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Quel record le cyclone tropical Freddy a-t-il battu ?
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En février et mars 2023, le cyclone tropical Freddy est devenu le cyclone le plus long jamais enregistré, avec une durée exceptionnelle de 36 jours.
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Quel est le pays au plus haut risque de déforestation ?
01:32|Selon la récente classification de l'Union européenne (UE) sur le risque de déforestation, quatre pays sont identifiés comme présentant un risque élevé : la Russie, le Myanmar, la Biélorussie et la Corée du Nord. Cette liste, publiée en mai 2025 dans le cadre du règlement européen sur les produits exempts de déforestation (EUDR), vise à renforcer la traçabilité des produits importés tels que le soja, le cacao, le bois, l'huile de palme et le bétail .La Russie, en particulier, attire l'attention en raison de l'ampleur de ses pertes forestières. Entre 2020 et 2024, le pays a perdu environ 5,59 millions d'hectares de forêts naturelles, équivalant à 816 millions de tonnes de CO₂ émises . Cette déforestation est principalement due à l'exploitation illégale du bois, souvent destinée à l'exportation vers la Chine, et à des incendies de forêt de plus en plus fréquents et intenses.Le Myanmar figure également parmi les pays à haut risque, avec une déforestation alimentée par l'exploitation illégale du bois, notamment du teck, et par des conflits internes qui entravent la gestion durable des forêts.En revanche, des pays comme le Brésil et l'Indonésie, historiquement associés à des taux élevés de déforestation, sont classés comme présentant un risque standard. Cette décision a suscité des critiques de la part d'organisations environnementales, qui estiment que ces pays devraient être soumis à des contrôles plus stricts .Le classement de l'UE repose sur plusieurs critères, notamment les taux de déforestation récents, la transparence des données, la législation environnementale en place et la coopération avec l'UE. Les pays à haut risque seront soumis à des contrôles plus rigoureux, avec des vérifications portant sur 9 % des importations concernées, contre 3 % pour les pays à risque standard et 1 % pour ceux à faible risque .Ce système de classification vise à encourager les pays à améliorer leurs pratiques en matière de gestion forestière et à renforcer la durabilité de leurs chaînes d'approvisionnement. Il reflète également la volonté de l'UE de lutter contre la déforestation importée et de promouvoir des produits respectueux de l'environnement sur son marché.En conclusion, bien que la Russie et le Myanmar soient actuellement identifiés comme les pays présentant le plus haut risque de déforestation selon l'UE, cette classification est susceptible d'évoluer en fonction des efforts déployés par les pays pour améliorer la gestion de leurs ressources forestières et renforcer la transparence de leurs chaînes d'approvisionnement.Pourquoi les démocraties ne sont pas si “vertes” ?
01:44|À première vue, les démocraties semblent être les championnes de l'environnement, avec des politiques climatiques ambitieuses et une forte mobilisation citoyenne. Cependant, une étude récente remet en question cette perception en révélant que les démocraties ont tendance à externaliser leur pollution en important des biens polluants produits ailleurs.Cette étude, publiée dans PLOS Climate, a analysé les données de 161 pays entre 1990 et 2015, en croisant les émissions de gaz à effet de serre, les flux commerciaux et les indices de démocratie. Les résultats montrent que les démocraties ont des émissions domestiques plus faibles, mais cela s'explique en partie par le transfert de la production polluante vers des pays moins démocratiques. En moyenne, les émissions de gaz à effet de serre étaient supérieures d'un peu plus d'une tonne par personne dans les démocraties qui externalisent davantage leur pollution, comparées à leurs homologues moins démocratiques.The IndependentCe phénomène, connu sous le nom de "pollution offshoring", signifie que les pays démocratiques arrêtent de produire des biens polluants eux-mêmes et les importent à la place, déplaçant ainsi les dommages environnementaux vers les pays producteurs. Cela est courant dans le commerce mondial, en particulier entre les démocraties plus riches et les nations à faible revenu dotées de réglementations environnementales plus faibles.The IndependentPar exemple, la Norvège, souvent saluée pour ses politiques environnementales progressistes, reste l'un des plus grands producteurs de pétrole par habitant. Bien que le pays investisse massivement dans les énergies renouvelables et la conservation internationale, sa dépendance à l'égard des combustibles fossiles soulève des questions sur sa véritable empreinte écologique.The GuardianEn revanche, certaines autocraties, comme la Chine, ont mis en œuvre des politiques environnementales strictes, notamment des investissements massifs dans les énergies renouvelables et des réglementations sévères sur la pollution. Cependant, l'absence de transparence et de participation citoyenne dans ces régimes peut limiter l'efficacité et la durabilité de ces initiatives.En conclusion, la performance environnementale d'un pays ne dépend pas uniquement de son régime politique. Les démocraties peuvent afficher de faibles émissions domestiques tout en externalisant leur pollution, tandis que certaines autocraties peuvent adopter des politiques environnementales ambitieuses malgré des systèmes politiques fermés. Pour une évaluation plus précise, il est essentiel de considérer l'empreinte écologique globale, y compris les émissions importées, et de promouvoir des politiques transparentes et inclusives, quel que soit le régime politique.Pourquoi le dessalement de l’eau de mer n'est pas généralisé ?
01:46|Face à la raréfaction de l’eau douce sur la planète, le dessalement de l’eau de mer semble une solution séduisante : après tout, les océans couvrent plus de 70 % de la surface terrestre. Pourtant, cette technologie reste peu développée à l’échelle mondiale. Pourquoi ?La première raison est énergétique. Dessaler l’eau de mer demande une quantité importante d’énergie. La méthode la plus courante aujourd’hui, l’osmose inverse, utilise des membranes sous haute pression pour filtrer le sel. Produire un mètre cube d’eau potable nécessite en moyenne entre 3 et 5 kWh. Cela reste beaucoup plus coûteux que le traitement de l’eau douce issue de nappes phréatiques ou de rivières.Or, dans de nombreux pays, cette énergie provient encore de sources fossiles. Résultat : les usines de dessalement émettent du CO₂, contribuant au changement climatique. Paradoxalement, en cherchant à compenser la pénurie d’eau, on alimente le réchauffement global qui aggrave justement cette pénurie.La deuxième limite est économique. Construire une usine de dessalement coûte cher : plusieurs centaines de millions d’euros pour des unités de grande capacité. L’eau ainsi produite reste donc plus onéreuse pour les consommateurs. Ce modèle est viable pour des pays riches (comme Israël, les Émirats arabes unis ou l’Espagne), mais reste inaccessible pour de nombreuses régions du monde.Enfin, il y a la question de l’impact environnemental. Le processus de dessalement génère un sous-produit appelé saumure : une eau extrêmement concentrée en sel, souvent rejetée dans la mer. Cela crée des zones de forte salinité au large des usines, perturbant les écosystèmes marins. La faune benthique, les poissons, les coraux peuvent en souffrir.Une étude publiée en 2019 dans Science of the Total Environment a révélé que pour chaque litre d’eau douce produite, 1,5 litre de saumure est rejeté. Avec plus de 16 000 usines de dessalement en activité dans le monde, cela représente un enjeu écologique majeur.Certaines solutions émergent : valoriser la saumure en extrayant des minéraux (magnésium, lithium), ou la diluer avant rejet. Mais ces techniques restent coûteuses et complexes.En résumé, le dessalement n’est pas généralisé car il est énergivore, coûteux et impacte les milieux naturels. C’est un outil précieux dans certaines régions arides, mais pas une solution miracle. Mieux vaut en parallèle renforcer les économies d’eau, recycler les eaux usées, et protéger les ressources existantes. La clé réside dans une gestion globale et durable de l’eau.Quel est le seul au monde à produire toute la nourriture qu'il consomme ?
02:06|Dans un monde de plus en plus interconnecté, où la sécurité alimentaire est souvent tributaire des échanges internationaux, un pays se distingue par son autosuffisance exceptionnelle : le Guyana. Selon une étude récente publiée dans la revue Nature Food, le Guyana est le seul pays parmi 186 analysés à produire suffisamment de nourriture pour subvenir aux besoins de sa population dans les sept groupes alimentaires essentiels : fruits, légumes, produits laitiers, poissons, viandes, protéines végétales et féculents .Cette performance remarquable s'explique par plusieurs facteurs. Le Guyana bénéficie de terres fertiles, d'une abondance d'eau douce grâce à ses nombreux cours d'eau comme l'Essequibo et le Demerara, et d'un climat propice à l'agriculture toute l'année. Cependant, ces atouts naturels ne suffisent pas à expliquer cette autosuffisance.Depuis les années 2000, le gouvernement guyanien a mis en place des politiques agricoles ambitieuses. Le National Agriculture Investment Plan, lancé en 2009, a encouragé la mécanisation des exploitations, la diversification des cultures et la formation des agriculteurs. Des infrastructures ont été développées pour soutenir la production et la transformation des produits agricoles .En 2023, le pays a inauguré sa première ferme hydroponique, Victoria Greens, près de Georgetown. Cette initiative vise à réduire les importations de légumes et d'herbes, souvent de mauvaise qualité en raison des longues chaînes d'approvisionnement. Le gouvernement soutient activement ce type de projets pour renforcer l'autosuffisance alimentaire, notamment mise en évidence lors de la pandémie de Covid-19 .Malgré ces avancées, des défis subsistent. La logistique, notamment la chaîne du froid, reste à améliorer pour garantir la qualité des produits périssables. De plus, le pays cherche à développer son industrie agroalimentaire pour transformer localement ses matières premières et créer davantage de valeur ajoutée.L'exemple du Guyana souligne l'importance de politiques agricoles cohérentes et d'investissements ciblés pour atteindre l'autosuffisance alimentaire. Alors que de nombreux pays dépendent des importations pour nourrir leur population, le Guyana démontre qu'il est possible de produire localement une alimentation diversifiée et suffisante.Dans un contexte mondial marqué par les crises sanitaires, climatiques et géopolitiques, l'autosuffisance alimentaire apparaît comme un objectif stratégique. Le Guyana, par son engagement et ses résultats, offre un modèle inspirant pour les nations souhaitant renforcer leur souveraineté alimentaire.La pollution aux plastiques peut-elle perturber notre sommeil ?
01:49|Nous savions déjà que les plastiques posaient un sérieux problème environnemental. Mais des recherches récentes viennent renforcer une inquiétude moins visible : les plastiques pourraient aussi dérégler notre sommeil. Une étude publiée en 2024 dans la revue Environment International révèle en effet que certaines substances chimiques libérées par des plastiques courants, notamment le polyuréthane et le PVC (polychlorure de vinyle), peuvent interférer avec la régulation biologique du cycle veille-sommeil.Que dit l’étude ?Les chercheurs ont exposé des cellules humaines, cultivées en laboratoire, à un cocktail de substances issues de la dégradation de plastiques. Résultat : plusieurs de ces molécules ont perturbé la signalisation circadienne, c’est-à-dire les mécanismes biologiques qui régulent notre horloge interne. Ce système est crucial : il pilote non seulement les phases de veille et de sommeil, mais aussi d’autres fonctions comme la température corporelle, la production d’hormones (notamment la mélatonine), ou le métabolisme.Parmi les composés identifiés figurent des phtalates (utilisés pour assouplir le plastique) et des retardateurs de flamme. Ces substances sont dites perturbateurs endocriniens, car elles peuvent interférer avec les hormones. Or, la mélatonine – l’hormone du sommeil – est justement très sensible à ce type d’agression chimique.Une exposition quotidienneLe problème, c’est que ces substances sont présentes dans notre quotidien : meubles en mousse, rideaux de douche, vêtements techniques, emballages alimentaires… Avec le temps, les plastiques libèrent des micro-particules et des composés volatils dans l’air et la poussière domestique, que nous inhalons ou ingérons sans même nous en rendre compte.Même si l’étude reste préliminaire et en conditions in vitro, elle s’ajoute à une littérature scientifique croissante qui montre que les perturbateurs chimiques environnementaux – comme le bisphénol A ou les phtalates – peuvent affecter notre sommeil, notre fertilité, notre humeur et notre métabolisme.Que peut-on faire ?Il n’est pas possible d’éliminer totalement notre exposition aux plastiques, mais réduire les sources évitables est un premier pas : éviter les contenants plastiques pour réchauffer les aliments, ventiler régulièrement les espaces intérieurs, limiter les produits contenant des mousses synthétiques ou des revêtements en PVC.En conclusion, la pollution plastique ne se limite plus aux océans ou à la faune : elle pourrait aussi s’inviter dans notre cerveau et dérégler nos nuits. Un effet insidieux, mais potentiellement sérieux, que la science commence tout juste à dévoiler.Pourquoi le raton laveur est-il considéré comme une espèce nuisible ?
01:53|Derrière son apparence attendrissante et son "masque" de voleur, le raton laveur (Procyon lotor) cache une redoutable capacité à perturber les écosystèmes européens. Introduit en France dans les années 1960 — volontairement ou à la suite d’évasions d’élevage ou de relâchers illégaux —, ce mammifère originaire d’Amérique du Nord est aujourd’hui considéré comme une espèce exotique envahissante par l’Union européenne depuis 2017, et donc nuisible à plusieurs titres.1. Un prédateur opportunisteLe raton laveur est un omnivore très adaptable. Il se nourrit d’œufs, de petits mammifères, d’amphibiens, d’insectes, de fruits et même de déchets humains. Ce comportement de "glaneur" en fait un redoutable prédateur pour la faune locale, notamment dans les zones humides et forestières. Il s'attaque aux nids d’oiseaux au sol ou dans les arbres, détruisant les œufs ou les oisillons. Certaines espèces déjà menacées, comme le hibou grand-duc ou la cistude d’Europe (une tortue aquatique protégée), peuvent en pâtir gravement.2. Une espèce très adaptable et prolifiqueLe raton laveur s’adapte facilement à des environnements variés, y compris les zones périurbaines. Il se reproduit rapidement (jusqu'à 5 petits par portée) et n’a que peu de prédateurs naturels en Europe. Cela facilite son expansion rapide, notamment dans trois grandes zones françaises : le Nord-Est, la Sologne et la Nouvelle-Aquitaine.3. Un vecteur de maladiesLe raton laveur est aussi un réservoir de maladies zoonotiques, c’est-à-dire transmissibles à l’homme ou aux animaux domestiques. Il peut notamment héberger des parasites comme Baylisascaris procyonis, un ver dont les larves peuvent migrer dans le cerveau humain et provoquer des atteintes neurologiques graves (même si ces cas restent rares en Europe). Il peut également transmettre la rage, la leptospirose ou la maladie de Carré aux chiens et chats.4. Des dégâts agricoles et matérielsDans certaines régions, le raton laveur cause aussi des dégâts agricoles, en pillant les cultures de maïs ou de fruits, et peut occasionner des nuisances dans les habitations (greniers, poulaillers, etc.), où il s’introduit à la recherche de nourriture ou d’un abri.En résumé, le raton laveur est considéré comme nuisible non pas pour son comportement agressif, mais pour son impact écologique, sanitaire et économique. Bien que charismatique, il constitue une menace sérieuse pour la biodiversité locale et nécessite une gestion rigoureuse de ses populations.Comment des fientes peuvent protéger l'Antarctique des effets du changement climatique ?
01:51|Cela peut prêter à sourire… et pourtant. Une étude récente publiée dans Communications Earth & Environment révèle que les excréments de manchots – ou plus précisément les gaz qu’ils émettent – pourraient jouer un rôle inattendu dans la régulation du climat antarctique. Un phénomène nauséabond, certes, mais potentiellement bénéfique pour la planète.Tout commence avec le guano, ces accumulations massives de fientes laissées par les colonies de manchots. Dans les régions côtières de l’Antarctique, notamment là où nichent des millions de manchots Adélie et royaux, ce guano est omniprésent. Lorsqu’il se décompose, il dégage de l’ammoniac (NH₃) dans l’atmosphère. Et c’est précisément ce gaz qui intrigue les chercheurs.L’ammoniac a en effet un rôle bien connu dans la formation des nuages : il interagit avec d'autres particules en suspension dans l’air, comme les acides ou les sels marins, pour former des noyaux de condensation. Ces micro-particules servent ensuite de points d’ancrage pour les gouttelettes d’eau, facilitant ainsi la formation de nuages.L’étude en question, menée par une équipe internationale, a modélisé l’impact atmosphérique des émissions d’ammoniac issues des colonies de manchots antarctiques. Résultat : dans certaines régions côtières, cette émission contribue de manière significative à la formation de nuages bas. Or, ces nuages jouent un rôle crucial dans la régulation thermique : ils réfléchissent une partie du rayonnement solaire, participant ainsi à un effet de refroidissement localisé.Ce processus pourrait donc, dans une certaine mesure, atténuer les effets du réchauffement climatique dans certaines zones antarctiques, notamment en limitant la fonte des glaces ou en stabilisant le climat côtier. Évidemment, il ne s’agit pas d’un bouclier global contre le changement climatique, mais d’un phénomène local qui mérite l’attention.Cette découverte souligne aussi à quel point les interactions entre biologie et climat sont complexes. Ici, une activité naturelle — la production de guano par les manchots — génère des effets climatiques indirects mais mesurables. Elle rappelle aussi l'importance de préserver ces écosystèmes uniques, car la disparition des colonies de manchots sous la pression du réchauffement compromettrait ce fragile équilibre.En résumé, oui, les fientes de manchots pourraient jouer un petit rôle climatique positif en Antarctique. Comme quoi, même les éléments les plus inattendus de la nature peuvent participer à la lutte contre le changement climatique… à leur manière.Les "escalators vers l'extinction" en montagne sont-ils un mythe ?
01:59|L’expression « escalator vers l’extinction » évoque une image forte : celle d’une espèce qui, confrontée au réchauffement climatique, est contrainte de monter toujours plus haut en altitude pour survivre — jusqu’à ce qu’elle atteigne le sommet… et qu’il n’y ait plus nulle part où aller. Un scénario tragique et apparemment inéluctable. Mais cette idée est-elle solidement étayée par les faits ? Selon une récente étude menée par une équipe franco-taïwanaise, notamment du CNRS, la réponse est : pas encore.Ce concept, souvent utilisé dans les médias et certaines publications scientifiques, repose sur une hypothèse simple : dans les écosystèmes montagnards, les espèces sensibles aux variations de température migrent vers des altitudes plus élevées pour conserver des conditions climatiques adaptées. Mais comme les montagnes ont une hauteur limitée, cette stratégie de survie a une fin. Une fois atteinte la cime, aucune nouvelle niche écologique n’existe au-dessus. L’espèce est alors condamnée à disparaître.L’image est parlante… mais les données sont moins convaincantes. Les chercheurs franco-taïwanais, dans un article publié en 2024, soulignent que les preuves empiriques de ce mécanisme sont encore très limitées. Sur les quelque 400 études examinées, très peu démontrent que des extinctions effectives ont été causées directement par cette dynamique verticale.Pourquoi un tel décalage entre l’image et la réalité ? D’abord, les espèces montagnardes disposent parfois de capacités d’adaptation insoupçonnées : certaines modifient leur comportement, leur alimentation, ou leur microhabitat. Ensuite, la montagne est loin d’être un environnement uniforme. Les versants orientés différemment, les zones ombragées ou les creux humides peuvent offrir des refuges thermiques, retardant — voire empêchant — l’extinction.Autre point : l’évolution ne s’arrête pas face à la montée des températures. Des adaptations génétiques peuvent émerger, notamment chez les insectes, amphibiens et plantes, à des rythmes parfois étonnamment rapides. Enfin, il est crucial de prendre en compte l’impact des activités humaines : fragmentation des habitats, pollution, tourisme… Ces facteurs, bien souvent, pèsent davantage que la seule élévation thermique.En conclusion, le concept d’« escalator vers l’extinction » reste pertinent en théorie, mais son application dans le réel demande à être nuancée. Il s’agit moins d’un mécanisme universel que d’un scénario parmi d’autres, dépendant fortement des caractéristiques biologiques des espèces concernées et de la complexité du terrain. Une alerte utile, mais à manier avec prudence pour ne pas simplifier à outrance les défis de la biodiversité en montagne.Nos excréments peuvent-ils être une ressource énergétique ?
01:50|Et si nos toilettes devenaient des centrales énergétiques ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, nos excréments peuvent produire de l’énergie. Et pas qu’un peu. Selon une étude conjointe de l’Université des Nations Unies et de la Bill & Melinda Gates Foundation, les matières fécales humaines générées chaque année dans le monde pourraient produire jusqu’à 10 millions de tonnes d’huile équivalent énergie, soit assez pour alimenter 138 millions de foyers en électricité !Du déchet à la ressourceLe principe est simple : les excréments sont riches en matière organique. En les traitant par des procédés adaptés, on peut en extraire de l’énergie sous plusieurs formes :Le biogazPar fermentation anaérobie (c’est-à-dire sans oxygène), les bactéries transforment les matières organiques contenues dans les excréments en méthane, un gaz combustible. Ce biogaz peut ensuite alimenter des cuisinières, des générateurs électriques, ou même être injecté dans les réseaux.Le biochar ou "charbon humain"Par un procédé appelé pyrolyse (chauffage sans oxygène), on peut convertir les matières fécales en biochar, un charbon propre, inodore, qui peut servir de combustible ou même d’amendement pour les sols agricoles. C’est l’approche testée dans certaines toilettes innovantes comme les "toilettes sans eau" développées en Afrique ou en Inde.Une solution pour les pays en développementDans les régions où les systèmes d’assainissement sont déficients, ces technologies offrent un triple avantage :Elles évitent la pollution des sols et des eaux,Elles réduisent les maladies liées au manque d’hygiène,Et elles fournissent une énergie locale, bon marché et renouvelable.Par exemple, au Kenya ou en Inde, des projets pilotes de toilettes transformant les déchets en biogaz permettent déjà d’alimenter des écoles, des cuisines collectives ou des lampadaires.Une révolution culturelle autant que technologiqueTransformer nos excréments en énergie nécessite aussi de changer notre regard. Dans de nombreuses cultures, les déchets humains sont tabous. Pourtant, ils pourraient bien être l’une des ressources les plus sous-exploitées du XXIe siècle.