Partager

cover art for Greta Thunberg

La base

Greta Thunberg

Greta Thunberg est une militante écologiste suédoise née le 3 janvier 2003 à Stockholm. Elle est devenue en quelques années le visage mondial de la lutte contre le changement climatique. Son engagement débute en août 2018, alors qu’elle n’a que 15 ans. Plutôt que d’aller à l’école, elle s’installe chaque vendredi devant le Parlement suédois avec une pancarte sur laquelle est inscrit : « Skolstrejk för klimatet » (« Grève scolaire pour le climat »). Elle proteste ainsi contre l’inaction des gouvernements face à l’urgence climatique.


Très vite, son initiative inspire des milliers de jeunes à travers le monde. Le mouvement « Fridays for Future » est lancé : des grèves scolaires pour le climat ont lieu chaque semaine dans des dizaines de pays. Greta devient une icône d’une jeunesse mobilisée, exigeant des mesures fortes et immédiates pour limiter le réchauffement de la planète. Elle prononce des discours marquants, souvent très directs, dans de grandes institutions comme l’ONU, le Parlement européen ou le Forum économique mondial de Davos. En 2019, son intervention à l’Assemblée générale des Nations unies — « How dare you? » — fait le tour du monde. Elle y accuse les dirigeants mondiaux de trahir les générations futures.


Greta Thunberg ne se contente pas de paroles : elle applique à elle-même les principes qu’elle défend. Pour limiter son empreinte carbone, elle refuse de prendre l’avion. En 2019, elle traverse l’Atlantique en voilier pour assister au sommet climatique de New York. Elle est également végane et privilégie un mode de vie simple et respectueux de l’environnement.


Son engagement lui vaut de nombreux soutiens, notamment parmi les scientifiques du climat, qui soulignent qu’elle s’appuie sur des faits et sur le consensus scientifique autour du changement climatique. Elle reçoit de nombreuses distinctions, dont le titre de « personnalité de l’année » décerné par le magazine Time en 2019. Elle est aussi nommée plusieurs fois pour le prix Nobel de la paix.


Mais Greta Thunberg divise aussi. Certains responsables politiques, notamment climatosceptiques, la critiquent pour son ton jugé accusateur ou son manque d’expertise scientifique. Elle assume ces critiques et continue à interpeller les puissants sans concession, dénonçant les effets d’annonce sans action concrète.

En plus de son militantisme, Greta est autrice. Elle a publié plusieurs ouvrages, dont Le Petit Livre du climat en 2023, qui rassemble les voix de scientifiques, activistes et penseurs pour informer et mobiliser.


Greta Thunberg symbolise une génération consciente des enjeux environnementaux, inquiète pour son avenir et déterminée à obtenir des changements. Elle incarne une mobilisation mondiale qui dépasse les clivages politiques et appelle à un sursaut collectif. Son message est simple : il est encore temps d’agir, mais la fenêtre d’action se referme rapidement. Pour elle, il ne s’agit pas seulement de sauver la planète, mais aussi d’assurer la justice, l’équité et la survie des générations futures.

More episodes

View all episodes

  • Le GIGN

    02:07|
    GIGN = Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale.Statut : Unité d’élite de la Gendarmerie nationale française, placée sous l’autorité du ministère de l’Intérieur.Mission principale : Lutte contre le terrorisme, libération d’otages, arrestation de forcenés, interventions à haut risque, sécurité des personnes sensibles, etc.Spécificité : Intervient en France et à l’étranger, dans des situations où les forces classiques sont dépassées.2. HistoriqueCréation : Officiellement fondé en 1974, à la suite de la prise d’otages des Jeux olympiques de Munich (1972), qui révéla les lacunes des forces traditionnelles face au terrorisme moderne.Fondateur : Le lieutenant Christian Prouteau.Évolution : Le GIGN est devenu un groupe intégré, en 2007, en fusionnant avec d’autres unités spécialisées de la gendarmerie. Depuis 2021, il est pleinement intégré dans le dispositif des forces spéciales.3. OrganisationSiège : Satory, près de Versailles.Effectifs : Environ 400 membres (chiffres variables, car confidentiels).Structure : Plusieurs sections :Intervention (opérations offensives)Observation-recherche (renseignement, filatures)Appui opérationnel (négociateurs, tireurs d’élite)Détachement de sécurité (protection de personnalités, missions sensibles)4. Recrutement et formationSélection : Très rigoureuse, ouverte aux gendarmes expérimentés.Taux de réussite : Environ 5 % des candidats seulement sont admis.Formation : Dure près d’un an, avec un entraînement physique, tactique, psychologique et technique de très haut niveau.Compétences développées : Tir de précision, combat rapproché, escalade, explosifs, plongée, pilotage, gestion du stress, négociation.5. Missions célèbres1976 : Libération des enfants pris en otage à Djibouti (école de Loyada).1994 : Intervention sur le vol Air France Alger-Marseille, détourné par des terroristes du GIA : 4 preneurs d’otages tués, aucun otage mort.2020 : Neutralisation d’un forcené retranché à Saint-Just (trois gendarmes tués).6. Matériel et moyensArmement : Fusils d’assaut, fusils de précision, armes non létales, explosifs spécialisés.Équipement : Gilets pare-balles, casques, drones, hélicoptères, véhicules blindés.Technologie : Dispositifs de surveillance et de communication ultra-modernes.7. Statut internationalLe GIGN est reconnu comme l’une des meilleures unités d’intervention au monde.Il coopère avec d’autres forces spéciales (RAID, GSG9 allemand, SWAT américains, etc.).Il participe également à des missions sensibles à l’étranger, sous mandat diplomatique ou militaire.8. DeviseDevise officielle : "S’engager pour la vie."Elle résume parfaitement l’engagement total de ses membres pour sauver des vies, souvent au péril de la leur.
  • L'armée de terre cuite

    02:25|
    Découverte par hasard en 1974 par des paysans creusant un puits près de Xi’an, dans la province du Shaanxi, l’armée de terre cuite est considérée comme l’un des plus grands trésors archéologiques de l’humanité. Cette armée souterraine fut commandée par Qin Shi Huang, le premier empereur de Chine, pour l’accompagner dans l’au-delà. Elle date d’environ 210 avant J.-C., période où l’empereur venait d’unifier la Chine.Cette armée colossale est composée de plus de 8 000 soldats en terre cuite, accompagnés de chevaux, chars et armes réelles. Chaque soldat, réalisé à l’échelle humaine, mesure entre 1,75 mètre et 1,90 mètre. Mais ce qui fascine le plus, c’est que chacun présente un visage, une coiffure et une expression uniques, comme s’il s’agissait de véritables portraits. Cela suggère un travail d’atelier d’une rare sophistication, avec des pièces moulées puis personnalisées.Les soldats sont organisés selon une hiérarchie militaire stricte : on y trouve des fantassins, des archers, des officiers et des généraux, reflétant la structure de l’armée impériale de l’époque. Ils étaient initialement peints de couleurs vives – rouge, bleu, vert –, mais ces pigments se sont en grande partie estompés dès l’excavation.Le mausolée tout entier couvre plus de 56 km². Pourtant, seule une petite portion du site a été fouillée à ce jour. Le tumulus principal, supposé abriter la sépulture de Qin Shi Huang, n’a jamais été ouvert, notamment en raison de préoccupations techniques et éthiques. Selon les textes anciens, notamment les Annales historiques de Sima Qian, le tombeau contiendrait des pièges mécaniques et des rivières de mercure, ce qui renforce le mystère.La fabrication de cette armée aurait mobilisé plus de 700 000 ouvriers pendant plusieurs décennies. Elle illustre non seulement la démesure du pouvoir impérial, mais aussi les avancées technologiques de la Chine ancienne : cuisson de la terre à haute température, usage de matrices pour les visages, production d’armes de bronze très sophistiquées.Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1987, l’armée de terre cuite reste l’un des symboles les plus puissants de la Chine impériale. Elle attire chaque année des millions de visiteurs et continue de livrer des secrets aux archéologues, tant elle témoigne de la vision obsessionnelle de l’éternité que nourrissait le premier empereur de Chine.
  • Roland Garros

    02:28|
    Quand on entend le nom de Roland Garros, on pense aussitôt à la terre battue parisienne, aux exploits de Nadal ou aux cris du public sous le soleil de juin. Pourtant, derrière ce nom devenu synonyme de tennis, il y a d’abord un homme, un pionnier, un héros méconnu : Roland Garros, aviateur audacieux et figure emblématique de la première guerre aérienne.Né le 6 octobre 1888 sur l’île de La Réunion, Roland Garros grandit entre les tropiques et la métropole. Curieux, brillant, passionné par la mécanique, il s’oriente vers des études de commerce à HEC Paris. Mais très vite, une passion plus forte que tout l’envahit : l’aviation. Nous sommes au début du XXe siècle, et les avions ressemblent à des cerfs-volants motorisés. Pourtant, Garros y voit l’avenir. Il achète un monoplan Morane-Saulnier, s’entraîne seul, chute souvent, mais progresse.En 1913, il entre dans la légende en réussissant un exploit jusque-là jugé impossible : la première traversée de la Méditerranée en avion, reliant Fréjus à Bizerte, en Tunisie, en un peu moins de huit heures. Il devient une star internationale. Mais l’heure n’est plus à l’aviation de loisir : l’Europe sombre dans la guerre.Dès 1914, Garros s’engage comme pilote de chasse. Visionnaire, il participe à la mise au point d’un système révolutionnaire permettant de tirer avec une mitrailleuse à travers l’hélice sans la briser. Une innovation cruciale qui donne à la France un avantage stratégique. Mais en avril 1915, son avion est touché. Il s’écrase en territoire ennemi et est capturé. Il passe trois ans prisonnier en Allemagne, avant de s’évader en 1918. Fidèle à ses convictions, il ne retourne pas à la vie civile : il reprend le combat.Hélas, le 5 octobre 1918, à la veille de son trentième anniversaire et quelques semaines avant l’armistice, son avion est de nouveau abattu dans les Ardennes. Il meurt au combat, fidèle à sa devise : voler ou périr.Dix ans plus tard, en 1928, la France construit un nouveau stade de tennis à Paris. Pour honorer ce héros oublié, on lui donne son nom : Roland-Garros. Ironie de l’histoire, il ne jouait pas au tennis. Mais son esprit de dépassement et son audace résonnent encore à chaque balle frappée sur la terre battue.Roland Garros n’a jamais soulevé de trophée… mais il a conquis le ciel.
  • Le référendum

    02:57|
    Le référendum en France est un outil de démocratie directe permettant aux citoyens de se prononcer par un vote sur une question précise, souvent législative ou constitutionnelle. Voici tout ce qu’il faut savoir à son sujet, organisé en six points clés :1. Définition et principeLe référendum est un vote du peuple sur une question posée par le pouvoir exécutif ou législatif. Contrairement aux élections, il ne sert pas à élire des représentants, mais à adopter ou rejeter un texte (loi, réforme, traité…).2. Fondement constitutionnelIl est prévu par plusieurs articles de la Constitution de la Ve République :Article 11 : permet au président de soumettre à référendum un projet de loi portant sur :l’organisation des pouvoirs publics,des réformes économiques ou sociales,ou la ratification d’un traité.Article 89 : concerne les référendums constitutionnels, pour réviser la Constitution (sauf si le président choisit la voie du Congrès).Depuis 2008, il existe aussi le Référendum d’initiative partagée (RIP), introduit par une révision constitutionnelle.3. Qui peut déclencher un référendum ?Le président de la République, sur proposition du gouvernement ou du Parlement.Dans le cas du RIP, il faut :1/5 des parlementaires (soit environ 185 députés ou sénateurs),appuyés par 1/10 des électeurs (environ 4,8 millions de signatures).Le RIP reste cependant très difficile à mettre en œuvre : aucun n’a encore abouti à un vote populaire depuis sa création.5. Quelques référendums historiques1958 : adoption de la Constitution de la Ve République.1962 : élection du président de la République au suffrage universel direct.1992 : adoption du traité de Maastricht.2005 : rejet du traité établissant une Constitution européenne (55 % de "non").6. Critiques et débatsLe référendum peut être vu comme un outil démocratique fort, mais il est aussi critiqué :pour son instrumentalisation politique,le risque de vote sanction (on répond parfois au gouvernement, pas à la question),ou pour son caractère binaire qui simplifie des sujets complexes.De plus, le non-respect du résultat (comme après le "non" au référendum de 2005, contourné par la ratification parlementaire du traité de Lisbonne en 2008) a nourri la défiance envers cet outil.
  • Le Cachemire

    02:17|
    Le Cachemire est une région montagneuse située au nord du sous-continent indien, à la jonction de l’Inde, du Pakistan et de la Chine. Riche en ressources naturelles, notamment en eau et en beauté paysagère, cette région est également tristement célèbre pour être l’un des foyers de tensions géopolitiques les plus anciens et les plus sensibles au monde.Historiquement, le Cachemire était un royaume indépendant à majorité musulmane dirigé par un maharaja hindou. En 1947, lors de la partition de l’Empire britannique des Indes, deux nouveaux États sont créés : l’Inde et le Pakistan. Les territoires à majorité musulmane devaient rejoindre le Pakistan, tandis que ceux à majorité hindoue rejoindraient l’Inde. Mais le maharaja du Cachemire, hésitant entre les deux puissances, choisit finalement de rattacher son territoire à l’Inde en échange de son aide militaire face à une invasion de tribus soutenues par le Pakistan. Ce rattachement déclencha la première guerre indo-pakistanaise (1947-1948), qui se solda par un cessez-le-feu et la division de la région en deux : le Cachemire indien (aujourd’hui appelé Jammu-et-Cachemire et Ladakh) et le Cachemire pakistanais (Azad Jammu and Kashmir et Gilgit-Baltistan). La ligne de cessez-le-feu devint la "ligne de contrôle", mais elle ne fut jamais reconnue comme frontière officielle.Depuis, l’Inde et le Pakistan se sont affrontés à deux autres reprises au sujet du Cachemire (en 1965 et en 1999), sans résolution définitive. Le conflit est d’autant plus tendu que ces deux pays sont aujourd’hui dotés de l’arme nucléaire.À cette rivalité s’ajoutent les tensions internes. La région indienne du Cachemire, majoritairement musulmane, connaît depuis les années 1980 une forte insurrection séparatiste, avec des groupes armés réclamant l’indépendance ou le rattachement au Pakistan. L’Inde accuse Islamabad de soutenir ces groupes, ce que le Pakistan dément. La présence militaire indienne y est massive, et les violations des droits humains ont été régulièrement dénoncées.En août 2019, l’Inde a aggravé les tensions en révoquant l’autonomie constitutionnelle de la région de Jammu-et-Cachemire, ce qui a entraîné une vague de répression et un isolement renforcé de la région. Cette décision a été fermement condamnée par le Pakistan, et a suscité l’inquiétude de la communauté internationale.Le Cachemire demeure ainsi un territoire au cœur de rivalités identitaires, religieuses et géopolitiques, avec une population souvent prise en étau entre deux puissances qui refusent de céder du terrain.
  • Le code noir

    02:57|
    Le Code noir est un texte législatif emblématique de l’histoire coloniale française. Promulgué sous le règne de Louis XIV en 1685, il réglemente la vie des esclaves noirs dans les colonies françaises. Ce texte, qui légitime et encadre l’esclavage, est à la fois un symbole du racisme institutionnalisé et un instrument juridique majeur de l’Ancien Régime colonial.Voici tout ce qu’il faut savoir à propos du Code noir :1. Contexte historiqueAu XVIIe siècle, la France est engagée dans la colonisation des Antilles (Saint-Domingue, Martinique, Guadeloupe), où l’économie repose de plus en plus sur la culture du sucre, extrêmement lucrative. Pour faire tourner les plantations, les colons importent massivement des esclaves venus d’Afrique. Face à cette situation, l’État veut uniformiser les règles dans ses colonies.2. Adoption du Code noirLe Code noir est rédigé par Jean-Baptiste Colbert, ministre de Louis XIV, puis promulgué officiellement en mars 1685. Il comporte 60 articles (dans sa version antillaise) et vise à réglementer l’esclavage dans les colonies françaises.Il sera ensuite adapté ou réédité pour d’autres colonies (Guyane, Réunion, Louisiane...) avec des variantes locales.3. Contenu principal du Code noirLe Code noir aborde de nombreux aspects de la vie des esclaves et de leurs maîtres. Parmi les plus importants :Définition juridique de l’esclave : l’esclave est considéré comme un bien meuble, une propriété du maître.Obligation de baptême et d’instruction religieuse : tous les esclaves doivent être baptisés catholiques.Organisation de la vie quotidienne : régulation des mariages, des jours de repos, des punitions.Sanctions et châtiments : prévoient des punitions très violentes (mutilations, peine de mort) pour les esclaves fugitifs ou rebelles.Encadrement de l’affranchissement : permet à certains esclaves d’être libérés (notamment par testament ou rachat).Protection théorique minimale : le Code interdit certaines pratiques extrêmes (comme tuer un esclave sans raison valable), mais ces dispositions sont rarement appliquées.4. Portée et applicationLe Code noir a été largement appliqué dans les colonies françaises pendant plus d’un siècle. Cependant, dans la pratique, les abus étaient fréquents et la justice coloniale protégeait surtout les intérêts des maîtres.Le Code contribue à légaliser et institutionnaliser l’esclavage racial, fondé sur l’idée que les Noirs sont inférieurs et destinés à la servitude.5. AbolitionsEn 1794, la Convention (Révolution française) abolit l’esclavage — le Code noir devient alors caduc.Mais Napoléon Bonaparte le rétablit en 1802.L’esclavage est définitivement aboli en 1848 par la Deuxième République, sous l'impulsion de Victor Schoelcher.6. Mémoire et controversesAujourd’hui, le Code noir est considéré comme l’un des symboles les plus forts de l’esclavage colonial français. Il est régulièrement étudié et débattu dans les réflexions sur le racisme systémique, la mémoire coloniale, et les demandes de réparation.Le texte a suscité des polémiques, notamment lorsqu’il a été qualifié par certains de « texte humaniste » du fait de ses « protections » pour les esclaves — un point de vue largement discrédité par les historiens.
  • L’affaire Carlos Ghosn

    03:01|
    Carlos Ghosn, ancien patron du groupe Renault-Nissan, était considéré comme l’un des plus brillants capitaines d’industrie au monde. À la tête de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, il avait sauvé Nissan de la faillite à la fin des années 1990 et transformé Renault en un géant mondial. Mais en novembre 2018, son arrestation au Japon provoque un véritable séisme dans l’industrie automobile et au-delà.Ghosn est arrêté à l’aéroport de Tokyo, accusé par la justice japonaise de fraude fiscale : il aurait dissimulé une partie de ses revenus aux autorités boursières japonaises. Très vite, d’autres accusations s’ajoutent : abus de confiance, utilisation de fonds de Nissan à des fins personnelles, paiements douteux à des intermédiaires étrangers. L’image du dirigeant brillant s’effondre brutalement. Il est incarcéré dans des conditions sévères, interrogé sans avocat et sans contact avec l’extérieur pendant de longues périodes — ce qui suscite des critiques sur le système judiciaire japonais.Après plusieurs mois de détention et de libérations sous caution, Ghosn profite d’un relâchement de la surveillance pour fuir le Japon fin décembre 2019, dans des circonstances dignes d’un film d’espionnage. Il se cache dans une malle de matériel audio, embarque discrètement à bord d’un jet privé à Osaka, puis atterrit à Beyrouth, au Liban, pays dont il est citoyen et qui n’a pas de traité d’extradition avec le Japon.Depuis cette fuite, Carlos Ghosn vit au Liban, où il affirme être victime d’un complot orchestré par Nissan et des responsables japonais pour l’écarter, car il préparait une fusion Renault-Nissan qui aurait menacé les équilibres internes. Il dénonce également les conditions inéquitables du système judiciaire nippon.Pendant ce temps, les procédures judiciaires se poursuivent : le Japon a lancé un mandat d’arrêt international, mais Ghosn reste libre à Beyrouth. En France, où d’autres soupçons de malversations financières pèsent sur lui (notamment l’utilisation de fonds de Renault pour des dépenses privées), il a été entendu en 2022 mais n’est pas incarcéré. Il rejette l’ensemble des accusations.L’affaire Carlos Ghosn dépasse largement le cadre personnel : elle soulève des questions géopolitiques, met en lumière les différences profondes entre les systèmes judiciaires français, japonais et libanais, et révèle aussi la fragilité des alliances industrielles mondialisées. Elle a profondément fragilisé Renault et Nissan, affaibli la coopération franco-japonaise, et continue de faire couler beaucoup d’encre.Ghosn, toujours médiatique, publie des livres, donne des interviews et se présente comme un homme traqué mais injustement accusé. Son procès au Japon, s’il a lieu un jour, est désormais incertain.
  • Les ETF

    02:32|
    Un ETF, ou Exchange Traded Fund, qu’on traduit en français par « fonds négocié en bourse », est une manière simple d’investir dans un grand nombre d’actions ou d’obligations… en une seule fois. Imagine un panier dans lequel tu places plusieurs fruits : une pomme, une banane, une orange. Ce panier, c’est l’ETF, et les fruits, ce sont les différentes actions ou actifs financiers qui le composent. En achetant un seul ETF, tu investis automatiquement dans des dizaines voire des centaines d’entreprises.La plupart des ETF reproduisent un indice boursier. Par exemple, un ETF qui suit le S&P 500 te donne accès aux 500 plus grandes entreprises américaines, comme Apple, Google, Microsoft ou Amazon. Plutôt que d’acheter chaque action une par une — ce qui serait long, compliqué et cher — tu investis dans tout ce groupe d’un seul coup.Autre particularité : les ETF sont cotés en Bourse. Tu peux donc les acheter ou les vendre à tout moment pendant les heures de marché, comme si c'était une simple action. Ils sont aussi gérés de manière passive, ce qui veut dire qu’ils ne cherchent pas à faire mieux que le marché, mais simplement à le suivre. Résultat : des frais de gestion très bas, souvent bien inférieurs à ceux des fonds traditionnels.Pourquoi les ETF séduisent-ils autant ? D’abord parce qu’ils permettent de diversifier son portefeuille très facilement. Ensuite, parce qu’ils sont accessibles à tous, même avec un petit budget. Et enfin, parce qu’ils offrent une grande transparence : on sait exactement dans quoi on investit.Mais attention, investir dans un ETF, ce n’est pas sans risque. Si l’indice qu’il suit chute, l’ETF baisse aussi. Et certains ETF, plus complexes, utilisent des effets de levier ou parient à la baisse : ils sont réservés aux investisseurs avertis.Aujourd’hui, il existe des ETF pour à peu près tout : les grandes entreprises américaines, les actions du monde entier, les énergies renouvelables, les technologies, l’or, les obligations d’État… Il y a forcément un ETF adapté à ton profil.En résumé, un ETF, c’est un outil simple, peu coûteux et efficace pour investir à long terme, diversifier son épargne et participer à la croissance des marchés financiers — sans être un expert de la Bourse.
  • Léonard de Vinci

    03:05|
    Né le 15 avril 1452 à Vinci, un petit village toscan près de Florence, Léonard de Vinci est l’une des figures les plus fascinantes de l’histoire. Son nom est aujourd’hui synonyme de génie, tant son esprit touche à tous les domaines : art, science, anatomie, ingénierie, architecture, philosophie, musique… Léonard est l’incarnation parfaite de l’"homo universalis", l’homme aux savoirs multiples, idéal de la Renaissance.Il était le fils illégitime d’un notaire aisé et d’une paysanne, ce qui l’empêcha de suivre une éducation classique universitaire. Cela ne l’a pas freiné : sa curiosité insatiable et son sens aigu de l’observation l’ont rapidement distingué. À l’adolescence, il entre dans l’atelier d’Andrea del Verrocchio, à Florence, où il apprend la peinture, la sculpture, mais aussi les techniques d’ingénierie et de mécanique.Très vite, Léonard développe un style unique, caractérisé par un souci extrême du détail et une grande humanité dans les représentations. Parmi ses chefs-d’œuvre, deux œuvres dominent : La Joconde et La Cène. La Joconde est célèbre pour son sourire mystérieux, son regard qui semble suivre le spectateur, et sa technique du sfumato, un flou artistique subtil qui donne vie au visage. Quant à La Cène, peinte à Milan entre 1495 et 1498, elle représente le dernier repas du Christ avec une intensité dramatique et une composition révolutionnaire.Mais Léonard n’était pas qu’un artiste. Il a laissé plus de 7 000 pages de carnets, couverts de dessins, schémas et réflexions. Il y explore le corps humain (grâce à des dissections), invente des machines incroyablement modernes (hélicoptère, scaphandre, mitrailleuse, robot articulé…), étudie le mouvement de l’eau, la lumière, les plantes et les phénomènes atmosphériques. Il écrivait souvent en miroir, de droite à gauche, peut-être pour éviter la censure ou protéger ses idées.Visionnaire, il conçoit des machines et des concepts que l’on ne comprendra vraiment que des siècles plus tard. Pourtant, peu de ses inventions ont été réalisées de son vivant. Il préférait souvent penser, dessiner, observer, plutôt que concrétiser. Cela lui a parfois été reproché, mais c’est aussi ce qui fait la richesse de son œuvre : une pensée en mouvement perpétuel.Après avoir travaillé pour les puissants de Florence, Milan et Rome, Léonard est invité en France par le roi François Ier. Celui-ci l’installe au château du Clos Lucé, près d’Amboise, où Léonard vivra ses dernières années, entouré d’honneur et de respect. Il meurt le 2 mai 1519.Cinq siècles plus tard, Léonard de Vinci continue d’exercer une fascination immense. Il symbolise l’esprit libre, la quête du savoir et la beauté du lien entre science et art. Son œuvre, inachevée et foisonnante, reste une source d’inspiration pour le monde entier.