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La base

L'armée française

L'Armée française, officiellement appelée Forces armées françaises, est l’une des plus puissantes au monde. Elle est placée sous l'autorité du président de la République, chef des armées, et du ministre des Armées. Son rôle est d’assurer la défense du territoire national, de protéger les intérêts de la France à l’étranger et de participer aux opérations internationales.


Organisation des forces armées

Les forces armées françaises sont composées de trois grandes branches :

1. L’Armée de Terre : elle regroupe les forces terrestres, avec environ 120 000 militaires. Ses principales unités sont l’infanterie, la cavalerie blindée, l’artillerie et les troupes aéroportées. 

2. La Marine nationale : avec 39 000 marins, elle protège les mers et les océans. Elle possède un porte-avions nucléaire (Charles de Gaulle), des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) et des frégates modernes. 

3. L’Armée de l’Air et de l’Espace : forte de 40 500 aviateurs, elle dispose de chasseurs comme le Rafale, d’avions de transport et d’une composante spatiale pour la surveillance et la défense. 

S’y ajoutent :

La Gendarmerie nationale, qui est une force militaire à statut particulier chargée de missions de sécurité intérieure et de maintien de l'ordre. 

Le Service de santé des armées et la Direction générale de l’armement (DGA), qui gère les équipements militaires. 


Missions et engagements

L’Armée française remplit plusieurs missions :

Défense du territoire via la dissuasion nucléaire et la protection de l’espace aérien et maritime. 

Interventions extérieures (OPEX) dans des zones de conflits (Sahel, Moyen-Orient, Europe de l’Est). 

Sécurité intérieure, avec l’opération Sentinelle lancée après les attentats de 2015. 

Aide humanitaire et évacuations de ressortissants en cas de crise. 


Budget et équipements

La France consacre environ 47 milliards d’euros à la défense (soit environ 2 % du PIB). L’Armée française est dotée d’équipements modernes dans les domaines terrestre, naval, aérien et spatial.

Armée de Terre

200 chars Leclerc (dont 122 en service actif, les autres en réserve ou modernisation) 

650 véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI) 

3 000 véhicules blindés légers (Griffon, Jaguar, Serval, VAB encore en service) 

121 canons d’artillerie CAESAR 155 mm 

500 hélicoptères militaires (Tigre, Gazelle, NH90 Caïman) 

Marine nationale

1 porte-avions nucléaire : Charles de Gaulle 

4 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la classe Le Triomphant (chacun pouvant embarquer jusqu’à 16 missiles balistiques M51) 

6 sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) 

15 frégates majeures (dont 8 FREMM, 2 FDA et 5 FDI en construction) 

6 patrouilleurs hauturiers et plusieurs patrouilleurs côtiers 

3 bâtiments de projection et de commandement (BPC) Mistral 

17 chasseurs de mines 

Divers navires de soutien et logistique 

Armée de l’Air et de l’Espace

190 chasseurs multirôles Rafale 

70 avions Mirage 2000 encore en service (différentes versions) 

15 avions ravitailleurs A330 MRTT Phénix 

50 avions de transport (C-130 Hercules, A400M Atlas, CN-235, Transall restant) 

Drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) Reaper et Patroller 

4 satellites militaires de communication et d’observation (CSO, Syracuse, CERES) 

Missiles air-sol SCALP et missiles nucléaires ASMP-A ...

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  • Le canal de Suez

    02:29|
    Le canal de Suez est une voie navigable artificielle qui relie la mer Méditerranée à la mer Rouge, en Égypte. Long de 193 kilomètres, il permet aux navires de passer directement entre l’Europe et l’Asie sans contourner l’Afrique par le cap de Bonne-Espérance. C’est l’un des passages maritimes les plus stratégiques du monde.Le projet d’un canal traversant l’isthme de Suez remonte à l’Antiquité, mais c’est au XIXe siècle qu’il devient réalité. L’ingénieur français Ferdinand de Lesseps obtient une concession de l’Égypte ottomane en 1854 et fonde la Compagnie universelle du canal maritime de Suez. Les travaux débutent en 1859 et mobilisent des dizaines de milliers d’ouvriers, souvent dans des conditions difficiles. Le canal est inauguré le 17 novembre 1869.À l’origine, la majorité des actions de la compagnie appartient à des investisseurs français et égyptiens. Mais en 1875, le gouvernement britannique rachète les parts de l’Égypte en difficulté financière. Le canal devient alors un enjeu colonial majeur. L’armée britannique occupe l’Égypte en 1882, en grande partie pour contrôler ce passage essentiel vers l’Inde.En 1956, le président égyptien Gamal Abdel Nasser nationalise le canal, déclenchant la crise de Suez. La France, le Royaume-Uni et Israël réagissent militairement, mais doivent se retirer sous la pression des États-Unis et de l’URSS. L’Égypte garde le contrôle du canal, qui devient un symbole de souveraineté nationale.Le canal a été fermé plusieurs fois, notamment entre 1967 et 1975 pendant la guerre des Six Jours et les conflits qui ont suivi. Il rouvre en 1975 après des travaux de déminage et de remise en état. Depuis, le canal a fait l’objet de plusieurs agrandissements. Le plus récent, en 2015, a permis de doubler certaines portions afin de fluidifier le trafic.Aujourd’hui, environ 10 à 12 % du commerce maritime mondial passe par le canal de Suez. Il constitue une ressource financière cruciale pour l’Égypte, générant plusieurs milliards de dollars de revenus par an.En mars 2021, le canal a fait la une de l’actualité lorsqu’un porte-conteneurs géant, l’Ever Given, s’y est échoué en travers, bloquant totalement la circulation pendant six jours. Cet incident a mis en lumière la vulnérabilité des grandes chaînes logistiques mondiales face à un point de passage aussi étroit et stratégique.En résumé, le canal de Suez est bien plus qu’une simple voie d’eau : c’est un carrefour géopolitique, un levier économique majeur et un symbole historique de la mondialisation.
  • Je lance ma chaine Youtube

    01:24|
    Pour découvrir mes vidéos:Youtube:https://www.youtube.com/@SapristiFRTikTok:https://www.tiktok.com/@sapristifr
  • Les Frères Musulmans

    03:14|
    Fondée en 1928 en Égypte par Hassan el-Banna, l’organisation des Frères musulmans est l’un des mouvements islamistes les plus influents du monde arabe. À l’origine, ce groupe se veut une réponse à la colonisation britannique et à la perte d’influence du califat ottoman. Son objectif initial est de restaurer une société islamique fondée sur les principes du Coran et de la Sunna, en rejetant la laïcité occidentale perçue comme étrangère et corrosive.L’idéologie des Frères musulmans repose sur l’islam comme système global, qui englobe non seulement la spiritualité, mais aussi la politique, l’économie, l’éducation et la justice. Leur devise : « Le Coran est notre constitution. » Le mouvement prône une réforme progressive de la société, en s’appuyant sur l’éducation, la prédication et l’action sociale. Dans chaque pays, notamment en Egypte, en Jordanie ou à Gaza, il s’appuie notamment sur un vaste réseau d’écoles, de cliniques, d’associations caritatives et de services de proximité, ce qui lui vaut un fort ancrage populaire.Sur le plan politique, les Frères musulmans ont longtemps été réprimés en Égypte. Dès 1948, le gouvernement égyptien dissout l’organisation, craignant son influence croissante. Après l’assassinat d’el-Banna en 1949, l’organisation connaît une radicalisation sous l’influence de penseurs comme Sayyid Qutb, qui justifie l’usage de la violence contre les États jugés impies. Ce tournant idéologique inspirera plus tard des groupes jihadistes comme Al-Qaïda.Dans les décennies suivantes, les Frères musulmans oscillent entre opposition pacifique et répression sévère. Leur stratégie varie selon les contextes nationaux. En Jordanie et au Koweït, ils participent à la vie parlementaire. En Syrie, ils ont été violemment réprimés par le régime d’Hafez el-Assad, notamment lors du massacre de Hama en 1982.L’un des tournants majeurs du mouvement survient avec le Printemps arabe. En Égypte, les Frères musulmans créent un parti politique, le Parti de la liberté et de la justice. En 2012, leur candidat Mohamed Morsi devient président. Mais son mandat se heurte à de graves difficultés économiques, des critiques quant à sa gouvernance autoritaire, et une forte polarisation. En 2013, il est renversé par l’armée, et le mouvement est de nouveau interdit et classé comme organisation terroriste par le régime d’Abdel Fattah al-Sissi.Aujourd’hui, les Frères musulmans restent très influents dans plusieurs pays, malgré des divisions internes et des statuts juridiques variés : tolérés, interdits, ou clandestins. Leur présence idéologique demeure forte, mais leur avenir politique est incertain, tiraillé entre réformisme, conservatisme religieux et rivalités avec d'autres courants de l'islam politique, comme le salafisme.En résumé, les Frères musulmans constituent un acteur incontournable de l’histoire politique contemporaine du monde arabe, entre mouvement religieux extrêmiste, réseau social, et force politique.
  • Le GIGN

    02:07|
    GIGN = Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale.Statut : Unité d’élite de la Gendarmerie nationale française, placée sous l’autorité du ministère de l’Intérieur.Mission principale : Lutte contre le terrorisme, libération d’otages, arrestation de forcenés, interventions à haut risque, sécurité des personnes sensibles, etc.Spécificité : Intervient en France et à l’étranger, dans des situations où les forces classiques sont dépassées.2. HistoriqueCréation : Officiellement fondé en 1974, à la suite de la prise d’otages des Jeux olympiques de Munich (1972), qui révéla les lacunes des forces traditionnelles face au terrorisme moderne.Fondateur : Le lieutenant Christian Prouteau.Évolution : Le GIGN est devenu un groupe intégré, en 2007, en fusionnant avec d’autres unités spécialisées de la gendarmerie. Depuis 2021, il est pleinement intégré dans le dispositif des forces spéciales.3. OrganisationSiège : Satory, près de Versailles.Effectifs : Environ 400 membres (chiffres variables, car confidentiels).Structure : Plusieurs sections :Intervention (opérations offensives)Observation-recherche (renseignement, filatures)Appui opérationnel (négociateurs, tireurs d’élite)Détachement de sécurité (protection de personnalités, missions sensibles)4. Recrutement et formationSélection : Très rigoureuse, ouverte aux gendarmes expérimentés.Taux de réussite : Environ 5 % des candidats seulement sont admis.Formation : Dure près d’un an, avec un entraînement physique, tactique, psychologique et technique de très haut niveau.Compétences développées : Tir de précision, combat rapproché, escalade, explosifs, plongée, pilotage, gestion du stress, négociation.5. Missions célèbres1976 : Libération des enfants pris en otage à Djibouti (école de Loyada).1994 : Intervention sur le vol Air France Alger-Marseille, détourné par des terroristes du GIA : 4 preneurs d’otages tués, aucun otage mort.2020 : Neutralisation d’un forcené retranché à Saint-Just (trois gendarmes tués).6. Matériel et moyensArmement : Fusils d’assaut, fusils de précision, armes non létales, explosifs spécialisés.Équipement : Gilets pare-balles, casques, drones, hélicoptères, véhicules blindés.Technologie : Dispositifs de surveillance et de communication ultra-modernes.7. Statut internationalLe GIGN est reconnu comme l’une des meilleures unités d’intervention au monde.Il coopère avec d’autres forces spéciales (RAID, GSG9 allemand, SWAT américains, etc.).Il participe également à des missions sensibles à l’étranger, sous mandat diplomatique ou militaire.8. DeviseDevise officielle : "S’engager pour la vie."Elle résume parfaitement l’engagement total de ses membres pour sauver des vies, souvent au péril de la leur.
  • L'armée de terre cuite

    02:25|
    Découverte par hasard en 1974 par des paysans creusant un puits près de Xi’an, dans la province du Shaanxi, l’armée de terre cuite est considérée comme l’un des plus grands trésors archéologiques de l’humanité. Cette armée souterraine fut commandée par Qin Shi Huang, le premier empereur de Chine, pour l’accompagner dans l’au-delà. Elle date d’environ 210 avant J.-C., période où l’empereur venait d’unifier la Chine.Cette armée colossale est composée de plus de 8 000 soldats en terre cuite, accompagnés de chevaux, chars et armes réelles. Chaque soldat, réalisé à l’échelle humaine, mesure entre 1,75 mètre et 1,90 mètre. Mais ce qui fascine le plus, c’est que chacun présente un visage, une coiffure et une expression uniques, comme s’il s’agissait de véritables portraits. Cela suggère un travail d’atelier d’une rare sophistication, avec des pièces moulées puis personnalisées.Les soldats sont organisés selon une hiérarchie militaire stricte : on y trouve des fantassins, des archers, des officiers et des généraux, reflétant la structure de l’armée impériale de l’époque. Ils étaient initialement peints de couleurs vives – rouge, bleu, vert –, mais ces pigments se sont en grande partie estompés dès l’excavation.Le mausolée tout entier couvre plus de 56 km². Pourtant, seule une petite portion du site a été fouillée à ce jour. Le tumulus principal, supposé abriter la sépulture de Qin Shi Huang, n’a jamais été ouvert, notamment en raison de préoccupations techniques et éthiques. Selon les textes anciens, notamment les Annales historiques de Sima Qian, le tombeau contiendrait des pièges mécaniques et des rivières de mercure, ce qui renforce le mystère.La fabrication de cette armée aurait mobilisé plus de 700 000 ouvriers pendant plusieurs décennies. Elle illustre non seulement la démesure du pouvoir impérial, mais aussi les avancées technologiques de la Chine ancienne : cuisson de la terre à haute température, usage de matrices pour les visages, production d’armes de bronze très sophistiquées.Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1987, l’armée de terre cuite reste l’un des symboles les plus puissants de la Chine impériale. Elle attire chaque année des millions de visiteurs et continue de livrer des secrets aux archéologues, tant elle témoigne de la vision obsessionnelle de l’éternité que nourrissait le premier empereur de Chine.
  • Roland Garros

    02:28|
    Quand on entend le nom de Roland Garros, on pense aussitôt à la terre battue parisienne, aux exploits de Nadal ou aux cris du public sous le soleil de juin. Pourtant, derrière ce nom devenu synonyme de tennis, il y a d’abord un homme, un pionnier, un héros méconnu : Roland Garros, aviateur audacieux et figure emblématique de la première guerre aérienne.Né le 6 octobre 1888 sur l’île de La Réunion, Roland Garros grandit entre les tropiques et la métropole. Curieux, brillant, passionné par la mécanique, il s’oriente vers des études de commerce à HEC Paris. Mais très vite, une passion plus forte que tout l’envahit : l’aviation. Nous sommes au début du XXe siècle, et les avions ressemblent à des cerfs-volants motorisés. Pourtant, Garros y voit l’avenir. Il achète un monoplan Morane-Saulnier, s’entraîne seul, chute souvent, mais progresse.En 1913, il entre dans la légende en réussissant un exploit jusque-là jugé impossible : la première traversée de la Méditerranée en avion, reliant Fréjus à Bizerte, en Tunisie, en un peu moins de huit heures. Il devient une star internationale. Mais l’heure n’est plus à l’aviation de loisir : l’Europe sombre dans la guerre.Dès 1914, Garros s’engage comme pilote de chasse. Visionnaire, il participe à la mise au point d’un système révolutionnaire permettant de tirer avec une mitrailleuse à travers l’hélice sans la briser. Une innovation cruciale qui donne à la France un avantage stratégique. Mais en avril 1915, son avion est touché. Il s’écrase en territoire ennemi et est capturé. Il passe trois ans prisonnier en Allemagne, avant de s’évader en 1918. Fidèle à ses convictions, il ne retourne pas à la vie civile : il reprend le combat.Hélas, le 5 octobre 1918, à la veille de son trentième anniversaire et quelques semaines avant l’armistice, son avion est de nouveau abattu dans les Ardennes. Il meurt au combat, fidèle à sa devise : voler ou périr.Dix ans plus tard, en 1928, la France construit un nouveau stade de tennis à Paris. Pour honorer ce héros oublié, on lui donne son nom : Roland-Garros. Ironie de l’histoire, il ne jouait pas au tennis. Mais son esprit de dépassement et son audace résonnent encore à chaque balle frappée sur la terre battue.Roland Garros n’a jamais soulevé de trophée… mais il a conquis le ciel.
  • Le référendum

    02:57|
    Le référendum en France est un outil de démocratie directe permettant aux citoyens de se prononcer par un vote sur une question précise, souvent législative ou constitutionnelle. Voici tout ce qu’il faut savoir à son sujet, organisé en six points clés :1. Définition et principeLe référendum est un vote du peuple sur une question posée par le pouvoir exécutif ou législatif. Contrairement aux élections, il ne sert pas à élire des représentants, mais à adopter ou rejeter un texte (loi, réforme, traité…).2. Fondement constitutionnelIl est prévu par plusieurs articles de la Constitution de la Ve République :Article 11 : permet au président de soumettre à référendum un projet de loi portant sur :l’organisation des pouvoirs publics,des réformes économiques ou sociales,ou la ratification d’un traité.Article 89 : concerne les référendums constitutionnels, pour réviser la Constitution (sauf si le président choisit la voie du Congrès).Depuis 2008, il existe aussi le Référendum d’initiative partagée (RIP), introduit par une révision constitutionnelle.3. Qui peut déclencher un référendum ?Le président de la République, sur proposition du gouvernement ou du Parlement.Dans le cas du RIP, il faut :1/5 des parlementaires (soit environ 185 députés ou sénateurs),appuyés par 1/10 des électeurs (environ 4,8 millions de signatures).Le RIP reste cependant très difficile à mettre en œuvre : aucun n’a encore abouti à un vote populaire depuis sa création.5. Quelques référendums historiques1958 : adoption de la Constitution de la Ve République.1962 : élection du président de la République au suffrage universel direct.1992 : adoption du traité de Maastricht.2005 : rejet du traité établissant une Constitution européenne (55 % de "non").6. Critiques et débatsLe référendum peut être vu comme un outil démocratique fort, mais il est aussi critiqué :pour son instrumentalisation politique,le risque de vote sanction (on répond parfois au gouvernement, pas à la question),ou pour son caractère binaire qui simplifie des sujets complexes.De plus, le non-respect du résultat (comme après le "non" au référendum de 2005, contourné par la ratification parlementaire du traité de Lisbonne en 2008) a nourri la défiance envers cet outil.
  • Le Cachemire

    02:17|
    Le Cachemire est une région montagneuse située au nord du sous-continent indien, à la jonction de l’Inde, du Pakistan et de la Chine. Riche en ressources naturelles, notamment en eau et en beauté paysagère, cette région est également tristement célèbre pour être l’un des foyers de tensions géopolitiques les plus anciens et les plus sensibles au monde.Historiquement, le Cachemire était un royaume indépendant à majorité musulmane dirigé par un maharaja hindou. En 1947, lors de la partition de l’Empire britannique des Indes, deux nouveaux États sont créés : l’Inde et le Pakistan. Les territoires à majorité musulmane devaient rejoindre le Pakistan, tandis que ceux à majorité hindoue rejoindraient l’Inde. Mais le maharaja du Cachemire, hésitant entre les deux puissances, choisit finalement de rattacher son territoire à l’Inde en échange de son aide militaire face à une invasion de tribus soutenues par le Pakistan. Ce rattachement déclencha la première guerre indo-pakistanaise (1947-1948), qui se solda par un cessez-le-feu et la division de la région en deux : le Cachemire indien (aujourd’hui appelé Jammu-et-Cachemire et Ladakh) et le Cachemire pakistanais (Azad Jammu and Kashmir et Gilgit-Baltistan). La ligne de cessez-le-feu devint la "ligne de contrôle", mais elle ne fut jamais reconnue comme frontière officielle.Depuis, l’Inde et le Pakistan se sont affrontés à deux autres reprises au sujet du Cachemire (en 1965 et en 1999), sans résolution définitive. Le conflit est d’autant plus tendu que ces deux pays sont aujourd’hui dotés de l’arme nucléaire.À cette rivalité s’ajoutent les tensions internes. La région indienne du Cachemire, majoritairement musulmane, connaît depuis les années 1980 une forte insurrection séparatiste, avec des groupes armés réclamant l’indépendance ou le rattachement au Pakistan. L’Inde accuse Islamabad de soutenir ces groupes, ce que le Pakistan dément. La présence militaire indienne y est massive, et les violations des droits humains ont été régulièrement dénoncées.En août 2019, l’Inde a aggravé les tensions en révoquant l’autonomie constitutionnelle de la région de Jammu-et-Cachemire, ce qui a entraîné une vague de répression et un isolement renforcé de la région. Cette décision a été fermement condamnée par le Pakistan, et a suscité l’inquiétude de la communauté internationale.Le Cachemire demeure ainsi un territoire au cœur de rivalités identitaires, religieuses et géopolitiques, avec une population souvent prise en étau entre deux puissances qui refusent de céder du terrain.
  • Le code noir

    02:57|
    Le Code noir est un texte législatif emblématique de l’histoire coloniale française. Promulgué sous le règne de Louis XIV en 1685, il réglemente la vie des esclaves noirs dans les colonies françaises. Ce texte, qui légitime et encadre l’esclavage, est à la fois un symbole du racisme institutionnalisé et un instrument juridique majeur de l’Ancien Régime colonial.Voici tout ce qu’il faut savoir à propos du Code noir :1. Contexte historiqueAu XVIIe siècle, la France est engagée dans la colonisation des Antilles (Saint-Domingue, Martinique, Guadeloupe), où l’économie repose de plus en plus sur la culture du sucre, extrêmement lucrative. Pour faire tourner les plantations, les colons importent massivement des esclaves venus d’Afrique. Face à cette situation, l’État veut uniformiser les règles dans ses colonies.2. Adoption du Code noirLe Code noir est rédigé par Jean-Baptiste Colbert, ministre de Louis XIV, puis promulgué officiellement en mars 1685. Il comporte 60 articles (dans sa version antillaise) et vise à réglementer l’esclavage dans les colonies françaises.Il sera ensuite adapté ou réédité pour d’autres colonies (Guyane, Réunion, Louisiane...) avec des variantes locales.3. Contenu principal du Code noirLe Code noir aborde de nombreux aspects de la vie des esclaves et de leurs maîtres. Parmi les plus importants :Définition juridique de l’esclave : l’esclave est considéré comme un bien meuble, une propriété du maître.Obligation de baptême et d’instruction religieuse : tous les esclaves doivent être baptisés catholiques.Organisation de la vie quotidienne : régulation des mariages, des jours de repos, des punitions.Sanctions et châtiments : prévoient des punitions très violentes (mutilations, peine de mort) pour les esclaves fugitifs ou rebelles.Encadrement de l’affranchissement : permet à certains esclaves d’être libérés (notamment par testament ou rachat).Protection théorique minimale : le Code interdit certaines pratiques extrêmes (comme tuer un esclave sans raison valable), mais ces dispositions sont rarement appliquées.4. Portée et applicationLe Code noir a été largement appliqué dans les colonies françaises pendant plus d’un siècle. Cependant, dans la pratique, les abus étaient fréquents et la justice coloniale protégeait surtout les intérêts des maîtres.Le Code contribue à légaliser et institutionnaliser l’esclavage racial, fondé sur l’idée que les Noirs sont inférieurs et destinés à la servitude.5. AbolitionsEn 1794, la Convention (Révolution française) abolit l’esclavage — le Code noir devient alors caduc.Mais Napoléon Bonaparte le rétablit en 1802.L’esclavage est définitivement aboli en 1848 par la Deuxième République, sous l'impulsion de Victor Schoelcher.6. Mémoire et controversesAujourd’hui, le Code noir est considéré comme l’un des symboles les plus forts de l’esclavage colonial français. Il est régulièrement étudié et débattu dans les réflexions sur le racisme systémique, la mémoire coloniale, et les demandes de réparation.Le texte a suscité des polémiques, notamment lorsqu’il a été qualifié par certains de « texte humaniste » du fait de ses « protections » pour les esclaves — un point de vue largement discrédité par les historiens.