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Choses à Savoir PLANETE
Qu'est-ce qu'une “nuit tropicale” ?
Une « nuit tropicale » est un terme météorologique utilisé pour décrire une nuit où la température de l’air ne descend pas en dessous de 20 °C. Ce seuil peut paraître relativement bas dans certaines régions du monde, mais il constitue un indicateur important des vagues de chaleur, surtout en Europe ou dans les zones tempérées où les nuits sont normalement fraîches.
Le phénomène est lié à plusieurs mécanismes atmosphériques et urbains. En temps normal, les températures chutent après le coucher du soleil grâce au rayonnement nocturne : la Terre évacue la chaleur accumulée pendant la journée. Mais lors des périodes de canicule, ce refroidissement est fortement limité. Les causes principales sont une masse d’air chaud persistante, souvent associée à un anticyclone, et un ciel couvert ou chargé de particules qui empêchent l’évacuation de la chaleur. Dans les villes, l’effet d’îlot de chaleur urbain amplifie le problème : les bâtiments, les routes et le béton emmagasinent la chaleur durant la journée et la restituent lentement la nuit, empêchant l’air de se rafraîchir.
Les nuits tropicales sont de plus en plus fréquentes dans les régions tempérées à cause du réchauffement climatique. En France, par exemple, Météo-France a constaté une augmentation marquée de leur nombre au cours des dernières décennies, notamment lors des épisodes caniculaires. Certaines grandes villes comme Paris, Lyon ou Marseille peuvent connaître plusieurs nuits tropicales consécutives, ce qui était autrefois exceptionnel.
Sur le plan sanitaire, ces nuits sont particulièrement préoccupantes. Le corps humain se repose et se régule grâce à la baisse de la température nocturne. Lorsque la chaleur persiste au-dessus de 20 °C, l’organisme ne récupère pas correctement. Les conséquences peuvent être une fatigue accrue, des troubles du sommeil, une déshydratation progressive, et un risque aggravé pour les personnes fragiles, notamment les personnes âgées, les enfants en bas âge et les malades chroniques. Lors des grandes canicules européennes de 2003 ou 2019, les nuits tropicales prolongées ont été identifiées comme l’un des facteurs aggravants de la surmortalité.
Au-delà de la santé, les nuits tropicales ont aussi un impact sur les écosystèmes. Elles perturbent la faune nocturne, augmentent la consommation d’énergie liée à la climatisation, et contribuent à la surchauffe des milieux urbains.
En résumé, une nuit tropicale n’est pas seulement une nuit « chaude » : c’est un indicateur climatique et sanitaire précis, défini par une température qui ne descend pas sous 20 °C. Sa fréquence croissante est l’un des marqueurs tangibles du réchauffement global et de ses effets sur nos modes de vie.
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L'avion WindRunner va-t-il faciliter le développement des éoliennes ?
01:54|L’avion WindRunner pourrait bien changer la donne dans le développement des éoliennes géantes. Conçu par la société américaine Radia, cet appareil aux dimensions hors norme a été imaginé pour transporter des pales d’éoliennes mesurant jusqu’à 100 mètres de long, là où le transport routier atteint ses limites physiques.Aujourd’hui, le plus grand obstacle à l’essor des turbines de nouvelle génération n’est plus seulement technologique, mais logistique. Les pales, de plus en plus longues pour capter davantage d’énergie, ne peuvent souvent pas être acheminées jusqu’aux sites de construction : routes trop étroites, virages impossibles, tunnels infranchissables. Résultat, certaines éoliennes sont construites plus petites qu’elles ne pourraient l’être, simplement faute de moyens pour livrer les composants.C’est là qu’intervient le WindRunner. Capable de transporter plusieurs pales ou éléments d’éoliennes dans sa soute, il pourrait atterrir sur des pistes courtes, voire sommairement aménagées, à proximité des futurs parcs éoliens. Ce système de livraison directe permettrait d’ouvrir des régions jusqu’ici inaccessibles, notamment des zones rurales ou montagneuses, et de réduire les délais de construction. Selon Radia, l’appareil serait opérationnel d’ici quelques années et deviendrait le plus grand avion cargo au monde.Mais la promesse du WindRunner s’accompagne de défis. D’abord, l’avion n’existe pour l’instant qu’à l’état de prototype et devra passer par une longue phase de tests et de certification. Ensuite, son coût d’exploitation sera élevé, et son impact environnemental devra être pris en compte. Faire voler un géant de plusieurs centaines de tonnes pour transporter des pales « vertes » pose inévitablement la question du bilan carbone global. Enfin, même avec un avion de ce type, il restera nécessaire de disposer d’infrastructures locales adaptées : zones de stockage, grues géantes, routes d’accès aux sites.Malgré ces limites, le WindRunner représente une avancée prometteuse. En débloquant la logistique du transport des pales, il pourrait accélérer la construction d’éoliennes plus grandes, plus puissantes et plus efficaces. À condition que la technologie tienne ses promesses, cet avion pourrait devenir un allié inattendu de la transition énergétique, symbole d’un paradoxe moderne : utiliser le ciel pour mieux capter le vent.
Pourquoi riches et pauvres sont-ils inégaux devant l'empreinte carbone ?
02:20|Selon un rapport récent de l’ONG Oxfam, le fossé climatique entre riches et pauvres en Europe ne cesse de se creuser. L’étude, fondée sur plus de trois décennies de données, révèle une réalité frappante : depuis 1990, les 0,1 % les plus riches du continent ont augmenté leur part des émissions totales de gaz à effet de serre de 14 %, tandis que la moitié la plus pauvre a réduit la sienne de 27 %.Cette divergence illustre un paradoxe fondamental de la transition écologique. Alors que les discours politiques insistent sur les efforts collectifs, la charge réelle du changement climatique reste profondément inégale. Les ménages les plus aisés, par leur mode de vie et leurs investissements, émettent proportionnellement beaucoup plus de CO₂. Oxfam rappelle qu’un Européen appartenant aux 0,1 % les plus riches rejette chaque année plusieurs centaines de fois plus de gaz à effet de serre qu’un citoyen ordinaire.Les causes sont multiples. Les plus riches consomment davantage de biens importés, prennent plus souvent l’avion, possèdent de grandes résidences mal isolées ou plusieurs véhicules puissants. Leurs investissements financiers, souvent orientés vers des secteurs à fortes émissions comme l’énergie ou l’aviation, alourdissent encore leur empreinte. À l’inverse, les ménages modestes, souvent contraints par leur budget, utilisent moins les transports longue distance, vivent dans des logements plus petits et consomment moins de produits à forte intensité carbone.Mais le constat d’Oxfam va au-delà du simple déséquilibre de consommation. Il met en lumière un risque politique majeur : celui d’une transition perçue comme injuste. Car les politiques climatiques, comme la taxe carbone ou les restrictions énergétiques, pèsent proportionnellement plus sur les revenus modestes. Les plus riches, eux, ont les moyens de se protéger des conséquences du réchauffement ou d’en compenser les effets. Ce déséquilibre alimente un sentiment d’injustice climatique qui menace l’adhésion collective aux politiques environnementales.Oxfam plaide pour une approche plus équitable : taxer davantage les grandes fortunes, en particulier celles issues des énergies fossiles, et utiliser ces fonds pour financer la rénovation énergétique, les transports publics et les aides à la transition pour les ménages vulnérables. L’ONG rappelle que réduire l’empreinte carbone des plus riches aurait un impact disproportionné sur les émissions globales, sans affecter le niveau de vie de la majorité.Ce rapport rappelle une vérité simple : le changement climatique n’est pas qu’une question de technologie ou de CO₂, mais aussi une question de justice sociale. Tant que les inégalités économiques persisteront, la lutte pour le climat restera déséquilibrée — et la planète continuera de payer le prix du luxe des plus riches.
Pourquoi l'île de Surtsey est-elle un sanctuaire scientifique ?
02:01|Née dans le fracas des profondeurs, l’île de Surtsey est l’un des rares endroits au monde où l’on a pu observer la naissance d’un territoire. Ce petit bout de terre, situé au sud de l’Islande, a émergé de l’océan Atlantique en 1963, à la suite d’une éruption volcanique sous-marine spectaculaire. Pendant près de quatre ans, le magma a jailli des fonds marins, formant peu à peu une île noire de cendres et de lave. Aujourd’hui, plus de soixante ans plus tard, Surtsey est bien plus qu’une curiosité géologique : c’est un sanctuaire scientifique unique au monde, protégé par la loi et inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2008.Ce qui rend Surtsey si précieuse, c’est qu’elle offre aux chercheurs un laboratoire naturel à ciel ouvert pour étudier la colonisation de la vie. Dès sa formation, l’île a été strictement interdite au public. Seuls quelques scientifiques triés sur le volet y ont accès, après autorisation spéciale, afin de ne pas perturber les processus naturels. Aucune construction, aucun déchet, aucune graine étrangère ne doit y être introduite. Cette règle stricte garantit que tout ce qui apparaît sur l’île provient exclusivement de la nature elle-même.Grâce à cette protection exceptionnelle, les chercheurs ont pu suivre, année après année, comment la vie s’installe sur une terre vierge. Les premières arrivantes furent les bactéries et les mousses, portées par le vent ou les oiseaux marins. Puis vinrent les lichens, les graines de fleurs amenées par la mer, et les premiers insectes. Aujourd’hui, on y dénombre plusieurs dizaines d’espèces végétales et des colonies d’oiseaux comme les fulmars et les mouettes tridactyles, qui enrichissent le sol de leurs déjections, favorisant à leur tour la croissance de nouvelles plantes.Mais Surtsey n’est pas seulement un paradis pour les biologistes : elle fascine aussi les géologues, qui y étudient l’érosion, la solidification des laves et la transformation du basalte en roches plus stables. On y observe, en accéléré, l’évolution d’une île volcanique — un processus qui, ailleurs sur Terre, se déroule sur des millénaires.Surtsey est donc bien plus qu’une île : c’est un témoin du temps, un modèle miniature de la Terre primitive, où l’on peut voir la vie recommencer depuis zéro. Un sanctuaire silencieux, où la science a choisi d’écouter la nature sans jamais l’interrompre.
Quel est le “pouvoir secret" des glaciers ?
02:17|On les croit immobiles, figés, éternels. Pourtant, les glaciers sont des organismes en mouvement constant, traversés de flux d’eau, d’air et d’énergie. Et parmi leurs mécanismes les plus fascinants, les chercheurs viennent de mieux comprendre un phénomène que l’on pourrait qualifier de « pouvoir secret d’auto-refroidissement ». Un processus naturel qui, étonnamment, permet aux glaciers de ralentir leur propre fonte… du moins temporairement.Tout commence à la surface du glacier, lorsque la température grimpe. L’eau issue de la fonte s’infiltre dans les fissures et les crevasses. En pénétrant plus profondément dans la glace, cette eau s’écoule à travers un réseau complexe de canaux et de cavités. Or, ce voyage n’est pas neutre : l’eau emporte avec elle de la chaleur, qu’elle transfère progressivement vers les couches inférieures, plus froides. En d’autres termes, la chaleur de surface est redistribuée à l’intérieur du glacier, plutôt que de rester concentrée à son sommet.Mais ce n’est pas tout. Lorsqu’une partie de cette eau s’évapore ou gèle à nouveau en profondeur, elle libère ou absorbe de l’énergie selon les lois de la thermodynamique. Ainsi, la recongélation de l’eau à l’intérieur du glacier dégage du froid localement, ce qui contribue à refroidir la masse de glace en profondeur. Ce mécanisme, identifié notamment par des chercheurs du Swiss Federal Institute of Technology (EPFL) et du British Antarctic Survey, agit comme une sorte de climatiseur interne, redistribuant l’énergie pour maintenir le glacier plus stable.Les scientifiques parlent d’un « feedback cryosphérique négatif », un rétrocontrôle naturel qui retarde partiellement la fonte. Ce phénomène est particulièrement marqué dans les glaciers tempérés — comme ceux des Alpes ou de l’Islande —, où l’eau de fonte circule activement. En revanche, dans les zones polaires très froides, où la glace reste compacte et sèche, ce pouvoir d’auto-refroidissement est beaucoup plus limité.Bien sûr, ce mécanisme n’a rien de magique : il ralentit la fonte, mais ne l’arrête pas. Avec le réchauffement climatique, la quantité d’eau de fonte devient parfois si importante que le système sature, et l’effet inverse se produit : l’eau chaude s’accumule à la base du glacier, accélérant sa désintégration.En somme, ce « pouvoir secret » illustre à quel point les glaciers sont vivants et complexes. Ils tentent de se défendre, de réguler leur température comme un organisme face à la fièvre. Mais face à la hausse continue des températures mondiales, même leurs mécanismes les plus ingénieux atteignent leurs limites.
Pourquoi faut-il ramasser les fruits tombés au sol dans votre jardin ?
01:56|Ramasser les fruits tombés au sol dans son jardin n’est pas qu’une question d’ordre ou d’esthétique : c’est un geste écologique et sanitaire essentiel. Sous des apparences anodines, ces fruits abandonnés peuvent devenir un véritable foyer de maladies, d’insectes nuisibles et de déséquilibres dans votre petit écosystème.D’abord, il faut savoir que les fruits tombés sont souvent abîmés, ouverts ou fermentés, ce qui en fait un terrain idéal pour le développement de champignons et de bactéries. Parmi les plus redoutés, on trouve la moniliose, une pourriture brune qui attaque les pommes, poires et prunes. Si ces fruits infectés restent au sol, les spores du champignon passent l’hiver dans le sol et contaminent les fruits sains au printemps suivant. Autrement dit, laisser ces déchets organiques, c’est nourrir la maladie qui reviendra année après année.Ensuite, ces fruits attirent une faune parfois indésirable. Les guêpes, mouches à fruits, rongeurs ou limaces s’y installent rapidement. Certaines espèces, comme la redoutable mouche de la cerise, pondent leurs œufs directement dans les fruits tombés, propageant les larves à la récolte suivante. Le simple geste de ramasser et de détruire ces fruits permet donc de couper le cycle de reproduction des nuisibles.Mais le problème ne s’arrête pas là. Lorsque les fruits se décomposent, ils fermentent et dégagent des odeurs sucrées qui attirent d’autres animaux, parfois porteurs de maladies. Dans certaines régions, ils peuvent même attirer les sangliers ou les rats, modifiant l’équilibre de la faune locale.Pour autant, il ne s’agit pas de tout jeter. Les fruits non malades peuvent être compostés, à condition d’être bien mélangés à des déchets secs pour éviter la fermentation excessive. Les fruits trop infectés, eux, doivent être éliminés — soit brûlés, soit mis dans les déchets verts municipaux.Enfin, ramasser ces fruits est aussi bénéfique pour l’arbre lui-même. En retirant ces « déchets naturels », on évite que des micro-organismes nocifs ne s’accumulent autour des racines et on favorise la santé du sol.En résumé, ce petit geste régulier évite la propagation de maladies, limite les nuisibles, protège vos arbres et participe à un jardin plus sain et plus équilibré. Ramasser les fruits tombés, c’est un peu comme brosser les dents de votre verger : une routine simple, mais indispensable à sa bonne santé.
Comment les volcans forment-ils des gisements d’or ?
02:05|On imagine souvent que l’or se trouve enfoui au hasard dans les rivières ou au cœur des montagnes. En réalité, son origine est bien plus spectaculaire : elle est volcanique. C’est au cœur des entrailles de la Terre, dans les zones les plus instables du globe, que se forment les gisements d’or hydrothermaux, là où les volcans jouent un rôle clé.Tout commence à plusieurs kilomètres sous la surface. Dans les chambres magmatiques, les températures dépassent les 800 °C et la pression est colossale. Ce magma, riche en soufre, en chlore et en métaux dissous, agit comme une véritable soupe chimique. Lorsqu’il remonte à travers les fissures de la croûte terrestre, il entraîne avec lui de l’eau surchauffée chargée de minéraux : c’est ce qu’on appelle une solution hydrothermale.En circulant dans les roches fracturées, cette eau transporte des éléments métalliques comme le cuivre, l’argent… et l’or. Tant que la température et la pression restent élevées, ces métaux demeurent dissous. Mais dès que le fluide atteint les zones plus froides, près de la surface ou dans les galeries volcaniques, la pression chute brutalement. Les métaux se cristallisent et se déposent le long des fissures, formant de véritables veines aurifères. C’est ainsi que naissent les gisements que les mineurs exploitent des siècles plus tard.Certains des plus grands gisements du monde, comme ceux de Yanacocha au Pérou ou de Grasberg en Indonésie, se trouvent précisément dans des régions volcaniques actives. Ces zones combinent trois ingrédients essentiels : une source de magma riche en métaux, un réseau de fractures pour le passage des fluides, et une activité hydrothermale intense.Mais l’or ne reste pas toujours piégé dans la roche. Avec le temps, l’érosion libère ces particules dorées qui sont ensuite charriées par les rivières. C’est ce processus secondaire qui donne naissance aux fameux gisements alluvionnaires, ceux des chercheurs d’or, où les paillettes se déposent dans les lits sableux.Ce lien intime entre volcanisme et métaux précieux révèle un paradoxe fascinant : les phénomènes les plus destructeurs de la nature peuvent aussi engendrer les matières les plus convoitées. Chaque pépite d’or trouvée dans une rivière raconte en réalité une histoire vieille de millions d’années — celle d’un volcan en fusion, d’un fluide brûlant et d’un lent travail géologique transformant la fureur de la Terre en éclat métallique éternel.
Je vous présente mon nouveau label de podcasts
02:56|Voici les 3 premiers podcasts du label Audio Sapiens:1/ SurvivreApple Podcasts:https://podcasts.apple.com/us/podcast/survivre-histoires-vraies/id1849332822Spotify:https://open.spotify.com/show/6m4YqFSEFm6ZWSkqTiOWQR2/ A la lueur de l'HistoireApple Podcasts:https://podcasts.apple.com/us/podcast/a-la-lueur-de-lhistoire/id1849342597Spotify:https://open.spotify.com/show/7HtLCQUQ0EFFS7Hent5mWd3/ Entrez dans la légendeApple Podcasts:https://open.spotify.com/show/0NCBjxciPo4LCRiHipFpoqSpotify:https://open.spotify.com/show/0NCBjxciPo4LCRiHipFpoqEt enfin, le site web du label ;)https://www.audio-sapiens.com
Quel “cri” est partagé par tous les oiseaux ?
01:45|C’est un cri bref, rauque, presque universel. Qu’il s’agisse d’un merle européen, d’un corbeau américain ou d’un bulbul indonésien, tous semblent partager un même signal sonore : le cri d’alerte. Une étude publiée en 2025 par une équipe internationale de bioacousticiens, après avoir analysé plus de 300 espèces à travers tous les continents, révèle qu’il existe une signature acoustique commune lorsque les oiseaux veulent signaler un danger.Les chercheurs ont observé que ce cri particulier, souvent émis en cas de prédation, possède toujours les mêmes caractéristiques : une fréquence médiane, un timbre rugueux, et une durée très courte, de l’ordre de quelques dixièmes de seconde. Contrairement aux chants territoriaux ou aux appels de contact, qui varient énormément d’une espèce à l’autre, le cri d’alerte semble obéir à une logique universelle, presque instinctive.Cette convergence n’a rien d’un hasard. Selon l’étude, elle répond à des contraintes évolutives partagées. Un cri d’alerte doit être immédiatement reconnaissable, même pour une autre espèce, et difficile à localiser par le prédateur. Ce double objectif expliquerait pourquoi, au fil des millions d’années, les oiseaux ont développé des signaux acoustiques similaires, malgré leurs différences de taille, d’habitat ou de larynx.Les chercheurs ont mené des expériences étonnantes : dans une réserve du Costa Rica, la diffusion du cri d’alerte d’une mésange charbonnière a provoqué la fuite instantanée d’une dizaine d’autres espèces, pourtant étrangères à ce son. En Afrique du Sud, le même phénomène a été observé chez les tisserins et les tourterelles. Même les oiseaux qui n’avaient jamais été exposés à ces signaux semblaient en comprendre le sens, comme s’il existait un code sonore universel du danger.Cette découverte bouleverse notre compréhension du langage animal. Elle suggère que la communication entre espèces pourrait reposer sur des structures acoustiques fondamentales, comparables à des “mots” partagés de manière instinctive. En d’autres termes, les oiseaux parleraient tous une forme de dialecte commun lorsqu’il s’agit de survie.Au-delà de la curiosité scientifique, ces travaux ouvrent des perspectives fascinantes. Comprendre ce langage universel pourrait aider les écologues à mieux anticiper les réactions des oiseaux face aux menaces — qu’elles soient naturelles ou humaines. Et si, quelque part dans la canopée, un cri bref et rugueux s’élève, ce n’est pas une simple note dans le vent : c’est peut-être la langue la plus ancienne du monde animal, celle de la peur partagée.
Les voitures hybrides rechargeables polluent-elles moins que les voitures thermiques ?
02:02|Pendant des années, la voiture hybride rechargeable a été présentée comme la solution miracle de la transition écologique. Mi-électrique, mi-thermique, elle promettait le meilleur des deux mondes : une mobilité propre en ville et une autonomie longue distance. Mais un rapport publié récemment par l’ONG Transport & Environment vient d’écorner sérieusement cette image. Selon cette étude, les hybrides rechargeables pollueraient presque autant que les voitures à essence ou diesel, et parfois même davantage dans certaines conditions.Le problème principal, explique le rapport, tient à l’usage réel de ces véhicules. Sur le papier, une hybride rechargeable peut rouler entre 50 et 80 kilomètres en mode 100 % électrique. Mais dans la pratique, la majorité des conducteurs ne branchent que rarement leur voiture. Résultat : le moteur thermique fonctionne bien plus souvent que prévu. En Europe, seules 20 à 30 % des distances parcourues le sont réellement en mode électrique. Le reste du temps, le moteur à combustion prend le relais — et la voiture devient alors aussi polluante qu’un véhicule classique, voire plus, car elle est plus lourde.Le rapport est accablant : en conditions réelles, les émissions de CO₂ des hybrides rechargeables atteindraient plus de 150 grammes par kilomètre, soit presque le double de ce qu’affichent les chiffres officiels des constructeurs. En cause : des tests d’homologation trop favorables, réalisés dans des conditions idéales — batterie pleine, trajets courts et vitesse constante. Dans la vraie vie, entre trajets sur autoroute et batteries souvent à moitié vides, ces véhicules se comportent davantage comme des thermiques améliorées que comme des voitures “vertes”.Les experts de Transport & Environment dénoncent également un effet pervers des politiques publiques. Dans de nombreux pays européens, ces véhicules bénéficient encore d’importantes subventions et d’avantages fiscaux, pensés pour accélérer la décarbonation du parc automobile. “Les hybrides rechargeables sont une impasse climatique”, avertit l’ONG. “Elles donnent une illusion de transition, tout en retardant le basculement vers le tout-électrique.”Les constructeurs, eux, défendent une vision plus nuancée. Ils rappellent que ces voitures peuvent être propres à condition d’être utilisées comme prévu — c’est-à-dire rechargées tous les jours et sur de courts trajets. Mais la conclusion du rapport est claire : l’hybride rechargeable n’est pas une solution durable, seulement un compromis temporaire. Et si l’on veut vraiment réduire les émissions, il faudra tôt ou tard choisir entre essence… et électricité.