Partager
Choses à Savoir SANTE
Peut-on réellement vivre en se nourrissant exclusivement de lumière ?
À la voir souriante et bien portante, l’on ne penserait pas qu’Ellen Greve ne consomme aucune nourriture physique. C’est pourtant ce que la jeune femme affirme, de la même façon que de nombreux adeptes du pranisme. Aussi appelée inédie ou respirianisme, cette pratique intrigante suggère qu’il est possible de vivre en se nourrissant exclusivement de la lumière ou de l’énergie vitale, le prana. À l’image de Catherine de Sienne ou de Giri Bala, plusieurs personnalités religieuses ont véhiculé cette propension à s’abstenir de manger. Quel est l’avis de la science sur ce sujet qui intrigue autant qu’il divise ?
Origines et principes du pranisme
Le pranisme est une croyance selon laquelle un humain peut survivre sans eau ni nourriture solide, uniquement en s’appuyant sur l’énergie présente dans la lumière du soleil. C’est un concept qui trouve ses racines dans un héritage spirituel et religieux fort, notamment dans l’hindouisme et le taoïsme où il est associé à des pratiques méditatives et de respiration. Ces exercices contrôlés sont censés augmenter la capacité du corps à absorber et utiliser cette énergie.
Qui popularise cette pratique actuellement ?
Bien qu’elle soit ancestrale, la pratique du jeûne totale est aujourd’hui relayée par deux personnes en particulier. Jasmuheen, née Ellen Greeve, prétend ainsi vivre de prana depuis les années 1990 et a écrit différents livres sur le sujet. Elle est vivement critiquée par la communauté scientifique. Hira Ratan Manek, ingénieur indien, affirme lui aussi se passer de nourriture solide depuis des années, se contentant d’absorber la lumière solaire. Le scepticisme et la controverse entourent largement les pratiquants, surtout depuis qu’une femme a perdu la vie lors d’un stage de jeûne hydrique de longue durée il y a quelques années.
Les risques du pranisme
La privation totale de nourriture peut entrainer des carences nutritionnelles graves et de la déshydratation mortelle. Le corps médical souligne que l’organisme humain a besoin de nutriments pour fonctionner correctement. Différents cas de malnutrition sévère et de décès ont été répertoriés ces dernières décennies à la suite de pranisme, notamment dans l’entourage de Jasmuheen.
Les études menées sur l’inédie manquent de rigueur, et aucune preuve formelle ne semble indiquer que l’organisme humain puisse survivre sans nourriture solide pendant des années. Par ailleurs, les observations médicales des pratiquants relèvent généralement des inconsistances ou des besoins de supplémentation alimentaire durant la période de surveillance qui invalident la thèse du pranisme.
Limite biologique : l’humain ne peut pas photosynthétiser
Contrairement aux plantes, l’organisme humain ne peut pas convertir la lumière solaire en énergie chimique puisqu’il ne fabrique pas de chlorophylle. Notre corps dépend donc de l’ingestion de nutriments pour fournir l’énergie nécessaire aux organes vitaux.
Contrairement au pranisme, le jeûne prolongé peut être bénéfique sur une période bien définie et en incluant une consommation régulière d’eau, ainsi que d’électrolytes pour assurer le fonctionnement du corps.
Bien que le pranisme attire l’attention par ses revendications spectaculaires, les scientifiques mettent en garde contre ses dangers. C’est une pratique qui, en l’état des connaissances actuelles, n’est pas viable pour l’homme sur le long terme.
More episodes
View all episodes
Comment évalue-t-on le niveau de douleur d'un patient ?
02:50|rediffusion - L’évaluation du niveau de douleur d’un patient est une caractéristique fondamentale pour les professionnels de santé. Elle leur permet d’adapter un traitement médicamenteux et de suivre son évolution, afin de proposer des alternatives...Joyeux Noël !
00:59|Quels sont les bienfaits de la nostalgie pour la santé mentale ?
02:25|Rediffusion - Contrairement à la mélancolie, qui est une attitude dépressive dans laquelle le présent est jugé très sombrement par rapport au passé, la nostalgie est une façon de vivre la tristesse d’un passé révolu tout en se montrant positif par ...Les édulcorants aident-ils à maigrir sur le long terme ?
02:53|Rediffusion - Ils imitent parfois très bien le sucre, mais présentent une charge calorique bien moindre pour le même poids. Les édulcorants ont longtemps été présentés comme la solution idéale pour ceux qui veulent maigrir sans se priver de produits...Les pères peuvent-ils aussi connaitre une dépression du post-partum ?
02:37|Rediffusion - Après l’accouchement, la plupart des mères connaissent une petite période de dépression appelée le baby blues. Mais si cette situation dure plusieurs semaines ou plusieurs mois avec une intensité qui ne faiblit pas, l’on parle alors de dépression du post-Qu’est-ce que le syndrome de la fesse morte?
01:55|Le syndrome de la fesse morte, ou « dead butt syndrome » en anglais, est une affection musculo-squelettique qui désigne un affaiblissement ou une inactivité des muscles moyens fessiers. Ces muscles, situés sur le côté des hanches, jouent un rôle essentiel dans la stabilisation du bassin et le mouvement des jambes. Lorsqu’ils ne fonctionnent pas correctement, cela peut entraîner des douleurs, une diminution de la mobilité et des déséquilibres musculaires. Les causes principalesLe syndrome de la fesse morte résulte principalement d’une inactivité prolongée ou d’une mauvaise posture, en particulier lorsqu’on reste assis pendant de longues périodes. Cette position entraîne une mise en tension des fléchisseurs de la hanche (comme le muscle psoas) et un relâchement des muscles fessiers, qui deviennent inactifs. Cette condition peut également survenir chez les sportifs, notamment les coureurs ou les cyclistes. Dans ces cas, le problème est souvent lié à un déséquilibre musculaire : les quadriceps et les muscles ischio-jambiers (à l’arrière des cuisses) prennent le relais des fessiers, qui sont sous-utilisés ou trop faibles. Les symptômesLe syndrome de la fesse morte se manifeste par plusieurs signes, notamment :- Douleur localisée : souvent ressentie dans la hanche, le bas du dos ou même le genou, en raison de la surcharge imposée à d’autres groupes musculaires.- Raideur musculaire : en particulier après une position assise prolongée.- Instabilité : difficulté à maintenir un équilibre ou une posture correcte.- Faiblesse musculaire : un test simple consiste à essayer de lever une jambe latéralement. Une faiblesse marquée pourrait indiquer un problème avec les moyens fessiers. Les risques à long termeSi le problème n’est pas traité, il peut entraîner des douleurs chroniques, des troubles posturaux et un risque accru de blessures, notamment au niveau des genoux ou du bas du dos. Ces complications découlent des déséquilibres musculaires et des compensations adoptées par le corps. Prévention et traitement- Exercice physique ciblé : Renforcer les muscles fessiers avec des exercices comme les ponts fessiers, les squats ou les abductions de hanches.- Étirements : Relâcher les fléchisseurs de la hanche pour éviter leur dominance.- Changement de posture : Alterner les positions assises et debout pour éviter l’inactivité prolongée.- Thérapie physique : En cas de douleur persistante, un kinésithérapeute peut proposer des exercices personnalisés pour rétablir un équilibre musculaire. En adoptant une approche proactive, il est possible de prévenir ou de remédier au syndrome de la fesse morte.Quelle est l’espérance de vie des cyclistes du Tour de France ?
02:23|Une étude menée par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a révélé que les cyclistes français ayant participé au Tour de France entre 1947 et 2012 bénéficient d'une espérance de vie supérieure de 6,3 ans par rapport à la population générale. Cette étude, présentée en 2013 lors du Congrès de la Société Européenne de Cardiologie à Amsterdam, a analysé les données de 786 cyclistes français, représentant environ 30 % des participants au Tour de France depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les résultats ont montré une mortalité globale inférieure de 41 % chez ces cyclistes par rapport à la population générale. Plus précisément, la mortalité par cancer était réduite de 44 %, celle liée aux maladies cardiovasculaires de 33 %, et celle due aux affections respiratoires de 72 %. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette longévité accrue : 1. Hygiène de vie saine : Les cyclistes professionnels adoptent généralement des habitudes de vie saines, notamment une alimentation équilibrée et une activité physique régulière. De plus, la majorité d'entre eux ne fument pas, réduisant ainsi les risques de maladies liées au tabagisme. 2. Pratique sportive continue : Beaucoup de ces athlètes maintiennent une activité physique même après la fin de leur carrière professionnelle, ce qui contribue à une meilleure santé globale et à une réduction des risques de maladies chroniques. 3. Accès aux soins médicaux : Le statut socio-économique souvent favorable des cyclistes professionnels leur permet un meilleur accès aux soins de santé, facilitant la prévention et le traitement précoce de diverses affections. Concernant l'impact du dopage, l'étude a examiné les taux de mortalité sur différentes périodes correspondant à l'utilisation de substances spécifiques : les années 1950-1960 (amphétamines), les années 1970-1980 (stéroïdes anabolisants) et les années 1990-2000 (EPO et hormones de croissance). Les résultats n'ont pas montré de variation significative de la mortalité entre ces périodes. Cependant, en raison du manque de données précises sur l'étendue réelle du dopage et de la nature des substances utilisées, il est difficile de tirer des conclusions définitives sur son impact à long terme sur la santé et la longévité des cyclistes. En conclusion, l'espérance de vie supérieure des cyclistes du Tour de France s'explique principalement par une hygiène de vie saine, une pratique sportive continue et un meilleur accès aux soins médicaux. Bien que le dopage ait été présent dans le cyclisme professionnel, les données actuelles ne permettent pas de déterminer son impact précis sur la longévité de ces athlètes.Pourquoi le ventre grossit-il quand on vieillit ?
02:15|Le gain de poids au niveau abdominal avec l'âge n'est pas le fruit du hasard. Ce phénomène, particulièrement fréquent, s'explique par des mécanismes biologiques spécifiques qui favorisent le stockage des graisses dans cette région plutôt qu’ailleurs. 1. Répartition hormonale des graissesLes hormones jouent un rôle clé dans la localisation des graisses. Chez les femmes, la ménopause entraîne une baisse des œstrogènes, une hormone qui favorise le stockage des graisses sur les hanches et les cuisses (répartition gynoïde). Après la ménopause, ce stockage devient androïde, favorisant l’accumulation de graisses autour du ventre. Chez les hommes, la diminution progressive de la testostérone, qui aide à maintenir la masse musculaire et limite le stockage des graisses, conduit également à une accumulation abdominale. Le ventre est particulièrement sensible à ces changements car il possède une densité élevée de récepteurs hormonaux, notamment pour le cortisol (hormone du stress) et l’insuline, qui influencent directement le stockage des graisses. 2. Nature de la graisse abdominaleLa région abdominale est unique car elle stocke deux types de graisses : la graisse sous-cutanée (sous la peau) et la graisse viscérale (autour des organes internes). Avec l’âge, la proportion de graisse viscérale augmente. Ce type de graisse est métaboliquement actif et réagit fortement aux déséquilibres hormonaux, au stress et aux modifications métaboliques, ce qui explique pourquoi cette région est privilégiée pour le stockage des graisses. 3. Influence du cortisolLe cortisol, l’hormone du stress, joue un rôle majeur dans l’accumulation abdominale. Le ventre dispose de nombreux récepteurs au cortisol, ce qui le rend particulièrement réactif en cas de stress chronique. Avec l’âge, les niveaux de stress augmentent souvent, aggravant l’accumulation de graisses dans cette zone. 4. Ralentissement du métabolismeAvec l’âge, la masse musculaire diminue (sarcopénie), et le métabolisme basal ralentit. Le corps brûle donc moins de calories au repos, favorisant le stockage des excès caloriques sous forme de graisses, particulièrement dans l’abdomen. Cette localisation proche des organes vitaux pourrait être un vestige évolutif, garantissant une réserve d’énergie facilement mobilisable en cas de besoin. Le ventre grossit spécifiquement avec l’âge en raison d’une combinaison d’effets hormonaux, d’une accumulation accrue de graisse viscérale, et d’une réponse exacerbée au stress. D’autres régions du corps, comme les bras ou les jambes, sont moins sensibles à ces mécanismes car elles possèdent moins de récepteurs hormonaux et de capacité à stocker de la graisse viscérale. Une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et une gestion du stress sont essentielles pour limiter cette accumulation et ses impacts sur la santé.Comment le changement climatique influence-t-il les cycles de sommeil ?
01:52|Le changement climatique, en provoquant une augmentation des températures nocturnes, perturbe significativement les cycles de sommeil humains. Des études récentes ont mis en évidence que des nuits plus chaudes, souvent appelées "nuits tropicales" lorsque les températures ne descendent pas en dessous de 20 °C, deviennent de plus en plus fréquentes, notamment en France. Par exemple, en 2024, Nice a enregistré soixante nuits consécutives de ce type, un phénomène exacerbé par le réchauffement climatique .La température ambiante joue un rôle crucial dans la régulation du sommeil. Pour favoriser un endormissement rapide et un sommeil réparateur, la température corporelle doit diminuer légèrement. Cependant, des températures nocturnes élevées entravent ce processus naturel, rendant l'endormissement plus difficile et fragmentant le sommeil. Une étude publiée dans *One Earth* a révélé que l'augmentation des températures nocturnes réduit la durée du sommeil, principalement en retardant l'endormissement, ce qui accroît la probabilité d'un sommeil insuffisant. Les personnes vivant dans des climats plus chauds perdent davantage de sommeil par degré de réchauffement, les personnes âgées, les femmes et les résidents de pays à faible revenu étant les plus touchés .Les conséquences sur la santé sont multiples. Un sommeil perturbé peut entraîner une diminution des fonctions cognitives, une altération de l'humeur et une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires. De plus, la privation de sommeil affecte le système immunitaire, rendant l'organisme plus vulnérable aux infections. Les populations vulnérables, telles que les personnes âgées, les enfants et celles souffrant de maladies chroniques, sont particulièrement à risque. Par ailleurs, les travailleurs de nuit, souvent exposés à des environnements de travail inadaptés, peuvent voir leur santé davantage compromise en période de chaleur intense .Le réchauffement climatique a également des implications sur la santé mentale. La hausse des températures nocturnes peut entraîner une perte de sommeil, ce qui affecte la santé mentale et le bien-être général. Les troubles du sommeil sont associés à une augmentation de l'anxiété, de la dépression et d'autres problèmes de santé mentale. Ainsi, le changement climatique, en perturbant les cycles de sommeil, peut exacerber ces problèmes de santé mentale.Pour atténuer ces effets, il est essentiel de mettre en place des stratégies d'adaptation. L'amélioration de l'isolation des bâtiments, l'utilisation de systèmes de refroidissement efficaces et la végétalisation des zones urbaines peuvent contribuer à réduire les températures intérieures pendant la nuit. De plus, sensibiliser le public à l'importance de maintenir un environnement de sommeil frais et confortable est crucial. Les politiques publiques doivent également intégrer ces considérations pour protéger la santé des populations face aux défis posés par le changement climatique.En conclusion, le changement climatique, en augmentant les températures nocturnes, perturbe les cycles de sommeil, avec des répercussions significatives sur la santé physique et mentale. Il est impératif d'adopter des mesures d'adaptation pour atténuer ces impacts et préserver le bien-être des populations.