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Choses à Savoir CERVEAU
Les jeux « cérébraux » sont-ils vraiment efficaces ?
Les jeux de « brain-training » sont souvent présentés comme des outils efficaces pour améliorer nos capacités cognitives. Cependant, la recherche scientifique offre une perspective plus nuancée sur leur efficacité réelle.
Efficacité des jeux de brain-training
Plusieurs études ont évalué l'impact des jeux d'entraînement cérébral sur les fonctions cognitives. Une méta-analyse publiée en 2016 dans la revue Psychological Science in the Public Interest a examiné les preuves disponibles et conclu que, bien que ces jeux puissent améliorer les performances sur les tâches spécifiques entraînées, il existe peu de preuves qu'ils entraînent des améliorations significatives dans la vie quotidienne ou sur des tâches non entraînées.
De même, une étude de 2014 publiée dans Psychological Science a révélé que les améliorations observées étaient généralement limitées aux tâches spécifiques pratiquées, sans transfert notable à d'autres domaines cognitifs.
Activités bénéfiques pour la santé cognitive
Face aux limites des jeux de brain-training, la recherche suggère plusieurs activités susceptibles de soutenir efficacement la santé cognitive :
1. Activité physique régulière : L'exercice physique, notamment l'aérobic, a démontré des effets positifs sur la cognition. Une étude publiée en 2011 dans le Proceedings of the National Academy of Sciences a montré que l'exercice aérobie peut augmenter la taille de l'hippocampe, une région clé pour la mémoire, chez les adultes âgés.
2. Engagement social : Maintenir des interactions sociales régulières stimule le cerveau et peut réduire le risque de déclin cognitif. Des recherches indiquent que les activités sociales favorisent la plasticité cérébrale et renforcent les réseaux neuronaux.
3. Apprentissage continu : S'engager dans de nouvelles activités intellectuellement stimulantes, comme l'apprentissage d'une langue ou d'un instrument de musique, peut renforcer les fonctions cognitives. Une étude de 2014 publiée dans Psychological Science a montré que l'apprentissage de nouvelles compétences complexes améliore la mémoire chez les adultes âgés.
4. Sommeil de qualité : Un repos adéquat est essentiel pour la consolidation de la mémoire et le fonctionnement cognitif global. Des recherches ont démontré que le sommeil profond joue un rôle crucial dans le traitement et le stockage des informations.
5. Alimentation équilibrée : Une diète riche en antioxydants, acides gras oméga-3 et vitamines soutient la santé cérébrale. Des études suggèrent que le régime méditerranéen, par exemple, est associé à un risque réduit de déclin cognitif.
Conclusion
Bien que les jeux de brain-training puissent offrir des améliorations limitées dans des tâches spécifiques, les preuves scientifiques soutiennent davantage des activités telles que l'exercice physique, l'engagement social, l'apprentissage continu, un sommeil de qualité et une alimentation équilibrée pour maintenir et améliorer la santé cognitive. Adopter un mode de vie actif et stimulant sur le plan intellectuel semble être la stratégie la plus efficace pour préserver les fonctions mentales à long terme.
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Quel est le lien entre asthme et mémoire ?
01:57|L'asthme, une maladie inflammatoire chronique des voies respiratoires, est couramment associée à des symptômes tels que la toux, la respiration sifflante et l'essoufflement. Cependant, des recherches récentes suggèrent que l'asthme infantile pourrait également avoir des répercussions sur les fonctions cognitives, notamment la mémoire. Impact de l'asthme sur la mémoire chez l'enfant Une étude publiée en 2023 dans la revue Pediatric Allergy and Immunology a examiné les performances cognitives de 200 enfants âgés de 6 à 12 ans, dont 100 souffrant d'asthme modéré à sévère et 100 en bonne santé. Les résultats ont révélé que les enfants asthmatiques présentaient des scores significativement inférieurs aux tests de mémoire verbale et de mémoire de travail par rapport au groupe témoin. Cette étude suggère que l'asthme peut être associé à des altérations spécifiques de la mémoire chez l'enfant. Mécanismes potentiels expliquant cette association Plusieurs hypothèses pourraient expliquer le lien entre l'asthme infantile et les troubles de la mémoire : 1. Hypoxie cérébrale : Les crises d'asthme sévères peuvent entraîner une diminution de l'oxygénation du cerveau, affectant ainsi les fonctions cognitives, y compris la mémoire. 2. Inflammation systémique : L'asthme est caractérisé par une inflammation chronique qui pourrait avoir des effets neuroinflammatoires, perturbant les processus cognitifs. 3. Effets secondaires des traitements : Certains médicaments utilisés pour gérer l'asthme, tels que les corticostéroïdes, peuvent avoir des impacts sur l'humeur et la cognition, bien que les données soient encore limitées. 4. Perturbations du sommeil : Les symptômes nocturnes de l'asthme peuvent altérer la qualité du sommeil, ce qui est essentiel pour la consolidation de la mémoire. Conséquences et recommandations Les implications de ces découvertes sont significatives. Une altération de la mémoire chez l'enfant peut entraîner des difficultés scolaires et affecter le développement social et émotionnel. Il est donc crucial que les professionnels de santé prennent en compte ces aspects lors de la prise en charge des jeunes patients asthmatiques. Des interventions telles que la gestion optimale de l'asthme pour minimiser les symptômes, l'évaluation régulière des fonctions cognitives et la mise en place de stratégies éducatives adaptées peuvent aider à atténuer ces effets. De plus, la sensibilisation des parents et des éducateurs à ces enjeux est essentielle pour offrir un soutien approprié aux enfants concernés. Conclusion Bien que l'asthme soit principalement une affection respiratoire, ses répercussions potentielles sur la mémoire et d'autres fonctions cognitives chez l'enfant ne doivent pas être négligées. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour approfondir la compréhension de ces liens et développer des stratégies d'intervention efficaces. En attendant, une approche holistique de la prise en charge de l'asthme infantile, intégrant la dimension cognitive, est recommandée pour assurer le bien-être global de l'enfant.Pourquoi notre cerveau divise-t-il le sjournées en chapitres ?
02:26|Notre cerveau a une tendance naturelle à structurer nos expériences quotidiennes en séquences distinctes, ou « chapitres ». Cette organisation cognitive, mise en lumière par une étude dirigée par Alexandra De Soares et publiée dans Current Biology, joue un rôle essentiel dans notre mémoire et notre perception du temps. L’étude explore un mécanisme clé : les « frontières d’événements ». Ces moments marquent des transitions entre différentes activités ou contextes dans une journée, comme passer d’une réunion à un déjeuner ou rentrer chez soi après le travail. Ces frontières sont essentielles pour notre cerveau, car elles lui permettent de segmenter la journée en blocs cohérents et digestes. Les chercheurs ont montré que ces changements sont interprétés par des régions cérébrales spécifiques, notamment l’hippocampe et le cortex préfrontal. Ces structures sont connues pour leur rôle dans la mémoire épisodique, c’est-à-dire la capacité à se souvenir d’événements spécifiques dans leur contexte. Les frontières d’événements agissent comme des « points de repère » cognitifs, aidant à structurer nos souvenirs. Pour tester cette hypothèse, Alexandra De Soares et son équipe ont demandé à des participants de regarder une série de vidéos contenant des changements marqués dans le scénario ou le contexte, comme un passage d’une scène d’intérieur à une scène extérieure. En parallèle, l’activité cérébrale des participants a été mesurée par IRM fonctionnelle. Les résultats ont révélé une augmentation de l'activité dans l'hippocampe chaque fois qu'une frontière d’événement était rencontrée, indiquant que le cerveau enregistrait ces transitions comme des points de division significatifs. Ce processus a une fonction adaptative importante. Il permet de mieux organiser et stocker les informations dans notre mémoire à long terme. Par exemple, il est plus facile de se souvenir d’un voyage structuré en étapes — comme les différentes villes visitées — que d’un récit monotone sans transitions claires. Cependant, ce découpage a aussi des implications sur notre perception du temps. Une journée riche en « chapitres » semble souvent plus longue, car chaque segment est mémorisé distinctement. À l’inverse, une journée routinière, avec peu de transitions, peut paraître floue et passer très vite. En conclusion, cette étude illustre comment notre cerveau, grâce aux frontières d’événements, structure naturellement notre quotidien en chapitres pour optimiser la mémoire et donner du sens à nos expériences. Ce mécanisme est une pièce maîtresse de notre perception du monde et de notre identité.Le cancer a-t-il un effet protecteur contre la maladie d’Alzheimer ?
02:19|Les relations entre cancer et maladie d’Alzheimer intriguent les scientifiques depuis plusieurs années. Des études épidémiologiques ont observé un phénomène contre-intuitif : les patients atteints de certains cancers semblent moins susceptibles de développer la maladie d’Alzheimer, et vice versa. Ce paradoxe a suscité de nombreuses recherches pour comprendre les mécanismes sous-jacents. En 2013, une étude publiée dans Neurology a analysé les dossiers de 3,5 millions de patients sur une période de 50 ans. Elle a révélé que les personnes ayant un diagnostic de cancer présentaient un risque réduit de 35 % de développer la maladie d’Alzheimer. Ce résultat a été confirmé par d’autres travaux, comme une méta-analyse publiée en 2021 dans Frontiers in Neuroscience, qui a examiné plusieurs cohortes et établi un lien inverse significatif entre les deux pathologies. Les mécanismes biologiques expliquant ce phénomène restent hypothétiques, mais plusieurs pistes sont explorées. La première concerne les voies de régulation cellulaire. Le cancer résulte d’une prolifération incontrôlée des cellules, tandis que la maladie d’Alzheimer est liée à une dégénérescence neuronale et à une mort cellulaire excessive. Ces pathologies opposées pourraient impliquer des mécanismes biologiques inverses. Par exemple, la protéine p53, connue pour son rôle dans la prévention des cancers en éliminant les cellules endommagées, semble sous-active dans les cancers et suractive dans l’Alzheimer. Une autre hypothèse concerne le système immunitaire. Dans le cancer, une inflammation chronique et une réponse immunitaire altérée sont fréquentes. Certaines de ces altérations pourraient paradoxalement limiter les processus inflammatoires caractéristiques d’Alzheimer. Cependant, ce lien protecteur n’est pas universel. Il varie selon les types de cancer. Par exemple, une étude de 2017 dans JAMA Oncology a montré que les cancers hématologiques, comme la leucémie, n’offrent pas la même protection. Malgré ces corrélations intrigantes, il est important de souligner qu’aucun lien de causalité direct n’a été établi. Les facteurs de confusion, comme le biais lié à une espérance de vie différente chez les patients atteints de cancer, pourraient expliquer en partie cette association. En conclusion, bien que le cancer puisse, dans certains cas, sembler offrir une protection contre la maladie d’Alzheimer, cette observation reflète probablement une interaction complexe entre biologie cellulaire, génétique et immunologie. Ces découvertes ouvrent toutefois des perspectives intéressantes pour comprendre les mécanismes fondamentaux de ces deux pathologies et développer des traitements innovants.Pourquoi le « doomscrolling » est-il nuisible à notre cerveau ?
02:36|Le « doomscrolling » désigne le comportement compulsif consistant à passer de longues périodes à consulter des informations négatives ou anxiogènes en ligne, souvent via les réseaux sociaux ou les sites d'actualité. Si cette pratique est motivée par le besoin de rester informé, elle s'avère nuisible pour notre santé mentale et physique, comme l'a démontré une étude publiée en 2022 dans la revue Health Communication. Selon cette étude, relayée par The Guardian, sur les 1 100 participants interrogés, 16,5 % montraient des signes de consommation d'information qualifiée de « gravement problématique ». Ces personnes, particulièrement vulnérables, rapportaient des impacts significatifs sur leur bien-être : 74 % souffraient de troubles mentaux comme l'anxiété ou la dépression, et 61 % mentionnaient des problèmes physiques tels que des troubles du sommeil ou de la fatigue chronique. Ces chiffres mettent en lumière l'ampleur des conséquences du doomscrolling. Les mécanismes neurologiques impliqués dans cette pratique expliquent en partie ses effets délétères. L'exposition répétée à des informations négatives active de manière excessive l'amygdale, une région du cerveau impliquée dans la gestion des émotions et la réaction au stress. À force d’être sollicité, ce système de réponse au stress s’emballe, contribuant à des niveaux chroniquement élevés de cortisol, l’hormone du stress. À long terme, cela peut altérer la mémoire, diminuer la capacité de concentration et fragiliser l’équilibre émotionnel. En outre, le doomscrolling agit comme un cercle vicieux. La recherche d'informations négatives, souvent sans but précis, alimente une boucle addictive qui piège l'individu dans un cycle où l'angoisse incite à consommer davantage d'actualités. Ce comportement compulsif détourne l’attention des activités positives ou relaxantes, réduisant ainsi les opportunités de régulation émotionnelle. L'étude souligne également que les effets ne se limitent pas au mental. Le temps passé devant les écrans, combiné à une position assise prolongée, contribue à des douleurs physiques et à une fatigue oculaire. Pour préserver sa santé, il est crucial de limiter son exposition aux informations négatives, d’établir des plages horaires sans écrans et de pratiquer des activités qui favorisent le bien-être, comme le sport ou la méditation. À une époque où l'information est omniprésente, apprendre à filtrer et à se déconnecter devient une compétence essentielle pour protéger notre cerveau.Pourquoi est-on parfois irritable après le travail ?
02:22|Après une longue journée de travail, il est courant de ressentir de l’irritabilité et une baisse de patience. Cela s'explique par la fatigue mentale qui épuise certaines régions clés du cerveau, notamment celles responsables de la maîtrise de soi et de la prise de décisions. Une étude italienne, publiée dans la revue *Proceedings of the National Academy of Sciences* (PNAS), a exploré ce phénomène en détail. Réalisée par des chercheurs de l'IMT School for Advanced Studies de Lucca, cette étude a révélé comment la fatigue mentale peut influencer notre comportement. L’équipe de recherche a mis en lumière l’effet de ce que l’on appelle l’“ego depletion” ou l’épuisement de l’ego, un concept selon lequel l’autorégulation et la maîtrise de soi s’affaiblissent après un effort mental prolongé. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont mené deux expériences qui visaient à examiner comment des tâches intellectuellement exigeantes affectent les fonctions cérébrales et les comportements. Dans ces expériences, des participants ont été soumis à des exercices cognitifs nécessitant une concentration intense, tels que la résolution de problèmes complexes ou des tâches de mémoire. Ces exercices ont été conçus pour solliciter fortement des régions spécifiques du cerveau, comme le cortex préfrontal, une zone cruciale pour la régulation des émotions et la prise de décisions. Les résultats ont montré que, après un effort mental prolongé, les participants étaient plus enclins à prendre des décisions impulsives et à montrer de l'irritabilité. La recherche a démontré que la fatigue cognitive réduit la capacité de l’esprit à réguler les émotions et les comportements, en grande partie parce que les ressources du cortex préfrontal sont temporairement épuisées. Ce processus d’épuisement rend les personnes plus susceptibles de réagir de manière négative ou agressive face à des stimuli mineurs qui, en temps normal, seraient mieux tolérés. La principale explication fournie par l’étude est que l’effort mental constant réduit la capacité des neurones à fonctionner de manière optimale, entraînant des difficultés à gérer le stress et les émotions. En d'autres termes, après une journée de travail remplie de prises de décisions et de gestion d’informations complexes, le cerveau devient plus vulnérable aux frustrations. Cette recherche apporte un éclairage important sur les raisons biologiques de l’irritabilité post-travail, soulignant l'importance de prendre des pauses régulières pour aider à rétablir les capacités d'autorégulation du cerveau. Elle suggère également que des pratiques comme la méditation ou les activités relaxantes peuvent être bénéfiques pour restaurer ces fonctions et réduire l’irritabilité.Les odeurs peuvent-elles jouer un rôle face au cancer ?
02:32|Le pouvoir des odeurs dans le cadre de la lutte contre le cancer repose sur les mécanismes des thérapies olfactives qui exploitent les interactions entre les systèmes sensoriels, immunitaires et hormonaux. Bien que l'idée de soigner le cancer uniquement par des odeurs soit ambitieuse et reste à l’état de recherche, des études scientifiques ont démontré que certaines odeurs et molécules odorantes peuvent avoir un impact positif sur l'organisme, notamment en réduisant le stress et en modulant l'activité cellulaire. Une étude notable, publiée dans *Scientific Reports* en 2019, a examiné l’effet des huiles essentielles, comme celles de lavande, de bergamote et de bois de santal, sur la réduction du stress chez les patients atteints de cancer. Le stress chronique est connu pour affaiblir le système immunitaire et aggraver la progression de nombreuses maladies, y compris le cancer. En exposant les patients à ces odeurs, les chercheurs ont observé une diminution des niveaux de cortisol, une hormone du stress, et une amélioration de l'état émotionnel des participants, contribuant potentiellement à une meilleure réponse du système immunitaire. D’autres recherches, comme celles publiées dans *The Journal of Experimental Medicine*, ont étudié l’effet de molécules odorantes spécifiques, comme le limonène, un composé présent dans les agrumes. Une étude réalisée par une équipe de l’Université de l'Arizona a montré que la consommation de limonène peut réduire la taille des tumeurs mammaires chez la souris. Bien que les mécanismes exacts ne soient pas complètement élucidés, il semble que le limonène ait des propriétés anti-inflammatoires et puisse induire l'apoptose, un processus où les cellules cancéreuses s'autodétruisent. De plus, des chercheurs de l'Université de Freiburg ont exploré comment les récepteurs olfactifs, qui ne sont pas uniquement situés dans le nez mais aussi dans les tissus corporels, peuvent influencer le comportement des cellules cancéreuses. Par exemple, l’activation de récepteurs olfactifs dans les cellules du cancer de la prostate a montré un potentiel pour ralentir la croissance tumorale. Ces études mettent en lumière le rôle des odeurs non seulement comme un outil de gestion des symptômes liés au cancer, comme l'anxiété et la douleur, mais aussi comme un moyen potentiel de moduler les processus cellulaires. Cependant, les scientifiques s'accordent à dire que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour transformer ces découvertes en thérapies efficaces et fiables. En attendant, les odeurs sont surtout utilisées comme un complément aux traitements traditionnels pour améliorer la qualité de vie des patients.Pourquoi les souvenirs ne sont pas seulement dans le cerveau ?
02:04|La recherche contemporaine en neurosciences, notamment les travaux menés par l’équipe du professeur Nikolay V. Kukushkin de l’Université de New York, a mis en lumière des mécanismes fascinants qui remettent en question notre compréhension des souvenirs. Traditionnellement, les souvenirs ont été considérés comme des entités confinées au cerveau, spécifiquement dans des réseaux neuronaux complexes. Cependant, des découvertes récentes suggèrent que cette perspective est trop réductrice. Cette équipe a exploré l’idée que la mémoire ne réside pas exclusivement dans le cerveau, mais qu’elle peut aussi impliquer le reste du corps, en particulier par le biais de systèmes biochimiques qui influencent l’ensemble de l’organisme. En d’autres termes, les souvenirs peuvent être encodés de manière distribuée, impliquant des interactions entre le système nerveux central et les tissus périphériques. Les chercheurs ont étudié les processus de communication entre le cerveau et le reste du corps, mettant en évidence le rôle des signaux moléculaires qui véhiculent des informations durables. Ces signaux, souvent sous forme de protéines et d’autres biomolécules, peuvent affecter des cellules situées en dehors du cerveau, permettant au corps de “retenir” des informations liées à des expériences passées. Par exemple, des événements marquants, tels que des traumatismes ou des souvenirs émotionnellement intenses, peuvent provoquer des modifications dans les muscles, les organes ou même le système immunitaire. Ces changements peuvent ensuite influencer le comportement et les réponses physiologiques de l’organisme. Une illustration frappante de ce phénomène est l’impact durable du stress sur le corps. Le stress peut reprogrammer des voies hormonales et métaboliques, et ces ajustements persistent bien au-delà de l’événement initial. Cela suggère que le souvenir de l’événement stressant est partiellement inscrit dans les tissus corporels, et non seulement dans les circuits neuronaux. Cette perspective élargie de la mémoire donne une nouvelle signification à l’idée que l’organisme entier participe à la rétention de souvenirs. En somme, la recherche menée par l’équipe de Nikolay V. Kukushkin propose une vision de la mémoire comme un phénomène global, où le cerveau et le reste du corps forment un réseau intégré. Ce modèle pourrait expliquer comment certains souvenirs sont ancrés si profondément qu’ils modifient notre physiologie, tout en ouvrant des perspectives pour de nouvelles approches dans le traitement des traumatismes et des troubles de la mémoire.Quel est l’effet du jeûne sur le cerveau ?
02:48|Le jeûne, notamment sous forme de restriction énergétique intermittente (REI), influence significativement le cerveau humain. Une étude publiée en décembre 2023 dans Frontiers in Cellular and Infection Microbiology a exploré ces effets en examinant les modifications de l'activité cérébrale et du microbiome intestinal chez des individus obèses soumis à un programme de REI. Méthodologie de l'étude Les chercheurs ont suivi 25 participants obèses sur une période de 62 jours. Le protocole comprenait des phases de restriction calorique alternant avec des périodes d'alimentation normale. L'activité cérébrale des participants a été évaluée à l'aide de l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), tandis que des analyses métagénomiques ont été réalisées sur des échantillons fécaux pour étudier le microbiome intestinal. Résultats principaux 1. Perte de poids et amélioration métabolique : Les participants ont perdu en moyenne 7,6 kg, soit 7,8 % de leur poids initial. Cette perte de poids s'est accompagnée d'améliorations des paramètres métaboliques, notamment une diminution de la pression artérielle et des niveaux de glucose plasmatique à jeun. 2. Modifications de l'activité cérébrale : L'IRMf a révélé des réductions de l'activité dans des régions cérébrales associées à la régulation de l'appétit et aux mécanismes d'addiction, telles que le gyrus frontal inférieur orbital gauche. Ces changements suggèrent une diminution de la réactivité aux signaux alimentaires et une meilleure maîtrise de l'impulsivité alimentaire. 3. Altérations du microbiome intestinal : L'analyse métagénomique a montré une augmentation de l'abondance de bactéries bénéfiques, notamment Faecalibacterium prausnitzii, Parabacteroides distasonis et Bacteroides uniformis, parallèlement à une diminution de Escherichia coli. Ces modifications indiquent une amélioration de la santé intestinale et une réduction de l'inflammation systémique. 4. Corrélations entre cerveau et microbiome : Des corrélations temporelles ont été observées entre les changements du microbiome intestinal et les altérations de l'activité cérébrale. Par exemple, la diminution de l'abondance de E. coli était associée à une réduction de l'activité dans le gyrus frontal inférieur orbital gauche, suggérant une interaction dynamique entre l'intestin et le cerveau pendant la perte de poids. Implications de l'étude Cette recherche met en évidence l'impact du jeûne intermittent sur l'axe cerveau-intestin-microbiome. Les modifications synchronisées de l'activité cérébrale et de la composition microbienne intestinale suggèrent une communication bidirectionnelle influençant la régulation de l'appétit et le métabolisme énergétique. Ces résultats ouvrent des perspectives pour des interventions thérapeutiques ciblant simultanément le cerveau et le microbiome afin de traiter l'obésité et ses complications associées. En conclusion, le jeûne intermittent induit des changements bénéfiques dans le cerveau et le microbiome intestinal, contribuant à une meilleure régulation de l'appétit et à une amélioration des paramètres métaboliques chez les individus obèses.