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Choses à Savoir CERVEAU
Le cancer a-t-il un effet protecteur contre la maladie d’Alzheimer ?
Les relations entre cancer et maladie d’Alzheimer intriguent les scientifiques depuis plusieurs années. Des études épidémiologiques ont observé un phénomène contre-intuitif : les patients atteints de certains cancers semblent moins susceptibles de développer la maladie d’Alzheimer, et vice versa. Ce paradoxe a suscité de nombreuses recherches pour comprendre les mécanismes sous-jacents.
En 2013, une étude publiée dans Neurology a analysé les dossiers de 3,5 millions de patients sur une période de 50 ans. Elle a révélé que les personnes ayant un diagnostic de cancer présentaient un risque réduit de 35 % de développer la maladie d’Alzheimer. Ce résultat a été confirmé par d’autres travaux, comme une méta-analyse publiée en 2021 dans Frontiers in Neuroscience, qui a examiné plusieurs cohortes et établi un lien inverse significatif entre les deux pathologies.
Les mécanismes biologiques expliquant ce phénomène restent hypothétiques, mais plusieurs pistes sont explorées. La première concerne les voies de régulation cellulaire. Le cancer résulte d’une prolifération incontrôlée des cellules, tandis que la maladie d’Alzheimer est liée à une dégénérescence neuronale et à une mort cellulaire excessive. Ces pathologies opposées pourraient impliquer des mécanismes biologiques inverses. Par exemple, la protéine p53, connue pour son rôle dans la prévention des cancers en éliminant les cellules endommagées, semble sous-active dans les cancers et suractive dans l’Alzheimer.
Une autre hypothèse concerne le système immunitaire. Dans le cancer, une inflammation chronique et une réponse immunitaire altérée sont fréquentes. Certaines de ces altérations pourraient paradoxalement limiter les processus inflammatoires caractéristiques d’Alzheimer.
Cependant, ce lien protecteur n’est pas universel. Il varie selon les types de cancer. Par exemple, une étude de 2017 dans JAMA Oncology a montré que les cancers hématologiques, comme la leucémie, n’offrent pas la même protection.
Malgré ces corrélations intrigantes, il est important de souligner qu’aucun lien de causalité direct n’a été établi. Les facteurs de confusion, comme le biais lié à une espérance de vie différente chez les patients atteints de cancer, pourraient expliquer en partie cette association.
En conclusion, bien que le cancer puisse, dans certains cas, sembler offrir une protection contre la maladie d’Alzheimer, cette observation reflète probablement une interaction complexe entre biologie cellulaire, génétique et immunologie. Ces découvertes ouvrent toutefois des perspectives intéressantes pour comprendre les mécanismes fondamentaux de ces deux pathologies et développer des traitements innovants.
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02:25|L’hippocampe, une structure en forme de spirale située dans le lobe temporal du cerveau, joue un rôle central dans les mécanismes de la mémoire. Il agit comme un hub pour l'encodage, le stockage temporaire et la récupération des souvenirs. Voici les détails de ses principales fonctions liées à la mémoire :1. Encodage des souvenirsL’hippocampe est essentiel pour transformer les expériences de la mémoire à court terme en souvenirs à long terme, un processus appelé consolidation. Lorsque nous vivons une expérience, l’information sensorielle est traitée dans différentes parties du cerveau, puis l’hippocampe intègre ces données pour former une mémoire cohérente. Cette étape est particulièrement cruciale pour les souvenirs épisodiques, c’est-à-dire ceux liés à des événements personnels et spécifiques dans le temps et l’espace.2. Mémoire déclarativeL’hippocampe intervient principalement dans la mémoire déclarative, qui englobe :• La mémoire épisodique : nos souvenirs d’événements vécus (par exemple, un voyage ou un anniversaire).• La mémoire sémantique : nos connaissances générales sur le monde (comme la capitale d’un pays ou le fonctionnement d’un objet).Ces formes de mémoire nécessitent une organisation et une interconnexion des informations, une tâche que l'hippocampe remplit en créant des associations entre différents éléments de l'expérience.3. Spatialité et navigationUne autre fonction clé de l'hippocampe est liée à la mémoire spatiale. Il nous aide à nous orienter dans l’espace et à nous rappeler des itinéraires ou des emplacements. Cette capacité repose sur les "cellules de lieu" de l’hippocampe, qui s’activent en fonction de notre position dans l’environnement. Ces cellules permettent de créer une sorte de carte cognitive.4. Récupération des souvenirsLorsqu’un souvenir doit être récupéré, l’hippocampe réactive les connexions neuronales qui l’ont formé. Il joue un rôle dans la "recherche" du souvenir stocké dans le cortex cérébral et sa restitution sous une forme consciente.5. Plasticité neuronaleL’hippocampe est aussi une région clé pour la plasticité cérébrale, notamment grâce au phénomène de potentialisation à long terme (LTP), qui renforce les connexions entre neurones. Cette plasticité est fondamentale pour l’apprentissage et l’adaptation.Importance cliniqueDes dommages à l’hippocampe, causés par des maladies comme Alzheimer ou des traumatismes, entraînent des pertes de mémoire et des difficultés à former de nouveaux souvenirs, soulignant son rôle crucial dans notre vie cognitive.