Battements

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L'équipe d'entretien

Saison 1, Ép. 2

Chaque jour vous les croisez, parfois sans les voir, dans les bâtiments de la capitale, poussant leur chariot, équipés de matériel de nettoyage et de tout un attirail de produits désinfectants.  

Dans cet hôpital les agents d’entretien portent des uniformes bleus.  

Rigoureusement, ces personnes répètent les mêmes gestes, repassent encore et encore aux mêmes endroits que la veille, pour que tout le monde puisse travailler, circuler, et être soigné dans un environnement propre. 

Il est d’ailleurs difficile d’imaginer comment qui que ce soit pourrait exercer son métier dans un hôpital sans le travail du service d’entretien.  

Le service d'entretien est actif jour et nuit, mais aussi les week-ends. C’est un travail très physique : il faut faire vite, debout, accroupis, parfois à quatre pattes pour nettoyer. Il faut s'adapter au rythme des unités médicale mais aussi aux urgences et aux imprévus.  

L’équipe est constituée d’une majorité de femmes, souvent issues de l’immigration, et ce sont parfois des parcours de vies douloureux qui les ont menées en Belgique. 

Il est rare qu’on leur donne la parole, car bien que ces métiers soient indispensables, ils sont parmi les moins valorisés et les plus invisibilisés de notre société. 

Plongés au cœur du quotidien hospitalier, les agents d’entretien sont partout où l’on a besoin d’eux : dans les salles d’opérations, dans les chambres des patients, dans les couloirs, les ascenseurs, dans les vestiaires du personnel, ou au beau milieu du service des urgences... Ce qui leur offre un point de vue singulier sur la vie interne de leur hôpital. 

Plus d'épisodes

7/3/2022

La maintenance des bâtiments et le service Biomédical

Saison 1, Ép. 7
Dans un hôpital, on soigne bien sûr des patients, mais autour de ces patients il y a pleins d’appareils qui interagissent en fonction des pathologies. Par exemple dans cet hôpital, il y a 5 à 6000 appareils. Et c’est le rôle du service Biomédical de s’occuper de l’entretient de ces machines, et de maintenir les équipements médicaux dans des conditions optimales de fiabilité et de sécurité. Dans leur atelier, la radio est allumée, il y a des câbles et des fils électriques partout, des armoires remplies de pièces détachées, et des machines qui testent d’autres machines. Tous les jours à l’hôpital, il peut y avoir des casses, des pannes, alors les techniciens biomédicaux doivent intervenir en urgence, parfois en pleine salle d’opération quand un respirateur ou un bistouri tombe en panne. Le service biomédical sauve toujours la situation, et trouve toujours une solution, pour que l’équipe médicale puisse se concentrer sur les soins à apporter aux patients. L’hôpital c’est aussi un bâtiment avec des canalisations et des circuits électriques qui peuvent lâcher à tout moment, ce sont des portes, des meubles qui sont endommagés avec le temps. Aviez-vous déjà pensé au fait qu’une douzaine de personnes équipées de visseuses et de foreuses, était nécessaire uniquement pour les réparations quotidiennes. Il s’agit du service technique de la maintenance des bâtiments, qui s’occupe des réparations et installations, de la plomberie, à l’électricité en passant par la plomberie.Toute la journée ils courent à la rescousse des fuites et des pannes, de toutes sortes. Leur chef dit de ses ouvriers qu’ils doivent être polyvalents, polis et vaillants, et il s’assure que l’ambiance reste blagueuse dans son équipe, il a des anecdotes de camaraderie plein les poches. Mais parfois quand la tension monte, il réunit son équipe, et chacun vide son sac jusqu’à ce que l’on se serre la main. Lui-même doit garder son calme, même si la tâche est immense, et que les incidents techniques peuvent avoir de lourdes conséquences. Car c’est une très grande responsabilité de devoir maintenir le bâtiment et les équipements hospitaliers fonctionnels, et les techniciens doivent toujours intervenir avec rapidité, calme et bonne humeur pour faire face au stress de la situation.
6/14/2022

Les soins intensifs

Saison 1, Ép. 6
Vous vous en souvenez, lors des premiers mois de la pandémie du coronavirus, Bruxelles et d’autres villes vibraient à 20h aux sons des applaudissements. Peut-être vous êtes-vous demandé qui étaient celles et ceux qui dans les hôpitaux de votre ville faisaient face à la crise sanitaire de plein fouet. Aujourd’hui vous allez entendre les voix de trois hommes qui travaillent ensemble dans un service de soins intensifs. Des hommes passionnés par leur métier de soignants. Mais vous entendrez aussi des hommes profondément usés par la réalité institutionnelle dans laquelle ils doivent exercer le métier qu’ils ont choisi pour ses valeurs humaines et ses défis techniques. Nous avons rencontré des collègues liés les uns aux autres, qui parlent avec admiration de leur chef de service, qui lui-même parle avec douceur et fierté de son équipe. Une équipe d’infirmiers et d’infirmières qui se soutiennent au quotidien dans un service de l’ombre, où ils persévèrent dans des conditions parfois chaotiques à aller chercher les dernières ressources vitales de leurs patients. Nous avons appris que certains courent ensemble les 20km de Bruxelles. Qu’on y vit de grandes histoires d’amitiés, et qu’on y trouve même des couples. Nous avons compris aussi qu’ils sont nombreux à quitter la profession, épuisés par le rythme qui leur est imposé et le manque de perspectives qui leur sont proposées, ou que beaucoup d’entre eux sont obligés d’avoir une activité complémentaire pour tenir le coup moralement. En Belgique une étude faite après la première vague du coronavirus avait montré que 68% du personnel aux soins intensifs risquait un burn-out.Il est urgent de revaloriser ces travailleurs, leur profession, leurs salaires, et leur santé à eux aussi, sans quoi nous serons de moins en moins en mesure de prétendre à une qualité de soins correcte.
5/24/2022

L'hôtellerie et l'aide logistique

Saison 1, Ép. 5
Quand vous passez un séjour dans un hôpital public, celui-ci doit pouvoir vous nourrir et vous fournir tout ce que vous auriez chez vous à la maison, c’est-à-dire des vêtements, des draps, des taies d'oreillers, des couvertures, des serviettes, des gants de toilette, ...  Dans cet épisode, nous avons décidé de rassembler la cuisine, la lingerie et les aides logistiques qui travaillent à fournir tout ce qui est nécessaire au bien-être des patients mais aussi tout le matériel de travail quotidien et les repas pour le personnel de l’hôpital. Aujourd’hui nous vous emmenons dans l’envers du décor de l’hôpital, dans ces lieux que vous ne verrez jamais en tant que visiteurs ou visiteuses, comme par exemple la cuisine et la lingerie. A travers ces portraits sonores nous vous invitons à découvrir ces personnes qui travaillent jour et nuit à l’abri des regards.Aucune unité ne pourrait fonctionner correctement sans l’assistance des aides logistiques, qui sont comme elles le disent les petites mains du service, qui sont polyvalentes et courent au-devant des besoins et des problèmes de tout le monde. Vous apprendrez que dans les sous-sols, une immense machine trie et distribue sans répit les uniformes de tous les travailleurs et travailleuses. Dans ce bruit et au beau milieu des piles de draps et de vêtements, la responsable de la lingerie, une passionnée de romans thriller, connait presque par cœur tous les noms des travailleurs de l’hôpital, qu’elle qualifie d’humanistes, et donc elle se charge avec son équipe de fournir les vêtements de travail. Et si vous faisiez un tour dans les cuisines, vous pourriez par exemple y trouver un tendre rockeur qui travaille là depuis 34 ans.Ensemble ils travaillent à la même mission, celle de l’hôpital public, dont les portes ne sont jamais fermées, et qui ne cesse d’accueillir, de soigner, de nourrir, de laver, d’opérer, de voir naître et mourir les habitants de sa ville. Dans ce cycle, chacun a un rôle important à jouer, et son histoire à raconter.