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Drôle de temps, ami - Maryam Madjidi
27:38|C’est l’histoire d’une femme, née en Iran, qui vit en France et cherche comment définir, enfin, ce qu’est l’exil. Elle cherche un peu partout : dans les textes et les images. Après dix-sept années passées loin de la théocratie islamiste, elle décide de revenir, le temps d’un séjour, dans son pays natal. Elle part en quête de livres écrits dans sa langue maternelle — peut-être y trouvera-t-elle ce qu’elle cherche ? Cette femme, c’est Maryam Madjidi. L’autrice de Marx et la poupée, en 2017, et la candidate, deux ans plus tard, sur une liste du Parti communiste français. Elle nous a confié ce récit inédit.Texte de Maryam Madjidi, lu par Lucie Morel, Thierry Adam et Cyrille Choupas.https://www.revue-ballast.fr/drole-de-temps-ami/Montage et habillage : Djibril MaïgaMusique : Quieter Than Silence de Mehdi Aminian et Mohamad Zatari - Roots Revivalhttps://www.youtube.com/watch?v=tlJJZrriAVI
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La cantine des femmes battantes - cuisiner pour s'émanciper
14:08|Dans ce podcast, nous vous emmenons dans les cuisines de la cantine des femmes battantes, une association qui propose des plats de spécialité africaine, située à La Pépinière à Aubervilliers. Trois cuisinières - Nana, Fatou et Mariame - nous racontent leurs histoires, leurs parcours de migration et leurs rôles au sein de cette cantine. A travers leurs témoignages, ces femmes battantes expliquent comment la cuisine est un moyen d'émancipation pour elles. Réalisation : Ilona Cathelin et Yann Besson« Je vous quitte plein d’espoir » : un résistant communiste témoigne — Loez
22:22|Dans les rues de Paris, « toute l’extrême droite, zemmourienne et lepéniste, s’est donnée rendez-vous » en novembre dernier. Une commémoration pétainiste ? Un rassemblement anti-immigration ? Non. Une marche contre l’antisémitisme, qui a piteusement divisé la gauche et accéléré le grand ravalement de façade qu’opère l’extrême droite. Avec l’aide, précieuse, de « l’extrême centre » macroniste qui, comme l’écrit l’historien Johann Chapoutot, sème tranquillement des « petits cailloux fachos » sur son chemin. Face à cette conjoncture, il est utile de se rappeler le témoignage de Jean Courcier, condamné par Vichy à deux ans et demi de prison pour faits de résistance dès 1940, puis livré aux Allemands à la fin de sa peine et déporté au camp de concentration de Mauthausen. Nous l’avions rencontré à Rennes fin avril 2007. Il nous avait alors montré son uniforme de déporté : cousu sur la poitrine, le triangle rouge qui l’identifiait comme communiste ; sur le cœur et au milieu du dos, comme une cible, un disque de la même couleur le signalait comme forte tête. Témoigner lui était vital, pour que ne se reproduisent pas les horreurs qu’il avait vécues. Jean s’est éteint le 8 janvier 2020 à 98 ans. Que vive sa mémoire. Texte de Loez, lu par Stéphane Burlot et Cyrille Choupas.https://www.revue-ballast.fr/je-vous-quitte-plein-despoir-un-resistant-communiste-temoigne/Le monde des laborieux — Éric Louis
18:02|Par la voix d’une grotesque énarque et ancienne cadre supérieure, le ministère de l’Industrie a loué, il y a peu, « la magie de l’atelier où l’on ne distingue pas le cadre de l’ouvrier ». Le sang d’Éric Louis n’a fait qu’un tour. C’est que cet ancien cordiste de la Somme, « ouvrier, fils d’ouvrier, petit-fils d’ouvriers », sait de quoi il en retourne vraiment. « Ça fait un an que je bosse en continu. Un an d’usine. Neuf mois de tôlerie dans la ferraille huileuse de radiateurs électriques. Trois mois dans l’alu des échafaudages. » Fort de son expérience, il répond dans nos colonnes à la ministre déléguée.Texte d'Éric Louis, lu par Roméo Bondon, Cyrille Choupas et Lucie Morel.https://www.revue-ballast.fr/le-monde-des-laborieux/Grégory, ouvrier-cordiste : s’organiser, se défendre et se bagarrer
34:01|En mars dernier, le PDG du groupe Jarnias, spécialisé dans les travaux en hauteur, pérorait sur un plateau : « On est au sommet de l’Aiguille du Midi, au sommet de la Tour Eiffel, au sommet des grandes cheminées industrielles… On a l’habitude de dire qu’on rend accessible l’inaccessible. » Pendant longtemps, l’unique syndicat vers lequel un cordiste pouvait se tourner était une structure patronale, qui fédère et défend les entreprises de travaux sur corde, et non leurs travailleurs. Depuis fin 2018, l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires souhaite pallier cette carence. Dans un village des Cévennes, nous avons rencontré Grégory Molina, membre et fondateur de l’association. Sur la table qui nous sépare, il y a un enregistreur, deux verres, un carnet et un livre sur les morts au travail — « saine lecture », commente sobrement le cordiste. Récit d’un quotidien fait de débrouille, de chantiers et de lutte.Gérard Lemaire : les deux vies d’un poète ouvrier — Yanna Rival, Loez, Élie Marek
24:17|Souvent, pour se souvenir, il nous faut l’aide de passeuses, de passeurs. La mémoire en dépend. Sans Marie Josèphe Lemaire, la poésie de son mari Gérard Lemaire, décédé en 2016, ne serait pas arrivée jusqu’à notre rédaction. Depuis bientôt quatre ans, elle publie chaque jour un poème de son compagnon défunt sur un blog hébergé par Mediapart. L’impression que nous laisse la lecture, un jour, de quelques-uns du millier de poèmes déjà diffusés est nette : nous étions passés à côté d’une rencontre heureuse. Né en 1942, Gérard Lemaire a toute sa vie plaidé pour une poésie politique, inspirée par son quotidien d’intérimaire, ses périodes de chômage, ses accidents et ses voyages, comme par les moments de résistance et de révolte du XXe siècle. En novembre dernier, dans une brasserie parisienne, Marie Josèphe Lemaire nous a raconté sa vie, celle de son mari et la manière dont elle fait aujourd’hui vivre son œuvre. Sixième et dernier volet de notre série consacrée à la littérature du travail.https://www.revue-ballast.fr/gerard-lemaire-les-deux-vies-dun-poete-ouvrier/Texte de Yanna Rival, Loez et Élie Marek lu par Roméo Bondon, Cyrille Choupas et Lucie Morel.J’ai quitté les rondes paisibles — journal d’un ouvrier — Louis Aubert
20:03|« Quand tu vas sur une ligne de production, c’est pour ton pays, c’est pour la magie », a déclaré il y a deux ans une ministre macroniste au cours du « plus grand rassemblement business de France ». Écoutons plutôt le regretté Joseph Ponthus, auteur d’À la ligne : on ne va pas à l’usine pour rêver « mais pour des sous ». Et, parfois, on se défait de son travail quotidien sur des bouts de papier. Ponthus notait aussi : « Au fil des heures et des jours le besoin d’écrire s’incruste tenace comme une arrête dans la gorge. » C’est ce même besoin qui, une décennie durant, a animé l’auteur de ce récit que nous publions. Ouvrier dans l’agro-industrie depuis une vingtaine d’années, Louis Aubert s’attache non seulement à relater tout ce temps passé dans des frigos mais aussi à décomposer ce qu’implique pour lui ce geste-là. « J’écris pour me joindre au cortège des récits ouvriers, aux récits de ces corps qui vont chaque matin vers les fatigues prochaines, trébuchent, résistent, flanchent, trichent, désertent. » Premier texte d’une série en six volets tout entière consacrée à la littérature du travail.https://www.revue-ballast.fr/jai-quitte-les-rondes-paisibles-journal-dun-ouvrier/Texte de Louis Aubert, lu par Roméo Bondon et Anne Feffer.