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La base

Guerre et Paix, de Léon Tolstoï

« Guerre et Paix », publié entre 1865 et 1869, est l’un des chefs-d’œuvre absolus de la littérature mondiale. Écrit par Léon Tolstoï, ce roman monumental explore les destins croisés de plusieurs familles aristocratiques russes à l’époque des guerres napoléoniennes, entre 1805 et 1815. C’est à la fois une fresque historique, une réflexion philosophique et une analyse profonde de la nature humaine.


Une épopée historique et humaine

Le roman mêle événements réels et fiction. Tolstoï décrit la Russie confrontée à l’invasion de Napoléon, en alternant les scènes de bataille (Austerlitz, Borodino) et les moments de la vie quotidienne. On y suit notamment Pierre Bézoukhov, jeune noble en quête de sens, le prince André Bolkonski, idéaliste désabusé, et Natacha Rostov, incarnation de la vie et de la passion. Leurs destins s’entrecroisent au rythme de l’Histoire, entre amour, guerre, souffrance et rédemption.


Un roman total

Tolstoï refuse de séparer la fiction du réel : il reconstitue avec une précision saisissante la vie russe de son temps, des salons de Saint-Pétersbourg aux champs de bataille. Mais au-delà du décor, il cherche à comprendre ce qui pousse les hommes à agir. Pour lui, l’Histoire n’est pas faite par les grands hommes, mais par la somme d’innombrables volontés individuelles. Napoléon, souvent perçu comme un génie, apparaît chez Tolstoï comme un homme ordinaire ballotté par des forces qu’il ne maîtrise pas.


Une réflexion philosophique

À travers Pierre et André, Tolstoï aborde des questions essentielles : le sens de la vie, la foi, la liberté, la mort. Le roman montre l’illusion du pouvoir et la vanité des ambitions humaines, mais aussi la possibilité de trouver la paix intérieure dans la simplicité, la compassion et la vérité morale. C’est une œuvre profondément humaniste, marquée par une vision spirituelle du monde.


Héritage et portée

Avec plus de 1 500 pages, « Guerre et Paix » dépasse les frontières du roman. C’est une méditation sur la condition humaine, écrite dans une langue d’une richesse et d’une précision inégalées. Tolstoï y atteint un réalisme total : aucun personnage n’est entièrement bon ou mauvais, chacun est complexe et vivant.

En somme, « Guerre et Paix » n’est pas seulement un roman historique : c’est une philosophie de la vie incarnée dans une épopée, un monument littéraire où se rencontrent la guerre, l’amour, la foi et la quête de sens.

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  • La date de naissance de Jésus

    02:21|
    Quand est né Jésus ? La question paraît simple. Pourtant, elle demeure l’un des grands mystères de l’histoire. Contrairement à ce que suggère notre calendrier, Jésus n’est presque certainement pas né en l’an 1. En réalité, les historiens situent sa naissance plusieurs années avant le début officiel de notre ère.Commençons par le calendrier. Celui que nous utilisons aujourd’hui, dit « anno Domini », a été établi au VIᵉ siècle par un moine nommé Denys le Petit. Son objectif était de fixer une date de référence pour la naissance du Christ. Mais à l’époque, les sources historiques étaient rares, fragmentaires, et Denys a très probablement commis une erreur de calcul.Les premiers indices viennent des Évangiles eux-mêmes. L’Évangile selon Matthieu affirme que Jésus est né sous le règne du roi Hérode le Grand. Or, les sources romaines et juives sont formelles : Hérode est mort en 4 avant notre ère. Si Jésus est né avant sa mort, alors sa naissance doit nécessairement être antérieure à cette date, probablement entre -7 et -4.L’Évangile selon Luc apporte un autre élément célèbre : le recensement ordonné par l’empereur Auguste, lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. Problème : ce recensement est historiquement daté de l’an 6 après J.-C., soit bien après la mort d’Hérode. Ce décalage a longtemps intrigué les historiens. Plusieurs hypothèses existent : Luc aurait confondu deux recensements, ou utilisé une formule ambiguë faisant référence à une période antérieure.Un autre indice souvent évoqué est l’étoile de Bethléem. Certains astronomes pensent qu’elle pourrait correspondre à une conjonction exceptionnelle de planètes observée en -7, ou à un phénomène céleste marquant comme une nova. Ces théories ne prouvent rien définitivement, mais elles renforcent l’idée d’une naissance située quelques années avant l’an 1.Enfin, il faut rappeler que les Évangiles ne sont pas des chroniques historiques modernes. Leur objectif premier est théologique, pas chronologique. Les dates précises importaient peu aux premiers chrétiens, bien plus préoccupés par le sens spirituel du message que par le calendrier.Alors, que sait-on vraiment ? Le consensus des historiens situe aujourd’hui la naissance de Jésus entre 7 et 4 avant Jésus-Christ, très probablement autour de -6 ou -5. Une ironie de l’histoire : Jésus serait donc né “avant Jésus-Christ”.Comme souvent en histoire ancienne, la certitude absolue nous échappe. Mais c’est précisément dans cette zone d’ombre, entre textes sacrés, archives romaines et science moderne, que le sujet devient passionnant.
  • Saint Nicolas

    02:26|
    Saint Nicolas est l’une des figures les plus anciennes et les plus populaires d’Europe. Aujourd’hui, beaucoup l’associent aux fêtes de fin d’année, mais son histoire remonte au IVᵉ siècle. À l’origine, Nicolas est un évêque de Myre, une ville d’Asie Mineure (dans l’actuelle Turquie). Peu d’éléments historiques sont certains, mais la tradition lui attribue une grande générosité, notamment envers les enfants et les plus pauvres.La légende raconte que Nicolas aidait discrètement les familles dans le besoin. Le récit le plus célèbre dit qu’il aurait glissé, en pleine nuit, des bourses d’or par la fenêtre d’un père ruiné pour sauver ses trois filles de la misère. C’est de là que naît l’idée d’un personnage qui passe la nuit pour offrir des cadeaux.Au Moyen Âge, le culte de Saint Nicolas se répand massivement en Europe du Nord et de l’Est : en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Lorraine, en Pologne ou encore en Autriche. Il devient le patron des enfants, mais aussi des écoliers, des bateliers et même des voyageurs. Chaque année, on célèbre sa fête le 6 décembre. Dans de nombreux villages, les enfants reçoivent ce jour-là des friandises, des pains d’épices ou de petits cadeaux.Mais Saint Nicolas n’est pas seul. Il est souvent accompagné d’un personnage plus sombre, chargé de rappeler les règles et de punir symboliquement les enfants désobéissants. En France et en Belgique, c’est le Père Fouettard ; en Autriche et en Allemagne, le redouté Krampus, une créature aux cornes impressionnantes. Ce duo illustre la vieille idée du couple “récompense et sanction”.Au XVIᵉ siècle, avec la Réforme protestante, la fête de Saint Nicolas recule dans certains territoires. Pourtant, dans les régions restées catholiques ou attachées à leurs traditions, elle perdure et évolue. Aux Pays-Bas, par exemple, Saint Nicolas devient Sinterklaas, un vieil homme barbu, vêtu de rouge, qui arrive en bateau d’Espagne. Lorsque les colons néerlandais s’installent en Amérique, ils emportent la tradition avec eux : Sinterklaas va progressivement se transformer en Santa Claus, le Père Noël moderne.Ainsi, Saint Nicolas est à l’origine du personnage le plus universel des fêtes de fin d’année. Sa figure mêle histoire, légende, religion et folklore. En connaissant Saint Nicolas, on comprend mieux d’où viennent nos traditions de décembre : les cadeaux, la distribution nocturne, et même la tenue rouge du Père Noël. Une figure ancienne, mais toujours vivante.
  • [Pour aller + loin] Saint Nicolas

    04:23|
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  • L'Avent

    02:15|
    L’Avent est une période de préparation à Noël, présente dans la tradition chrétienne depuis plus de quinze siècles. Aujourd’hui, même chez les non-croyants, l’Avent est devenu un repère culturel incontournable : calendriers, marchés, décorations… Mais à l’origine, c’est un temps spirituel destiné à se préparer à la naissance de Jésus.L’Avent commence quatre dimanches avant Noël. Sa durée varie donc un peu d’une année à l’autre, entre 22 et 28 jours. Le mot vient du latin adventus, qui signifie “venue”, “arrivée”. Dans le christianisme, il s’agit de la venue du Christ. Le sens profond de l’Avent repose sur deux idées : se préparer à célébrer la naissance de Jésus, et réfléchir à la notion d’attente, de patience, d’espoir.Historiquement, l’Avent n’a pas toujours ressemblé à ce qu’il est aujourd’hui. Au début du Moyen Âge, c’était une période de jeûne et de pénitence, un peu comme un “petit Carême” avant Noël. Peu à peu, cette atmosphère s’est adoucie et a pris un ton plus joyeux, en particulier dans les pays d’Europe du Nord et centrale. C’est là que sont nées plusieurs traditions qui se sont ensuite répandues dans le monde.La plus connue est sans doute la couronne de l’Avent, ornée de quatre bougies. Chaque dimanche, on en allume une de plus, comme un compte à rebours lumineux vers Noël. Cette tradition, née au XIXᵉ siècle en Allemagne, s’est étendue à de nombreux foyers et églises. Elle symbolise la lumière qui augmente à l’approche de la fête.Autre tradition emblématique : le calendrier de l’Avent. Lui aussi vient d’Allemagne. À l’origine, les enfants recevaient chaque jour de l’Avent une image pieuse. Au XXᵉ siècle, ces images ont été remplacées par de petites fenêtres contenant des chocolats, des jouets ou des messages. Aujourd’hui, le calendrier de l’Avent est devenu un marché à part entière, avec des versions pour adultes, pour animaux, ou même pour amateurs de thé ou de cosmétiques.L’Avent a donc un double visage. D’un côté, un temps religieux qui invite à la réflexion et à l’espérance. De l’autre, une période culturelle et commerciale qui marque le début des festivités de Noël. Mais au fond, l’idée reste la même : faire monter la lumière, la joie et l’attente, dans un moment de l’année où les jours sont les plus courts et le besoin de chaleur humaine le plus grand.Comprendre l’Avent, c’est mieux saisir l’origine de nombreuses traditions de décembre et le sens profond de cette période si particulière.
  • [Pour aller + loin] L'Avent

    04:50|
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  • La Bible

    02:33|
    La Bible est l’un des livres les plus influents de l’histoire humaine. Ce n’est pas un livre unique, mais une bibliothèque : un ensemble de textes écrits sur plus de mille ans, par des auteurs différents, dans des contextes très variés. Elle se divise en deux grandes parties : l’Ancien Testament et le Nouveau Testament.L’Ancien Testament rassemble les textes fondateurs du judaïsme. On y trouve des récits, comme la création du monde, la vie d’Abraham ou l’exode des Hébreux hors d’Égypte. Mais aussi des lois, des poèmes, des prières et des réflexions philosophiques. C’est là que figurent certains des passages les plus connus, comme les Dix Commandements ou les Psaumes. Ces textes ont été écrits en hébreu et en araméen, puis transmis, copiés et commentés pendant des siècles.Le Nouveau Testament, lui, appartient au christianisme. Il raconte l’enseignement de Jésus et l’origine des communautés chrétiennes. Il s’ouvre avec les quatre Évangiles, qui présentent la vie et le message de Jésus sous différents angles. À cela s’ajoutent les Actes des Apôtres, diverses lettres attribuées à Paul ou à d’autres disciples, et enfin l’Apocalypse, un texte symbolique décrivant la lutte entre le bien et le mal. Cette partie a été rédigée en grec.Si la Bible occupe une place centrale dans les religions juive et chrétienne, son influence dépasse largement le domaine religieux. Elle a façonné la littérature, la philosophie, la politique, et même notre vocabulaire quotidien. Beaucoup d’expressions viennent d’elle : “la pomme de discorde”, “un déluge”, “un job de patience”, ou encore “le bon Samaritain”.Il est important de comprendre que la Bible n’est pas un récit uniforme. Certains passages sont historiques, d’autres symboliques, poétiques ou métaphoriques. Elle contient des couches de sens, parfois contradictoires, parce qu’elle reflète des époques, des mentalités et des besoins différents. C’est ce qui explique pourquoi les croyants la lisent comme un texte sacré, tandis que les chercheurs l’étudient comme un objet historique et littéraire.Enfin, il existe plusieurs versions de la Bible. Les juifs utilisent la Bible hébraïque. Les chrétiens catholiques, protestants et orthodoxes ont chacun leur canon, c’est-à-dire leur liste exacte de livres. Les traductions sont nombreuses, et elles influencent la manière dont les lecteurs comprennent les textes.En résumé, la Bible est un ensemble de textes anciens, complexes et profondément marquants. Qu’on y adhère ou non, connaître la Bible, c’est mieux comprendre une partie essentielle de la culture mondiale et des idées qui ont façonné nos sociétés.
  • [Pour aller + loin] La Bible

    04:27|
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  • Voltaire

    03:03|
    Voltaire, de son vrai nom François-Marie Arouet (1694-1778), est l’une des figures majeures des Lumières, ce mouvement intellectuel du XVIIIᵉ siècle qui place la raison, la liberté et l’esprit critique au cœur de la pensée humaine. Son nom est devenu presque synonyme d’audace intellectuelle, d’antidogmatisme et de combat contre l’injustice.Ce qui distingue d’abord Voltaire, c’est sa capacité à toucher à tout : philosophe, romancier, historien, dramaturge, pamphlétaire, il maîtrise tous les genres. Mais son arme la plus redoutée reste sa plume, vive, ironique et acérée. Il excelle dans l’art de la critique et devient rapidement l’un des esprits les plus redoutés de son époque.Sa vie est marquée par des conflits avec les autorités religieuses et politiques. À 23 ans, une satire mal placée lui vaut une première incarcération à la Bastille. Quelques années plus tard, une dispute avec un noble l’oblige à choisir entre un nouvel emprisonnement ou l’exil en Angleterre. Ce séjour sera décisif : Voltaire y découvre la liberté de pensée, l’esprit scientifique de Newton et la tolérance religieuse. Il en ressort convaincu que la France doit évoluer.Ses œuvres les plus célèbres – Candide, Zadig, Lettres philosophiques – mêlent humour, philosophie et critique sociale. Candide, par exemple, utilise le voyage initiatique d’un jeune homme naïf pour dénoncer la guerre, le fanatisme religieux, l’esclavage et l’optimisme béat du philosophe Leibniz. Voltaire y répète son credo : il faut cultiver son jardin, c’est-à-dire agir concrètement plutôt que se perdre dans des systèmes idéalistes.Voltaire s’engage aussi dans des combats judiciaires retentissants. Le plus célèbre est l’affaire Calas : un protestant accusé à tort d’avoir tué son fils pour l’empêcher de se convertir au catholicisme. Voltaire démontre son innocence, dénonce l’intolérance religieuse et obtient sa réhabilitation. Cette affaire symbolise son combat contre l’arbitraire et l’obscurantisme.Son rapport à la religion est complexe : il n’est pas athée, mais déiste. Il croit en un « Être suprême », créateur rationnel, mais refuse les dogmes, les superstitions et le pouvoir excessif de l’Église. Son mot d’ordre : « Écrasez l’infâme », formule dirigée contre l’intolérance et le fanatisme, non contre la foi elle-même.Voltaire meurt en 1778, célébré par certains, détesté par d’autres. Mais son influence est immense : il a contribué à façonner l’esprit critique moderne, l’idée de tolérance, la liberté d’expression, et l’importance de combattre l’injustice. Son héritage demeure au cœur même de la culture française et de la pensée démocratique.
  • [Pour aller + loin] Voltaire

    04:43|
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