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Ça a commencé comme ça


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  • 6. Frank Walter - Une obsédante quête d’identité

    15:18
    L’art permet-il de trouver sa place ?Né en 1926 à Antigua, île des Caraïbes colonisée par les Anglais dès le XVIIe siècle, Frank Walter est à la fois descendant de colon et d’esclave. Son œuvre riche et variée faite de peintures, de photos, de sculptures ou de poèmes, reflète son histoire, sa vie intérieure troublée et sa quête d’identité raciale. Agé de 27 ans, il se rend en Europe, la terre de ses ancêtres, où il se confronte frontalement au racisme de son oncle, bourgeois et blanc de peau. Ce rejet brutal génère en lui une réflexion obsessionnelle sur sa double identité, à la fois source de ses tourments et moteur de sa créativité. Sans jamais avoir suivi de cursus artistique, il peint, photographie, sculpte, écrit, en s’inspirant de son île, de ses origines, et de ses états psychiques. Tout croiser, interconnecter, c’est sans doute la spécificité de cet artiste en pleine désillusion sentimentale, artistique et identitaire, qui resta méconnu jusqu’à sa mort en 2009. Aujourd’hui reconnu et célébré dans le monde de l’art contemporain, il apparaît à certains comme un visionnaire, un génie dont la voix d’expression reflète tout un pan de la grande Histoire. Crédits :Ça a commencé comme ça est un podcast co-produit par Binge Audio et Bourse de commerce – Pinault Collection. Écriture : Caroline Halazy. Incarnation et interprétation : Marie Papillon. Production et édition : Camille Khodor. Direction de projet : Soraya Kerchaoui-Matignon. Réalisation et mixage : Maxime Singer. Musique originale : Nicolas Olier. Identité graphique : Upian.

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  • 5. Elaine Sturtevant - La réplique était presque parfaite

    14:20
    Est-ce l’originalité qui fait l'œuvre d’art ? Et peut-on considérer le copieur comme un véritable artiste ?La « copieuse » en question, c’est Elaine Sturtevant, une artiste conceptuelle américaine née dans le nord des Etats-Unis en 1924. Après des études de psychologie, Sturtevant se lance dans un travail de reproduction d'œuvres contemporaines. Elle s’intéresse aux fondateurs du Pop art : Robert Rauschenberg, Jasper Johns et, bien sûr, Andy Warhol. C’est au début des années 60 que sa carrière démarre véritablement, et ce de manière subversive. Elaine conçoit ce qu’elle nomme des « répliques », c’est-à-dire des reproductions quasi exactes, de mémoire, d'œuvres originales juste après leur présentation au public et en suivant les mêmes techniques artistiques. Parmi les plus connues figurent « Deux » de Jasper Johns, les « Flower Paintings » ou le diptyque de Marilyn d’Andy Warhol. Ce qui lui vaudra de nombreuses critiques et intimidations. Mais est-ce bien de l’art ? Pour Elaine, c’est toute la question. Son travail vise avant tout à interroger la notion d’originalité et de propriété artistique. En recopiant les gestes, elle cherche à prouver que l'œuvre ne dépend pas uniquement d’un style reconnaissable. Mais la réplique ne pouvant être parfaite, quel statut lui donner alors ? Crédits :Ça a commencé comme ça est un podcast co-produit par Binge Audio et Bourse de commerce – Pinault Collection. Écriture : Caroline Halazy. Incarnation et interprétation : Marie Papillon. Production et édition : Camille Khodor. Direction de projet : Soraya Kerchaoui-Matignon. Réalisation et mixage : Maxime Singer. Musique originale : Nicolas Olier. Identité graphique : Upian.
  • 4. Agnès Martin - Attendre l’inspiration

    17:42
    Faut-il forcément avoir une idée pour commencer une peinture ?Agnès Martin est, selon ses propres mots, une artiste expressionniste abstraite tardive. Née au Canada en 1912, elle est particulièrement connue pour ses « grilles », des œuvres géométriques composées de traits horizontaux et verticaux capturant les sensations et les émotions les plus profondes de l’artiste.Ces œuvres, dont Toundra (1967), représentent pour elle le véritable début de sa carrière mais marquent également un tournant psychologique. Sujette à des crises de schizophrénie et face à la responsabilité démesurée que représente la peinture, Agnès Martin n’a d’autre choix que de fuir loin, et de mettre son art entre parenthèses pendant 7 ans, au risque d’en mourir. C’est en 1974 qu’on la redécouvre alors, installée au Nouveau Mexique : sa palette s’illumine, les gris laissant place à des couleurs pastel. Sensible et intuitive, elle ne réfléchit jamais à un concept. Pour peindre, elle patiente et met en œuvre ce que l’inspiration lui dicte de faire. Elle laisse vivre ses tableaux et permet à l’émotion de prendre le pas sur l’intellect. Cette abstraction absolue reflète un principe même de son art : la beauté ne se trouve pas dans les choses matérielles, mais dans la tête de chacun. Archives :  INA / Les prairies de l'Ouest. Visages du Canada INA / Images et idées : émission du 26 novembre 1967 / RTF / ORTF Tate / Agnès Martin 'Beauty is in Your Mind' - TateShotsCrédits :Ça a commencé comme ça est un podcast co-produit par Binge Audio et Bourse de commerce – Pinault Collection. Écriture : Caroline Halazy. Incarnation et interprétation : Marie Papillon. Production et édition : Camille Khodor. Direction de projet : Soraya Kerchaoui-Matignon. Réalisation et mixage : Solène Moulin et Arthur Vignette. Musique originale : Nicolas Olier. Identité graphique : Upian.
  • 3. Rachel Whiteread - Donner du corps au vide

    15:03
    Comment l’art peut-il réanimer ce qui n’est plus ?  Rachel Whiteread est une sculptrice britannique née en 1963 dans l’Essex, dont le travail consiste à mouler les espaces vides à l’intérieur d’objets banals du quotidien. En manipulant ainsi les matières telles que le béton, la résine ou le métal, elle cherche à explorer la mémoire et l’absence des corps, offre un nouveau point de vue sur le monde, bousculant ainsi les perspectives. Parmi ses œuvres phares on trouve notamment « House » , un moulage en négatif d’une maison populaire vouée à être détruite et remplacée par un parc. Cette œuvre monumentale, tout comme le mémorial de l’Holocauste qu’elle conçoit à Vienne en 1996, suscite le débat, la polémique que ce soit sur la forme ou sur l’intention. Car « momifier l’air » n’a rien d’anodin, c’est aussi un geste politique ou mémoriel pour l’artiste, une façon de conserver les traces d’un passé destructeur ou de faire vivre une expérience émouvante et sensible.Archives :INA / Margaret Thatcher : les raisons de la chute / Titre de l'émission : A2 Le Journal 20HCentre Pompidou / Rachel Whiteread : 1994, destruction de "House"Crédits :Ça a commencé comme ça est un podcast co-produit par Binge Audio et Bourse de commerce – Pinault Collection. Écriture : Caroline Halazy. Incarnation et interprétation : Marie Papillon. Production et édition : Camille Khodor. Direction de projet : Soraya Kerchaoui-Matignon. Réalisation et mixage : Solène Moulin et Arthur Vignette. Musique originale : Nicolas Olier. Identité graphique : Upian.
  • 2. Cindy Sherman - Nous à travers elle

    16:28
    Comment la mise en scène de soi peut-elle en dire plus sur le monde que sur nous-même ?Cindy Sherman, née en 1954 dans les environs de New-York, est une artiste photographe conceptuelle. Dans ses clichés, elle figure seule, met en scène son image et entre dans la peau d’une multitude de personnages, autant d'allégories de la société américaine. L’origine de son inspiration c’est cet album photo éponyme « A Cindy’s Book » constitué alors qu’elle n’avait que 10 ans. On y retrouve des photos de sa famille et d’elle-même sous lesquelles elle a inscrit une phrase désormais symbolique de son art : « C’est moi. ». Puis naît l’idée de poser grimée et déguisée pour mieux parler des autres et du monde qui l’entoure. Cindy Sherman explore une multitude de rôles : du jeune Bacchus malade à une vieille sorcière, d’un businessman, mallette sur les genoux à une actrice d’un film nostalgique regard au loin sur un fond de tableau marin... Maquillage, perruques, prothèses, tout est bon pour moduler son apparence et incarner ses personnages. Parmi les thèmes qu’elle explore figurent la féminité, l’érotisme, le grotesque, le macabre et plus récemment la vieillesse, qui interrogent sa démarche artistique. Ses œuvres sont d’une cohérence rare, traversées par une profonde réflexion sur les aspects identitaires de notre société, bien que souvent teintées d’ironie. Alors, si ce n’est pas vraiment elle sur ses photos, est-ce vraiment nous ? Sources :Série I love Lucy - "The Best of I Love Lucy" - Season 3 - CompilationInterview de Robert Longo pour le MOMA, “Robert Longo on Cindy Sherman's Untitled Film Still #25” Crédits :Ça a commencé comme ça est un podcast co-produit par Binge Audio et Bourse de commerce – Pinault Collection. Écriture : Caroline Halazy. Incarnation et interprétation : Marie Papillon. Production et édition : Camille Khodor et Aure Meyer. Direction de projet : Soraya Kerchaoui-Matignon. Réalisation et mixage : Solène Moulin. Musique originale : Nicolas Olier. Identité graphique : Upian.
  • 1. Mike Kelley - L’art pour rester humain

    17:12
    Pourquoi l’art est-il considéré comme de l’art ? Et quelles symboliques se cachent derrière les objets et rituels du quotidien ?Mike Kelley, né près de Détroit en 1954, est un artiste conceptuel qui s’inspira aussi bien de la culture populaire que de la psychanalyse pour explorer son vécu et la société américaine d'après-guerre. Frappé très jeune par le pouvoir de la musique live d'Iggy Pop and the Stooges, il rejoindra le mouvement noise music et dédiera sa carrière aux “happenings” et performances scéniques, mais aussi aux installations, sculptures issues d'objets du quotidien et autres pièces "do it yourself". Dans chacune de ses œuvres se retrouvent une appétence particulière pour le malaise et le trash. A travers sa carrière, cet artiste n’aura de cesse de distordre la réalité pour révéler le sens des objets et déconstruire les rites et tout ce que nous prenons pour acquis. Il interroge les émotions associées à l’enfance (voir Half a Man) ou encore les années lycées (Day is done) en se jouant des contrastes et en associant des éléments disparates, jusqu'à la subversion. En effet, Mike Kelley, qui n'a jamais caché ses tendances dépressives, décrivait l’art comme le moyen qui lui a permis de “domestiquer sa rebellion”, au risque sinon de se transformer en véritable bête sauvage...Sources : The Stooges: Live at Goose Lake: August 8th, 1970 Iggy & the Stooges, Louie Louie Live, Michigan Palace, 9 février 1974Archive INA : Chômage aux USA, crise à Motor City Archive INA : Lumières d'août : émission du 24 août 2006Plato's Cave, Rothko's Chapel, Lincoln's Profile, Mike Kelly et Sonic Youth Ça a commencé comme ça est un podcast co-produit par Binge Audio et Bourse de commerce – Pinault Collection. Écriture : Caroline Halazy. Incarnation et interprétation : Marie Papillon. Production et édition : Camille Khodor et Aure Meyer. Direction de projet : Soraya Kerchaoui-Matignon. Réalisation et mixage : Maxime Singer. Musique originale : Nicolas Olier. Identité graphique : Upian.
  • 7. Tadao Andō - De béton et de lumière

    19:27
    L’architecture contemporaine peut-elle nous faire trembler de joie ? Dans son travail, devenu un art, Tadao Andō réconcilie ce que l’on croyait inconciliable : le béton et la lumière, le passé et le présent, le bouillonnement de la modernité et la terre. Né dans le Osaka troublé des années 1940, ce grand voyageur entretient une relation spirituelle au monde. Il conçoit des maisons, des églises, des musées qui protègent les hommes et les œuvres, tout en les connectant à la nature. Un mur en béton pour lui, ce n’est pas une barrière, mais bien le matériau d’une architecture hospitalière.Ça a commencé comme ça est un podcast co-produit par Binge Audio et la Bourse de commerce – Pinault Collection. Écriture : Caroline Halazy. Incarnation et interprétation : Panayotis Pascot. Réalisation et mixage : Maxime Singer. Musique originale : Nicolas Olier. Identité graphique : Upian. ÉQUIPE BINGE AUDIO : Production et édition : Albane Fily. Direction de projet : Soraya Kerchaoui-Matignon. ÉQUIPE BOURSE DE COMMERCE - PINAULT COLLECTION : Stéphanie Hussonnois-Bouhayati, Clémence Laurent de Cassini, Cyrus Goberville, Louise Guerrin.