment : l’anesthésie générale.Remontons un instant dans le passé.Le 16 octobre 1846, à Boston, au Massachusetts General Hospital, un dentiste du nom de William Morton réalise la première démonstration publique réussie d’une anesthésie générale à l’éther.Ce jour-là, un patient subit l’ablation d’une tumeur au cou... sans douleur, ni cri.Une révolution est née.Avant cela, la chirurgie relevait de l’épreuve de force : on opérait à vif, rapidement, et dans la souffrance.Depuis cette date, l’anesthésie générale a sauvé des millions de vies en rendant possibles des interventions longues, complexes… et indolores.Lorsque vous êtes allongé sur la table, une équipe vous entoure. Une seringue est connectée à votre bras, une substance s’écoule. Et, très vite... plus rien.Pas de rêve, pas de sensation, pas de douleur. Comme si l’on avait appuyé sur un bouton "off".Mais ce n’est pas un simple sommeil.Des études en imagerie cérébrale montrent que l’anesthésie ne mime pas le sommeil, mais provoque une déconnexion brutale entre les différentes zones du cerveau, notamment entre le thalamus – une sorte de centre de tri sensoriel – et le cortex, responsable de la conscience.Les signaux sensoriels n’arrivent plus à destination. Résultat : le cerveau ne perçoit plus le monde extérieur.Ce phénomène est orchestré par des molécules puissantes : propofol, kétamine, halogénés comme le sévoflurane… Ces agents anesthésiques modifient en profondeur la chimie cérébrale.Leur cible principale ? Les neurotransmetteurs, ces messagers chimiques entre les neurones.Parmi eux, le plus important ici s’appelle GABA, le grand régulateur de l’activité neuronale.Les molécules anesthésiques agissent comme des "amplificateurs" de ce neurotransmetteur.En se liant à ses récepteurs, elles renforcent son effet inhibiteur, ralentissant ou stoppant carrément la transmission des signaux nerveux.Résultat ?Le cerveau devient moins excitable, les réseaux de neurones cessent de communiquer efficacement entre eux, et l’activité cérébrale s’effondre progressivement, un peu comme si on plongeait un ordinateur en mode veille.Mais ce n’est pas tout.D’autres molécules anesthésiques comme la kétamine bloquent un autre récepteur fondamental : le NMDA, impliqué dans la transmission de la douleur et de la conscience.D’autres encore agissent sur des canaux ioniques, modifiant la façon dont les neurones échangent les signaux électriques.En clair : c’est tout un orchestre neurochimique qui est désorganisé volontairement, pour plonger le cerveau dans un état de silence contrôlé.Et pourtant, le cerveau n’est pas mort. Il continue de réguler la respiration, le rythme cardiaque, la température... comme s’il restait en mode automatique.Puis vient le réveil. Là encore, c’est mystérieux : certains patients mettent quelques secondes, d’autres plusieurs minutes.Le cerveau se reconnecte progressivement. Il n’est pas rare de se sentir confus, désorienté, voire agité dans les premières minutes.Et dans de très rares cas – un pour 15 000 environ – une conscience résiduelle peut persister pendant l’opération : on parle alors de conscience peropératoire.Le patient est paralysé, incapable de parler, mais entend ou ressent partiellement. Cela reste rare, mais suffisamment sérieux pour que les anesthésistes utilisent aujourd’hui des moniteurs de profondeur d’anesthésie.
  • Pourquoi faut-il baisser l'abattant des WC avant de tirer la chasse ?

    01:41|
    Baisser l’abattant des toilettes avant de tirer la chasse est un geste simple, mais crucial pour des raisons d’hygiène, souvent sous-estimées. Ce réflexe permet de limiter la dispersion de microgouttelettes contaminées, un phénomène bien documenté par la science.Le phénomène de l’« aérosol fécal »Lorsque l’on tire la chasse d’eau, surtout dans des toilettes sans couvercle, un nuage invisible d’aérosols est projeté dans l’air. Ces microgouttelettes peuvent contenir des bactéries, des virus, et d’autres agents pathogènes présents dans les selles et l’urine. Une étude clé publiée en 2020 dans la revue Physics of Fluids a utilisé des simulations en 3D pour visualiser ce phénomène. Les chercheurs ont observé qu’un jet puissant de la chasse propulsait des gouttelettes jusqu’à un mètre au-dessus de la cuvette, en moins de six secondes. Ces particules peuvent ensuite rester en suspension dans l’air pendant plusieurs minutes, voire se déposer sur les surfaces environnantes.Contamination des surfacesLes toilettes sont souvent situées dans des espaces clos, où les surfaces proches — poignée de porte, lavabo, brosse WC, serviettes, brosse à dents — sont particulièrement vulnérables à cette contamination. Une étude publiée en 2005 dans le Journal of Hospital Infection a montré que le tirage de la chasse, sans abattant fermé, provoquait une dispersion bactérienne significative sur les surfaces jusqu’à plusieurs dizaines de centimètres autour des toilettes.Ces dépôts peuvent abriter des bactéries comme E. coli, Salmonella, Clostridium difficile, ou encore des virus gastro-intestinaux. Or, certaines de ces bactéries peuvent survivre plusieurs heures, voire plusieurs jours, sur les surfaces inertes. Cela augmente le risque de transmission indirecte par contact avec les mains.Un geste d’hygiène simple et efficaceFermer l’abattant agit comme une barrière mécanique. Même si cela ne bloque pas 100 % des aérosols, cela réduit drastiquement leur dispersion. Selon des recherches menées à l’Université de Leeds (UK), fermer le couvercle avant de tirer la chasse permet de diminuer la libération de bactéries dans l’air de plus de 50 %. Cela a d’autant plus d’importance dans les lieux partagés, comme les toilettes publiques, familiales ou professionnelles.En conclusionTirer la chasse sans fermer l’abattant revient à pulvériser dans l’air un mélange de microgouttelettes potentiellement infectieuses. En adoptant le réflexe de baisser le couvercle, on réduit ce risque de manière simple, rapide et efficace. Un petit geste d’hygiène… pour un grand bénéfice sanitaire.
  • Pourquoi devriez-vous pratiquer le régime du hara hachi bu ?

    02:05|
    Le hara hachi bu est un principe japonais de modération alimentaire qui peut se traduire par : « Mange jusqu’à 80 % de satiété ». Cette pratique ancestrale, issue de la philosophie confucéenne, est notamment observée à Okinawa, une région du Japon réputée pour la longévité exceptionnelle de ses habitants.Concrètement, il s'agit de s'arrêter de manger avant de se sentir complètement rassasié, en écoutant ses signaux internes de satiété. Au lieu de manger jusqu'à ne plus avoir faim du tout — ce que beaucoup font dans les sociétés occidentales — les adeptes du hara hachi bu s'arrêtent dès qu'ils sentent qu'ils ont comblé environ 80 % de leur appétit.Origines et philosophieCe principe est profondément enraciné dans la culture japonaise, où l’équilibre, la mesure et le respect du corps sont valorisés. Hara hachi bu n’est pas une règle stricte, mais plutôt un art de vivre. Il implique de manger lentement, de prêter attention à ses sensations, et de respecter son corps en évitant les excès.Les bienfaits du hara hachi bu1. Prévention du surpoids et de l'obésitéManger jusqu’à 80 % de satiété permet naturellement de réduire l’apport calorique sans se priver ni compter les calories. Plusieurs études ont montré que les habitants d’Okinawa consomment en moyenne 10 à 20 % de calories en moins que le reste du Japon — ce qui contribue à leur faible taux d’obésité et de maladies métaboliques.2. Allongement de la durée de vieLes habitants d’Okinawa comptent parmi les populations les plus âgées au monde, avec un grand nombre de centenaires. Des études comme celles du Okinawa Centenarian Study (Willcox et al.) ont souligné que le hara hachi bu, combiné à une alimentation riche en végétaux, en légumineuses et pauvre en produits transformés, joue un rôle clé dans leur longévité.3. Réduction du stress oxydatifEn mangeant moins, on réduit le stress imposé à l'organisme pour digérer et métaboliser les aliments. Moins de calories signifie souvent moins de radicaux libres produits, et donc moins de dommages cellulaires. Cela peut ralentir certains processus du vieillissement.4. Meilleure digestion et confort intestinalEn évitant de surcharger l’estomac, la digestion est plus facile, ce qui réduit les ballonnements, les reflux et la fatigue post-repas.En résuméLe hara hachi bu est plus qu’un simple conseil diététique : c’est une approche respectueuse du corps, de la santé et du temps. Dans un monde où l’excès est souvent la norme, il nous rappelle qu’un peu de retenue peut conduire à plus de bien-être… et peut-être à une vie plus longue.