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Choses à Savoir SANTE
Pourquoi une personne morte peut-elle encore bouger ?
Lorsqu'une personne décède, son corps adopte une rigidité bien particulière. L'ensemble des muscles devient raide, de sorte qu'il est difficile de modifier la position du cadavre. Les doigts se recroquevillent et se crispent. Ces réactions sont dues à l'augmentation de l'acidité dans le corps, qui n'est plus contrée par le métabolisme.
Mais la rigidité cadavérique disparait rapidement, cédant la place à la putréfaction. À compter de cette étape, le corps devient beaucoup plus mobile. Plusieurs situations conduisent le cadavre à bouger, et ce jusqu'à un an après le décès.
C'est grâce aux recherches menées par Alyson Wilson sur des corps de personnes décédées exposés à des conditions naturelles de dégradation que ces résultats troublants ont été mis en évidence. Un cadavre peut bouger de plusieurs centimètres au cours des mois qui suivent la mort de la personne.
Pour mettre en évidence ce phénomène, la criminologue a utilisé son dispositif AFTER, créé en 2016. Dans un environnement naturel, des corps sont entreposés et photographiés toutes les 30 minutes par des caméras time-lapse. À la grande surprise des chercheurs, des mouvements ont été détectés et visionnés plusieurs mois après le décès des personnes, modifiant parfois considérablement les positions initiales des cadavres.
Le premier processus qui intervient a lieu environ 24 heures après le décès. La putréfaction consiste en l'activité accrue des bactéries présentes dans le corps, qui s'attaquent aux organes. Responsables de toutes sortes de réactions chimiques, elles émettent notamment des gaz qui vont faire gonfler l'abdomen de la personne.
Ensuite, les insectes investissent le cadavre et pondent leurs œufs dans les cavités. Le développement des asticots à l'intérieur du corps et la poursuite de la putréfaction vont modifier la structure et l'apparence du cadavre. Un bras initialement accolé au corps peut se retrouver subitement poussé vers l'extérieur sous l'action des gaz et des insectes.
Troisième étape, plusieurs mois après le décès, la dislocation : les ligaments qui retenaient les os rétrécissent et s'assèchent. Les os se séparent les uns des autres, et ce phénomène peut à nouveau engendrer des mouvements de plusieurs centimètres par rapport à la position d'origine.
Si Alyson Wilson et son équipe ont procédé à de telles recherches, c'est surtout pour aider la police scientifique à améliorer l'estimation de l'heure du décès des personnes retrouvées mortes. En prenant en compte les mouvements du cadavre indépendants de toute intervention humaine, les enquêteurs pourront interpréter les scènes de crime avec plus d'exactitude.
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Rediffusion - Pourquoi les airfryers seraient-ils dangereux pour la santé ?
02:10|Les friteuses à air, ou airfryers, ont gagné en popularité en offrant une alternative à la friture traditionnelle, permettant de cuire des aliments avec moins de matières grasses. Cependant, des études récentes suggèrent que ce mode de cuisson pourrait entraîner la formation accrue d'acrylamide, un composé chimique potentiellement cancérogène.Qu'est-ce que l'acrylamide ?L'acrylamide est une substance chimique qui se forme lors de la cuisson à haute température (au-dessus de 120 °C) d'aliments riches en amidon, tels que les pommes de terre, les céréales et le café. Ce processus, connu sous le nom de réaction de Maillard, est responsable du brunissement et du développement des saveurs des aliments cuits. Cependant, il conduit également à la formation d'acrylamide. Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) a classé l'acrylamide comme "probablement cancérogène pour l'homme" (groupe 2A), en raison de son potentiel à augmenter le risque de cancer.Étude récente sur les airfryers et l'acrylamideUne étude menée par des chercheurs de l'Université de Gazi à Ankara, Turquie, publiée en janvier 2024, a examiné la teneur en acrylamide de pommes de terre cuites selon trois méthodes : à l'airfryer, à la friture traditionnelle et au four. Les résultats ont révélé que les pommes de terre cuites à l'airfryer contenaient en moyenne 12,19 µg/kg d'acrylamide, contre 8,94 µg/kg pour la friture traditionnelle et 7,43 µg/kg pour la cuisson au four. Pourquoi l'airfryer produit-il plus d'acrylamide ?Plusieurs facteurs peuvent expliquer la formation accrue d'acrylamide lors de l'utilisation d'un airfryer :- Température élevée : Les airfryers cuisent souvent les aliments à des températures supérieures à 200 °C, favorisant la formation d'acrylamide.- Absence d'huile : La cuisson sans huile peut entraîner une déshydratation plus rapide des aliments, augmentant la concentration des précurseurs de l'acrylamide.Réduire les risques associés à l'acrylamidePour minimiser l'exposition à l'acrylamide lors de l'utilisation d'un airfryer, il est recommandé de :- Tremper les pommes de terre : Faire tremper les pommes de terre coupées dans l'eau pendant 15 à 30 minutes avant la cuisson peut réduire la formation d'acrylamide.- Contrôler la température : Cuire à des températures inférieures à 175 °C et éviter une cuisson excessive pour limiter le brunissement excessif.- Choisir des variétés appropriées : Utiliser des variétés de pommes de terre à faible teneur en amidon peut également aider à réduire la formation d'acrylamide.ConclusionBien que les airfryers offrent une méthode de cuisson réduisant l'utilisation de matières grasses, ils peuvent entraîner une formation accrue d'acrylamide, un composé potentiellement cancérogène. Il est donc essentiel d'adopter des pratiques de cuisson appropriées pour minimiser les risques pour la santé.
Rediffusion - Qu’est-ce que le syndrome de « canitie subite » ?
02:19|Le syndrome de canitie subite, ou syndrome de Marie-Antoinette, désigne une situation où les cheveux d’une personne deviennent gris ou blancs en très peu de temps, parfois du jour au lendemain. Bien que ce phénomène ait souvent été considéré comme une légende ou une exagération, des cas historiques et des études récentes suggèrent qu'il pourrait être lié au stress extrême.Les chercheurs ont longtemps débattu des mécanismes sous-jacents. La canitie subite n'est pas une perte de pigments préexistants, mais plutôt une explication plausible liée à la chute massive des cheveux pigmentés en raison d'un stress important, laissant place aux cheveux gris ou blancs déjà présents.Le stress et les cheveux gris : des preuves scientifiques inéditesUne étude récente publiée dans Nature (2020) a apporté des preuves concrètes liant le stress au grisonnement des cheveux. Des chercheurs de l’Université de Harvard ont démontré que le stress active le système nerveux sympathique, libérant une hormone appelée noradrénaline. Celle-ci affecte les cellules souches mélanocytaires, responsables de la production de mélanine, le pigment qui colore les cheveux. Sous l'effet du stress, ces cellules souches s'épuisent prématurément, entraînant une repousse de cheveux gris ou blancs.Identification des protéines responsablesUne étude complémentaire publiée en 2021, relayée par Science Post, a identifié les protéines jouant un rôle clé dans ce processus. Les chercheurs ont constaté que le stress modifie l'expression de protéines spécifiques dans les follicules pileux, altérant ainsi la production de mélanine. Parmi ces protéines, celles impliquées dans la régulation des cellules souches et des réponses au stress, comme la protéine p38 MAPK, semblent particulièrement importantes.La possibilité d’une inversionUne découverte révolutionnaire de cette même étude est que, dans certains cas, la réduction du stress pourrait inverser le grisonnement des cheveux. Des tests ont montré que lorsque les niveaux de stress diminuaient, certains cheveux retrouvaient leur pigmentation d’origine. Ce phénomène est encore mal compris et dépend de la préservation des cellules souches dans le follicule.En conclusionLe syndrome de canitie subite est une manifestation extrême du lien entre stress et cheveux gris, désormais étayée par des preuves scientifiques. Ces recherches ouvrent la voie à de nouvelles approches pour prévenir ou même inverser ce phénomène, notamment par la gestion du stress ou des thérapies ciblant les mécanismes cellulaires impliqués.
Rediffusion - Combien de temps peut-on vivre sans dormir ?
02:16|Le sommeil est une fonction biologique essentielle, et sa privation prolongée peut entraîner des conséquences graves sur la santé physique et mentale. Bien que des individus aient tenté de repousser les limites de l'éveil, les études scientifiques et les observations cliniques mettent en garde contre les dangers d'une telle privation.En 1964, Randy Gardner, un lycéen de 17 ans, a établi un record en restant éveillé pendant 264 heures, soit 11 jours consécutifs. Sous surveillance médicale, Gardner a manifesté divers symptômes au fil des jours, notamment des troubles de la mémoire à court terme, de la désorientation, des sautes d'humeur et des hallucinations. Cependant, après une période de récupération, ses fonctions cognitives sont revenues à la normale, suggérant que les effets de la privation de sommeil peuvent être réversibles à court terme. Des expériences menées sur des animaux offrent un aperçu des conséquences potentielles d'une privation totale de sommeil. Dans les années 1980, des chercheurs de l'Université de Chicago ont privé des rats de sommeil en les plaçant sur des plateformes rotatives au-dessus de l'eau, les forçant à rester éveillés. Après quelques jours, les rats ont présenté une perte de poids, des ulcères cutanés et, en l'espace de trois semaines, tous sont décédés, suggérant que la privation de sommeil peut être plus létale que le manque de nourriture. Chez l'humain, une maladie rare, l'insomnie fatale familiale, illustre les effets dévastateurs de l'absence de sommeil. Cette affection génétique entraîne une réduction drastique du temps de sommeil, accompagnée de symptômes tels que l'hypertension, des troubles cognitifs et moteurs, et conduit inévitablement au décès en 12 à 16 mois. Bien que cette maladie soit exceptionnelle, elle souligne l'importance vitale du sommeil. La privation de sommeil affecte également le système immunitaire, rendant l'organisme plus vulnérable aux infections. Une étude a démontré que des individus privés de sommeil après une vaccination produisaient moins d'anticorps, indiquant une réponse immunitaire affaiblie. Ainsim bien qu'un être humain puisse théoriquement survivre jusqu'à une ou deux semaines sans dormir, la privation de sommeil complète entraîne des symptômes graves bien avant cette limite. Ces symptômes incluent des hallucinations, des troubles cognitifs sévères, un effondrement immunitaire, et à terme, un risque de décès.
Rediffusion - Pourquoi tout le monde a des hémorroïdes ?
02:13|Cet épisode a été réalisé en partenariat avec Les Laboratoires Servier. Oui, vous avez bien entendu, tout le monde en a ! Si je me permets de l’affirmer, c’est que ce terme « hémorroïdes » ne renvoie pas à une maladie en particulier, mais à des veines ! Et bien oui ! Des veines situées au niveau du canal anal et de l’anus. C’est tout simplement leur nom ! Elles contribuent à la fermeture du rectum et à la continence anale (le fait de retenir les selles et les gaz). En revanche, on peut légitimement parler de « maladie hémorroïdaire » qui est l'ensemble des troubles et symptômes pouvant toucher ces veines lorsqu'elles sont gonflées et irritées. Elle se manifeste le plus souvent par poussées. Les fameuses « crises hémorroïdaires ».
Rediffusion - Pourquoi existe-t-il trois types de larmes différentes ?
02:21|Les larmes, bien qu'elles puissent sembler anodines, jouent un rôle crucial dans la santé et les émotions humaines. Elles se déclinent en trois types principaux : les larmes basales, les larmes réflexes et les larmes émotionnelles, chacune ayant une fonction distincte.Les larmes basales : les gardiennes de nos yeuxProduites en continu par les glandes lacrymales, les larmes basales sont essentielles à la santé oculaire. Elles forment une fine couche protectrice sur la surface de l'œil, appelée le film lacrymal, qui remplit trois fonctions principales. Tout d’abord, elles hydratent la cornée et la conjonctive, évitant leur dessèchement. Ensuite, elles agissent comme une barrière protectrice, prévenant l’entrée de bactéries et d'autres agents pathogènes grâce à leur composition en enzymes antibactériennes comme le lysozyme. Enfin, elles facilitent la vision en formant une surface lisse qui permet à la lumière de se concentrer correctement sur la rétine.Les larmes réflexes : la réponse d'urgenceLes larmes réflexes sont produites en grande quantité en réponse à une irritation externe, comme la fumée, les gaz irritants ou même une poussière dans l’œil. Leur fonction principale est de laver rapidement l’œil pour éliminer ces substances irritantes. Contrairement aux larmes basales, elles ne sont pas produites en continu, mais plutôt sur commande lorsque l’œil détecte une menace. Ce mécanisme est un exemple de réflexe de protection destiné à préserver la sensibilité et la fonction visuelle de l’œil.Les larmes émotionnelles : une signature humaineLes larmes émotionnelles, propres aux humains, sont déclenchées par des émotions intenses, qu'elles soient de tristesse, de joie ou même de frustration. Leur rôle exact demeure partiellement mystérieux, mais plusieurs hypothèses émergent. Biologiquement, elles contiennent des niveaux plus élevés d’hormones de stress, comme l’adrénocorticotrope, suggérant qu’elles pourraient jouer un rôle dans la régulation émotionnelle en éliminant ces substances du corps. Psychologiquement et socialement, pleurer semble favoriser la communication non verbale et renforcer les liens avec autrui. Les larmes émotionnelles déclenchent souvent de l’empathie chez les autres, encourageant le soutien et le réconfort.Ainsi, chaque type de larme remplit une fonction spécifique : protéger, réparer ou exprimer. Leur diversité illustre la complexité de l’être humain et le subtil équilibre entre la physiologie et l’émotion.
Pourquoi certains rêves prédisent nos maladies ?
02:17|L’un des faits les plus surprenants dans l’interprétation scientifique des rêves ne concerne ni les symboles, ni la psychanalyse, mais notre corps lui-même. De nombreuses études montrent aujourd’hui que certains rêves peuvent révéler une maladie avant même que les premiers symptômes ne se manifestent. Ce phénomène, longtemps relégué aux anecdotes, est désormais documenté par la recherche en neuropsychologie et en médecine du sommeil.L’exemple le plus fascinant vient d’une étude publiée dans The Lancet Neurology. Des chercheurs s’intéressaient au trouble du comportement en sommeil paradoxal (TCSP), une affection dans laquelle les dormeurs “vivent” leurs rêves : ils parlent, crient, donnent des coups, ou se débattent comme s’ils étaient réellement dans la scène rêvée. Ce trouble provient d’un dysfonctionnement du cerveau : durant le rêve, les muscles ne sont plus paralysés comme ils devraient l’être. Mais l’élément troublant va plus loin.Les scientifiques ont découvert que jusqu’à 80 % des personnes atteintes de ce trouble développent dans les années qui suivent une maladie neurodégénérative, notamment la maladie de Parkinson ou une démence à corps de Lewy. Le rêve devient alors un signal d’alerte neurologique, une sorte de message avant-coureur envoyé par un cerveau déjà en difficulté, bien avant l’apparition des symptômes cliniques tels que les tremblements ou les pertes de mémoire.Pourquoi ? Parce que les régions cérébrales qui contrôlent le rêve et la paralysie musculaire — notamment le tronc cérébral — sont les premières touchées par les dépôts anormaux de protéines responsables de ces maladies. Autrement dit, le cerveau annonce sa propre souffrance… dans le rêve.Un autre aspect étonnant : certains patients commencent à rêver de situations de danger extrême — être poursuivi, attaqué, agressé — alors qu’ils n’avaient jamais ce type de rêves auparavant. Ces scénarios ne traduisent pas une angoisse psychologique, mais un signal biologique : les circuits neuronaux régulant la peur deviennent instables, ce qui peut annoncer une maladie en développement.Ce phénomène bouleverse l’idée traditionnelle du rêve comme simple reflet de l’inconscient. Il montre que le rêve est aussi un outil diagnostique potentiel, capable d’indiquer des troubles invisibles à l’examen médical classique.Ainsi, l’un des faits les plus étonnants de la science du sommeil est que nos rêves peuvent parfois prédire une maladie, et le faire avec une précision qui intrigue de plus en plus les chercheurs. Le rêve n’est peut-être pas un oracle… mais il est clairement un capteur avancé de notre santé.
Quel est le meilleur anti-inflammatoire naturel du monde ?
02:13|Lorsqu’on évoque les anti-inflammatoires naturels, deux noms reviennent toujours : le curcuma et le gingembre. Pourtant, une molécule encore méconnue du grand public pourrait bien surpasser ces stars des remèdes naturels : la thymoquinone, principal composé actif de la graine de nigelle (Nigella sativa). Depuis quelques années, cette substance attire l’attention des scientifiques pour ses effets anti-inflammatoires puissants, parfois comparables à ceux de médicaments classiques, mais sans leurs effets secondaires les plus lourds.La graine de nigelle est utilisée depuis plus de 2 000 ans dans les médecines traditionnelles du Moyen-Orient. Mais ce n’est qu’au cours des deux dernières décennies que la recherche moderne a décortiqué ses propriétés. L’une des études les plus citées, publiée dans le Journal of Ethnopharmacology, montre que la thymoquinone réduit significativement l’inflammation chez l’animal en modulant les cytokines pro-inflammatoires, notamment TNF-α et IL-6. Ces cytokines jouent un rôle central dans les maladies inflammatoires chroniques, comme l’arthrite, les maladies auto-immunes ou certaines pathologies métaboliques.Mais ce qui rend la thymoquinone unique, c’est son spectre d’action très large. Elle ne se contente pas d’atténuer l’inflammation : elle agit aussi comme antioxydant, analgésique, hépatoprotecteur et même anti-tumoral dans certaines expériences de laboratoire. Une revue scientifique publiée en 2021 dans Frontiers in Pharmacology compile plus de 300 études précliniques démontrant son effet modulateur sur le stress oxydatif et l’inflammation, deux mécanismes physiologiques étroitement liés au vieillissement et à de nombreuses maladies chroniques.La thymoquinone agit principalement en inhibant la voie NF-κB, une sorte d’interrupteur moléculaire qui active l’inflammation dans l’organisme. En bloquant ce mécanisme à la source, elle empêche la cascade inflammatoire de se déployer. Ce mode d’action est d’ailleurs similaire à celui de certains anti-inflammatoires utilisés en rhumatologie, mais sans les effets secondaires digestifs et cardiovasculaires que l’on retrouve parfois avec les AINS.Cependant, il faut rester prudent : la majorité des études sont précliniques, réalisées sur des cellules ou sur l’animal. Les essais cliniques sur l’homme commencent seulement à émerger, avec des résultats prometteurs. Une étude pilote menée sur des patients souffrant d’asthme léger a montré une amélioration de la fonction respiratoire après supplémentation en huile de nigelle riche en thymoquinone.En résumé, même si le curcuma et le gingembre restent des valeurs sûres, la thymoquinone pourrait bien représenter la nouvelle superstar des anti-inflammatoires naturels. Puissante, polyvalente et soutenue par une littérature scientifique croissante, elle mérite sans doute une place dans les remèdes naturels les plus efficaces.
Pourquoi notre sommeil pourrait prédire la démence ?
02:14|Le sommeil n’est pas qu’un moment de repos. Une nouvelle étude de l’Université de Californie à San Francisco montre qu’il serait peut-être l’un des meilleurs indicateurs précoces du risque de démence. Les chercheurs ont suivi 733 femmes âgées en moyenne de 82 ans, toutes en bonne santé cognitive au début de l’étude, pour comprendre si leurs habitudes de sommeil pouvaient annoncer l’apparition future d’un déclin mental. Et les résultats sont aussi clairs qu’inquiétants.Pendant cinq ans, chaque participante a été évaluée grâce à des capteurs de sommeil et des questionnaires détaillés. L’objectif était simple : observer comment la durée, la régularité et la qualité du sommeil évoluaient au fil du temps, et déterminer si ces changements étaient liés à un risque accru de développer une démence. Ce suivi longitudinal, rare par sa durée et la précision des mesures, a permis de dresser un portrait très fin du sommeil dans le grand âge.Les chercheurs ont découvert un élément frappant : les femmes dont le sommeil devenait plus irrégulier voyaient leur risque de démence augmenter de manière significative. Il ne s’agissait pas seulement de dormir moins, mais surtout de dormir à des heures différentes d’un jour à l’autre, avec un rythme de veille-sommeil instable. Cette irrégularité perturbe le fonctionnement de l’horloge biologique, ce système interne chargé d’organiser les cycles hormonaux, l’activité cérébrale et le métabolisme. Lorsque cette horloge se dérègle durablement, les neurones deviennent plus vulnérables.Mais ce n’est pas tout. Les participantes qui connaissaient une réduction progressive du temps passé en sommeil profond — la phase qui permet au cerveau de nettoyer les déchets neuronaux accumulés dans la journée — présentaient elles aussi un risque accru de démence. Ce processus d’« auto-nettoyage » du cerveau, rendu possible notamment par le système glymphatique, est essentiel. Quand il fonctionne mal, des protéines comme la bêta-amyloïde peuvent s’accumuler, favorisant les maladies neurodégénératives.L’étude met également en lumière un facteur psychologique : les femmes qui rapportaient une sensation de sommeil non réparateur développaient plus souvent un déclin cognitif. Le ressenti subjectif semble donc aussi important que les données objectives.Ces résultats ouvrent une perspective essentielle : le sommeil pourrait devenir un outil de dépistage précoce. Surveiller l’évolution du rythme de sommeil chez les personnes âgées, en particulier sa régularité, pourrait aider à détecter plus tôt les risques de démence et à mettre en place des mesures préventives.En un mot, cette étude rappelle que le sommeil n’est jamais anodin. Il pourrait bien être l’un des premiers signaux d’alerte de notre cerveau.
La solitude aggrave-t-elle le cancer ?
01:55|On pense souvent que la solitude nuit au moral, au sommeil ou à la santé mentale. Mais une étude récente révèle un impact bien plus profond : l’isolement social pourrait réellement aggraver l’évolution d’un cancer. Publiée dans BMJ Oncology, cette méta-analyse pionnière montre que la solitude et l’absence de soutien social augmentent de 11 % le risque de décès spécifique au cancer. Un chiffre modeste en apparence, mais qui devient significatif lorsqu’on l’applique à des millions de patients.Pourquoi la solitude influence-t-elle autant la survie ? Les chercheurs décrivent une chaîne complexe de mécanismes biologiques et psychologiques. D’abord, l’isolement agit directement sur le corps. Il augmente les marqueurs d’inflammation systémique, un état dans lequel le système immunitaire est constamment activé. Or, cette inflammation chronique est connue pour favoriser la progression tumorale, diminuer l’efficacité de certains traitements et fragiliser l’organisme. Les analyses montrent également que la solitude modifie l’expression de plusieurs protéines plasmatiques liées au système immunitaire et au métabolisme, créant un terrain plus favorable à la croissance cancéreuse.Ensuite, l’absence de soutien social pèse lourdement sur l’esprit. Le cancer est une maladie qui bouleverse la vie quotidienne, génère de l’anxiété et nécessite de nombreuses décisions complexes. Quand une personne affronte seule ces épreuves, le stress augmente, la motivation diminue et l’observance des traitements peut devenir plus difficile. Certains patients isolés retardent leurs rendez-vous, suivent moins bien leurs prescriptions ou n’osent pas signaler des effets secondaires. À long terme, ces comportements altèrent directement les chances de survie.L’étude insiste aussi sur un élément clé : la perception de solitude compte autant que la solitude réelle. Deux personnes ayant un cercle social similaire ne vivront pas forcément la même expérience. Ce qui augmente le risque, ce n’est pas uniquement le nombre d’amis ou de visites, mais le sentiment intime d’être seul face à la maladie.Ces résultats invitent à repenser la prise en charge du cancer. Au-delà des traitements, du suivi médical et de la technologie, le lien humain devient un facteur de santé à part entière. Encourager la présence des proches, proposer un accompagnement psychologique, intégrer les patients dans des groupes de parole : toutes ces stratégies peuvent contribuer à réduire l’inflammation, améliorer l’état émotionnel et, in fine, augmenter les chances de survie.